- LIVRES MARS 2018 -
 
 


 

Trois histoires de dans les années soixante

Il est rare en littérature, surtout au Québec, de faire en quelque sorte l’apologie de l’existence de nos mâles. C’est pourquoi saluons bien haut la démarche de Paul Rousseau qui donne voix au chapitre dans Rut rural. Car si le Québec s’est amusé c’est seulement entre les années soixante et la fin des années soixante-dix. Par après, la première récession, l’échec du patron et le transformation des travailleurs en ressources humaines ont annoncé la fin du long party. On sera donc gorgé de nostalgie en voyant vivre trois québécois d’horizons divers qui font les quatre cent coups. Quel beau coup de chapeau à la masculinité de chez nous. Ce livre, Gilles Carle aurait pu le transposer au cinéma.

Rut rural. Paul Rousseau. Québec Amérique


 


 

Se rendre compte de l’anglicisation invasive

A Culturehebdo nous en avons fait une certitude, les québécois n’ont rien à voir avec nos « cousins » français, ce sont des américains parlant français. Et leur fascination pour la culture anglo-saxonne les aura empêchés d’accéder au statut de pays. Ça c’est une autre histoire. Mais celle que nous rapporte Michel Rondeau un scribe qui prête sa plume francophone à des agences de publicité, est la radiographie de comment nous laissons la langue anglaise s’infiltrer insidieusement dans notre vocabulaire de tous les jours, avec des « faire la job » ou « work in progress » pour ne citer que ces deux exemples. En fait, notre parler est jonché de mots et de locutions shakespeariennes. L’insidieuse invasion est son premier essai et a été précédé on n’en doute pas un seul instant, d’une longue recherche. Il place devant nous le miroir de ce que nous sommes devenus. A nous ensuite de nous corriger pour pouvoir affirmer notre société distincte dans cet océan anglophone.

L’insidieuse invasion. Michel Rondeau. Éditions Somme toute 346p.    www.editionssommnetoute.com


 


 

Michel Garneau de retour

Nous avons un parti-pris favorable pour le dramaturge Michel Garneau car il a su ne pas succomber à l’appel des sirènes de la gloriole. De sorte que chacune des sorties de cet être suprêmement intelligent à une valeur ajoutée. D’où le plaisir doublé d’une exultation à prendre connaissance de sa dernière ponte La première internationale de narration qui est une charge contre les intellos, vedettes et tutti quanti qui aiment se pavaner devant les projecteurs. Il en a donc réuni quelques uns qui doivent débattre de la narration à l’occasion d’un concours littéraire qui a pour cadre un plateau de télévision se trouvant au Mont Sinaï. Et là leurs plaidoyers feront l’objet d’un examen de la part d’un jury de très haut niveau qu’on en juge, puisqu’ils ont été récompensés du prix Nobel de littérature. Lisez leurs dialogues ou monologues pontifiants. A sa façon c’est une suite des « Précieuses ridicules » de Molière. Vive ce Garneau qui se défoule et nous aussi.

La première internationale de narration. Michel Garneau. Somme toute 154p.      www.editionssommetoute.com


 


 

Une première biographie sur France Gall

Sur la dernière photo apparaissant dans la biographie de France Gall par Alain Wodrascka on peut voir l’icône des sixties affichant une mine triste. Qui est assez révélatrice de la tonalité de sa vie. Car elle ne l’a pas eu facile. Avec Gainsbourg qui l’exploite à son insu, Claude François qui la plaque odieusement, la mort qui vient faucher son enfant et celle de son dernier amour Michel Berger et la détestation de sa belle-famille. Ni l’argent, ni la gloire ne viendront redonner le sourire à cette chanteuse qui a tenu bon jusqu’au bout. Même si on n’a pas été une fan de l’interprète, la teneur du propos devient une formidable étude de cas. Le biographe n’a pas écrit un ouvrage du genre récupération opportuniste. C’est un travail soigné émaillé de témoignages éclairants sur cette femme au cœur de cristal.

France Gall. Alain Wodrascka. L’Archipel 317p.      www.editionsarchipel.com


 


 

Réédition d’une biographie de référence sur Johnny Hallyday

Il va sans dire que la mort de Johnny Hallyday va entraîner dans son sillage une pléthore d’ouvrages le concernant dont beaucoup auront des odeurs de récupération. Mais il y en a une que l’on ressort qui avait, dans une première édition était réalisée avant la mort du célèbre crooner français Johnny Forever par son ami Sam Bernett animateur vedette à RTL. Et que l’on réédite avec une mise à jour, celle concernant son décès. Car comme il l’écrit en fin d’ouvrage, c’est Jean-Philippe Smet qui est mort pas Johnny Hallyday. La qualité de ce livre, c’est que bien qu’il ait été du premier cercle de ses proches il n’a pas versé dans l’écueil d’une hagiographie. Il témoigne sans ambages des démons qui habitaient l’artiste. Un texte très documenté qui montre l’exigence que l’icône se donnait à elle-même dans la production tant de ses disques que ses spectacles.

Johnny forever. Sam Bernett. L’Archipel 322p.    www.editionsarchipel.com


 




 

Sissi et Marie-Antoinette racontées aux jeunes

Sophie Mullenheim pour Sissi impératrice rebelle et la même cette fois secondée par Oriol Vidal pour Marie-Antoinette dernière reine à la cour de Versailles a choisi ces deux grandes pointures féminines de l’Histoire, les deux titres publiés chez Fleurus. Si elle a mis en bouche des dialogues probables, elle s’en tient rigoureusement au fait. Et quels sujets. Deux destins tragiques, la première qui meurt poignardée et la seconde décapitée. Et on n’a pas adoucie le récit pour ne pas faire peur aux jeunes. Les faits sont racontés tels qu’ils se sont produits. Et en même temps, outre le volet connaissance de l’histoire ancienne, il y a aussi toujours comme pour les contes, l’opposition des forces du bien et du mal. Et comme la culture générale est le parent pauvre de notre éducation québécoise, les parents ont tout intérêt de fournir ces lectures à leurs marmots. Et pour les filles particulièrement, voici des portraits de femme qui ont fait dans la grandeur à des moments tragiques de leur vie. C’est une belle collection dont même les adultes peuvent aller s’abreuver.


 


 

Trouver le caméléon

C’est un album ludique conçu par Miyauni pour les enfants de l’âge 5 ans. Il est question de trouver où le caméléon se réfugie à chaque page. Pour ce faire il y a derrière la couverture une pochette dans laquelle se trouve un cache que l’on applique page par page pour connaître où la bestiole se trouve. Ce qui est rigolo en fin de comte, c’est que le caméléon se trouve toujours en bas de page à droite, mais ça l’adulte vous le savez, pas le petit. L’idée étant de faciliter les réactions cognitives du petit.

Cherche et trouve le caméléon. Miyauni. Mango.


 


 

On connaît quelqu’un demain surtout le surlendemain

Les faux plis de l’amour de Katherine Heiny est une comédie dramatique en somme. Celle d’un homme qui quitte sa femme pour se colleter avec sa nouvelle petite amie. Mais il découvrira assez vite que la vie de cette dernière est quasi impossible à suivre, surtout psychologiquement. Comme lorsqu’elle se met en tête de vouloir se faire amie avec son ex. C’est quoi l’affaire! Beaucoup d’hommes se reconnaîtront dans ce roman charmant et où ils se sont emballés trop vite pour la première venue, surtout guidés par leur testostérone et non leur cervelet. En plus, très moderne, la petite copine est continuellement au téléphone. Ça vous dit quelque chose ? On a adoré ce bouquin par ce qu’il reflète assez bien la superficialité de notre époque. Et on en paie cher le prix.

Les faux plis de l’amour. Katherine Heiny. JC Lattès 392p.    www.editions-jclattes.fr


 


 

Gaëtan Brulotte décrypté par une universitaire roumaine

Le fameux dicton on n’est jamais prophète dans son pays est vrai, et se vérifie encore avec l’essai que consacre Margareta Gyurcsik professeur de littérature francophone à l’Université de Timisoara en Roumanie. Un beau tribut à cet écrivain prolifique du Québec qui privilégie la nouvelle comme processus de création. Gaëtan Brulotte ou la lucidité en partage publié chez l’éditeur Nota bene est un travail de grande rigueur intellectuelle. Et comme nous le faisons exceptionnellement dans le cas des ouvrages au contenu exigeant nous reproduisons ici un extrait de la quatrième de couverture afin d’être au plus près de l’intention de l’essayiste  « En scrutant méticuleusement l'oeuvre de Brulotte, Margareta Gyurcsik fait ressortir l'idée selon laquelle réalisme, humanisme, invention ou, plus exactement, nouveau réalisme, nouvel humanisme et invention sans frontières sont des termes qui s'appliquent très bien à ses récits. L'originalité de ses écrits tient dans ce qu'ils posent « la question de l'être » et donnent à réfléchir sur la condition humaine dans le monde contemporain, en utilisant des formes narratives qu'il invente pour la plupart, afin d'offrir au lecteur une représentation du réel qui l'oblige à réfléchir à son tour. » Voilà, tout est dit. Reste à découvrir sa production écrite au coin du réalisme saisissant. Les lucides ont plus à dire que bien des gens.


 


 

Atteinte de mutisme sélectif

C’est un roman mais ce pourrait être aussi une étude de cas. En effet, l’héroïne de Toute ce que je t’ai pas dit de Kylie Fornasier est atteinte de mutisme sélectif. C’est-à-dire qu’elle ne s’adressera à vous que parcimonieusement, se réservant à elle seule le moment de vouloir parler. Ce qui, avouons-le, peut-être assez embarrassant du côté des relations interpersonnelles. Malgré cet handicap social elle va finir par rencontrer un champion de football. Lui est capable de composer avec cette disposition de sa bien-aimée. Mais elle en a marre d’être présentée comme atteinte de mutisme sélectif. C’est son choix de vie après tout. Alors tout ce qu’elle ne dit pas aux autres, elle nous le révèle dans ses pages. Le lecteur est mis dans ses confidences.

Tout ce que je ne t’ai pas dit. Kylie Fornasier. Fleurus 398p.   www.fleuruseditions.com


 


 

Une fiction sur les valeurs humaines qui détonne

Le gang des prodiges de Marissa Meyer à qui l’on doit « Chroniques lunaires » qui a connu un immense succès, est voué lui aussi à cartonner. Pour deux raisons : établi pour la littérature jeunesse, on sait l’engouement des touts jeunes pour la fiction (on le voit notamment dans les jeux vidéos), ensuite il oppose un peu comme dans les contes, les notions du bien et du mal. Au départ il y a une bande, les Renégats, qui malgré leur nom, sont muni des meilleures intentions et font régner la paix. Mais pour ce faire ils ont dû s’emparer du glaive et éradique la bande des super-vilains. Et parmi les survivants chez ces derniers, il y a Nova, qui entend bien venger les siens. Pour ce faire elle va machiavéliquement infiltrer ces ennemis jurés. Mais ce qu’elle n’a pas prévu, c’est qu’elle va se prendre d’amitié avec un des fils de la bande honnie. En même temps, sa perception des autres va se modifier. Il y a une belle morale qui sous-tend, qui se résume à ne jamais juger tant qu’on n’a pas tous les éléments pour ce faire.

Le gang des prodiges. Marissa Meyer. PKJ 603p.     www.pocketjeunesse.fr


 


 

Une expédition interactive pour la jeunesse au Pôle Nord

Sophie Blitman a imaginé un récit se déroulant dans le Pôle Nord, une expédition interactive dans laquelle, le jeune lecteur aux environs de neuf ans et plus, sera constamment interpelé en cours de lecture afin de prendre les décisions qui s’imposent. A chaque paragraphe ou presque, il lui est proposé une référence ailleurs dans les pages. C’est très distrayant en même temps qu’un cours emballant sur les mœurs dans cette froide contrée. Mission Pôle Nord saura en captiver plus d’un.

Mission Pôle Nord. Sophie Blitman. Fleurus 93p.   www.fleuruseditions.com


 


 

Un banquier à la vie chamboulée 

Un premier roman a toujours quelque chose d’émouvant. Ce doit être sans doute le cas pour Patrice Bédard qui s’abreuve depuis longtemps aux maîtres du genre policier ou du suspense. Il a appris à leur contact comment tirer les ficelles, structurer un récit, ne pas tout livrer tout de suite pour garder son lecteur en haleine. Toutes qualités que l’on trouve dans son premier opus Vengeance qui met en scène un banquier Robert Kane qui bosse pour la Royal City Bank à New York Et dans sa mallette un matin, il entend un petit bruit suspect. Vous verrez ce qu’il contient et qui va chambouler son existence. On ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir. Si vous aimez les thrillers, en voici un bon. Et comme entrée officielle en littérature ça promet. Vite un autre tome cher monsieur.

Vengeance. Patrice Bédard. Béliveau éditeur 325p.     www.beliveauediteur.com


 






 

Yamaska en trois actes

En marge de la télésérie à succès le tandem Dominique Drouin et Anne Boyer nous offre non pas un roman, pas deux, mais trois d’un coup. Les trois tomes publiés aux éditions de L’Homme, qui portent chacun le prénom des héroïnes à savoir Julie, Hélène et Réjane sont le prolongement de ce que vous avez vu à la télé, habilement scénarisés par Anne Boyer et Michel d’Astous. Dans ces cas-ci on se retrouve deux ans plus tard après ce que les téléphages ont connu et dont ils auraient connaître la suite. Comme Julie qui explose de bonheur, dégagée des contraintes familiales et plus amoureuse que jamais va être confrontée à un inexorable destin. Hélène, qui veuve comme on sait s’était mise en tête de ne jamais céder au petit dieu Cupidon et pourtant. Mais il arrivera une situation qui viendra tout faire basculer. Et Réjane, peut-être celle qui écopera le moins des trois, vit pleinement l’adoption de son petit haïtien et qui va intégrer à son existence la mère biologique du fils adoptif. Le dénominateur commun, c’est qu’ils vivent tous des histoires comme vous et moi, mais sous la plume des auteurs ça devient non pas du banal quotidien, mais de grandes envolées sentimentales. A la lecture on comprend rapidement pourquoi la série a cartonné.


