- LIVRES avril 2018 -
 
 





 


Le coin pouce vert

Les orchidées nous charment toujours parce que ce sont des plantes à la fois élégantes et dont la floraison perdure. En elle-même elles forment un monde en soi. Une belle manière de les découvrir, car il y en a loin d’une seule sorte, c’est de se référer à Valérie Garnaud qui leur consacre un livre complet La petite encyclo Rustica des orchidées. Elle vous dit tout sur leur culture, les soins à leur apporter pour les préserver le plus longtemps possible. C’est vraiment très complet. Et que de diversité! Du même éditeur Rustica Robert Elger signe Serres, tunnels & châssis. Il est destiné à ceux qui sont des amateurs fous de culture de plantes et de fleurs et qui pestent contre les saisons trop courtes. Ne leur reste que l’horticulture raisonné qui permet d’étendre les récoltes toute l’année. C’est tout le côté de l’aménagement physique des aires de protection qui est expliqué. Et ça ne prend pas des talents de bricoleurs exceptionnels, car les structures sont très simples à monter. C’est la première fois à notre connaissance qu’un ouvrage didactique sur ce thème est publié et si complet. Et toujours chez Rustica un livre consistant 50 créations déco nature. C’est un collectif de blogueuses en déco qui a conjugué leurs talents pour accoucher de ce bel album qui pour résumer, est constitué de petits accessoires de décoration. Si on l’a placé dans cette section-ci, c’est qu’il fait une large place à la présentation des vases et contenants pour les plantes. C’est fou l’imagination qu’il y a dans ces pages avec plus de 440 photos en mode pas à pas pour vous permettre de les reproduire.

 

 

 



 


Le coin couture

Deux ouvrages pour celles et ceux aussi, pourquoi pas, qui ont des doigts de fée en tricot et couture. Chez Mango 50 montages de tricot de Pascale Moëllic. D’abord vous dire à quel point cette activité est zen. Surtout si vous avez besoin de vous calmer, vous qui vivez en mode détresse au travail. Rien de plus thérapeutique. Et c’est justement à quoi s’emploie l’auteure qui au fil des 850 photos vous livre l’ABC de ce qu’il faut connaître pour ne pas faire de gaffes avec vos aiguilles. C’est une excellente pédagogue qui vous fournit des tuyaux pour contourner les petits problèmes et que les pulls qui sortiront de vos doigts soient parfaits en tout point.

Chez l’éditeur de saxe, Marie Suarez nous arrive avec Patchwork & broderie des 4 saisons. Le titre dit bien sur son contenu, comment amalgamer des tissus, thèmes et coloris en apparence disparates et une fois cousus, qui forment un ensemble harmonieux et agréables aux yeux. Vous avez en fin d’ouvrages les patrons pour ne pas perdre la main. Et cet ouvrage a un petit quelque chose de particulier. En effet, en prime Claire Jambet s’est jointe à la réalisation avec des recettes gourmandes. Réunir couture et bouffe, tiens pourquoi pas ? C’est une belle générosité de la part de l’auteure principale, que de faire place à des créations gustatives forts alléchantes.

 

 

 







 


Aux petits Gauguin en devenir, voici de quoi vous mettre au travail

Peintres et dessinateurs vont être heureux par ce bel arrivage de quatre livres qui les concernent. Chez Vigot pour commencer Dessiner en noir & blanc de Deborah Velasquez. Il serait destiné aux dessinateurs qui ont passé le cap des premières initiations et qui veulent avancer davantage dans la connaissance de leur art. D’ailleurs on n’a qu’à feuilleter pour se rendre compte que dès les premiers chapitres, le niveau d’exigence augmente. Mais il ya des trésors à accomplir avec une économie de moyens.

Les adeptes de l’aquarelle ont deux maîtres desquels ils peuvent s’accomplir dans cette discipline. Marie Boudon qui tient son propre blogue propose une thématique unique Fleurs à l’aquarelle chez l’éditeur Mango. C’est vrai que pour un amoureux des couleurs, quel plus beau sujet de composition qu’une ou des fleurs. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’elle a mis à certaines pages, des photos de fleurs dans tout leur épanouissement de sorte qu’elles servent de natures mortes modèles. Judicieux. Mais si vous n’osez pas vous aventurer plus avant dans le domaine, faute d’une technique assurée voici que s’amène Kristin van Leuven chez Vigot avec Aquarelle créative. C’est rien de moins que le cours 101 de ce qu’il faut faire. Les propositions de départ sont toutes faciles à faire. C’est là que vous aurez la piqure ou non. Sa méthode est celle du pas à pas, la meilleure, qui permet de progresser lentement mais sûrement.

Et chez Vigot également on grimpe en mode supérieur alors que quatre auteurs déploient toute leur magnificence dans Dessiner mode d’emploi calligraphie, enluminure & lettrage. Un livre somptueux par ce qu’il illustre. Que de minutie pour parvenir à coucher sur papier ces arabesques graphiques assez élaborées. L’ouvrage est d’une telle tenue, que même si vous n’avez pas envie de vous consacrer à la chose, vous serez conquis par la beauté des illustrations. Et ce peut-être très utile aux organisateurs d’événements qui veulent envoyer des invitations stylisées côté graphique.

 

 

 

 


Une race maudite au pays du prix Nobel de la Paix

L’homme est véritablement un loup pour l’homme. Et c’est ce qui nous vient en tête en terminant la lecture de D’abord, ils ont effacé notre nom de Habiburahman. En collaboration avec Sophie Ansel il se fait lanceur d’alerte concernant son ethnie les rohingya qui sont des traités comme des citoyens de seconde zone. L’actualité nous les a fait connaître pour la bonne raison que les maltraitances que subit cette minorité musulmane en Birmanie, se déroulent au pays de la leader Aung San Su-Kyi la récipiendaire du Prix Nobel de la Paix de 1991 qui joue à Ponce Pilate. En effet, celle qui est porte-parole de la junte mais qui dans les faits dirige le pays, les pieds et poings liés, dénoncent les exactions mais sans prononcer le nom des rohingya. Ensuite, lorsque le pape s’est tendu en visite officielle dans le pays, il a bien pris soin de ne pas mettre avec elle ce sujet au menu des discussions. Mais pour avoir la tonalité réelle de ce qui se passe, lisez ce témoignage. On ne peut manquer la couverture avec l’auteur, beaucoup plus jeune avec des yeux immenses, d’une très grande beauté. Un regard qui nous fait du rentre dedans. Aujourd’hui réfugié en Australie, il plaide par l’écriture la cause des siens. Choquant de voir comment on peut traiter des semblables dans un même pays.

D’abord, ils ont effacé notre nom. Habiburahman avec la collaboration de Sophie Ansel. Éditions La Martinière 234p.       www.editionslamartiniere.fr

 

 

 





 


Trois livre sur le pape François

La communication autour du pape François est fulgurante. Si Jean-Paul II excellait dans la livraison de son image et de ses messages, lui qui bénéficiait de sa formation d’acteur, l’actuel titulaire du Saint-Siège n’est pas en laisse. Au contraire, la littérature provenant de sa main ou autour de sa personne est débordante. Chaque mois nous amène un ouvrage sur sa personne. Décidément le Vatican excelle en marketing. Cela étant dit, nous avons trois  titres cette semaine. Le premier aux Presses du Châtelet de la main du Saint-Père Conseils pour une vie meilleure. Ce sont des propos recueillis par Andrea Tornielli et Domenico Agasso jr. On sait que la pape pratique la simplicité, refusant les somptueux appartements pontificaux pour aller vivre dans un collège derrière Saint-Pierre en compagnie des autres résidents, vivant dans une modeste suite. Ensuite il refuse toute limousine, se déplaçant pour les voyages officiels en voiture du commun. Donc ce qu’il a à dire concernant un mode de vie à vivre, épouse les valeurs de simplicité volontaire. Et évidement pimenté d’une bonne dose de spiritualité.

Aux éditions du Cerf cette fois, un ouvrage dense pour tenter de cerner la pensée du pape. Celui a maintes fois l’occasion de s’exprimer sur une foule de sujets. On a demandé à des gens qui le côtoie de près ou de loin, ou qui sont familiers avec sa réflexion de répondre à 52 thèmes choisis qui peuvent aller aussi bien des abus sexuels que de l’argent en passant la famille et l’église comme institution. Comme François semble faire fans la transparence, on sera curieux de voir ce qu’il pense des sujets abordés ou du moins comment les participants interprètent ce qu’i pense. C’est une démarche fort intéressante qui jette un éclairage nouveau sur le successeur de Pierre.

Le troisième livre, celui là on ne l’a pas vu venir car son sujet est assez singulier, les liens qui unissent le pape avec la nourriture. Ce serait par extrapolation une « biographie culinaire » de François. A la table du pape François évoque les mets qu’il a pu goûter ou qui ont sa préférence, depuis son enfance à Buenos Aires, dans une famille issue de l’Italie jusqu'à son accession au trône pontifical. Et en prime vous avez des recettes faciles et goûteuses que le pape aime et qu’il savoure encore. La frugalité est au bien sûr une dominante dans ces menus, excusez le jeu de mots faciles, d’une simplicité évangélique. Dis moi ce que tu manges et je dirai ce que tu es pourrait-on dire ici. Et en même temps quelle recherche pour accoucher de ces textes instructifs sur une culture à table et son évolution. Aux éditions Novalis.

