- LES ÉCRIVAINS PARLENT / NOVEMBRE 2015 -
 
 




 


Une douce auteure bouillante de passions romanesques

Pour son deuxième roman « Adélaïde et le cœur du Régent » aux éditions Michel Quintin, Linda Sayeg étale sur papier un tourbillon de sentiments exaltés, la fièvre amoureuse d’une femme partagée entre deux hommes
C’est d’une voix douce que la romancière exprime les divers états d’âme qui l’ont habité tout au tout au long du processus d’écriture de son deuxième opus qui nous transporte à la Cour de Louis XIV. La femme connaît très bien Montréal pour avoir travaillé deux ans au sein du corps consulaire français. C’est durant cette période que le contact s’est établi avec son éditeur québécois à qui elle est demeurée fidèle. Si elle a choisi de camper cette nouvelle aventure au Siècle des Lumières c’est que de son propre aveu cette période de l’Histoire de France la faisait rêver quand elle était une toute petite fille. Inutile de vous dire qu’elle compte parmi ses émissions de télé favorites « Secrets d’Histoire » animé par Stéphane Bern. Son héroïne n’a jamais existée, c’est une pure création de son esprit. Cette Adélaïde, Linda Sayeg la décrit comme à la fois sentimentale et très forte de caractère. Ceux qui se sont passionnés pour la saga Angélique Marquise des Anges adoreront. Comme le titre d’une chanson française à succès, c’est un beau roman, c’est une belle histoire. Nous l’avons rejointe alors qu’elle se trouvait en villégiature près de Bordeaux.   

L’arbre généalogique de Louis XIV compte deux Philippe d’Orléans. Celui dont Adélaïde s’entiche n’était certainement pas, Philippe le propre frère du Roi, nettement plus attiré par les homme ?
Adélaïde s'éprend du neveu de Louis XIV, fils du duc d'Orléans, futur duc d'Orléans et Régent de France. Il est le prince le plus doué de son époque, brillant à tous les niveaux, intelligent, cultivé et adorable. Jaloux et méfiant, Louis XIV le bridera dans ses ambitions. Quant à Louis-Auguste, duc du Maine, il a été élevé par la maîtresse de Louis XIV, madame de Maintenon ; il est intelligent, pieux et il a un caractère plutôt sympathique puisqu'il sait se faire aimer de tous à la cour de France. Une grande différence avec le premier est que Philippe d'Orléans (fils) deviendra un grand libertin sans doute athée tandis que Louis-Auguste du Maine s'enfermera dans la vertu.

Entre deux hommes, le cœur de l’héroïne balance. Personnellement vers lequel penche votre affection ?
Vous me demandez si j'ai un faible pour l'un des deux. J'aime l'intelligence du Régent, le sérieux du duc du Maine et leur bonté à tous les deux. Je ne pourrai pas partager celui que j'aime comme le fait Adélaïde avec Philippe d'Orléans fils, et pourtant c'est incontestablement celui qui m'attire le plus des deux.

Vous avez une préférence pour le Siècle des Lumières, la Cour de Versailles. Auriez-vous aimé vous trouver à pareille époque ?
- Non, étant une femme je n'aurais pas aimé vivre à cette époque comme à de nombreuses autres même récentes où les droits des femmes étaient encore très limités voire inexistants. Les femmes nobles demeuraient sous la domination de leur père puis de leur époux et ne pouvaient pas décider de leur destin ; je m'imagine mal mariée à un homme que je n'aimerais pas. Et l'éducation de nombre d'entre elles était sciemment restreinte pour les obliger à rester dépendantes des hommes, elle se cantonnait souvent à l'instruction religieuse pour faire d'elles de bonnes épouses.

Vous êtes connue comme écrivaine de romans historiques. Croyez vous cantonner dans les temps anciens où pensez-vous trouver un sujet contemporain ?
- Pour le genre de romans que j'écris, je ne peux pas être formelle mais il est certain que ce qui me passionne quand j'écris, c'est l'histoire. On verra bien. Ce que les lecteurs m'ont dit, c'est que l'histoire n'est pas forcément ce qui les attire dans la lecture, mais qu'ils apprécient de la découvrir à travers mes romans, qu'ils aiment l'écriture et qu'ils ont hâte de connaître la suite. 

Beaucoup d’écrivains ont des rituels d’écriture. Avez-vous une rythmique bien à vous ?
- Je n'ai pas de meilleur temps du tout pour écrire : je travaille, je suis mère de famille donc j'écris quand je peux c'est-à-dire le soir ou les fins de semaine, et souvent avec ma fille qui, très bavarde, joue à côté de moi. 
Merci Linda Sayeg pour ces minutes passées en votre compagnie.



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