 


 

Une nouvelliste lauréate du Prix du Gouverneur général accessible

Publié en anglais sous le titre suivant « How you were born » le recueil de nouvelles de Kate cayley est maintenant accessible dans la langue de Molière avec un nouveau titre Naissances. En anglais on voit dans le choix du titre l’idée du déterminisme, tandis qu’en français nous voyons la conséquence la résultante de plusieurs naissances. Laissons aux exégètes le soin d’en débattre, nous, en ce qui nous concerne, avons pris un grand plaisir à lire les descriptions des personnages qui peuplent ce recueil de nouvelles. On comprend mieux pourquoi l’auteure a décroché cette grande distinction. C’est qu’elle a le sens des images, comme cette naine qui bosse dans un crique et qui rêve à un mariage parfait. Vous pouvez voir le genre. Et elle ne se cantonne pas à un certain style de personne ou d’époque. On se promène un peu partout. Nous faisons tous partie de ce grand navire qui s’appelle l’humanité et qui avance péniblement sur les flots.

Naissances. Kate Cayley. Marchand de feuilles 211p.    www.marchanddefeuilles.com


 


 

Une fiction basée sur l’ADN

Et si on créait des liens conjugaux en se basant sur des tests d’ADN ? Voilà le propos d’Âmes sœurs une fiction de John Marrs. Dans ce roman qui deviendra peut-être, qui sait, une réalité de l’ère numérique ?, des êtres, pour être sûrs de maximiser leur compatibilité, vont se soumettre à des examens génétiques. Ce sera le cas d’un couple. Mais on verra après coup que l’ADN c’est bien beau, mais comme le disait Malraux, l’humain étant un tas de petits secrets, il y a des faits qui peuvent échapper à la science et qui relèvent de la psyché profonde, indétectable. Un piège attendra ce couple qu’on ne pouvait prévoir. C’est rythmé en diable avec des considérations métaphysiques qui vont interpeler le lecteur.

Âmes sœurs. John Marrs. Hugo 479p.        www.hugocie.fr


 


 

Le merveilleux guide sur La Havane d’Heidi Hollinger

Si vous aimez les voyages, un livre à placer au-dessus de la pile de vos futurs achats de livres est 300 raisons d’aimer La Havane d’Heidi Hollinger. Le ton était déjà donné rien qu’au lancement de ce guide qui s’est déroulé à la librairie du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Qui a attiré un monde fou, beaucoup d’artistes notamment. Il y avait pour mettre de l’ambiance un groupe de musiciens cubains absolument fantastique. Rien de tel que ces rythmes pour chasser aussitôt toute préoccupation métaphysique. Un cocktail qui fut une réussite sur tous les plans. Nous dansâmes même avec la directrice de l’Officie du tourisme de Cuba ce qui est peu dire, et dont la personnalité chaleureuse est ambassadrice de ce qui attend les touristes dans ce pays. De retour chez soi on a ouvert le livre qui est une réelle mine d’information. Car un peu à la façon du guide du routard qui a fondé sa notoriété sur des commentaires personnels, Heidi Hollinger fait de même avec ce supplément de culture qui fait partie de sa personnalité. On voit qu’elle aime de tout son cœur Cuba et sa démarche est de faire partager cet amour. Elle a d’abord découpé des pans de quartiers de la capitale et passe en revue tout ce qui mérite d’être vu, entendu et goûté. Car elle y va de suggestions sur l’hébergement, la culture et la nourriture, populaire ou gastronomique. Et pour ne pas nous faire oublier qu’elle est la réputée photographe que l’on sait, elle nous livre des illustrations qui entérinent le dicton qu’une image vaut mille mots. En arrivant à la dernière page on a qu’un désir, être là bas le plus tôt possible et échapper à la grisaille québécoise.

300 raisons d’aimer La Havane. Heidi Hollinger. Les éditions de l’Homme 284p.   


 




 

Le coin santé physique et psychique (1)
Preeti Bajaj enseigne le yoga à New  Delhi. Mais plus largement elle travaille à libérer les êtres qui souffrent des carcans qu’ils s’imposent ou qu’on leur impose. Et pour cela elle a fait de l’Intuition  son chantier psychologique. Car on doit pouvoir éveiller l’intelligence du corps et de l’esprit par une attitude qui puise sa source dans l’intériorité. Ce livre lancé aux éditions du Dauphin Blanc, offre des outils qui ne sont pas centrés que sur la méditation. Il est question du régime de vie incluant l’alimentation.

Chez l’éditeur Note bene, Pierre Ouellet signe La pensée hèle. Disons le d’emblée, le lecteur doit prendre ici son temps pour faire sienne chaque phrase, chaque mot, souvent précédé de son étymologie. L’essayiste qui a été professeur titulaire durant trente ans à l’UQAM, en veut à notre époque digeste où il blâme le fait entre autres que l’opinion a pris le dessus sur la pensée. On peut imaginer sans peine qu’il doit honnir l’ère numérique. Il en laisse des traces en tout cas. Eh bien puisqu’il privilégie la pensée, il donne à son lecteur l’occasion de peser toute réflexion avec des divagations sur toutes sortes de sujets, frisant l’érudition. Ce dernier est assuré de sortir de cette lecture plus nourri intellectuellement que lorsqu’il y est entré.

Ailleursd c’est le Dr. Adrian Schulte qui aux éditions des Presses du Châtelet, nous donne tout un cours 101 sur l’intestin, riche de 100 millions de neurones, et communément appelé le deuxième cerveau. C’est la raison pour laquelle les asiatiques, particulièrement les japonais, ont un respect pour cette partie du corps humain. Une bonne digestion c’est la solution!, est en fait le prolongement d’un autre ouvrage sur le même thème « Charme discret de l’intestin » qui s’était écoulé à un million d’exemplaires! L’auteur porte la double casquette de médecin et naturopathe et dirige en Allemagne un centre curatif spécialisé dans l’intestin. En attendant vous avez ce titre qui vous dit tout ce que vous n’avez jamais osé demander au sujet de l’intestin et ses fonctions essentielles.

Un livre libérateur, voilà ce qui qualifie le mieux Tout vous épuise ? chez Édito, coécrit  par Léonard Anthony et le Dr. Adrian Chaboche. Il arrive pile poil au moment où tant de gens, et on l’a vu dans le monde québécois du travail, sont pour une grande majorité en mode détresse. Et ne parlons du mythe entretenu de la conciliation travail famille. Nous vivons à un rythme trop effréné et absolument contraire à la dynamique fondamentale de l’être humain. Alors quand plus rien ne nous dit plus rien, que fait-on ? En résumé il est conseillé de lâcher prise et de ne pas considérer comme une lâcheté ou paresse, de s’accorder du temps pour soi. Ensuite, les auteurs blâment cette dépendance aux réseaux sociaux, source inépuisable de stress. Les problèmes sont exposés et les solutions aussi. Le repos est le maître mot qui guide tout  le propos.

Et chez le même éditeur, c’est Préménopause de Mirella Blasio. Et que ce soit la période qui vient avant et celle lorsqu’elle est présente, la ménopause n’est pas une mince affaire puisqu’on répertorie rien de moins que 35 symptômes dont une et pas la moindre, ce sont les bouffées de chaleur. Qui occupe même un champ médical d’importance, l’endocrinologie. L’auteure qui est cadre en marketing a éprouvé trente des manifestations non désirables de ce passage obligé. L’ouvrage est écrit avec la collaboration de la naturopathe Lisa Samet. Le guide aidera énormément de femmes aux prises avec la ménopause et ses manifestations et les hommes pourraient aussi y jeter un coup d’œil pour comprendre ce qui agite leur compagne. Car quand on connaît on a moins peur.


 




 

Le coin santé physique et psychique (2)

Voici une lutte entre psychanalystes qui pourraient faire l’objet d’un film enlevant. Il s’agit de la guerre professionnelle que se sont livrés Donald Winnicott et Masud Khan après la seconde guerre mondiale en Grande-Bretagne et qui se sont échelonnés sur trente ans. Une relation amour haine selon ce qu’en dit Luiz Eduardo Prado de Oliveira dans La haine en psychanalyse. Il parle d’une triste histoire et c’est effectivement pénible de voir ces deux êtres brillants jusqu’à un certain point, se comporter comme deux coqs de combat. Au lecteur de juger si cette guérilla intellectuelle aura servi la science.

Chez AdA deux titres. Le premier L’odyssée d’un être divin de Marc Babin. Le narrateur raconte son déplacement dans un lieu perdu de nulle part, où il va participer à une session chamanique. Sur place il va faire la connaissance d’un guide qui va éclairer durablement son existence. Il venait chercher une nourriture spirituelle, ce sera tout trouvé. Et un sujet qui risque de vous surprendre Le pouvoir du miaulement de David Michie qui a une attraction pour ce petit félin car il nous avait donné par le passé « Le chat du Dalaï- Lama ».  En fait, c’est un titre strictement attractif puisqu’il est surtout question de se retrouver soi-même. Ce livre est le prolongement du premier si vous l’avez déjà lu.   


 






 

Le coin santé physique et psychique (3)

Aux éditions Varia de Jeanne Randolph c’est Le Panthéon du magasinage. C’est un essai assez déroutant où l’auteure qui est à la ville psychanalyste et performeuse s’est rendu à Las Vegas, et décode plein de messages avec des transpositions sidérantes. On aurait peine à imaginer dans cette capitale mondiale du divertissement des enseignements théologiques ou psychanalytiques. En tout cas, elle voit des éléments qui échappent au commun des mortels. Chose certaine vous ne verrez plus cette ville du Nevada de la même façon.

Chez First cette fois c’est Christophe Bourgois-Costantini un coach en croissance personnelle qui a un beau message à nous communiquer si on en juge par le titre de son bouquin Vous êtes 10 fois plus intelligent que vous ne l’imaginez! Avis à ceux qui ont un grand déficit d’amour de soi. Dans ces pages il théorise à propos de l’intelligence, comment elle doit s’incarner au quotidien et qui doit viser à notre bonheur personnel et non d’être soumis à des règles qu’on veut nous imposer. Il use beaucoup comme métaphore, d’exemples tirés des grands sportifs et comment ils utilisent leur mental à bon escient.

Indéniablement la natation et la marche sont les exercices les plus complets qui soient et qui engagent toute notre anatomie. Et pour ceux qui voudrait faire de la marche une discipline de vie, vous avez un excellent ouvrage qui vient de paraître aux éditions La Presse Marcher au bon rythme coécrit par Jean-Yves Cloutier et Lyne Jolicoeur les deux aguerris en la matière, le premier entraîneur et la seconde coureuse demi-fond. Vous avez dans ces pages non pas un, deux ou trois, mais bien douze programmes d’entraînement étalé sur seize semaines, plus tout ce qu’il vous faut pour accomplir votre marche dans les meilleures conditions. Dans le genre on ne peut faire mieux.

Louise Portal nous la portons tous un peu dans notre cœur car depuis plusieurs décennies on a pu la suivre artistiquement. Et c’est une femme de cœur. Elle est constamment branchée sur le monde de l’affect. Au point qu’elle a couché depuis 1964, dans plus d’une centaine de cahiers, ses journaux de vie, dans lesquels elle se confie. Et elle convie les autres à faire de même dans un beau livre Le journal de ma vie chez Druide, dont l’essentiel est formé de pages lignées à travers quoi vous pouvez aussi vous confier. On connaît depuis longtemps les bienfaits thérapeutiques de l’écriture pour certaines guérisons de l’esprit. Généreuse, à plusieurs moment le livre est émaillé de petites confidences de vie. Et si vous avez passablement de choses à consigner vous pouvez vous procurer plusieurs exemplaires en réserve, car l’éditeur a quand même pris un soin jaloux à la reliure et à la mise en page.
Enfin pour les enfants de niveau primaire Corps humain chez Fleurus. Ce livre fait partie de la collection didactique Cherche et trouve. Les trois concepteurs Claudine Gaston, Christian Camara et François Foyard ont imaginé de comparer ce qui se passe dans l’anatomie humaine à l’agitation urbaine. Pleins de métaphores pour mieux faire passer des notions comme la circulation sanguine. C’est très imaginé avec un petit résumé pour ceux qui n’auraient pas bien assimiler les notions. Un bon début pour intéresser les petites têtes à la manière dont nous sommes constitués avec pleins de bons conseils préventifs pour demeurer en santé.


 


 

Variations sur le corps et sa représentation

Pour la classe journalistique et particulièrement pour nous qui devons commenter l’actualité du livre Catherine Voyer-Léger aura laissé un ouvrage fondamental sur l’état de la critique culturelle au Québec qui a pour titre « Métier critique » paru en 2014. Qui montrait noir sur blanc comment notre très petite province est si tricotée serrée qu’on redoute de vraiment faire de la critique professionnelle de crainte d’être mis à part. Son quatrième ouvrage est à des antipodes. Prendre corps a d’abord été imaginé pour internet mais il abouti sous forme de livre qui quand on l’ouvre rapidement, nous donne à croire que nous nous trouvons devant un recueil de posées en prose. Mais non. Ce sont des variations sur le corps et sa représentation. Les textes ont diverses longueurs, se résumant souvent à un paragraphe ou une page qui ne contient qu’une ligne. C’est la force du propos qui fait foi de tout. Vraiment cette Catherine est atteinte de lucidité chronique. Qu’elle demeure ainsi ça donne de beaux ouvrages.