 

 

 

 


Le sort de François Fillon revisité par un éminent juriste

Ceux qui s’intéressent à la politique française, vont jubiler à la lecture de l’ouvrage de l’avocat Hervé Lehman ex ancien juge d’instruction qui revient sur l’affaire de François Fillon, le candidat de la droite aux primaires en vue de l’élection présidentielle et qui a été éliminé d’office pour cause de scandale sur des emplois fictifs mettant au cause sa femme Pénélope. Pour ce juriste qui reprend l’affaire de bout en bout, il est clair qu’il a payé cher la trop grande proximité du pouvoir législatif et de la magistrature qui serait une spécificité de la vie politique en France. Et on voit aussi comment le politicien qui était sur sa lancée a été condamné d’avance par les médias et le tribunal populaire alors qu’il jouissait de la présomption d’innocence. Mais on sait qu’en politique la perception vaut plus que tout.

Le procès Fillon. Hervé Lehman. Cerf 214p.      www.editionsducerf.fr

 

 

 

 


Un thriller à la puissance dix

Parmi les thrillers qui ont atterri sur notre table, il y en a un qui se démarque, car bien que ce soit un roman, il a puisé son inspiration dans une de ces histoires d’erreurs judiciaires qui donne au livre un aspect documentaire, doublé d’un drame psychologique. Nous faisons référence à Innocente d’Amy Lloyd qui raconte l’histoire d’un mec qui se trouve incarcéré dans son réduit du couloir de la mort pour le meurtre il y a une vingtaine d’année d’une jeune fille dans une petite ville de la Floride. Et il va y avoir Netflix qui reprenant l’enquête, va monter un documentaire qui au final disculpe l’infortuné. En même temps en Angleterre se trouve une jeune femme passionnée par cette affaire d’injustice qui de son côté va militer pour obtenir la libération du prisonnier. Elle va même épouser l’objet de sa fascination. Elle obtiendra gain de cause. Mais une fois rendu à la liberté et en vivant leur vie conjugale, des éléments vont les rattraper qui feront que leur union perdra de l’aile. C’est un thriller habilement mené qui ne laisse jamais en repose le lecteur.

Innocente. Amy Lloyd. Hugo 391p.    www.hugothriller.com

 

 

 

 


L’agenda caché du multiculturalisme ?

Jérôme Blanchet-Gravel est à 28 ans un des plus brillants intellectuels du Québec. Et il se questionne beaucoup présentement sur la question identitaire et en corollaire le multiculturalisme si cher à notre Justin Trudeau qui font des ressortissants sikhs et des ukrainiens, les égaux des québécois francophones. Sous des dehors d’accueil à la diversité et d’ouverture, l’essayiste y décèle un agenda caché. Dont on vous fait la surprise des tenants et aboutissants. La face cachée du multiculturalisme en éclairera plusieurs sur la question et permettra de se forger une opinion éclairée.

La face cachée du multiculturalisme. Jérôme Blanchet-Gravel. Cerf 224p.    www.editionsducerf.fr

 

 

 

 


Des privautés dans une Italie de conventions

L’auteur et illustrateur Jean Biello qui nous avait donné en 2016 « Exil en la demeure » semble encouragé par l’accueil qui a été réservé à ce qui était son entrée en littérature, car il nous revient avec La porte entrouverte. Comme il est d’origine italienne, il n’a rien oublié de ces racines. Et il a le talent dans ces pages de nous situer dans l’Italie du Sud à la fin des années cinquante. Nous sommes sous le règne de Pie XII qui n’entend pas rire avec la morale. Mais dans un petit village vit Amalia qui trouve beaucoup de plaisir à transgresser le formatage social. Que cela devait-il être grisant de s’adonner à des joies condamnées d’office. Vous aimerez ce beau personnage toute en sensualité. O aurait très bien imaginé une Sophia Loren dans ce rôle tourné par Vittoria de Sica. Mais à défaut d’un film, on peut très bien se faire des images soi-même, et le talent de l’écrivain nous y aide énormément. Viva Italia en ce temps-là.

La porte entrouverte. Jean Bello. Les éditions Sémaphore 174p.    www.editionssemaphore.qc.ca

 

 

 

 


L’expression de l’exil dans l’Ouest canadien

A l’automne 2014 l’Université de Calgary était l’hôte d’un colloque sur l’exil, et qui s’est tenu en partenariat avec les universités de l’Alberta, celle Calgary bien sûr et de l’Université François-Rabelais de Tours. Les actes de ce colloque sont disponibles dans un ouvrage placé sous la direction de Pierre-Yves Mocquais « Langages et écritures de l’exil » qui exploitent le thème de l’exil dans l’Ouest canadien. En même temps que vous avez toutes sortes de déclinaisons de la pensée sur ce que peut susciter l’exil comme objet d’étude, on a aussi des passages sur la mise en contexte de la vie là bas au cours de l’Histoire canadienne.

Langages et écritures de l’exil. Collectif. Les Presses de l’Université Laval 292p.      www.pulaval.com

 

 

 

 


Une fiction sur l’après Mai 68

En marge du 50ème anniversaire des tumultes de Mai 68 en France, il se publie une foule d’ouvrages tous plus intéressants que les autres qui permettent un regard distancié sur cette période clé de l’Histoire de France qui vit l’éviction du Général De Gaulle et qui fit entrer un peu plus la France dans la modernité. Maintenant nous parvient un bel exercice de style venant de Vincent Quivy qui nous a habitué jusqu’ici à des biographies de stars de cinéma comme Alain Delon et Jean-Louis Trintignant. Avec Les 99 jours de Cohn-Bendit il a imaginé ce qui serait arrivé si les révolutionnaires du prolétariat et de la classe étudiante était parvenaient à leurs fin et de prendre le pouvoir. Dans ce livre de politique-fiction, il accorde 99 jours à ce pouvoir éphémère qui se soldera par une chute brutale. C’est bien imaginé et on prend un immense plaisir à concevoir que ce scénario puisse être viable. Ce qui évidemment n’arriva pas.

Les 99 jours de Cohn-Bendit. Vincent Quivy. L’Archipel 247p.     www.editionsarchipel.com

 

 

 

 


Mais qui est la Première dame de France ?

A l’été 1994 l’enseignante Brigitte, future madame Macron, a 41 ans et Emmanuel son élève, futur président de la République française en a 16 et ils forment un couple! Explosif. Et bien contre vents et marées et railleries, ils franchiront ensemble bien des obstacles pour arriver au pouvoir suprême. Dire une vie de roman ferait cliché, mais c’en est bien une. Si l’actuel locataire de l’Élysée est bien connu, qu’en est-il de la Première dame ? Maëlle Brun chef de l’hebdomadaire Closer nous livre sa biographie. Et comment cette femme, décrite comme la partie non négociable du président veut mettre son empreinte dans cette fonction que 53% des français voudraient voir disparaître. C’est bien fouillé. Et pour entreprendre ce récit de vie, la biographe a multiplié les interviews des proches du couple.

Brigitte Macron. Maëlle Brun. L’Archipel 203p.     www.editionsarchipel.com

 

 

 

 


L’héritage de Martin Luther King

On connaît bien la fameuse phrase du célèbre pasteur dont on commémore cette année le 50ème anniversaire de sa disparition sous les balles d’un assassin « I have a dream ». Il en a dit bien d’autres, très inspirantes qui sont colligées dans un petit livre qu’il fera bon de relire de temps à autre pour s’imprégner de cette sagesse et de cet appel au vivre ensemble qui malheureusement n’est pas encore entendu entre blancs et afro-américains. Dans une de ces citations, il dit sa lassitude de la violence. Et pourtant il en fera les frais en payant de sa vie.

Les mots de Martin Luther King. Presses du Châtelet 109p.     www.pressesduchatelet.com

 

 

 

 


Une grand-maman et son petit-fils qui apprirent la cohabitation

C’est un petit garçon qui va être confié à sa grand-mère l’espace d’un été. Voila le fil conducteur de Au petit bonheur la chance d’Aurélie Valognes. Une histoire somme toute simple. Mais la beauté de ces pages c’est comment deux être dissemblables par l’âge et les centres d’intérêt, vont apprendre à s’apprivoiser. Car la grand-mère plus près du terminus de son existence a codifié sa vie, tandis que le garçonnet pète le feu. Comment réaliser dans ces conditions une belle harmonie ? Ils y parviendront. En clôturant ces pages pour ce qui est de ce niveau de relation attendrissante on pense au film Madame Rosa mettant en vedette Simone Signoret qui doit composer avec un petit garçon dans son sillage. C’est un roman de haut niveau ne serait-ce que, à notre ère numérique débilitante, il exalte les joies de la vie réelle, pas virtuelle.

Au petit bonheur la chance! Aurélie Valognes. Mazarine 334p.   