Prendre corps. Catherine Voyer-Léger. La Peuplade.    www.lapeuplade.com


 




 

Le Québec à vélo et de toutes les façons

Il y a bien des façons d’apprécier la grandeur de la province de Québec. Et l’une d’elles est de faire de grandes randonnées en enfourchant sa bécane. Les guides Ulysse présentent une édition revue et augmentée d’un de leur classique Le Québec cyclable qui a été conçu en collectif. C’est vraiment bien fait avec les 172 cartes détaillées des pistes disponibles. Et la présentation est pratique avec reliure en spirale qui facilite la consultation et le graphisme très attrayant. Puis vous avez aussi moult recommandations selon les régions envisagées. On ne fait pas mieux. Et pour les touristes c’est encore mieux qui pourront identifier les circuits qui leur plairont. Et en complément vous aurez sans doute une place de choix pour cet autre guide sur Le Québec lui aussi mis à jour. Il y a une qualité, notamment du côté rédactionnel qui vaut le détour. Rien que d’entrée de jeu, où on vous offre l’histoire du Québec en bref qui est un exploit de concision. C’est une mine inouïe de renseignements avec comme pour les musées les heures d’ouverture, le prix des admissions. Bref de quoi organiser un planning dans le moindre détail. Par le soin mis à sa réalisation ont peut dire que ce guide est le plus bel hommage rendu à la nation québécoise.


 


 

Une vie ordinaire qui devient extraordinaire

Il y a d’abord le titre un peu étrange Mardi comme mardi. Il semble que la signataire de ce livre Michèle Nicole Provencher  a créé ici une autofiction, ce genre qui mêle une part autobiographique avec de l’inventé de toute pièce. Son personnage, une jeune femme très attachante, se raconte à travers son quotidien, ce qu’elle fait de ses journées, qui elle voit. Du banal quoi. Ce qui l’est moins ce pendant c’est la manière dont sa créatrice trouve les mots pour rendre compte de l’ambiance. Elle est une extraordinaire portraitiste de la vie et des sentiments qui habitent les êtres. Un trait amusant, c’est le choix des titres de chapitre mais qui n’ont alors rien à voir avec le contenue tel Mad Dog Vachon, la reine Elizabeth ou Lady Baden-Powell. La fille aime bien dérouter un peu ses lecteurs. Ah oui on s’amuse beaucoup à sa lecture.

Mardi comme mardi. Michèle Nicole Provencher. La Mèche 212p.   www.lameche.ca


 


 

Connaissez-vous Titus Flamininus ?

A moins d’être un connaisseur de l’Antiquité, il y a bien des chances que vous répondiez par la négative. C’est un consul âgé de trente ans à qui on a attribué le qualificatif de Le libérateur de la Grèce qui donne son titre au docte ouvrage de Pierre-Luc Brisson chercheur en histoire ancienne à l’Université du Québec à Montréal. Il s’intéresse tout spécialement à l’hégémonie romaine en Méditerranée. On a bâti autour de ce conquérant une aura romanesque. L’historien décape un peu cette image et restitue à la place un homme habile qui a su respecter la culture grecque et s’en servir pour la mettre au service de l’Empire romain dont il est le représentant. C’est un beau cours magistral qui se déroule sous nos yeux.

Le libérateur de la Grèce. Titus Flamininus et l’héritage hellénistique. Les Presses de l’Université Laval 162p.          www.pulaval.com


 


 

La Nouvelle-France relatée dans tous ses états

C’est un gros pavé que nous avons dans les mains Relations par lettres de l’Amérique septentrionale par Antoine-Denis Raudot. Ce dernier est toute une pointure dans l’appareil d’État français. Il a été au final Intendant de la Nouvelle-France de 1705 à 1710. Mai auparavant on l’a vu entre autres directeur de la Compagnie des Indes et administrateur de la Louisiane. Durant son mandat chez nous il a consigné ses observations dans ce qu’on appelle des relations où le mot est dit, il relate. Cet ouvrage a été porté à la connaissance du public en 1904 grâce aux bons soins de Camille de Rochemonteix. Mais ce qu’on savait moins, c’est qu’il en avait écrit trois autres qu’on découvrira plus tard. On croit qu’elles auraient été dissimulées selon le bon vouloir du ministre Ponchartrain qui n’aurait peut-être pas voulu que soit porté à la connaissance du plus grand nombre certains faits sur la réalité de ce qui se passait en Nouvelle-France. Nous devons à Pierre Berthiaume, professeur émérite de l’Université d’Ottawa, de réunir en un seul volume les quatre relations. C’est un foisonnement d’informations sur les mœurs du temps, notamment chez les « sauvages » comme on les appelait alors. Dans une communauté autochtone, on pratiquait volontiers la bigamie et des femmes se trouvaient avec deux maris. L’ouvrage s’accompagne d’un appareil critique magistral qui remet les choses en perspective. Du grand ouvrage.

Relations par lettres de l’Amérique septentrionale. Antoine-Denis Raudot. Édition critique par Pierre Berthiaume. Les Presses de l’Université Laval 761p.   www.pulaval.com


 


 

Dans les pas des explorateurs du Québec

L’idée de Nathalie Le Coz est géniale. Cette anthropologue de formation a eu l’idée de refaire le parcours des explorateurs qui ont foulé les différents territoires du Québec, à pied, sous forme de portage et en canot. Autrement dit, elle s’est amusée à être les yeux de ces êtres héroïques qui ont dû être dévorés par les moustiques, mais animés d’une telle ferveur à vouloir repousser les limites de leurs découvertes. Vous avez un résultat éblouissant en textes et surtout en photos Le Québec à 5KM/H. Qui donnera certainement le goût aux intrépides de refaire les mêmes gestes à des siècles de distance. Ce qu’il y a de fascinant dans ce projet c’est qu’il y a de nombreux coins qui sont demeurés tels quels, comme au temps de la Nouvelle-France. Rien de moins qu’impressionnant.

Le Québec à 5KM/H. Nathalie Le Coz. Fides 169p.     www.groupefides.com


 




 

Quand Jean-Claude Charles était citoyen du monde

Jean-Claude Charles est un grand écrivain qui a fait ses adieux au monde en 2008 après une vie très remplie. Heureusement il nous a laissé en héritage une œuvre littéraire assez volumineuse dont la maison d’édition Mémoire d’encrier pérenne le souvenir. Elle nous offre Baskets qui est, un compte-rendu des pérégrinations de l’auteur un peu partout sur la planète, du Maroc à Berlin en passant par San Francisco. C’est un grand observateur de tout ce qui l’entoure et sait rendre l’ambiance sur papier. En tout cas, s’il voulait par là nous donner le goût de voyager, c’est réussi. Le seul tort qu’on pourrait donner à la démarche, c’est que c’est trop court. Sans doute le plus beau compliment que l’on puisse faire à un écrivain.

Dans un tout autre registre, vraiment tout autre, Jean-Claude Charles montre qu’il est capable d »écrire dans tous les styles. Ainsi dans Sainte dérive des cochons absolument inqualifiable, il déverse un torrent de mots dans un désordre indescriptible. Dans le communiqué de presse accompagnant sa sortie, on parle de coulées de mots et de signes et c’est vraiment la manière de décrire ce qui attend le lecteur. Comme de la poésie en prose qui part dans toutes les directions. En cela cette éructation fait beaucoup penser à un de nos écrivains, Claude Gauvreau. Ceux qui sont familiers avec l’œuvre de ce dernier trouveront une grande parenté. Ces textes ont encore plus d’impact lorsque lus à voix haute.


 


 

Une belle histoire champêtre dans la France profonde

Il était une fois un homme et sa compagne qui décidèrent un beau jour de faire  comme le héros du film Alexandre le bienheureux, et de jouir du son des criquets. Le village dans lequel il s’installe à pour nom Saint-Éloi. Déserté de la majorité de ses habitants comme dans bien des petits bourgs de la douce France. Mais le couple nouvellement arrivé sait se faire aimer des rares villageois qui le leur rendent bien. Dans ce roman Ô Pulchérie!, on est comme dans le meilleur des mondes, quand tout à coup une de ses habitantes, fort bien tournée au demeurant, Pulchérie, décide de se confronter à un concours de majorettes. A partir de ce petit fait, la donne va changer et on verra quel destin insoupçonné attend la jeune femme. Il y a un petit côté Clochemerle là dedans, pas déplaisant du tout. Nathalie Sauvagnac nous offre un très beau divertissement.


 


 

Un souvenir amer de Tahar Ben Jelloun

En mars 1965 Tahar Ben Jelloun Goncourt 1987 et qui n’a plus besoin de présentation, est arrêté avec quatre-vingt-treize autres compagnons pour avoir participé à une manifestation. Comme c’était des étudiants et que le régime d’Hassan II redoutait plus que tous les intellectuels perturbateurs, on les condamna à dix-neuf mois de détention et comme si ce n’était pas assez, on prolongea leur malheur, sous prétexte de service militaire, en les envoyant dans des casernes gardés par des matons qui passèrent leur temps à les humilier quand ce n’était pas des brutalités physiques. Le tout prit fin en 1971 avec le coup d’état de Skhirat. L’écrivain fouille dans sa mémoire pour restituer ce sombre épisode de son existence et qui gâcha sa vingtaine. 

La punition. Tahar Ben Jelloun. Gallimard 152p.     


 


 

Un parcours mémorable sur l’île de Kerguelen

D’abord une petite situation géographique, l’ile de Kerguelen, dans le sud de l’océan Indien est désertique. Et de ce fait, inhospitalière. François Garde avec des amis, ont décidé de la parcourir. Et ils en ont vu de toutes les couleurs. Il faut préciser qu’on n’est pas loin des quarantièmes rugissants. Une longue marche à pied qu’il décrit très bien. Ceux et celles qui aiment se nourrir de récits d’aventures ont un véritable bonbon entre les mains. On ne s’ennuie pas une seconde. Et c’est agréable de voir comment des êtres ont envie de dépasser leur limite. Et dès la première ligne on plonge immédiatement dans l’action.

Marcher à Kerguelen. François Garde. Gallimard 236p.   


 


 

L’histoire d’une mystique décrétée hérétique

Charlotte Jousseaume consacré une sorte de biographie, surtout spirituelle de Marguerite Porete originaire de Valenciennes qui périt sur le bûcher le 1er juin 1310. Son crime ? Le tribunal de l’Inquisition jugea hérétique son écrit « Le miroir des âmes simples et anéanties ». Et comme on s’en prit surtout à l’ouvrage le tribunal exigea qu’elle périsse dans les flammes l’odieux ouvrage en main. Il n’y avait rien de dérangeant à ce point dans cet écrit, sinon qu’elle revendiquait un peu du mot liberté. Dans la bouche d’une femme c’est vite un goût de rébellion. Ainsi mourut une femme de grande élévation spirituelle, en place de Grèves, devant ce qui est l’Hôtel de Ville de Paris. Sa biographe situe sa démarche et comment elle affronta en toute sérénité ses bourreaux, forte de sa Foi.

Et le miroir brûla. Charlotte Jousseaume. Cerf 166p.    www.editionsducerf.fr


 


 

Un conférencier perturbé

Louis-Philippe Hébert touche à un sujet sensible, l’altération de la vision du monde autour de soi. Le spectacle de la mort titre de son dernier opus, nous montre un conférencier qui soudainement est comme atteint de lucidité chronique et qui, a-t-il raison ou non ?, voit les gens autour de lui d’une autre manière et pas de la façon dont il le souhaiterait. C’est peut-être ça, le spectacle de la mort, qui donne son titre au roman qui est en même temps une étude sur la nature humaine. Qui nous rappelle à quel point l’être humain est fragile dans sa psyché. Et puis comme écrivain il nous livre des phrases enlevantes avec ce réalisme saisissant qui est le sien. Car il n’y a pas que son personnage qui est lucide.

Le spectacle de la mort. Louis-Philippe Hébert. Lévesque éditeur 121p.    www.levesqueediteur.com


 


 

Des desserts affriolants qui raviront petits et grands

Le lancement de Les desserts de petit lapin de Vivian Nguyen se faisait dans une élégante salle de réception qui s’était transformée pour l’occasion en une immense bonbonnière où les créations de la jeune femme s’étalaient autour de nous comme autant de tentations. La pâtissière est une femme multiple, notaire à la ville, propriétaire de la pâtisserie Petit Lapin et à la tête d’une fondation, elle déborde d’énergie. Ses réalisations qu’elle consigne dans un bel album sont sans allergènes, sans gluten et végétaliennes. Donc des sucreries très dans l’air du temps, pour quiconque est un tant soit peu soucieux de sa santé. On retrouve des classiques du genre comme des macarons à la vanille ou des muffins aux poires et au chocolat. Pour avoir goûté à ces douceurs lors du cocktail de lancement nous sommes à même de vous dire que le péché de gourmandise existe bel et bien. Mais on cède à la tentation avec bonheur. La pâtissière nous livre des recettes assez simples qui raviront ceux qui ont la dent sucrée.

Les desserts de Petit Lapin. Viviane Nguyen. Les éditions de L’Homme 143p.     


 






 

Le coin santé physique psychique (1)

Voici un livre qui va vous déstabiliser car il saura à la fois vous émouvoir et curieusement vous faire rire. Et pourtant le cadre du sujet est loin d’être fondamentalement joyeux car il s’agit du centre d’oncologie de l’hôpital Sainte-Justine. C’est une infirmière d’origine saguenéenne Marjolaine Dion qui nous fait le récit de trente ans passé dans ce département. Elle a vu des enfants mourir, d’autres en rémission du terrible cancer. Marjolaine et la lumière des enfants. Si le mot lumière figure dans le titre c’est qu’elle compare ces petits êtres qui luttent comme autant de petites lumières. C’est à vrai dire bouleversant. On ne sort pas de cette lecture indemne. Car le sort des tout petits qui n’ont certainement pas demandés ce destin nous va droit aux tripes. On retiendra l’extraordinaire dévouement,  cette grande humanité de cette soignante. Vraiment un beau témoignage qui nous réconcilie avec la nature humaine. C’est aux éditions de La Grenouillère.

Transportons-nous cette fois à Rome, au Vatican plus précisément pour examiner les transformations souhaitées par le Pape François. Rappelons ce paradoxe qu’il a été élu successeur de Pierre pour entreprendre de profondes réformes. Mais une fois désigné pape au Conclave par ses collègues cardinaux, il va immédiatement être confronté à une frange de la Curie romaine, réfractaire à tout changement. Disons que cette papauté, il ne l’a pas facile. Pour juger de ce qu’il a en tête, il faut lire les adresses qu’il a livrées à ses confrères dans l’épiscopat souvent lors de vœux traditionnels du temps des Fêtes à la Salle Clémentine. Aux éditions Novalis on a colligé ses interventions rassemblées sous le titre Réformer l’Église. On peut voir qu’il ne mets pas de gants blancs pour exprimer le fond de sa pensée. Et on voit très bien que c’est à dessein qu’il a choisi de porter le nom de ce saint homme qui prônait en son temps la pauvreté et l’absence d’ambition personnelle. Des textes qu’il n’aurait pas désavoués.

Chez Broquet un petit cours sur notre système hormonal livré par le Dr. Jean-Loup Dervaux « Ces hormones qui rythment notre vie ». Les femmes en savent quelque chose sur les hormones quand vient le temps de la ménopause. Souvent une pénible zone de turbulence. C’est qu’elles sont influentes sur nos humeurs, le poids, notre sexualité et quoi encore. Elles sont au nombre de dix, du moins pour les principales, que le médecin passe en revue. Et on apprend que les hormones travaillent conjointement avec le système nerveux. C’est captivant de voir ce réseau qui s’active parfois contre notre gré.

Qui aurait pu imaginer que le personnage de Tintin puisse faire l’objet d’une étude des valeurs chrétiennes ? Eh bien c’est le cas avec Tintin le diable et le bon Dieu de Bob Garcia chez Novalis. Pourtant l’essayiste n’est pas un docte universitaire. Au plus c’est un passionné de littérature populaire. Il possède son Tintin sur le bout des doigts et a décrypté toutes les références qu’a faites Hergé aux valeurs catholique ou plus largement chrétienne que l’on trouve dans les récits des célèbres aventures du petit reporter. Dans les albums comme dans les autres collaborations du bédéiste en carrière. Si vous êtes un tintinophile mordu, soyez assuré que vous ne serez pas au bout de vos surprises.


 





 

Le coin santé physique et psychique (2)

Deux essais passionnants chez l’éditeur Liber. Le premier L’oubli de la vie d’Étienne Groleau professeur au cégep Beauce-Appalaches est d’une troublante actualité alors qu’un trop grand nombre de gens vivent maintenant deux vies, une réelle l’autre réelle. Ils sont déçus par le monde tel qu’il se présente et se réfugient dans l’imaginaire du virtuel. Un explique l’autre. Le thème central de cette réflexion est celui de la modernité. Et comment elle a modifié l’homo sapiens. Ce docteur en philosophie de l’Université Laval met le doigt sur les bobos de notre époque. Si la virtualité est néfaste, l’internet a du bon comme on peut le lire dans Que veut dire accompagner ?, cosignés par Danièle Boulard et Benoit Duguay et qui passe en revue toutes les définitions altruistes du verbe accompagner. C’est qu’on reconnaît aux réseaux sociaux des outils pour trouver l’aide nécessaire aux fins d’accompagnement. Qu’ils ont généré une altérité nouvelle. En même temps c’est un plaidoyer magistral sur la nécessité d’être présent à l’autre pour en arriver à une qualité de vie.

Les deux autres ouvrages sont édités chez Béliveau. Pour commencer, Martin Prémont et Yves Groleau ont concocté un roman initiatique La sagesse du vétéran qui met en scène un quadragénaire qui aime bien jouer au hockey. Il y aura cette rencontre avec le vétéran de la formation pour laquelle il évolue, un homme pétri de sagesse, qui va lui faire partager généreusement les certitudes qu’il a en lui et qui vont illuminer son interlocuteur. Un roman tout fait de sagesse.  Le second livre est le fruit d’un altruiste qui depuis qu’il est haut comme ça, a à cœur de vouloir aider les autres. Il a fait du coaching sa carrière. Son nom ? Jonathan Riopel et il débarque avec une petite plaquette riche d’enseignements Le succès n’a pas d’âge ou comme il l’indique en sous-titre, ce sont 7 leçons de vie pour se réaliser pleinement. Il fait précéder chaque chapitre d’une petite pensée puisée ailleurs dont une savoureuse de Wayne Gretzky « 100% des choses qu’on ne tente pas échouent ».  Ça donne le ton.

Et pour clôturer un pavé Aveuglements de Jean-François Colosimo aux éditions du Cerf. C’est un intellectuel qui un peu à la façon d’un André Malraux, peut aller chercher en apparence des notions disparates pour échafauder ensuite une pensée structurante qui nous jette par terre. Il commence d’entrée de jeu par nous dire une vérité que personne ne contestera, à savoir que notre monde est actuellement illisible. Qu’il y a un nihiliste envahissant. Mais en même temps, cette modernité laisse transparaître des fondements qu’on croyait derrière nous. Exemple, qu’au lieu de cheminer vers une sécularisation des sociétés on est aux prises avec des guerres de religion. Il cherche Dieu aussi. Comment peut-on trouver sa présence dans un fatras sociopolitique mondial ? Il se garde bien de tirer des conclusions. Mais ce qu’il y a de bien dans son exposé, c’est qu’il met toutes les pièces historiques d’un puzzle. A nous de le compléter. On saluera ici la rigueur de sa recherche.


 


 

La riche histoire de la bibliothèque de l’Université Laval

Les Presses de l’Université Laval ont voulu honorer la riche bibliothèque de l’Université Laval. Et c’est Richard Dufour qui y est bibliothécaire-conseil de cette institution qui a vu le jour en 1852. Et comme il est mentionné en quatrième de couverture, ce ne fut pas un long fleuve tranquille. Au contraire, que de revendications pour protéger les collections négligées, voire aux agrandissements, trouver toujours des subsides pour prospérer. L’expression consacrée « travail de bénédiction, est toute indiquée pour ce qu’a réalisé l’auteur qui comme les moies passent beaucoup de temps à compulser de vieux grimoires. Il a produit un album avec une riche iconographie qui témoigne mieux que tout de toute cette aventure intellectuelle qui est devenu un fleuron de cet établissement de haut savoir.

Bibliothèque de l’Université Laval. 165 ans d’histoire. 1852-2017. Richard Dufour. Les Presses de l’Université Laval 288p.     www.pulaval.com


 


 

Le deuxième tome de Chasseurs de légendes

Pour preuve que Chasseurs de légendes a trouvé son lectorat, Pierre-Alexandre Bonin présente le deuxième tome ayant pour titre « La vengeance de Lucifer ». On retrouve notre chère Sophie qui a gagné une première manche contre le démon. Mais celui-ci, par définition est malin et veut prendra sa revanche. Et pour ce faire, il va s’adjoindre deux âmes perdues, la Corriveau et le Bonhomme Sept-Heures. L’affrontement sera à la dure. Conséquence immédiate, des rapts d’enfants, suivis d’agressions au Musée de la civilisation. La Ville de Québec comme dans le premier volet est le décor de ces aventures qui vont faire la joie, pas seulement des jeunes têtes, car on invite les adultes à venir y prendre leur dose de distraction. Car l’auteur est rompu à raconter de bonnes histoires. En passant ce pourrait faire un très beau film. Avis aux scénaristes en panne d’imagination.

Chasseurs de légendes. Tome 2 La vengeance de Lucifer. Bayard Canada 388p.     www.bayardjeunesse.ca


 


 

Un enfermement médical diabolique

Si vous désespérez de voir autour de vous des zombies scotchés à leur IPhone et que vous anticipez une vie robotisée sous la gouverne de Big Brother, alors autant vous prévenir, vous ne sortirez pas indemne de Nozophobia de Mathieu Fortin qui maîtrise parfaitement les ingrédients de la science-ficiton. Il a imaginé une communauté refermée sur elle-même, où les habitants sont constamment soumis à des examens médicaux sous prétexte  de juguler une possible maladie dégénérative. Mais pourquoi cette obsession ? Il faudra un esprit perspicace pour découvrir le pot-aux-roses et les réelles motivations de ceux qui agissent soi-disant pour le bien-être mais qui ont un agenda caché. Du bonbon dans le genre.

Nozophobia. Mathieu Fortin. Bayard Canada 308p.    www.bayardjeunesse.ca


 


 

Tout à une histoire, même la frite

Quelle belle surprise parmi les arrivages, tenez-vous bien, une histoire de la frite. Et ça tombe bien puisqu’elle sera classée par l’Unesco au titre de patrimoine immatériel de l’humanité. Et qui mieux qu’un belge, pour raconter ce qui fait figure de trésor national dans le pays, Étienne Moulron. Et comme il est bardé d’humour, ne vous attendez pas à une énumération de faits et de dates. C’est un petit livre de véritable érudition du domaine où on apprend qu’il y avait dès le XVIIIème siècle des frituriers qui vendaient leur produit dans les rues. Qui montre que dès le départ ce fut un régal populaire. Grand merci aux Conquistadors qui ont « découvert » la pomme de terre. Sans eux, le sort de notre alimentation eu été changé. A lire sans faute pour s’instruire de ce qui nous comble presque chaque semaine et qui méritait bien cet hommage.

Histoire passionnée de la frite. Étienne Moulron. Éditions Jourdan 167p.   www.editionsjourdan.com


 


 

Des héros injustement méconnus

Vitement lorsqu’on regarde la couverture de Les grands héros de guerre de Jacques Braibant on serait bien en peine d’identifier ce militaire à la belle gueule d’acteur, et bardé de décorations. On penserait à un militaire soviétique tant il est médaillé. Mais non. Il a pour nom Audie Murphy, et il est passé à l’histoire, la petite hélas, pour avoir été le militaire américain le plus décoré. Et à travers ces pages, l’historien qui aime bien aller davantage plus loin que ce qu’on nous raconte réhabilite des hommes et des femmes qui au risque de leur vie, et souvent qui l’ont perdu, à vouloir préserver celle des autres. On s’étonnera de savoir que le propre frère du Maréchal Goëring le numéro deux du régime nazi, prénommé Albert, directeur d’usine en Tchécoslovaquie, s’était mis en contact avec la résistance locale afin de sauver des centaines de juifs. Saluons ce bel exercice de devoir de mémoire, car ils sont souvent passés sous silence ces êtres merveilleux qui ont porté l’altruisme au plus au sommet.

Les grands héros de guerre. Jacques Braibant. Éditions Jourdan 271   www.editionsjourdan.com


 


 

Un livre salutaire autour d’une disparition

Le livre comme d’autres formes d’expression artistique, peuvent conscientiser des vies. On l’a vue récemment au Québec avec la télésérie qui a fait un énorme tabac « Fugueuse » qui a fait jaser dans les chaumières sur l’exploitation sexuelle des jeunes filles en fugue. On pourrait dire la même chose du roman de Natacha Calestrémé « Les blessures du silence ». Au point de départ, on est devant une disparition. Celle d’une femme. Ce qui alimentera mille spéculations. Y a-t-il pire situation que la volatilisation d’une personne contre son gré ou non, sans qu’on n’en sache rien. Ou plutôt après coup quand on connaîtra le véritable contexte ? Plus que jamais ici se vérifie cette pensée qu’on ne connaît jamais vraiment une personne. C’est écrit avec une aisance littéraire qui frise la classe de maître, en plus d’une grande qualité côté dialogues.

Les blessures du silence. Natacha Calestrémé. Albin Michel 340p.  


 


 

A la manière de Jules Verne

Jules Verne avait un projet d’une autre fiction en tête, 10 000 jours pour l’humanité qui ne verra jamais le jour, du moins il restera à l’état de manuscrit, son éditeur le célèbre Hetzel, lui suggérant que ce n’était pas le bon moment pour le publier. Voici donc Jean-Michel Riou qui s’en empare et l’adapte. Une histoire folle d’un astéroïde, large de six cent kilomètres qui fille à toute vitesse sur la Terre. Et de là la recommandation qui est faite au milliard de terriens et un peu plus, de se mettre à l’abri en creusant sous le sol des abris. Ce qui va changer complètement le comportement des humains. En plein dans le genre Verne. Les amateurs du genre seront en terrain de connaissance.