 

 

 

 


Comment créer des utilités avec nos choux gras

Notre société de consommation se signale par l’abondance des déchets. Ça dépasse l’imagination. Et qu’est-ce qu’on jette alors! En tout cas Béatrice D’Ascanio est un as de la récupération. Elle a l’écologie dans son ADN. Elle nous en livre une preuve éclatante dans Palettes récup’ alors qu’elle se sert de bois de palettes avec lesquels il sort de ses mains, mille choses, parfois utiles, parfois simplement à titre décoratif. La blogueuse qui se fait fort de faire 100% hygge dans le style scandinave, nous offre des trucs tout simples. En fait vous avez 20 créations qui peuvent servir de base à pleins d’autres trouvailles.

Palettes récup’. Béatrice D’Ascanio. Rustica éditions 118p.    www.rustica.fr

 

 

 

 


La part autobiographique dans l’œuvre de Knut Hamsun

L’écrivain norvégien Knut Hamsun et prix Nobel de littérature en 1920 est sans doute l’homme de lettres parmi les plus renommés de son pays. C’était un grand tourmenté qui a interrompu longtemps sa production en raison d’angoisses graves reliées au drame de la page blanche. Une longue psychanalyse est venue heureusement à bout de ces blocages. En 2016 une exposition tenue à Oslo avait susciter toute une polémique, car à côté d’œuvres picturales qui étaient exposées on représentait des passages des notes sténographiques du psychanalyste au sujet de son célèbre patient. On avait décrié l’exposition publique de ce qui doit relever du secret médical. Hamsun a fait sa marque en étant pionnier du genre de l’autofiction cent ans avant que ce ne soit à la mode, en incluant des fragments de sa vie dans ses romans. Des romans à clé en somme. Pour en savoir davantage prenez note de l’étude qu’en fait Yannick Legault dans Hamsun romans autobiographiques, figures d’auteur et champ littéraire. C’est la plus merveilleuse analyse qui soit de ce genre littéraire tel que l’a intégré l’écrivain nordique dans son corpus.

Hamsun, romans autobiographiques, figures d’auteur et champ littéraire. Yannick Legault. Presses de l’Université du Québec 120p.    www.puq.ca

 

 

 

 


Une excellente biographie de la reine Élisabeth II

Elle a fracassé tous les records de longévité comme monarque, dépassant même son aïeule la reine Victoria. La reine Élisabeth II vient de fêter il y a quelques jours ses 92 ans. Seule une très légère courbature fait voir l’empreinte du temps. Mais elle n’abandonne jamais et il n’est pas question à son agenda d’abdiquer en faveur du Prince Charles. Cette détermination est très bien rendue par  Sally Bedell Smith sa nouvelle biographe. C’est qu’elle rappelle que la souveraine montée sur le trône à l’âge de 26 ans, a fait preuve d’une maturité exceptionnelle et aussi a pris conscience que c’était une vocation, au même titre qu’une femme qui entre dans les ordres. N’est-elle pas d’ailleurs chef de l’Église Anglicane. Et bien que les Windsor sont à leur façon une famille disjonctée, elle a toujours gardé son rang ce qui force l’admiration de son peuple et des siens. On le sait, les meilleures biographies qui soient sont anglo-saxonne en raison de la rigueur qui préside à l’exécution de de type de travail forgé sur une solide documentation et des interviews. Si vous vous attendez à du croustillant, vous n’êtes pas au bon rayonnage comme on en trouvait dans l’ouvrage de Kitty Kelley consacré aux Windsor et frisant le scandale tellement elle n’hésitait pas à exhumer beaucoup de faits peu honorables. Il y a tout de même des anecdotes. C’est une biographie de carrière pourrait-on dire qui dit tout de son parcours et des embûches auxquelles elle a fait face avec la dignité qu’on lui connaît. Du très bon travail.

Élisabeth II. La vie d’un monarque moderne. Sally Bedell Smith. Équateurs 636p.   www.editionsdesequateurs.fr

 

 

 

 


Un érotisme qui plaira aux femmes

Un reproche récurrent fait par les femmes au sujet de l’érotisme tel qu’il est représenté en littérature ou au cinéma, de même qu’à la pornographie c’est l’absence de contours, bing et bang et déjà que les partenaires sont déjà dans le feu de l’action. Elles souhaiteraient un peu plus de raffinement, qui sait, d’un peu de romantisme sous-jacent. Eh bien elles trouveront tout leur bonheur avec l’auteure Ellyxia Castle qui signe Fantasmes le deuxième tome d’une collection intitulée « Jardins secrets ».  Déjà qu’il y a une histoire ou plutôt des histoires teintées sur fond d’époque médiévale avec des nobles, écuyers et tout ce qui peut graviter dans une cour. Et pour la bagatelle l’écrivaine sait donner. Et les hommes toujours à l’affût d’une excitation, y trouveront aussi leur compte.

Fantasmes. Ellyxia Castle. Béliveau éditeur 228p.     www.beliveauediteur.com

 

 

 

 


Les conseils d’un mentor au hockey

Les dernières années, et tout particulièrement au hockey, dernier bastion du machisme, on s’est rendu compte que les joueurs dévoilaient davantage sur leurs faiblesses psychiques, parfois dues à de nombreuses commotions ou que leur vie personnelle prenait le dessus sur leur vie professionnelle. Martin Prévost et Yves Groleau se sont mis à deux pour raconter ce quadragénaire qui pratique notre sport national à demi temps et qui éprouve des problèmes existentiels. C’est sa rencontre avec un vétéran de l’équipe qui va lui indiquer la voie à suivre pour atteindre à la sérénité. Le gars a trouvé son vieux sage en somme. C’est un roman dont le but avoué des auteurs est de permettre à des lecteurs qui éprouvent des problèmes à reprendre leur vie en main quoi qu’il advienne.

La sagesse du vétéran. Martin Prémont et Yves Groleau. Béliveau éditeur 237p.    www.beliveauediteur.com

 

 

 

 


Une vie de Christian Bérard

Dans le milieu artistique parisien on le surnommait « Bébé » en raison de son visage joufflu. C’était Christian Bérard décorateur et illustrateur et conseiller en haute couture. Jean-Pierre Pastori lui consacre une biographie qu’il sous-titre « Le clochard magnifique ». En effet, ce garçon si propret jeune, même un peu dandy tel qu’on le voit sur les photos de jeunesse, s’était négligé passablement, même du côté hygiène personnelle, avec parfois des traces de peinture sur sa barbe broussailleuse. Mais un talent si éblouissant, un coup de crayon et de pinceau si sûr qu’il était recherché par les plus grands des arts de la scène et du spectacle, Louis Jouvet, Cocteau, Piaf, Chanel, pour ne nommer que ceux-là. Il a laissé des dessins sublimes pour les revues de mode de l’époque. Il avait la bienveillance des gens nantis du milieu parisien. Et il n’aimait que les hommes et sa liaison avec Boris Kochno était durable et célèbre. C’est tout un personnage qui vous attend. Et c’est tout le talent du biographe de faire revivre cette époque qu’il possède magnifiquement.

Christian Bérard. Jean-Pierre Pastori. Séguier 228p.    www.editions-seguier.fr

 

 

 

 


Un roman tabou italien de 1921 refait surface

Vous aimez les littératures licencieuses ? Vous serez amplement servi avec Cocaïne d’un auteur italien nommé Pitigrilli. Et le mot cocaïne ici désigne évidemment la poudre blanche bien connue, mais c’est aussi le nom d’un personnage. Publié pour la première fois en 1921, il fit un tel scandale que l’Église n’hésita pas à le condamner en chaire et le mettre à l’Index. On raconte qu’il existe un scénario de Rainer W. Fassbinder, fasciné par cette histoire mais qui n’a jamais trouvé sa place sur les écrans. Qu’est-ce que ça raconte ? Les tribulations d’un jeune journaliste, Tino Arnaudi, qui avant que les mots deviennent à la mode, créait des « fake news »  pour alimenter ses articles. Il aurait été promis à une brillante destinée n’eu été sa faiblesse pour la chair et la cocaïne. Il est de mœurs dissolues. C’est ce qui choqua alors dans la prude et hypocrite Italie. On prendra plaisir à se dire que finalement, l’homme, quel que soit les époques, à un fond de commerce qu’il traîne partout. Ici le personnage central est tout sauf formaté. On l’aimera même si on adhère pas totalement à sa vision d’une vie uniquement consacrée au plaisir et fatalement décadente.