10 000 jours pour l’humanité. Le roman caché de Jules Verne par Jean-Michel Riou. Plon 479p.    www.plon.fr


 


 

 Pour connaître qui fut Paul Gouin

Claude Corbo est sans doute l’intellectuel le plus actif que l’on connaisse, et en toute discrétion. Pendant que d’autres s’agitent à commenter l’actualité sous les projecteurs et adorent se mettre en valeur, lui s’enterre dans des bibliothèques et compulsent journaux et grimoires. Le résultat ? Des ouvrages de fond qui nous éclairent sur une personnalité ou un pan de l’histoire. Ainsi donc, l’ex recteur de l’UQAM nous invite à découvrir Paul Gouin le fondateur de ce parti politique éphémère l’Action libéral nationale en 1934 et qui sera victime des manipulations de Maurice Duplessis qui réussira à l’évincer du paysage. Gouin a voulu s’opposer au gouvernement hyper corrompu d’Alexandre Taschereau l’indélogeable premier ministre libéral. Et avec sa nouvelle formation politique qui voulait assainir les mœurs électorales. On pourrait même dire qu’il inspirera beaucoup plus tard un René Lévesque. Corbon nous offre deux livres pour le connaître davantage, les deux aux éditions Del Busso : Destruction de Paul Gouin une fiction historique, en ce sens qu’il invente deux secrétaires proches de Gouin duquel il va s’inspirer pour raconter la véritable trajectoire de cet infortuné leader. Et ceux qui voudrait fouiller plus sa pensée il a rassemblé en compagnie de Nathalie Hamel des textes sous le titre Paul Gouin, écrits et discours 1932-1964. C’est un magnifique devoir de mémoire qui rend un tribut à ce politicien pur qui voulait faire avancer le Québec et le sortir de la noirceur de la corruption.


 


 

Sur l’essentiel de la Foi

Michel Cantin a eu une formation double en philosophie et en théologie. Après un passager dans l’enseignement il consacre l’essentiel de son parcours dans le milieu communautaire, dans les CHSLD et du côté des détenus. C’est un homme de croyance et qui constate comme nous tous le déclin de la pratique religieuse qui est passé de 85 à 5% en six décennies. Doit-on s’alarmer pour autant ? Lui est plutôt pratique du genre qu’il ne faut pas jeter le bébé et l’eau du bain. Il retient pour lui ce qu’il nomme l’essentiel, à savoir revenir au message contenu dans les Saintes Écritures. Après tout, personne n’est contre la vertu ? Et de citer des passages des textes sacrés ou de certains dogmes sacramentels qu’il endosse.

Revenir à l’essentiel. Michel Cantin. Carte blanche 141p.     www.carteblanche.qc.ca


 


 

Dur pensionnat pour autochtones, témoignages

On les a entendus, ces bouleversants témoignages dans le cadre de la Commission fédérale itinérante sur les abus commis sur des autochtones. Et qui a soulevé un intérêt dans l’opinion publique. Voici un livre fort intéressant à ce propos coécrit par Bruno Sioui (photo) Marguerite Mowatt-Gaudreau et Julie Mowatt qui consigne dix-sept témoignages d’ex-élèves autochtones qui ont été arrachés à leur famille afin de civiliser ces sauvages et qui ont été dirigés vers le pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery. Certains témoignages nous fendent le cœur, comme cet homme qui entré dans cette sinistre institution à l’âge de neuf ans, ne pouvait voir ce qu’écrivait le professeur au tableau faute de lunettes et qui les obtiendra…à l’âge de seulement 12 ans, ce qui améliorera étrangement ses notes scolaires. Ou encore ces élèves à qui on avait enlevé toute identité d’origine et qu’on appelait par leur numéro! Un monde qu’on préfère qu’il n’eu jamais existé. 

Ka pi icita8atc. Collectif. Carte blanche 116p.    www.carteblanche.qc.ca


 


 

Un alpiniste et skieur de l’extrême se raconte

La montagne comme le dit Anselme Baud peut-être accueillante comme elle peut rappeler sa toute-puissance lui qui a perdu un fils de la sorte et un premier compagnon de cordée qui s’est pendu malencontreusement avec sa corde de rappel. Mais rien ne rebute cet alpiniste et pionnier du ski extrême et qui a pour devise que tout ce qui est blanc se descend. Il narre ses tribulations dans un livre envoûtant Au pays des terres hautes. Dans la famille Baud on a les hauteurs dans l’ADN car son père a été un des fondateurs d’Avoriaz et son beau-père James Couttet champion au monde de descente. De l’exotisme à pleine pages pour qui ne connaît pas cet univers qui fait un peu peur. En tout cas ce dernier mot ne fait pas partie du vocabulaire de l’auteur.

Au pays des terres hautes. Anselme Baud. Kero 283p.     www.editionskero.com


 


 

Pour parler du Québec en tout état de cause

L’utilité de la publication annuelle de L’État du Québec est que lorsque l’on veut évoquer une situation concernant la Belle Province, et afin de dire des sottises ou d’en écrire, vous avez là un outil précieux de consultation avec des données irréfutables. L’ouvrage écrit en collectif, par des autorités dans leur domaine en collaboration avec l’Institut du Nouveau monde, est mis à jour selon les enjeux de l’heure. Exemple la prochaine légalisation du cannabis. L’édition 2018 est maintenant disponible. Et qui donne la tonalité vers où nous nous dirigeons au plan socio-économique.

L’État du Québec 2018. 20 clés pour comprendre les enjeux actuels. Collectif, l’Institut du nouveau monde et Del Busso 344p.        www.delbussoediteur.ca


 


 

La révolution pas si tranquille que ça a commencé dans les années trente

Le sociologue Fernand Dumont a vu dans les années 30 et les luttes des travailleurs, la prémisse de la révolution tranquille. Et Céline Saint-Pierre disciple de ce grand penseur, poursuit cette étude des premiers soubresauts qui ont amené les travailleurs à des revendications légitimes devant tant d’abus du capitalisme avec l’aval de la classe politique. La première révolution tranquille n’est pas écrite par n’importe qui. L’essayiste est professeure émérite au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. De plus elle a été vice-rectrice à l’enseignement et à la recherche de l’UQAM et présidente du Conseil supérieur de l’éducation de 1997 à 2002 et présidente de l’Académie des sciences sociales de la Société royale du Canada de 2010 à 2011. Et on verra comment les interventions catholiques ont été salutaires pour cautionner les desiderata des ouvriers exploités.

La première révolution tranquille. Céline Saint-Pierre. Del Busso 225p.    www.delbussoediteur.ca


 


 

Une étude urbanistique à Gatineau de grande valeur

Si le titre assez lapidaire de l’essai Le Quartier du Musée ne nous oriente pas trop sur son contenu, sachez que c’est une étude patrimoniale sur le quartier qui ceinture le Musée canadien de l’histoire dans le secteur Hull de la Ville de Gatineau. Qui regroupe des propriétés, 61 bâtiments, dont 53 d’entre eux datent d’avant 1910 et qui ont échappé comme par miracle à l’incendie dévastateur de 1900. Il est dans la mire d’un projet immobilier qui vise à moderniser le centre-ville. En réaction à ce projet, Michelle Guitard nous conscientise avec son répertoire détaillé de ces trésors, étude cadastre par cadastre. Cette historienne-conseil est spécialiste en histoire du Canada du XVIème au XXème siècle. On lui doit 200 documents sur le bâti historique à Gatineau et Montréal. Ce livre qui met en valeur les valeurs patrimoniales du lieu est le plus beau plaidoyer pour leur préservation.

Le Quartier du Musée. Michelle GGuitard. Les Presses de l’Université d’Ottawa 387p         www.pressesw.uOttawa.ca


 


 

Tout un univers l’industrie du nain de jardin

Jean-Paul Didierlaurent a un humour sans pareil. Atteint de lucidité chronique, ce romancier est capable d’échafauder tout un monde à partir d’un simple fait anodin. Ainsi dans La fissure il nous transporte dans une petite entreprise qui se spécialise dans la création de nains de jardin, et qui a été racheté par une entreprise américaine. Et en cours de récit des structures et des êtres se lézardent, d’où le titre. On rit et on sourit énormément de voir que parfois les êtres sont d’abord leurs pires ennemis. Ce qu’on remarque c’est la tendresse pour les personnages à qui il a donné naissance et qui les voit vivre et tenter de se démerder. Mettez ce titre au-dessus de votre prochaine liste d’achats de livres, ça vaut le détour.

La fissure. Jean-Paul Didierlaurent. Au diable vauvert 328p.    www.audiable.com


 


 

L’âme des artistes sous les projecteurs

Dans le livre La vie d’artiste de Catherine Ocelot l’éditeur de Mécanique générale Renaud Plante a senti le besoin de glisser un carton dans lequel il ne fait pas mystère que son auteur préféré est justement Catherine Ocelot. Il prend le risque de manifester son grand coup de cœur. Ce qui est tout à fait honnête de sa part parce que l’on ne croit pas à l’impartialité d’un éditeur. Et en plus quand on regarde cette BD qui n’ose dire son nom, dans laquelle l’écrivaine et illustratrice se fait intervieweuse et demande à des créateurs, hommes et femmes dont Micheline Lanctôt qu’est-ce que ça fait d’être sous les projecteurs et ce que ça engendre chez les proches, fierté ou envie ? C’est assez décapant comme démarche d’autant que les répondants jouent le jeu à plein et livrent le tréfonds de leur être. Puis on saluera la qualité de la présentation graphique qui donne de la valeur ajoutée au livre. Nous le recommandons à tous ceux qui dans leur for intérieur se sont dit un jour « j’aurai voulu être un artiste ».

La vie d’artiste. Catherine Ocelot. Mécanique générale.


 


 

Le coin Miam Miam

Chez Mango deux ouvrages cosignés par Valéry Drouet et Pierre-Louis Viel le premier Burgers faites-vous plaisir et l’autre Apéros faites-vous plaisir. Peut-on vous dire que ces bouquins ont été conçus dans le plaisir qu’ils ont voulu partager, car ce sont des éléments simples à préparer et qui procurent tellement de bons moments. A part les végétariens purs et durs, qui déteste un bon burger ? C’est complètement fou la variété que l’on peut faire dans le domaine, du caesar burger au burger piccata ou à celui au thon grillé. Rien qu’à voir les photos tentatrices ont n’à qu’une chose en tête, s’en faire un et au plus vite. Du côté des apéros le titre est trompeur car il ne s’agit pas des alcools, mais plutôt des entrées ce qui correspond réellement au contenu. Et encore là, alors que les tapas ont envahi nos tables, qu’est-ce qu’il y a à gouter quand on s’en donne la peine. Le duo a « inventé » la planche club avec des assortiments de petites bouchées affriolantes. Vous avez les encornets grillés à l’huile de tomate et coriandre. C’est l’invention au pouvoir. Tout est là sauf la routine.


 


 

Doudous à concevoir en mode crochet

Nous vous mettons au défi de regarder les gentils personnages qui ornent la couverture de Mes doudous au crochet et de demeurer de marbre. Ils sont si craquants. Et non seulement on peut les admirer, mais on peut aussi les réaliser soi-même pour le plus grand bonheur des tout-petits à qui ils sont destinés. L’auteure et créatrice Isabelle Kessedjian est dans une continuité puisqu’elle nous a offert précédemment « Ma poupée au crochet » et « Mes animaux au crochet ».

Mes doudous au crochet. Isabelle Kessedjian. Mango 95p.     www.mangoeditions.com


 


 

Un album pour consigner les premiers gestes de bébé

Nous signalons aux mamans la sortie d’un bel album Les premières fois de mon bébé dans lequel ont peut inscrire tous les faits marquants des premières évolutions du poupon et que ce dernier quand il deviendra adulte, pourra regarder avec attendrissement. Vous avez des espaces pour les notes, pour les photos etc. C’est un spicilège en somme qui a valeur de devoir de mémoire. En passant si vous êtes un ou une proche d’une future maman, c’est un très beau cadeau à offrir.

Les premières fois de mon bébé. Mango.


 


 

Un livre sulfureux du Québec entre à la Bibliothèque Québécoise

La collection de la Bibliothèque Québécois qui consigne les classiques de notre littérature québécoise en livre de poche, accueille un livre phare à savoir Les demi-civilisés de Jean-Charles Harvey.  En 1934 ce dernier publie cet ouvrage qui automatiquement fut condamné haut et fort par le cardinal Villeneuve de Québec qui proclama que quiconque s’approchera de ce livre, par la lecture, la diffusion et quoi encore se mettait en état de péché mortel. Il permit grâce à cet interdit de faire de cet ouvrage un franc succès. Mais pas pour Harvey qui perdit son poste au quotidien Le Soleil. S’il signait une excuse publique on lui offrait par contre un poste dans l’appareil gouvernemental. Il fut question de la bibliothèque parlementaire, mais quand le cardinal l’apprit il s’insurgea. Finalement il atterrira au bureau de la statistique où il ne comprenait rien. Après que le premier ministre Alexandre Taschereau fut défait, Duplessis arrivé au pouvoir le limogea. C’est là que notre infortuné écrivain retourna à Montréal où il fonda le journal Le Jour. Ainsi il put assurer le bien-être de son épouse et de ses six enfants. Cet ouvrage sulfureux qui met en scène un personnage libre-penseur qui s’exprime à la première personne, fait honneur quatre-vingt ans plus tard, à la collection. Entre parenthèse, Jean-Charles Harvey héritera du surnom de grand-père de la Révolution tranquille. 

Les demi-civilisés. Jean-Charles Harvey. Bibliothèque Québécoise 199p.    www.livres-bq.com


 


 

Trois explorations à entreprendre chez Ulysse

Du côté de l’éditeur Ulysse, on fait paraître dans la collection appréciée « Explorez » trois opus qui sont autant de belles suggestions de destinations à parcourir. Il y a La côte du Main et Portland, Le Vermont et le lac Champlain et plus près de nous Les Îles de la Madeleine. Nos québécois apprécient déjà le Maine pour son homard, quand les prix de la Gaspésie sont trop prohibitifs. Puis il y a l’Île du Mont Désert célèbre pour avoir été le lieu de vie de Marguerite Yourcenar et de l’écrivain Stephen King. Il y a là bas un brin d’exotisme qui change le mal de place. Le Vermont lui, fait la joie pour ses montagnes verdoyantes, les plaisirs des sports d’hiver. Et le Lac Champlain nommé en l’honneur du fondateur de Québec qui présente mille attraits nautiques. Enfin les Îles de la Madeleine avec une culture si particulière, ses fameuses dunes où il fait bon s’étendre tout en regardant un ciel immaculé. Vu le format de poche de chacun, on ne trouvera que l’essentiel dans une optique de court séjour.


 


 

Réflexions diverses sur le métier d’écrivain

Pourquoi coller le mot métier plutôt que profession quand il s’agit de qualifier le statut d’un écrivain ? C’est que la profession a une connotation élitiste, un tantinet d’embourgeoisement. Tandis que le métier si on se rappelle le fameux vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage s’identifie davantage à la réalité de l’écrivain confronté au syndrome de la page blanche ou au doute. En tout cas, si vous voulez en connaître sur les atermoiements d’un homme de lettres, allez lire ce que dit Jean-Paul Beaumier de son quotidien. Il évoque plein de choses qu’il admire, dont le regretté comédien Jean-Louis Millette, des considérations aussi sur un style qu’il aime bien, celui de la nouvelle. C’est un livre plaisant à lire et qui interpellera son lecteur.

L’esprit tout en arrière. Jean-Paul Beaumier. Lévesque éditeur 121p.    www.levesqueediteur.com


 


 

Quand Jérôme Garcin évoque ses aïeuls médecins

D’abord il y a le titre Le syndrome de Garcin de l’écrivain Jérôme Garcin qui l’emprunte à une véritable pathologie décrite par son grand-père le neurologue Raymond Garcin « Paralysie unilatérale progressive, plus ou moins étendue de nerfs crâniens par envahissement le plus souvent néoplasique de la base du crâne ». L’occasion pour le bien connu petit-fils de rendre un tribut à ses deux grands-pères, celui précité et le pédopsychiatre Clément Launay. Il salue en eux, deux médecins d’une époque où on écoutait encore le patient. Il fait leur portrait ainsi que de leurs collègues. Il y a dans ces pages un peu de la grandeur de la médecine. C’est un livre très instructif sur le rapport qu’entretenait les praticiens d’Hippocrate et leurs patients qui venaient en consultation.

Le syndrome de Garcin. Jérôme Garcin. Gallimard 153p.   


 


 

Le pouvoir matriarcal a-t-il du bon ?

Quel fabuleux hasard, alors que le mouvement Metoo bat son plein, sort en traduction française Le pouvoir de l’écrivaine britannique Naomi Alderman. Il a été publié en édition originale en 2016. Et il y a même un personnage masculin véreux nommé Weinstein, assez prémonitoire. C’est une fiction où des femmes, grâce à un apport biologique, trouvent des forces insoupçonnées, et chacune à sa façon prend le pouvoir sur sa vie et celle des autres. Et sans être sentencieuse, on voit bien le message que fait passer la romancière, à savoir qu’en matière de violence, il y a bien et bel égalité et que la femme n’est pas meilleure que l’homme. Pour dire la portée de ce livre, il a enchanté tant Margaret Atwood que Barack Obama. Vous prendrez également plaisir de constater ce que la gent féminine peut faire. Et pas du meilleur.

Le pouvoir. Naomi Alderman. Calmann-Lévy 394p.     


 









 

Le coin santé physique et psychique

Ce serait étonnant de savoir combien de gens sont préparés à faire face à des éventualités chez une autre personne comme un arrêt cardiaque ou de colmater une plaie. Si vous voulez vous rattraper, un petit guide a été préparé à cet effet, Spécial accidents domestiques aux éditions Vagnon a toujours gardé auprès de soi en cas d’urgence. Car qui sait, à moins peur.

Aux éditions AdA Cyndi Dale nous fait faire connaissance avec Les techniques de l’énergie subtile. Ce qu’elle nomme l’énergie subtile comprend les auras, les chakras et les intuitions, pour ne nommer que ceux-là. L’auteure bien connue comme une championne américaine de la croissance personnelle, s’est donnée pour mission que les gens guérissent de leurs blessures intimes et atteignent à la lumière.

A l’opposé de la spiritualité vous avez le matérialisme. Qui peut prendre chez certaines personnes atteintes de compulsion de la consommation des proportions souvent hallucinantes. Et bien souvent on achète des articles dont on se désintéresse presque aussitôt. C’était simplement dans le but de tuer l’ennui. Si vous êtes de ce syndrome de l’accumulation inutile, voici J’arrête le superflu!, de Joanne Tatham qui est coach de vie et qui donne des moyens pour venir à bout de cette déviance du comportement. C’est un programme en 21 chapitres étalés sur 21 jours. C’est publié chez Broquet. Tous les bouddhistes vous le diront mieux on a moins d’encombrement de bagages dans la vie, mieux on voyage.

L’actualité nous parle de façon récurrente des problématiques que vivent les femmes en occultant trop souvent que les hommes aussi ne sont pas à l’abri et qu’ils ont aussi besoin de support. Peut-être sont-ils trop orgueilleux pour réclamer de l’aide. Mais pour ceux qui en ont besoin il existe un programme fondé sur trois décennies de pratique auprès des mâles et qui a pour titre AutonHommie, une solide expertise dont les méthodes sont expliquées et destinées surtout aux intervenants dans ce livre Intervenir auprès des hommes en difficulté un travail collectif sous la supervision de Richard Cloutier, Jacques Roy, François-Olivier Bernard et André Beaulieu aux éditions des Presses de l’Université Laval.

Aux éditions du Dauphin Blanc deux titres, Au cœur des Essences de Sonia Blondeau spécialiste en aromathérapie. En fait c’est une biographie, celle de Catherine Maranzana une infirmière qui a été en France une pionnière de cette thérapie odorante qu’elle a incluse dans sa pratique hospitalière, avec des résultats renversants. Le livre est complété par des témoignages. C’est l’entrée par excellence pour la vulgarisation d’un monde encore trop méconnu. Et de son côté Nathalie Lagueux s’invite avec Tentative de vivre qualifié de roman autobiographique. En fait elle se livre totalement. Si en quatrième de couverture on peut voir un très beau visage souriant, quel parcours il lui a fallu pour vaincre ses démons, oui au pluriel. Dès l’âge de 15 ans, tentatives de drogues succèdent à la toxicomanie. Et comme un malheur ne vient jamais seul, ajoutez l’itinérance et la violence. Une vie en montagnes russes qu’elle a réussie grâce à son courage. Dans le genre cas vécu c’est un « must ».

Virginie Loth a pensé aux femmes enceintes qui par devoir de mémoire veulent soit, bien s’occuper durant tout le temps de libre dont elles disposent, soit en réalisant des créations ou tout simplement en notant des observations qui leur viennent en tête. Le journal créatif de ma grossesse chez Mango collige 50 activités. Et en prime grâce au QR-code vous avez trois relaxations guidées que vous pouvez écouter.  


 


 

La beauté des grands discours de chez nous

Paul Terrien a eu une longue carrière dans la haute fonction publique du Québec autant qu’il aura fait sa marque comme rédacteur de discours, notamment pour le compte du premier ministre Brian Mulroney. C’est un homme qui par définition aime les textes, les emportements de la passion. Il s’est gâté et nous gâte de même en colligeant Les grands discours de l’histoire du Québec. Ce serait fastidieux de faire la nomenclature ici de tous les personnages retenus, mais c’est sous le signe de l’éclectisme avec les Henri Bourassa, Idola Saint-Jean, Adrien Arcand, Jean Lesage et on en passe. Ils ont en commun d’avoir prononcé des allocutions rien de moins qu’admirables. Des figures de style et un sens de l’image comme on n’en voit plus aujourd’hui. C’est une véritable classe de maître pour qui veut embrasser la carrière de rédacteur de discours ou bien celui ou celle qui est appelé à en faire dans le cadre de sa profession. C’est inspirant.

Les grands discours de l’histoire du Québec. Paul Terrien. Les Presses de l’Université Laval 641p.         www.pulaval.com

   


 


 

Un goût du Mexique proposé par les guides Ulysse

La qualité des guides Ulysse n’est plus à démontrer, et la sortie du dernier opus consacré à Cancun, Riviera Maya et Yucatan conforte l’excellence de ces éditions qui nous fournissent tellement de bonnes adresses. Ce qu’il y a de bien dans les itinéraires proposés, c’est qu’ils vont satisfaire à la fois les adeptes du bronzage et ceux qui aiment les pèlerinages culturels. Car au Mexique on peut satisfaire à ces deux besoins. Les québécois sont entichés depuis longtemps par les belles plages de Cancun. Le guide livre les dernières données mises à jour. Et si ce que vous entendez dans l’actualité concernant la criminalité en augmentation dans ce pays, on se fait ici rassurant, les provinces concernées ici échappent à cette flambée de violence et c’est tout ce qu’il y a de plus sécuritaire qui attend les touristes.

Cancun, Riviera Maya et Yucatan. Ulysse 270p.     www.guidesulysse.com

   


 


 

Les tourments d’une fugueuse livrée aux gangs de rue

La sortie de Julie le roman de Odette Mainville ne pouvait pas mieux tomber au moment où la télésérie Fugueuse fait un carton à TVA qui narre les tribulations d’une fille de bonne famille qui se retrouve dans les filets d’un gang de rue. Ici, la jeune fille a eu moins de chance encore puisque son milieu familial était déglingué. A l’adolescence, elle aussi va tomber dans le piège d’un gang de rue et ce sera la plongée en enfer. Maintenant, la protagoniste va-t-elle s’en sortir ? On vous laisse le soin de le découvrir. Mais ce roman tout comme la série télé précitée nous interpelle énormément et va provoquer plein de questionnements chez les parents. Oui l’adolescence est plus qu’un passage turbulent. C’est un roman certes mais il a valeur de documentaire.

Julie. Odette Mainville. Fides 301p.      www.groupefides.com

   


 


 

Treize nouvellistes saluent les plaisirs de la table

Elles sont deux Chrystine Brouillet et Geneviève Lefebvre qui ont passé commande à onze autres écrivains en leur proposant des variations sur le thème de la table ou plus généralement de la bouffe. Outre ces deux là, ont  répondu présent  Michel-Marc Bouchard, Rafaële Germain, Patrice Godin, Michel Jean, Samuel Larochelle, Geneviève Brouillette, François Lévesque, Annie L’Italien, Ian Manook, Michèle Plomer et Erika Soucy. Au final, cet exercice de style porte le nom de Treize à table. Les auteurs de ces nouvelles apportent chacun une coloration distinctive et c’est ce qui fait plaisir dans cette démarche, car ils ont en commun de savoir placer adroitement un sujet, un verbe et un complément servi par une excellente idée de base. Bref, vous prendrez un plaisir à parcourir ces pages qui donnent faim.

Treize à table. Collectif. Druide 193p.      www.editionsdruide.com

   


 


 

Une amnésie grave et révélatrice

Aude est la conjointe d’un parfumeur en renom. Précisons que le décor qui sert au roman de Janine Boissard « Dis, t’en souviendras-tu ? » est la ville de Grasse en Provence, capitale mondiale de la parfumerie. Elle va se retrouver du jour au lendemain sur un lit d’hôpital. C’est qu’on l’a trouvé gisante non loin de la bagnole de son mari, vide et les portes grandes ouvertes. Après examen au scanner on lui apprend qu’elle a été victime d’un ictus amnésique, un degré grave du genre causé par un choc de grande ampleur. Est-il ici question d’un kidnapping, d’un simple accident ?  En cours de lecture vous apprendrez en même temps qu’elle, que ce drame en cache peut-être un autre. Ce que nous offre la romancière, excellente au demeurant, est rien de moins qu’un thriller psychologique habilement ficelé. On en redemande, car ça se termine trop tôt.

Dis, t’en souviendras-tu ? Janine Boissard. Plon 268p.      www.plon.fr

   


 


 

Nora Roberts tentée par l’apocalypse

Peut-être Nora Roberts qui est une assidue du best-seller a-t-elle crue bon de profiter de cet espèce de chaos sur l’échiquier politique mondial où on se menace du nucléaire journellement, pour concocter son scénario de nature apocalyptique. Car c’est bien de cela dont il s’agit dans L’éclipse où son imagination fertile lui a fait donner naissance à un virus dévastateur, et comment donc, il a éliminé, le jour de l’An en plus, le tiers de la population mondiale, rien de mois! Les survivants vont devoir renouer avec l’entraide mutuelle dans leur rôle de survivants. L’horreur côtoie la noblesse du cœur. C’est en même temps une vision de ce que peut-être l’humanité en cas de catastrophe. Pour le moment on préfère le lire plutôt que de le vivre.

L’éclipse. Nora Roberts. Flammarion 495p.      www.flammarion.qc.ca

   


 






 

Le coin pouce vert

Trois titres sortent en librairie en prévision de la future saison de jardinage. Les deux premiers sont de l’éditeur Rustica. L’urine et autres fertilisants naturels au jardin de Michel Beauvais en surprendra plus d’un. Ne serait-ce que par la couverture où l’on aperçoit un homme debout et de dos, entrain de se soulager sur ses plantes. Ça illustre pourtant bien la teneur du propos de découvrir ce qui au premier abord ne nous viendrait pas à l’esprit dès qu’il est question de recourir à des engrais. L’auteur qui ne manque pas d’humour en prévenant ceux qui seront tentés de pisser sur leurs plants de tomates de ne pas encourir les foudres de la justice pour attentat à la pudeur. Et un gros pavé de plus de 400 pages écrit en collectif sous la supervision d’Alain Delavie, c’est Le traité Rustica des plantes d’intérieur un classique de cette maison d’édition où on répertorie 180 plantes qui peuvent faire l’objet de votre attention. Et quand on s’adonne à cette activité on doit prendre en compte l’espace, la luminosité et la qualité de l’air. C’est pourquoi chaque plante a droit à sa fiche signalétique avec ses besoins fondamentaux, pour faire un beau succès de vos plantations.