Cocaïne. Pitigrilli. Séguier 348p.       www.editions-seguier.fr

 

 

 



 


  Le coin santé physique et psychique (1)

Les huit titres que voici le sont tous aux éditions du Dauphin Blanc. Toute une cuvée d’ailleurs pour cette maison d’édition québécoise leader dans le domaine de la spiritualité et de la croissance personnelle. Pour ouvrir le bal Ghislaine Florence Labelle lance Le leadership de cœur. Cette coach aborde la question de ceux qui sont en situation de responsabilité. Le dirigisme à l’ancienne nous dit-elle, n’est plus de mise et ne contribue en rien à l’épanouissement de ceux-ci qui sont placés sous nos ordres. Le sous titre d’ailleurs donne le ton « passez du savoir-faire au savoir-être ».  Ailleurs c’est Sandra Houle qui témoigne dans Je suis tellement plus grande que nature. C’est le cas de le dire, c’est un petit bout de femme très courageuse. En effet, elle est atteinte du syndrome de Morquio, qui a entre autre pour conséquence qu’elle ne mesure qu’un mètre vingt-cinq. Quand on sait à quel point l’intimidation est un fléau au Québec, on peut facilement imaginer qu’elle a dû composer avec le regard des autres. Mais c’est sans compter son volontariat. De sorte qu’elle a réalisé tous ses rêves dont un mariage. Et elle veut nous partager que tout est possible quand on a la ferme volonté de se dépasser. C’est un récit inspirant qui relativisera ceux qui se plaignent pour un tout petit bobo.

Lyne Verret pour sa part, nous gratifie de réflexions au quotidien. Tout comme jadis les curés parcouraient des passages journellement de leur bréviaire, s’abreuvant de belles sources spirituelles, l’auteure exhorte ses lecteurs à une bonne vie, en ramenant les valeurs essentielles à leur plus simple expression. A sa manière elle nous dit de prendre d’abord soin de nous et de nous aimer. Son ouvrage a pour titre La Voix du Sacré. Demeurons dans le filon spirituel avec Marilou Brousseau qui sur des illustrations de Chilly Charly nous décrit sa rencontre avec un jeune moine non loin de Dharamsala en Inde. Auprès de ce jeune maître bouddhiste elle va pousser sa quête intérieure, posant mille questions comme le ferait un enfant. Le livre d’ailleurs a l’allure d’un conte. Mais ce n’est ici que du vrai, du merveilleux.

Auteur à succès au palmarès du New York Times James Van Praagh signe La sagesse de vos guides spirituels. Si vous ne le saviez pas, nous sommes à ses dires entourés de guides bienveillants pour nous paver la voie. Il faut dire au passage que l’auteur est un médium. Qui sont ces guides que nous ignorons et comment entrer en contact avec eux ? Voilà tout le propos du contenu dans ces pages chargées de mystère.  Ensuite vous dire qu’Imane Lahlou a un haut quotient intellectuel est un euphémisme. Sachez que cette jeune femme qui affiche le plus beau des sourires en quatrième de couverture de La santé en toute simplicité est détentrice d’une maîtrise en génie chimique, naturopathe et docteure en sciences des aliments. Ce n’est pas facile de résumer un livre qui s’il est de dimension moyenne est d’une densité, car il conjugue la connaissance de ce qu’on avale, notre mode de vie, et le monde émotionnel qui est le nôtre, toutes ces composantes faisant un tout. Et elle démontre très bien l’interaction entre pleins de facteurs. Elle a voulu faire ainsi son hymne à la vie.

Disciple de Lao Tseu et de Paul Coelho la coach Marianne Chouinard offre des consultations au moyen de lectures angéliques. Elle débarque avec La quête pour atteindre notre étoile. Si Jacques Brel dans sa chanson La quête terminait en évoquant l’inaccessible étoile, ici la proposition est moins ambitieuse sinon que de comprendre notre puissance intérieure afin de transformer notre vie. Donc elle cite abondamment ses maîtres. Et à l’heure où les dirigeants de la planète jouent les gros bras se menaçant mutuellement de leurs armes, il fera bon de lire ce qu’en dit le philosophe chinois dont la lucidité est toute aussi d’actualité.

Et une petite bible sur les cristaux coécrite par Heather Askinosie et Timmmi Jandro co-fondatrices de Energy Muse qui se fendent de ce guide La Muse des cristaux.C’est en la matière l livre le plus complet à avoir été édité sur ce domaine, très complexe car il y a énormément d’interactions entre les types de cristaux et nos attentes. Car chacun d’eux possède ses propres propriétés. Mais vous avez l’assurance d’entrer dans un monde fascinant.

 

 

 





 


Le coin santé physique et psychique (2)

Tristan Demers le réputé bédéiste et animateur d’émissions jeunesse lance un cri d’alarme, on est entrain de tuer la créativité des touts petits à l’ère numérique avec cette posture passive devant leurs écrans d’ordinateurs. Il le voit bien dans le cadre de ses ateliers de dessins où il a observé un déficit abyssal d’imagination des jeunes enfants devant la page blanche. Car avec la technologie vous êtes spectateur de ce qui se déroule sous vos yeux, tandis que l’activité créatrice vous force à puiser en vous des ressources formidables. Et son livre L’imaginaire en déroute aux éditions de L’Homme donne des outils pour que les parents recadrent leurs enfants vers des activités autrement plus louables que d’être rivé sur un écran bleu avec toutes les conséquences dont on commence à mesurer les effets.

Aux éditions Érès, Gérard Neyrand s’alarme. Comment le couple peut-il survivre avec L’amour individualiste titre de son essai. Qui est d’une troublante lucidité alors que le déficit de l’altérité est énorme. Vivre à deux, dure souvent le temps des roses. On ne se jure plus fidélité pour la vie durant. Et la famille qu’on appelait nucléaire, éclate souvent en pas mal de protons. Et d’ailleurs à quoi est-elle soumise la famille de maintenant. Quels sont les pressions auxquelles elle est exposée. Ce sociologue et chercheur à l’Université de Toulouse établit la radiographie de l’amour, du couple et de la famille à notre époque où les valeurs d’antan ont éclaté. Mais au profit de quoi et de qui, telles sont les questions.
Les deux prochains titres sont aux éditions Accarias dans la série L’originel. Le premier est du maître Svami Prajnanpad avec des lettres à ses disciples sous le titre L’art de voir. D’entrée de jeu, il nous dit que les rouages de notre état mental nous séparent souvent de la réalité. Il s’adresse à la multitude autant qu’à chacun de nous, ce qui rend ces lettres si singulières. Il utilise une dialectique d’une grande clarté quand il place devant nous le miroir de qui nous sommes vraiment et nous met en face de nos contradictions.

Demeurons encore dans la sagesse indienne avec Pierre Allais qui a étudié successivement la psychologie et la philosophie. Puis il est allé vivre un an en Inde dans l’ashram de Shivananda. C’est là qu’il sera initié et approfondira ensuite l’esprit hindou des yogis. Ça donne La rencontre des yogis. Et c’est un conteur magnifique qui nous fait découvrir des maîtres petits et grands dont un qui assis dans la position du lotus et les cheveux long jusqu’au sol, ne dit pas un mot et dispense ainsi sa sérénité intérieure. Vous ne serez pas au bout de vos surprises.

Cette fois, aux éditions First, Marie-Laure Mouneret écrit Exit la charge mentale. Ce sont ses recettes, sept en tout pour que le couple puisse vivre pleinement et que chacun des partenaires du contrat conjugal s’en trouve épanoui. Cette coach certifiée par du constat suivant, oui les hommes s’investissent davantage que leurs prédécesseurs dans les menus tâches domestiques. Mais du côté de la femme, elle demeure dans cette idée profondément enracinée que c’est elle à qui incombe tout, d’où en bout de piste le risque d »épuisement mental. C’est donc une redéfinition des rôles de chacun qu’elle propose, dans un esprit égalitaire.

 

 

 





 


Le coin santé physique et psychique (3)

Michel Morin s’était signalé à l’attention du milieu intellectuel avec un récent essai « Être et ne pas être » qui lui a valu d’être en lice et finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général. Il se peut que l’actuel opus qu’il nous offre se classe aussi très bien et qui a pour titre Dieu et désir publié aux Herbes rouges.  Il est question de pas mal de choses dans cet essai qui parle de la création chez l’Homme qui pourrait être la part de divinité en lui, de la définition de l’orientation sexuelle, de la notion de genre. Bref, ce sont de grandes interrogations métaphysiques qu’il nous livre avec une rigueur dans la réflexion qui inspire le respect. A l’ère numérique qui engendre tellement de déficits d’attention, il est rassurant de voir des gens comme lui qui prennent le temps de s’arrêter et de donner de la perspective aux choses.

Et puisque nous évoquons l’époque numérique qui nous oppresse, nous recommandons vivement la lecture suivante, Des mondes numériques au passage à l’acte d’Alexis Rimbaud aux éditions deboeck. L’essayiste porte trois casquettes, psychologue, psychanalyste et ingénieur en nouvelles technologies. A sa façon il se fait lanceur d’alertes en mettant en garde contre les dérives d’une trop grande addiction à la vie numérique au détriment de celle réelle. Il est un merveilleux rempart contre ce courant passif qui considère que maintenant nous sommes à l’ère du web et que tel est la volonté de Big Brother. L’auteur nous éclaire de tous les maux qui attendent ou qui sont ceux des personnes qui ne parviennent pas à décrocher de leur fameux petit bidule. Et dans des cas extrêmes ça va jusqu’au crime comme on l’a vu au Québec récemment alors qu’une jeune fille a volontairement foncé sur une voiture tuant sur le coup l’homme qui était au volant de cette dernière, dans le seul but de se rendre intéressante sur les réseaux sociaux!