Et chez Québec-Amérique, de quoi se constituer son garde-manger avec Les quatre saisons de votre potager de Mélanie Grégoire. Cette fille issue d’une famille d’horticulteurs est tombée dedans quand elle était petite. C’est pourquoi rien n’a plus de secrets pour elle quand vient le temps de faire pousser radis et oignons. Elle s’attache énormément au calendrier qu’elle suit scrupuleusement, et elle prodigue de petits encadrés qui sont les trucs de sa grand-mère. C’est une mine de conseils, et l’éditeur a pris un soin à la présentation graphique et vulgarisatrice. C’est le livre parfait pour faire vos débuts et alléger ainsi la facture d’épicerie devenue exorbitante.

   


 


 

Les techniques du peintre

Avis à ceux et celles qui sentent poindre en eux la fibre du peintre. Chez l’éditeur Mango, une collection d’opuscules qui a pour titre « Les techniques du peintre » tout simplement. Nous avons reçu quatre titres différents qui sont dans l’ordre, Pastels gras, fusains et craies d’art, peinture è l’huile, et encres et lavis. Et pour chacun des titres, le matériel que cela requiert, les techniques et des conseils. C’est une série didactique sans pareil qui a le mérite de trouver les termes les plus accessibles qui permettront au novice de progresser pas à pas.

   


 


 

Une pièce de théâtre très crue par des voix de femmes

Marjolaine Beauchamp a deux pièces de théâtre à son palmarès et M.I.L.F. est la première publiée par les éditions Somme toute. Et c’est un beau fleuron à leur catalogue car cette pièce qui met en scène trois voix de femmes qui en ont long sur le cœur est un petit bijou dans le genre qui fait penser au Michel Tremblay des grandes années quand ses personnages de la Main vidaient leur sac. Et bien on retrouve cette force là dans ces répliques qui font rire tellement c’est libérateur. Car on se rend compte à quel point la vie est formatée et presque rendue impossible. Ici les conventions prennent le bord. Vous savez quoi ? C’est tonifiant. Cette pièce a été créée l’an dernier à Ottawa.

M.I.L.F. Marjolaine Beauchamp. Somme toute.    www.editionssommetoute.com

   


 


 

Une rebelle poétesse

Elle a un beau prénom, Sun-Ève, elle a vingt ans et débarque en France. Comme elle a la prétention de la jeunesse elle fait des folies, barbouillant les murs de graffitis exaltés. Puis elle a une vie sentimentale contrariée. Voilà la teneur de Requiem pour une muse perdue écrit à quatre mains par Chantal DesRochers et Josée Claer. C’est une histoire de vie ce roman mais chargé d’énormément de poésie. Une petite plaquette riche en contenu c’est le moins que l’on puisse dire.

Requiem pour une muse perdue. Chantal DesRochers Et Josée Claer. Les éditions L’Interligne 122p.        www.interligne.ca

   


 


 

Une musicienne aux mœurs libre

Si ce n’était pas des conditionnements auxquels on destine les femmes, on aurait davantage de femmes émancipées, éclatantes et égales aux hommes et notamment dans le domaine de la licence sexuelle. C’est la réflexion finale qui nous vient en fin de lecture de Minnie au Far West. Quel hiver!, écrit par Hughette Thiboutot elle-même musicienne et artiste peintre. Elle a brossé le portrait (c’est un roman) d’une musicienne de renom qui s’est produite entre autres au Carnegie Hall. Elle aime deux hommes en même temps, un peu comme Jeanne Moreau dans Jules et Jim. Vous pouvez figurer que cette liberté qu’elle s’accorde n’est pas du goût de tous, surtout dans sa famille immédiate. Mais elle assume ses choix contre vents et marées. On l’aime cette Minnie que toutes les adolescentes devraient connaître et s’en inspirer afin d’être dégagées du carcan social.

Minnie au Far West. Hughette Thiboutot. Les éditions Persée 255p.    www.editions-persee.fr

   


 


 

La Gaspésie à vol d’oiseau

C’est un album magnifique, et le qualificatif est un euphémisme, de voir tout le territoire gaspésien à vol d’oiseau. Qui nous fait comprendre à la fois le riche trésor géographique de la Belle Province. Et surtout quand c’est, outre les photos, accompagné des commentaires de Pierre Lahoud et Henri Dorion qui se transforment en guide. Que de vastes étendues. On comprend mieux les européens qui s’extasient devant la grandeur du territoire. On ne pouvait rendre plus bel hommage à la région que, hélas, trop peu des nôtres encore, apprécient à sa juste valeur.

Paysages gaspésiens. Pierre Lahoud et Henri Dorion. Les éditions GID 239p.     www.leseditionsgid..com

   


 




 

Deux nouveaux opus dans la collection 100 ans noir sur blanc

Les éditions GID ajoutent deux beaux fleurons à leur catalogue de la collection 100 ans noir sur blanc dont le principe est de raconter en images sur cent ans, les faits et gestes d’une localité. Entrent par la grande porte Châteauguay une vie au grand air cosigné par Martin Michaud, Paul-Yvon Charlebois et Sylvain Daignault et Charlesbourg des gens tricotés serrés produit par la Société d’histoire de Charlesbourg. Vous ouvrez ces pages et tantôt votre regard s’attarde à la photo d’un livreur de pommes du début du siècle dernier, tantôt un magasin de détail pittoresque. On ne peut pas feuilleter ces pages sans éprouver une vive émotion. Car vous n’avez pas là des zombies de l’ère numérique, mais des êtres de chair et de sang, vibrants, les bâtisseurs du Québec, qui travaillaient à la dure pour assurer le bien-être des leurs. Cette collection est en droite ligne dans la perspective de notre devise « Je me souviens ». De leur côté les auteurs, historiens et historiographes nous décrivent les mœurs du temps souvent des rituels qui se sont perdus dans la nuit des temps.

   


 


 

Des presbytères qui en imposent

 L’homme d’affaires Claude Ferland bien que retraité sait très bien meubler son temps. A preuve, il nous livre un album thématique Les presbytères anciens du Québec. On ne peut pas les manquer ces immenses bâtisses qui logeaient jadis curé et vicaires et femme de ménage. Car il ne faut pas l’oublier cette bonne du curé. L’auteur a vadrouillé le Québec à la recherche de ces demeures tellement chargées d’histoire. Beaucoup ont maintenant changées de vocation et sont devenues, ici un café d’économie sociale, le siège d’un organisme communautaire. Ils sont encore très utiles à leur communauté sociale immédiate. L’essentiel des choix de l’historiographe se concentre sur les presbytères en régions. Il consacre quelques pages à des presbytères de Montréal. Cet ouvrage se devait d’être fait, ne serait-ce que pour perpétuer leur souvenir.

Les presbytères anciens du Québec. Claude Ferland. Les éditions GID 207p.      www.leseditionsgid.com

   


 


 

Un ténor du Barreau, Me Guy Bertrand se raconte

On ne l’avait pas venue venir celle-là, nous avons nommé les souvenirs du grand juriste Me Guy Bertrand. D’abord parce que l’an dernier il est entré dans le club des octogénaires et rarement fait-on son autobiographie à un âge semblable. Mais il a eu l’heureuse idée de s’adjoindre Pierrot Métrailler un ressortissant suisse qui ne le connaissait pas et qui a structuré l’organisation de la mémoire du disciple de Thémis. Ils ont eu de très nombreuses rencontres. Pour le bonheur de son écrivain fantôme, l’objet du livre a conservé une norme documentation qu’il pouvait consulter à loisir. Me Bertrand est connu surtout pour deux choses, la défense du meurtrir pédophile en série Léo-Paul Dion qu’il sauvera de la potence. Mais cela lui valut de nombreuses menaces et de mort. De l’autre, le grand indépendantiste qu’il est. Une bonne partie de ses mémoires sont consacré à son engagement. Et vous aurez aussi quelques révélations. Cet avocat a surtout voulu faire avancer le droit.

Tu seras toujours un mal aimé, mon fils. Me Guy Bertrand. Les éditions GID 542p.         www.leseditionsgid.com

   


 


 

Les Cantons de l’Est par l’histoire et les anecdotes

Une collection qui s’avère vraiment intéressante aux éditions GID c’est celle qui a pour titre Curiosités. L’idée étant de faire découvrir un coin du Québec en rappelant son histoire en abrégé, mais aussi en rapportant des anecdotes moins connues. Cette série de livres est un peu le petit frère de cette autre collection renommée chez le même éditeur « 100 ans noir sur blanc ». Il y a une certaine parenté dans le traitement. Le premier titre de « Curiosités » a été consacré à Québec. Cette fois sous la plume ou le clavier devrait-on dire de Bernard Genest, Pierre Lahoud et Vincent Ranallo on visite les Cantons de l’Est, une vaste consacrée peuplée de mignons petits villages et où des trésors abondent qu’on va découvrir en compagnie des auteurs. Lorsqu’on arrive à la dernière page, la première chose à laquelle on pense c’est de s’y rendre.

Curiosités des Cantons de l’Est. Bernard Genest, Pierre Lahoud et Vincent Ranallo. Éditions GID 226p.      www.editionsgid.com


 


 

Le voile est levé sur la légende de l’Iroquoise

Pour la jeune génération, la légende de l’Iroquoise ne dit sans doute strictement rien, mais c’est sans compter qu’elle a fasciné des générations, occupant une place enviable dans notre littérature. Jusqu’à présent on n’avait jamais su qui en était l’auteur. Il aura fallu l’opiniâtreté d’un universitaire Guildo Rousseau qui a été professeur de littérature comparée et d’histoire culturelle à l’Université du Québec à Trois-Rivières. En compulsant de vieux grimoires et des feuilletons anciens, tel un fin limier, il est parvenu à mettre un nom. L’auteure car c’est une femme, est Catharine Maria Sedgwick (1789-1867) une romancière américaine. En même temps qu’il nous fait revivre ses investigations, il nous décrit en même temps, tout l’imaginaire qu’on a bâti autour de la figure de l’indien ou de l’indienne c’est selon. On part de loin. Saluons ce travail acharné qui porte un beau fruit La légende de l’Iroquoise, aux sources historiques de l’imaginaire québécois. Disons qu’il y a des pages honteuses de notre histoire qu’on doit regarder en face en faisant son mea culpa. Nous avons beaucoup à nous faire pardonner.

La légende de l’Iroquoise. Guildo Rousseau. Éditions GID 515p.    www.leseditionsgid.com

   


 


 

Qui est le plus féroce ?

En quatrième de couverture du roman Féroce de Danielle Thiéry, on peut lire en dernière ligne « De l’homme ou de l’animal, on ne sait qui est le plus féroce ». La question est posée. Et qui donne tout l’intérêt à ce livre, même pour ceux qui ne sont pas amateurs de romans, car on voit sévir un personnage qui a eu l’ablation du cœur et qui tue sans vergogne des petites filles. Ce tueur en série pédophile va faire des ravages, d’autant que sa signature est sinistre. Vous avez là un portrait de monstre. Et comment les forces judiciaires vont devoir composer pour élucider cette affaire et mettre la main sur cet être à enfermer pour toujours.

Féroce. Danielle Thiéry. Flammarion 540p.   

   


 


 

Une femme pleine d’humanité

Il y a des personnages de roman avec qui on s’attache parce qu’ils nous inspirent. C’est le cas de Lumina Roberge  personnage centraldu roman New Liverpool à contre-marée de Martine Robert. Parce qu’elle ne l’aura pas eu sa facile. Nous sommes en 1918 dernière année du premier grand conflit mondial. Elle aura la douleur de perdre son mari qui bossait dans un chantier naval de Philadelphie. Elle a du cœur au ventre la fille car elle doit assurer la sécurité des siens. Elle va trouver un boulot à la mairie de Saint-Romuald. Femme acquise aux idées modernes elle adhérera à la cause des suffragettes. Et dans son travail il y aura des moments difficiles comme lorsqu’elle devra annoncer, en pleine crise économique, le licenciement d’un employé. L’auteure sait très bien exprimer en mots tout les mouvements de l’âme.  

New Liverpool à contre-marée. Martine Bérubé. Les éditions GID 570p.    www.leseditionsgid.com

   


 


 

L’épopée Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc même des siècles après sa mort continue à faire parler d’elle. Il est vrai que le parcours de cette jeune adolescente de dix-sept ans alimente les esprits. Michel Bernard entre dans la ronde en lui consacrant une tranche de vie dans un style romancé. Mais il a le grand talent d’investir la peau de cette fille chargée d’un tel idéal. Il s’en est écrit sur la Pucelle d’Orléans mais ici il y a une touche particulière comme un peintre qui applique un vernis éclatant.

Le bon cœur. Michel Bernard. La Table ronde 234p.    www.editionslatableronde.fr

   


 


 

Une histoire familiale sur la Côte-du-Sud au XIXème siècle

Cécile Dubé qui s’était fait remarquer par « Trop de secrets dans les vents de Kamouraska » persiste et signe avec Aux brumes basses de la mémoire. Qui met de l’avant deux grandes familles qui étaient jadis seigneurs des lieux et qui ont perdu ces privilèges. Le prétexte pour la romancière de faire vivre ces gens sous nous yeux avec leurs joies et leurs misères. Elle restitue le quotidien de ces gens du Bas-du-fleuve. C’est une grande fresque humaine qui s’étale sous nos yeux. Vivement la suite.

Aux brumes basses de la mémoire. Cécile Dubé. Les éditions GID 112p. www.leseditionsgid.com

   


 


 

Une simple vie, mais si chargée
Tout le monde traîne derrière lui son bagage de vie. Et on pourrait faire un film avec le vécu de tous ces gens. Prenez Daniel Auguet français d’origine né en 1939 (une très mauvaise année) et qui vivra moult épreuves. Heureusement la maman et sa grand-mère sauront l’entourer du mieux qu’elles peuvent. Mais l’homme aura ses blessures qu’il raconte dans cette petite plaquette Un désir de fuir pour vivre. Il a émigré au Québec et a « triomphé » de l’adversité. C’est l’histoire aussi d’un homme courageux.