Le prochain livre aurait pu s’intituler « Ce que c’est qu’être maman ». Mais il porte plutôt le titre Maman Caféine chez l’éditeur Broquet. Marie-Ève Piché blogueuse suivie par 115 mille fidèles, adore la maternité, elle qui a déjà quatre enfants et dont le premier est apparu alors qu’elle était au baccalauréat. C’est là qu’elle a eu la vocation de maman. Son bouquin porte en sous-titre « Guide de survie pour maman moderne ». Il est beaucoup question des défis qui attendent les mères à notre époque de fou. Et notamment la fameuse question de la conciliation travail famille. On y trouve pleins de conseils d’organisation et des témoignages dont entre autres, ce lui de la Colette Provencher, la Miss Météo de TVA qui écrit qu’il lui a fallu de la méthode pour arriver à tout faire mais que c’est faisable et qu’à tout prendre elle recommencerait sans hésiter et que ses enfants sont sa plus belle réussite de vie.

 

 

 





 


Le coin santé physique et psychique (4)

Les cas de d’enfants aux prise avec le TDAH augmentant en nombre, il y a des parents désemparés qui ne savent plus comment s’y prendre et d’abord de détecter si leur progéniture en est bien atteinte. Pour ce faire un petit guide aux éditions Béliveau TDAH d’Annie Gagnon. Infirmière et maman, elle est blogueuse avec son site aidersonenfant.com. Que faire quand pour un enfant le soir et la nuit deviennent anxiogène ? Elle démarche pour que l’on dédramatise et faire que l’enfant puisse nous apporter plus qu’il nous en arrache. Chez le même éditeur deux signatures pour Encore plus jamais assez, Laurie Ashner et Mitch Meyerson. Et qui tentent de répondre à cette question « Qu’est-ce qui m’empêche de me sentir bien ? ».  La production de ce petit traité du contentement vient de ce qu’il se rendent compte de la grande agitation de notre époque, de l’ennui récurrente, et de l’insatisfaction engendrée par le consumérisme à outrance. Ils ont le mérite de remettre les pendules à l’heure et de nous faire prendre conscience de ce qui est essentiel pour atteindre si ce n’est le bonheur illusoire, au moins la sérénité intérieure.

Le saviez-vous ? Les gens s’haïssent à un niveau qu’on ne peut même pas imaginer. Avec la résultante d’un manque de confiance qui gagne une grande part de la population. Fabrice Midal arrive avec son Sauvez votre peau! Il nous dit « Aimez-vous enfin ».  Avec force citations il nous fait la démonstration de notre insécurité et comment un rien peut faire basculer notre faible force psychique. Il s’en publie des livres sur la confiance en soi, c’est même un déferlement, mais celui-ci chez Édito a pour lui d’exposer les problèmes clairement et d’apporter de réelles solutions.

La science et les religions n’ont jamais fait bon ménage. Et on comprend que bien des sornettes bibliques ne tiennent pas la route, quand dans la Genèse on dit que Dieu créa la femme à la suite de l’homme pour lui tenir compagnie, lui octroyant le rôle de seconde en titre alors que dans la conception jusqu’à une certaine période de la gestation tous les fœtus ont d’abord un vagin qui se métamorphosera ensuite selon les genres déterminés par la génétique. On prendra donc beaucoup de plaisir à lire Daniel Baril journaliste scientifique qui nous donne Tout ce que la science sait de la religion aux Presses de l’Université Laval. Son propos n’est pas ici de déboulonner le credo religieux au regard des vérités scientifiques mais d’examiner en quoi la religion s’incruste dans le vécu de l’humain.  Lui apporte t-il un mieux-être ? Est-elle en régression? Autant de questionnement que tente de répondre l’auteur qui a également reçu une formation en anthropologie.

 

 

 

 


Une aristocrate russe blanche et un scandale de mœurs

Le très gracieux académicien Jean-Marie Rouart est comme un poisson dans un aquarium dès lors qu’il est question de milieux aristocratiques. Qu’il rend bien par l’écriture. Comme son dernier bouquin qui nous arrive La vérité sur la comtesse Berdaiev. Il a choisi comme protagoniste, une « russe blanche »  ce qu’on désignait par ce surnom ces nobles russes chassés par la révolution d’Octobre 1917 et qui trouvèrent refuge en France, souvent n’ayant que pour bonne fortune leur titre. Et la comtesse Berdaiev a de l’abattage. Dès les premières pages elle est décrite plus que belle, excitante. Et en même temps, en toile de fond, un scandale de mœurs inspiré des fameux ballets roses en France qui impliquèrent des gens de pouvoir dans des activités coquines quel que peu dépravées. Un roman de grande atmosphère.

La vérité sur la comtesse Berdaiev. Jean-Marie Rouart. Gallimard 203p.

 

 

 

 


Un enterrement de vie de jeune fille qui tourne au cauchemar

Un peu dans un esprit « chick-lit » Liz Blackrock lance EVJF ou si l’on veut les initiales d’enterrement de vie de jeune fille. C’est l’histoire d’Amandine qui doit prendre pour époux dans trois semaines, un pilote de ligne. Auparavant c’est le rituel de son enterrement de célibataire. Et on sait comment autant cette dernière activité tout comme les préparatifs d’un mariage se distinguent par une foule d’obligations sociales qui commencent à tomber sur les nerfs de la jeune femme. Même qu’elle se pose des questions sur son engagement. Arrive l’enterrement proprement dit où ça virera en tragédie. C’est une belle étude mœurs venant d’une écrivaine qui, avant d’épouser la littérature a été ingénieure au niveau du métro et enseignante. Eh bien elle a très bien réussie sa reconversion.

EVJF. Liz Blackrock. Denoël 282p.      www.denoel.fr

 

 

 





 


Trois romans, une écrivaine, et quel talent!

Souvent comme ça se passe au Québec, on se contente de donner l’antenne à un artiste par catégorie et c’est cette poignée de vedettes que l’on voit et revoit ad nauseam à la télé et dans les autres médias. Et pourtant, si des recherchistes s’en donnaient la peine et si leurs patrons étaient moins obnubilés par les cotes d’écoute qu’est-ce qu’on découvrirait. Ainsi il n’y a pas que Michel Tremblay en écriture dans la Belle Province. Êtes-vous allés du côté de Claire Bergeron qui fait paraître Les enfants de putainville. On est dans un bled de l’Abitibi qui a connu de l’intérêt pour cause de découvertes de gisements d’or dans la région. Nous sommes dans les années 30. Remariée à un médecin, la prénommée Hélène débarque dans cette ambiance qui a tout du décor d’un western avec gens mal dégrossis et au plus fort la poche. Mais son toubib d’époux tient un hôtel à qui on ne peut accorder aucune étoile. Un jour, n’en pouvant plus elle va tout laisser en plan, ces deux ados également qui se mettront en quête de la vérité ou des vérités au pluriel. Une véritable épopée dont vous vous détacherez difficilement des pages.

Et si vous déplorez d’être rendu si vite à la fin, l’occasion nous est offerte de nous rattraper et de vous parler de deux autres titres antérieurs dont elle est la signataire et qui vaut le détour. Nous avons nommé Ciel de guerre sur nos amours avec une tragédie en toile de fond, une fillette kidnappée sans raison apparente. Tout le reste est le descriptif du désarroi de la mère. Puis Les amants de Spirit Lake avec une ressortissante ukrainienne qui fuit son pays durant la Première guerre mondiale et qui à peine arrivée au Canada sera internée. S’ensuivra une histoire d’amour avec un canadien-français comme on nous nommait à l’époque. Comme quoi même dans un dépotoir peut pousser une rose. Peu importe le cadre de son action, la femme de lettres cartonne en trouvant les mots justes. Les trois romans sont publiés chez l’éditeur Druide.

 

 

 





 


Le coin Miam miam

Ce sont deux titres qui paraissent dans une même collection « En 4 ingrédients » chez l’éditeur Mango. Comme le titre de la collection le précise, ce sont des suggestions de plats, de mets, qui ne requièrent pas plus d’ingrédients que ça. Qui par conséquent présente deux opportunités, un court temps de préparation et une économie en termes d’achats. Vous avez Christl Exelmans qui présente Crêpes party. Vous avez là une infinité de crêpes dont vous ne pouviez même soupçonner l’existence, comme les crêpes au mascarpone, à faire rouler des yeux de contentement. Toutes ces présentations sont à inscrire au coin des délices. Puis Bérangère Abraham entre dans la danse avec Bols du petit déj’ qui viendra au secours de bien des parents qui ne savent plus quoi faire pour ce premier repas essentiel de la journée. Honnêtement, auriez-vous songé à offrir un de ces matins du porridge aux flocons d’épeautre,  avocat et framboises ? Bien des innovations gustatives vous attendent.

Changement de registre avec Drees Koren qui nous arrive de son côté chez l’éditeur Broquet avec Feu et fumée. Un titre qui ne dit pas trop de quoi il retourne côté contenu. Sachez que c’est un ouvrage entièrement consacré au rôtissage, grillades et mets fumés, que ce soit sous forme de BBQ ou au fourneau chic. Avec de belles trouvailles pour faire écarquiller les yeux et exciter les papilles de vos invités blasés. Ainsi comment dire non à un méga burger aux merguez d’agneau et sauce yaourt. Ou une découverte à faire qui change du chien chaud habituel de votre snack bar du coin, un hot dog kimchi et saucisse fumée maison.  Le kimchi dont il est question ici est un chou coréen qui va remplacer la sempiternelle salade de chou à l’américaine. A conserver précieusement dans sa bibliothèque culinaire.
Et chez Mango un livre de recettes assez particulier car il vient en aide aux personnes qui veulent mettre fin à la cigarette et qui en même temps ont une crainte folle de prendre du poids. La diététicienne Virginie Balès et le psychopraticien et hypnothérapeute Christophe Pichon ont mis au point un livre de recettes adapté à ce régime qui permettra de contrer le grossissement souvent inhérent à ceux qui sont en sevrage de tabac. C’est un accompagnement jour après jour, assez simple au demeurant et étalé sur trois semaines de menus types. Une aubergine farcie à l’agneau ça ne fera pas mourir personne avec à la clé un sentiment de satiété et aucune gramme en trop.

 

 

 

 


Un consul de France roumain quel que peu déjanté

L’attente d’un livre de Jean-Christophe Rufin équivaut à celle du Beaujolais nouveau. Mais la comparaison est aussi un peu boiteuse, car une cuvée peut se montrer, certaine année, moins intéressante, tandis qu’avec un Rufin cuvée 2018, on maintient le cap dans les hauteurs du tutoiement de l’excellence. En effet, le « héros » de Le suspendu de Conakry est un personnage déjanté, membre du corps diplomatique français, envoyé comme consul en Guinée. Quelle affectation pour cet homme d’origine roumaine, avec dans son c.v. pianiste de bar. On se pose la question à savoir ce qu’il fait dans les rangs du Quai d’Orsay. Bref, sa nouvelle escale ne lui plait pas du tout, d’autant que la chaleur l’incommode. Bref, il boit, compose et transpire comme nous précise la quatrième de couverture. Mais à ce merveilleux destin ennuyeux s’ajoutera un crime qui va changer la donne. C’est du Rufin pur jus. Et on appréciera l’élégance de l’écrivain qui contrairement à ses confrères Immortels à l’Académie française qui plastronnent, il a fait suivre son titre non pas sous son nom en couverture, mais à l’arrière. Une modestie qui honore cet homme de lettres.

Le suspendu de Conakry. Jean-Christophe Rufin. Flammarion 309p.   

 

 

 



 


Un anthropologue nous invite à découvrir des contes autochtones

Deux petits livres paraissent aux éditions de l’Université Laval dans une collection intitulée « Les récits de notre terre ». Ils portent la même signature, celle de Daniel Clément conservateur d’ethnologie au Musée canadien des civilisations et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique. En plus il est consultant en anthropologie. C’est surtout un connaisseur des cultures de nos peuples premiers. Ces tomes rapportent des contes merveilleux. Le premier Les Innus que l’on nommait auparavant comme Montagnais et le second Les Atikamekw.C’est l’imagination au pouvoir à chaque page. Et ces petits bouquins arrivent à point nommé, au moment où nous nous intéressons de plus en plus à ces cultures.

 

 

 

 


Pour mieux connaître le territoire du Québec
C’est un livre d’amour sur le territoire du Québec qui sort aux éditions Somme toute cosigné par Geneviève Dorval-Douville et Jean-François Gingras et qui a pour titre Rêver le territoire. La démarche est d’éclairer le lecteur sur ce que représente sa province, ses étendues, ses richesses de toutes sortes, humaines et naturelles. Car cette Belle Province peut contenir, et on se fait fort de le rappeler dès les premières pages, plus de trois fois la France et 90% de son territoire est inhabité. Il y aurait encore des ressources naturelles à découvrir. Sans doute les auteurs se sont-ils rendu compte de l’ignorance des nôtres sur le Québec. En même temps qu’on dresse une sorte d’inventaire de tout ce qu’on possède, on livre des conseils pour accentuer le développement régional. Au final, c’est un vibrant plaidoyer amoureux du Québec. A la fin de cette lecture on se prend à se dire qu’on est vraiment des nains devant la connaissance.

Rêver le territoire. Geneviève Dorval-Douville et Jean-François Gingras. Somme toute 156p.    www.editionssommetoute.com

 

 

 

 


Tout ce que vous vouliez savoir sur Isabelle Huppert ou presque

Que vous soyez un fan ou non d’Isabelle Huppert il n’en reste pas moins que c’est indubitablement une icône du septième art français. Quel chemin parcouru depuis Faustine et le Bel Été de Nina Companeez. A ce moment là elle file allègrement sur ses dix-neuf ans et elle aura deux répliques à livrer. C’est une actrice inimitable, au timbre de voix où dans ses rôles il y a comme une légère tonalité d’ennui bourgeoise. On l’adore ou on la déteste, on ne peut accueillir cette actrice avec des sentiments mitigés. En tout cas, ceux qui veulent parcourir sa cinématographie peuvent sans remettre à Murielle Joudet critique de cinéma et qui signe ici son premier livre, très prometteur, Isabelle Huppert, vivre ne vous regarde pas dont c’est le premier essai critique, aux éditions Capricci. Huppert c’est l’actrice qui ose tout, même d’être partie prenante à des scènes un tantinet scabreuses, comme dans La pianiste où elle veut sauter sa mère, jouée par Annie Girardot, horrifiée par les avances de sa fille malade. Mais la vedette ne se déshonore jamais. Elle tient le haut du pavé. En compagnie de notre critique vous découvrirez sans nul doute, des éléments qui vous auront échappés. Choses sûre, ça nous donne le goût en fin de lecture de nous précipiter dans notre vidéothèque et de ressortir un de ses films.

Isabelle Huppert, vivre ne nous regarde pas. Murielle Joudet. Capricci 228p.       www.capricci.fr

 

 

 

 


Avant de se lancer en business lisez ceci

Si vous sentez ou avez la conviction d’avoir la fibre entrepreneuriale, il y a un livre incontournable à consulter avant de faire ses premiers pas en affaires. Il s’agit d’Intelligence et audace d’entrepreneurs de Marie-Ève Proulx. La jeune femme a eu cette idée de recueillir les confidences de 15 entrepreneurs pour la majorité en pleine ascension, à qui elle a demandé de confesser sans rien cacher, leurs bons coups de même que leurs déboires. Et tous se sont prêtés à l’exercice. Et en complément, pour chacun des cas d’espèce exposé, elle a demandé à un entrepreneur sénior de porter un jugement d’ensemble sur leur déclaration. On remarquera un dénominateur à toutes ces personnalités, une ténacité à toute épreuve. Car certains en ont bavé comme ce n’est pas permis. Il n’est pas aisé de bâtir son entreprise et les écueils sont nombreux, mais en bout de piste ils ont tous la satisfaction de l’accomplissement. Et au passage, tous ces hommes et femmes d’affaires d’avenir ont été diplômés de l’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB).

Intelligence et audace d’entrepreneurs. Marie-Ève Proulx. Les éditions de l’Homme 318p.     

 

 

 

 


Il aurait pu être roi de France sous le nom de Louis XX
Louis XX existe mais à cause de la Révolution française et même en dépit de la Restauration, il n’a pas pu monter sur le trône de France. Sur la couverture de Louis XX une autre histoire de France par Daniel de Montplaisir on aperçoit l’actuel chef de la maison de Bourbon, qui nous décoche un superbe sourire et qui a des allures d’acteur de cinéma. De culture hispanique mais de nationalité française, ce digne porteur de sang bleu est raconté dans un pavé étoffé qui est digne des meilleurs feuilletons. Car sa lignée remonte très loin. Lui, il est descendant direct de Louis XIV par la filière espagnole des Bourbons. On doit saluer l’historien dont on dit qu’il habite Montréal, pour le travail de recherche qu’il a abattu avant de pouvoir livrer cette page d’histoire de France, avec tout ce qu’il faut pour captiver le passionné d’Histoire.

Louis XX, une autre histoire de France. Daniel de Montplaisir. Mareuil éditions 491p.     www.mareuil-editions.com

 

 

 

 


Les signaux du chat

S’il y a un animal qui exploite à merveille le langage du corps, c’est bien le chat, une merveille de design animalier, qui use de contorsions et d’attitudes subtiles dont il espère qu’ils seront compris du maître. On l’a toujours dit, c’est vous qui demeurez dans la maison du chat et non le contraire. Animal populaire s’il en est au Québec, on en dénombrerait seulement 400 mille pour la seule Ville de Montréal. Pour ceux et celles qui veulent comprendre ce petit félin perpétuellement fascinant, nous vous signalons l’arrivée de Décodez le langage de votre chat!, par le docteur Valérie Dramard. Et c’est souvent interactif car des questions sont posées afin de savoir si vous comprenez bien les messages exprimés par le chat. Et il y a des photos craquantes de ces petites bestioles que l’on chérit tant.