Un désir de fuir pour vivre. Daniel Auguet. Les éditions GID 109p.    www.leseditionsgid.com

   


 


 

Bébé carte de mode

Pour quoi un poupon devrait-il être en reste côté originalité ? Et si en plus il s’entourait de vos créations. Wow! C’est l’invitation que vous fait Sylvie Blondeau avec son guide Objets-couture pour bébé. Comme le titre l’indique ce sont les gugusses qui font partie de la panoplie du parfait petit bébé, doudoune, vide-poche, coussin, etc. Vous avez les patrons pour ce faire avec une foule de détails pour ne rien rater. De beaux cadeaux à se faire comme maman, et à offrir à celles qui accouchent autour de soi.

Objets-couture pour bébé. Sylvie Blondeau. Mango 96p.    www.mangoeditions.com

   


 




 

Sur les émotions journalistiques et le féminisme

Aux Presses Universitaires de Grenoble, deux titres qui vont ravir ceux qui sont concernés par les thématiques choisies. Le premier Émotions de journalistes de Florence Le Carn et Denis Ruellan. La première, est titulaire d’une chaire de journalisme à l’Université de Bruxelles et le second est professeur de sciences de l’information et de la communication à la Sorbonne. Ils ont voulu explorer ce qui motive les gens qui embrassent la carrière en journalisme. Quels sont les états d’âme qui habitent ces êtres qui nous tiennent informés jour et nuit ? Ils se sont concentrés sur les correspondants de guerre et les présentateurs de journaux télévisés. Et on donne le cas de Patrick Poivre d’Arvor lorsqu’il dut quitter son fauteuil de chef d’antenne après trois décennies, lui qui déjà au départ ne pouvait se faire aux vacances d’été lui le scotché des infos. Vous pouvez imaginer ne plus se retrouver à l’antenne du jour au lendemain. C’est fort intéressant à lire, et nous le recommandons à ceux qui s’intéresse au domaine de la communication ou qui ambitionnent d’y faire carrière.

Puis Crystal Cordell Paris pose la question Pourquoi encore le féminisme ? L’auteure est une compatriote puisqu’elle enseigne la philosophie politique à l’Université de Toronto. Ne vous fiez pas trop au titre, l’ouvrage ne focalise pas sur l’utilité du féminisme. Il s’intéresse surtout à ce qui nous rassemble homme et femme plutôt à ce qui nous divise. Il sera donc beaucoup question de l’identitaire sexuel. Elle fait même venir Aristote à sa rescousse pour soutenir ses thèses. Elle se fait surtout le chantre de la dignité humaine quel que soit son sexe.   

   


 








 

Le coin santé physique et psychique (1)

Habituellement on tient à distance les donneurs de leçons. Mais il y en a qu’on a intérêt à écouter, surtout parce qu’ils ne sont pas sentencieux, tel Mustapha Fahmi qui nous arrive avec La leçon de Rosalinde. L’auteur est un grand spécialiste de Shakespeare et il puise dans l’œuvre du grand dramaturge anglais pour tirer des enseignements de vie qu’il tient à nous faire partager. C’est un puit de sagesse infinie. Comme quand il fait la nette distinction entre éducation et formation, ce dernier mot étant si à la mode au détriment du premier. S’il y avait un livre ces jours-ci à mettre au dessus de la pile, le voici. Vous en sortirez après lecture, plus intelligent que lorsque vous y êtes entré. C’est aux éditions La Peuplade.

Aux éditions Érès une grande étude en collectif sous la direction de Simone Korff-Sauss et Marco Araneda « Handicap : une identité entre-deux ». En gros, quelle est la place que l’on attribue à la personne en perte de motricité ou retardé mentalement ? La met-on perpétuellement en marge, où si on regarde bien, ces personnes diminuées, seraient-elles au contraire innovantes par certains aspects et pouvant nous en apprendre sur nous-mêmes les biens portants ? Cet essai d’une grande rigueur plaira au premier chef aux personnes aidants naturels auprès d’handicapés et ainsi qu’aux professionnels de la santé qui les côtoient journellement. Le maître mot qui revient de façon récurrente au fil des pages est celui de l’identité.

Christophe André épouse sans doute cette fameuse pensée que le royaume des cieux est en nous. En tout cas, il se fait insistant sur la nécessité de faire ce voyage intérieur et il nous aide à cheminer en tant que tel. La vie intérieure chez l’Iconoclaste en collaboration avec France Culture qu’il propose est le prolongement d’une émission culte sur cette chaîne radiophonique. Et si vous ruminez des pensées plutôt que de sonder en profondeur, le guide qu’il se veut vient à notre rescousse avec en complément un CD MP3 sur lequel il nous explique 40 exercices à réaliser dans l’intimité de son foyer. Et à l’écouter, on vous le jure, vous vous abandonnerez sans effort.

Notre époque numérique est remarquable déjà, avec le pénible constat d’un déficit abyssal de l’altruisme au réel. L’autre n’existe plus. On le voit bien avec ces gens qui foncent droit devant sur la rue, tels des zombies incapables de détacher le regard du petit écran de leur téléphone intelligent. C’est pourquoi arrive à point nommé L’élan vers l’autre chez l’éditeur Somme toute de Ianik Marcil préfacé par l’anthropologue bien connu Serge Bouchard. Ila colligé ici des chroniques parues dans le journal l’Itinéraire entre 2014 et 2017. Il jette un regard sur le fossé entre des classes d’individus. Fait la radiographie des valeurs de notre temps. Le constat est assez attristant. Il ne porte pas de lunettes roses et sa démarche de prendre une bonne dose de lucidité ne peut pas faire de tort. Elle risque juste de nous conscientiser.

   


 








 

Le coin santé physique et psychique (2)

Voir le monde autrement c’est tout le propos de la journaliste Laurence de La Baume qui a procédé à un long reportage en compagnie de scientifique pour savoir si bien des réponses sur notre perception de l’univers ne viendrait pas des peuples premiers ? Elle avait été grandement remué par sa rencontre avec un chaman aborigène dans le cadre d’un reportage pour la chaîne ARTE. Va par où tu ne sais pas…aux éditions Massot ne peut pas faire autrement que vous remuer. Car pour la majorité le monde se présente à nous d’une seule façon. Or il y a d’autres degrés de lecture pour vivre en symbiose avec ce qui nous entoure. Beaucoup de vos convictions seront quel que peu ébranlés.

Ce qu’il y a de merveilleux dans le monde du livre, c’est de voir que des êtres merveilleux planchent sur des sujets pointus et en sortent des conclusions qui nous laissent pantois. Ainsi le docteur en philosophie André Kopacz chez l’éditeur Liber, a-t-il chois de plancher sur le thème du vide et ce sur plus de trois cent trente pages. Comme nous le faisons exceptionnellement dans le cas des ouvrages de haut savoir et pour ne pas dénaturer le propos de l’auteur voici ce qu’on peut lire en quatrième de couverture « La formule « plénitude ontologique du vide » signifie que le vide n’est pas un néant, un rien ou une absence définitive mais, au contraire, l’affirmation en son autosuffisance de la présence à l’état pur. Le vide est plein de la présence pure, mieux il s’identifie à elle. De l’atomisme antique à la révolution scientifique en passant par la Renaissance, de Démocrite à Newton via Bruno, d’Aristote à Descartes en tant que ses plus éminents adversaires, le vide n’a cessé de hanter tant le champ de la métaphysique que celui de la science, celui de l’expérience comme celui de l’imaginaire. Après avoir tenté de l’expulser de la physique au moyen de la notion d’éther, la cosmologie contemporaine redécouvre le rôle essentiel du vide dans le devenir et peut-être l’origine de l’univers.»

Si l’hypnose a fait le régal des séances de foire, la médecine s’en est emparée pour traiter autrement des gens qu’on ne pouvait faire autrement. C’est le cas du Dr. Irène Hickman (1915-2002) médecin ostéopathe qui utilisait ce qu’on nomme l’hypnose non directive. C’est qu’à la différence de l’hypnose conventionnelle où l’hypnotiseur donne des suggestions, ici on pose des questions. Et la spécialiste enregistrait les déclarations de ses patients qui venaient de faire ressortir des secrets bien enfouis au fond d’eux-mêmes. Elle détaille cette méthode dans Hypnose non directive & vies antérieures. Cette femme était aussi une grande croyante et cite abondamment des passages des Saintes Écritures en appui à ses théories. C’est chez l’éditeur Sully.

La prévention cardiovasculaire est une urgence sanitaire quand on pense que selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, d’ici 2030, tenez-vous bien, c’est 23,6 millions de personnes qui mourront d’un malaise lié au cœur. Christian Brun qui est naturopathe depuis plus de 45 ans, s’est donné pour mission de nous instruire sur notre petit moteur, comment il fonctionne et surtout comment l’entretenir. Lui donner en sorte une garantie prolongée. Son petit opuscule Chouchoutez votre cœur chez Rustica est une mine de renseignements. Tout est dit sur les facteurs de risques et comment juguler les problèmes avant qu’ils ne surviennent.

Un gros pavé chez First, La médecine traditionnelle chinoise pour les nuls du kinésithérapeute et praticien en médecine traditionnelle chinoise. Il faut savoir qu’en Chine, on dit que lorsqu’on va voir le toubib c’est quand on est bien, pour prévenir la maladie et non pas de visiter son cabinet une fois malade. Là où cette médecine a pris les devants par rapport à la médecine occidentale c’est qu’elle a vu déjà l’interrelation entre le psychique et le physique, alors que cette dernière soigne mécaniquement sans se soucier si nos bobos ne proviendraient pas de nos cocos. Après une introduction sur ce qu’est la médecine chinoise, l’auteur livre son cours magistral mais toute en vulgarisation. Assez impressionnant et qui nous fait dire que nous sommes des nains devant la connaissance.

   


 








 

Le coin physique et psychique (3)
Les deux prochains titres sont chez l’éditeur AdA. D’abord Cyndi Dale nous dit tout sur nos centres d’énergie subtile dans Le petit livre des chakras. Ces fameux chakras dont on parle beaucoup, mais les connaît-on réellement ? Ils agissent autant sur le physique, le psychologique et le spirituel. Et vous verrez tout une série d’interconnexion entre différentes entités qui sont captivantes et qui permettent de mieux connaître son corps.
Dans un tout autre registre, c’est l’étonnement de lire comment les animaux ont aussi des archanges qui les protègent. Et les bêtes accompliraient à leur façon un voyage spirituel, certains se réincarnant pour être au service de l’humanité. Autant choses stupéfiantes que vous lirez dans Le guide des archanges dans le monde animal de Diana Cooper. Vous ne serez pas au bout de vos surprises et ne regardez plus le monde animal de la même façon. Ou sinon avec plus de respect.

A notre époque toute numérique, arrive une triste contrepartie, la sédentarité des gens avec son lot de problèmes dont le moindre est le surpoids. Un journaliste se décrivant comme marcheur compulsif Dan Rubinstein se fait l’apôtre des plaisirs de la randonnée pédestre dans Un pied devant l’autre chez Québec Amérique. Il vante à pleines pages tous les effets bienfaisants de faire bouger le corps tout entier par la marche. Il nous dit ce qu’il ressent d’une part et complète son plaidoyer par des témoignages recueillis chez d’autres marcheurs. On apprend une foule de choses comme la façon de méditer des bouddhistes tout en marchant parfois sur des kilomètres au quotidien.

Le Dalai-Lama arrive toujours au bon moment. Alors que les dernières statistiques montrent un accroissement de la détresse au travail au Québec pour cause de multitâches et de performances, le leader spirituel présente un ouvrage L’art du bonheur au travail éditions Retrouvées. En apparence cela peut paraître antinomique. C’est une sorte de questions réponses avec Howard Cutler. D’entrée de jeu, il avoue qu’il a pris conscience de la notion de chômage dans le monde occidental que très tard dans sa vie, parce qu’au Tibet on est agriculteurs ou marchands et le temps n’existe pas. On est aux antipodes du 9 à 5. Face à la précarité dans l’emploi on admirera sa sagesse quand il reconnaît ne pas avoir de solution toute trouvée. Que lorsque l’on est mis à pied, on n’a pas le choix, vu le système tel qu’il est, de se trouver un autre boulot. Et puis il échafaude toute une solide réflexion sur ce que doit être le travail et comment l’aborder.

Chez Mango, la puéricultrice Virginie Loth consacre un livre à une période cruciale de la procréation, les neufs mois de grossesse. Mais sous un angle jamais abordée, à savoir comment la maman peut occuper tout ce temps pendant la gestation. Elle a donc pondu Le journal créatif de ma grossesse. Qui rassemble 50 suggestions d’activités allant de la lettre à écrire à l’enfant, faire des dessins. Et quand on sait qu’il y a une liaison directe entre la mère et l’enfant, qui sait, favorisera t’on chez l’enfant à naître une vocation artistique ? Et chez le même éditeur une co-signature d’Elisabeth Smeysters et de Dominique Gassin « Mon programme pour rééquilibrer mon alimentation en douceur ».  L’une est australienne et naturopathe, l’autre parisienne et traiteur bio, sous la raison sociale Myyaam. Ces deux là sont copines comme ce n’est pas permis outre leur travail pour cette entreprise, elles ont produit ce livre de gentilles recettes santé comme ce rafraîchissement à la courgette. On a essayé leur smoothie aux…épinards, concombre, avocat et pommes. Étrange? Oui mais ô combien délicieux.

   



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