Décodez le langage de votre chat! Valérie Dramard. Rustica éditions 111p. www.rustica.fr

 

 

 

 


Jonathan Littell revisite une œuvre déjà écrite

Selon une convention écrite, un écrivain, dès qu’il a remis sa ponte à l’éditeur et que son ouvrage circule dans le public, ce dernier est considéré comme définitif. Mais avec Jonathan Littell on ne fait jamais les choses comme tout le monde, quoique, et il le reconnaît à avoir repris un roman pour le remanier. L’auteur des Bienveillantes, qui lui valu le Goncourt en 2006 où un SS livrait sa vision des choses, s’amuse à revoir Une vieille histoire publié pour la première fois en 2012. C’est un type qui sort d’une piscine dans un immeuble et qui parcourant les corridors de celui-ci, en ouvrant chacune des portes, nous conduit dans un univers. De cinq chapitres à l’origine il en exploite cette fois sept. Comme des décors de cinéma interchangeables et où il veut qu’on se penche surtout sur le contenu latent. C’est chose faite et ça nous ravit. Le protagoniste en fin de parcours retourne à sa piscine et nous on ferme le livre avec le sentiment d’avoir vécu tout un cinéma.

Une vieille histoire. Jonathan Littell. Gallimard 370p.   

 

 

 

 


La professeure de piano excentrique d’Éric-Emmanuel Schmidt

Le dernier opus d’Éric-Emmanuel Schmitt et le mot opus est fort approprié en la circonstance, car on entre dans le pan de vie musical de l’écrivain qui aime bien joué du piano et qui tout jeune était à la recherche d’un professeur pour parfaire la connaissance de l’instrument et surtout percer le mystère de Chopin, compositeur dont la musique l’intriguait. Il va donc à la recherche du mentor et va tomber sur cette madame Pylinska. Et ce récit donne un ouvrage délicieux Madame Pylinska et le secret de Chopin. La particularité de cette enseignante ne se limite pas à placer les mains et les doigts sur les bonnes touches.  Pour elle, un musicien digne de ce nom doit se confronter à la vie et aller chercher ses sensibilités dans le monde. Ainsi elle va l’envoyer en quête de tout ce que la vie peut offrir de sensations terrestres, y compris la sexualité. On aura compris la singularité du personnage. En lisant ces pages on ne peut pas ne pas penser au film « Madame Sousatzka » du réalisateur John Schlesinger avec en vedette Shirley MacLaine qui incarnait elle aussi une prof de piano comme madame Pylinska avec le même type de pédagogie existentielle. Nous recommandons fortement de faire ce double exercice de lire livre et de voir le film ou inversement. Dans les deux cas, c’est le message d’embrasser la vie qui compte.

Madame Pylinska et le secret de Chopin. Éric-Emmanuel Schmidt. Albin Michel 119p.    

 

 

 

 


La vie d’un baron homosexuel richissime exilé à Capri

Nous avons une affection particulière pour les éditions Séguier qui nous offre toujours un catalogue forgé sur des biographies de personnages hors-norme, comme ce fut le cas avec Arno Breker le sculpteur d’Hitler ou l’acteur Helmut Berger amant de Luchino Visconti qui ne faisait pas mystère de ses soirées jet-set, avec sexe alcool et drogues. Et là une autre belle découverte à faire, c’est la vie du baron Jacques d’Adelswärd-Fersen. Ce jeune aristocrate richissime comme ce n’est pas permis venait de deux lignées, l’une suédoise et l’autre française. On l’avait promis en mariage à une jeune femme, très belle de son rang, mais le problème c’est que son penchant l’attirait exclusivement vers les hommes. Dandy avec tous les maniérismes que l’on suppose, il va s’attirer des ennuis en s’entourant de jeunes adolescents. Ce qui lui vaudra les foudres de la justice 1903.  Quelques mois de prison, mais surtout la sentence sociale. Pour ne pas vivre dans l’opprobre continuel, il va s’exiler à Capri où il va faire ériger une villa impressionnante, qui existe toujours la Villa Lysis au sommet d’une falaise. Il écoulera des jours pas toujours paisibles en compagnie de son jeune amant italien, Nino Cesarini. Consommateur d’opium le baron Jacques affectera sa santé délicate et mourra en 1923. On lui doit la première revue Akademos qui traitait ouvertement d’homosexualité et qui connue des collaborations littéraires prestigieuses dont Colette. L’aventure éditoriale ne dura que quelques mois vu la faible rentabilité. En même temps que lui vous ferez la connaissance d’un aréopage de gens totalement déjantés. Bref, ce Brummell gay aura vécu une vie courte mais accomplie.

Jacques d’adelswärd-Fersen. Viveka Adelswärd et Jacques Perot. Séguier 294p.      www.editions-segier.fr

 

 

 

 


Un essai fondateur sur la question de l’identité québécoise

Qu’on veuille ou non s’en débarrasser, la question de l’identité québécoise revient constamment comme un effet boomerang. Un professeur de philosophie Sébastien Mussi explique dans un essai fondateur Le nous absent que si le sujet est tant dans l’actualité, c’est qu’au-delà des pour et contre l’acceptation des autres cultures, c’est notre désir de devenir qui est en cause. Cette petit plaquette vaut mille débats parce qu’elle ressasse tout ce qui s’est exprimé sur la question. Et cet essai permettra au lecteur de se faire sa propre opinion.

Le nous absent. Sébastien Mussi. Liber 129p.   

 

 

 

 


Toutes les vérités de Pierre Marcotte

Il y a des êtres que nous aimons pour leur franc-parler. Ainsi avec les Ginette Reno et Paolo Noël on passe toujours un bon moment car ce sont des livres ouverts, sans filtre, qui disent tout ce qui leur passent par la tête, sans se soucier du qu’en dira t’on. Ainsi peut-on ajouter l’animateur Pierre Marcotte qui nous fait un superbe cadeau en s’entretenant de ce que fut sa vir jusqu’à présent dans un livre entretien avec Robert Maltais. Les deux se sont connus alors que le second avait pressenti le premier de venir présider la Fondation des artistes qui vient en aide aux artistes d’ici en difficulté. Ils sont devenus de bons amis. Et c’est dans ce climat amical que l’ex vedette des Tannants à TVA se dévoile. Il dit tout de ses amours, sa sexualité, de ses finances personnelles. Et le chapitre sur sa saga avec le restaurant Hélène-de-Champlain, et les fonctionnaires de la Ville de Montréal vaut le détour. C’est le seul à dire au Québec que Céline Dion n’était pas la sienne car il trouvait qu’elle chantait du nez. Il s’est rajusté un peu par la suite, reconnaissant tout de même sa place dans le firmament artistique. On ne s’ennuie pas une seconde et comme s’est rédigé sous la forme question réponse ça passe très vite, trop vite. Et on se met à penser que malgré tout le meilleur n’a pas été dit. Vite le tome II monsieur Marcotte.

Pierre Marcotte en direct. Pierre Marcotte et Robert Maltais. Les éditions de L’Homme 240p. 

 

 

 



 


Deux romans chez Préludes qui valent le détour

La Sardaigne quelle belle île, célébrée par bien des poètes. Michaël UIras ajoute sa voix à la leur en écrivant sa déclaration d’amour La maison à droite de celle de ma grand-mère. Son personnage central est un traducteur de métier, qui au moment de devoir livrer un travail d’importance, se voit appeler pour revenir en Sardaigne au chevet de sa grand-mère mourante. Ça le contraint un peu, vu le boulot à faire. Il va donc faire le voyage. Et là il retrouve des individus, hommes et femmes qu’il a connu dans son enfance et qui lui ont laissé une empreinte durable. L’écrivain rend bien le décor avec le soleil qui darde et les maisons colorées. Le pittoresque des résidents aussi. En fin de compte il réussit à nous donner le goût de nous y rendre à notre tour et de bénéficier de cet environnement magique.

Et toujours chez le même éditeur Préludes c’est Mille soleils de Nicolas Delesalle. Le décor change mais c’est aussi un pays de soleil, l’Argentine. Nous allons à la rencontre de quatre protagonistes. Et toute l’histoire tourne autour, soit de la physique des particules où devant la contemplation des astres. Tout à leur passion pour l’astrophysique, la vie va se rappeler à eux avec un drame qui va survenir et dont on ne vous livre pas la teneur bien entendu et qui va changer la donne. Ce troisième roman est très fort et fait même œuvre utile de classe de maître en écriture avec une économie de mots, mais bien placés et chargés de sens.

 

 

 





 


Le coin santé physique et psychique (1)

En marge la vague Metoo menée par la gent féminine qui réclame le respect en matière d’éthique dans les rapports sexuels et la tolérance zéro pour les comportements inappropriés de ces mâles, voici un opuscule qui arrive à point nommé chez l’éditeur Tabou. Il s’agit du Guide de survie sexuelle de la business girl par Flore Cherrey et Guenièvre Surnious. Qui livre pleins de tuyaux pour survivre dans la jungle des machos de bureau s’il en est.

Ailleurs chez l’éditeur Somme toute Geneviève Dorval-Douville et Jean-François Gingras cosignent Réussir l’éducation. On ne le dira jamais assez comment l’éducation est la pierre d’assise sur laquelle se fonde tous les comportements, du meilleur ou du pire. C’est à ces auteurs que l’on doit cet autre essai dont on parle ailleurs dans nos colonnes « Rêver le territoire » un vibrant message d’amour envers le Québec, ces deux titres étant les premiers numéros de la collection d’essais « Parce que demain ». Et l’éducation fera le demain du Québec. Dans ces pages on se fait fort de souligner en quoi une excellente éducation importe et l’idée qu’il faut investir énormément dans le domaine car c’est en sorte semer pour notre futur.

Aux éditions Liber de Michael Larivière « Se dire psychanalyste ». Ce psychanalyste est une pointure, disciple de Freud et codirecteur d’ailleurs de la revue Études freudiennes. Par contre il ne fait partie d’aucune école psychanalytique et en tire fierté, car comme il le dit ce ne sont que chicanes de clans, chacun prétendant détenir la vérité. Mais le livre pose au fond la question, peut-on s’improviser psychanalyste. Si jamais l’idée vous est passée par la tête, faute de faire autre chose, lisez ces pages. Il y a des fulgurances merveilleuses comme lorsque l’essayiste avance l’idée pas si bête, qu’en fin de compte en analysant l’autre, l’analyste se psychanalyse en même temps.

L’autre jour sur le plateau de Denis Lévesque, était en duplex Andrée-Anne Guénette co-auteure avec Katleen Busque de Le dating dans tous ses états aux éditions La Semaine. Elle était très rigolote cette veuve qui ayant perdue son mari assez jeune quand même (39 ans), se met en tête de trouver l’âme sœur sur Tinder. Et là comme sa partenaire d’écriture, elles en ont vu de toutes les couleurs. Ce livre tombe à point car les bars se vident, on ne drague plus, sinon de façon virtuelle sur les réseaux sociaux. C’est toute une autre façon de faire pour rencontrer celui ou celle sur qui ont veut reposer notre épaule et cheminer ensemble dans la même direction. Plusieurs s’en servent comme plateforme utile pour une rencontre d’un soir. Mais si c’est une démarche en mode amoureux, lisez leur page, vous allez voir que ça demande de la patience. Ces deux là ont eu un cours très rapide sur la nature de l’homme.

 

 

 





 


Le coin santé physique et psychique (2)

Le magnésium. En connaît-on toutes les propriétés ? Estelle Lefevre nous détaille ses apports dans Découvrez les vertus du magnésium aux éditions Alpen. Ce magnésium qui lutte contre l’anxiété, l’irritabilité et la bonne humeur. On aura compris son influence sur le système nerveux. En raison de nouveaux modes d’agriculture, la présence des minéraux dans les plantes a chuté de vingt-cinq pour cent et par conséquent on assiste chez l’homme a une carence de magnésium. L’auteure nous dit comment renverser la tendance.

Les deux ouvrages qui suivent sont publiés chez AdA. Le premier Le travail du rêve du Dr. Christopher Sowton naturopathe. Cet ontarien va plus loin que la seule interprétation très sommaire des rêves que l’on peut lire ailleurs dans des ouvrages du genre. Ce sont des analyses au contraire très fouillées qu’il propose et qui font le pont entre ces images nocturnes et notre vie éveillée. Changement de tonalité avec Le cœur, ce cerveau négligé écrit par Gervais Saint-Laurent et Ghinos Lepage. Les auteurs nous font réfléchir à cet organe vital en lui donnant l’importance qu’il mérite et qui va bien au-delà que des simples battements pour favoriser la circulation du sang. Pour eux, il est le pont qui fait équilibre entre le corps et l’esprit. Au terme de cette lecture vous ne verrez plus le cœur de la même façon et vous lui conférerez même un degré d’intelligence.

Progresser sur la voie de la pleine conscience, voilà l’objectif que s’est donné Joseph Goldstein avec Le chemin vers l’éveil aux éditions deboeck. Adepte du bouddhisme, il réitère à quel point son enseignement amène l’individu à avoir plus de compassion pour les autres. Citant plusieurs maîtres, il nous dit que quel que soit la forme de méditation, la terminaison est la même, à savoir que l’on prend compte que nos besoins fondamentaux sont identiques à ceux qui nous entourent. Que nous faisons tous partie du même navire. Et en reconnaissant ce fait, nous développons plus d’indulgence pour les faiblesses des autres et nous atteignons ainsi plus facilement l’harmonie. Il s’en est écrit des ouvrages de cette nature. Mais celui-ci a le grand mérite de la simplicité du propos. Et les nombreuses citations que l’on trouve, sont autant de pensées qui nous font du bien.

 

 

 

 


Pour bien visiter la Ville-Reine et les chutes du Niagara

Mine de rien la ville de Toronto est devenue immensément attrayante, au point que sa vie nocturne menace de déclasser celle de Montréal, sa rivale au plan culturel et artistique. Puis, autre point de chute, excusez-le jeu de mots facile, concernant l’Ontario, ce sont effectivement les chutes du Niagara et toute l’animation qui les entourent. Pour bien profiter de l’une comme de l’autre, la meilleure référence demeure Toronto et les chutes du Niagara. On a confié à la torontoise d’adoption mais d’origine montréalaise Nathalie Prézeau le soin de coordonner la rédaction de ce guide qui regorge de bons tuyaux comme tous ceux de cette collection, qui permettent de profiter à plein de sa visite.

Toronto et les chutes du Niagara. Ulysse 219p.      www.guidesulysse.com

 

 


Autour du service de renseignement suisse

Le Fribourgeois Mark Zellweger nous arrive avec un cinquième roman, élaboré autour d’un office d’information basé à Genève, le SR le service de renseignement suisse qui au cours de la Seconde guerre mondiale, bien que la Suisse fuit officiellement neutre dans le conflit, fut d’une grande utilité comme courroie de transmission avec les forces Alliées. Le romancier a donné naissance à des personnages qui démontent sous nos yeux, les mécanismes par lesquels on faisait passer des messages d’un point à un autre, en évitant d’être pris dans les filets de la redoutée Gestapo. Les espionnes du Salève c’est un groupe de femmes dirigée par une juive échappée du ghetto de Lodz, qui va joué un rôle de premier plan. Comme on peut le présumer, ce n’est pas l’action qui manque. Et si on désespère parfois du genre humain, ici il y a de beaux tableaux de gens qui au risque de leur vie ont défendu la liberté et qui redonnent confiance. Et c’est écrit avec une maestria qui nous ravit. On a hâte de lire les prochains opus de cet écrivain qui, on l’imagine, s’est profondément documenté avant de passer en phase d’écriture.

Les espionnes du Salève. Mark Zellweger. Éditions Eaux troubles 314p.    www.thrillers-editionseauxtroubles.com

 

 

 


Blanche et Daniel

La première, Blanche, est une femme qui n’a jamais eu de goût pour le type d’homme qu’était Daniel. A plus forte raison quand on saura que ce dernier dans Les oiseaux sans tête d’Hedwige Jeanmart est un meurtrier récidiviste. Elle va d’abord le laisser. Et quand Daniel sera finalement appréhendé et sanctionné en justice par une réclusion à perpétuité, elle ira le voir. Mais pour dire quoi ? C’est le thème de l’incompréhension qui sous-tend toute l’histoire. Comment des êtres ne peuvent vraiment pas avoir d’atomes crochus. Et qui vont de part et d’autre, campés sur leurs positions. C’est un texte très fort qui nous laisse songeur une fois rendu à la dernière ligne.

Les oiseaux sans tête. Hedwige Jeanmart. Gallimard 313p.   

 

 


Pourquoi se suicider quand on veut revenir parmi les vivants ?

C’est l’interrogation qui apparait au final de la quatrième de couverture de ce formidable livre d’anticipation Carbone modifié de Richard Morgan et qui a donné naissance à la télésérie à succès sur Netflix. Jugez vous-même, nous sommes dans un futur qu’on suppose, pas très lointain, où en fait on sera peut-être encore mortel, du moins l’enveloppe charnelle, mais on pourra sauvegarder notre conscience et nos souvenirs et replanter le tout dans un autre corps. Et ainsi plusieurs fois de suite. Une forme d’immortalité. Et il y a un de ces êtres, qui a passé par différentes anatomies, qu’on ramène sur Terre pour mener une enquête sur un riche individu qui s’interroge sur sa propre mort. Mais pourquoi s’en faire autant, on parle de suicide, alors qu’il peut se réincarner à volonté. Allez voir de quoi ça retourne. Voilà ce qui vous attend à travers ces pages enlevantes.

Carbone modifié. Richard Morgan. Bragelonne 572p.    www.bragelonne.fr

 

 


Cartographie d’un monde malade

Si vous prenez connaissance de l’actualité au quotidien de façon régulière, vous avez une impression d’un goût d’apocalypse à venir. Patrice Franceschi n’est pas indifférent à cette ablation du cœur au sein de l’humanité et pastiche les informations, Dernières nouvelles du futur cartographie notre époque malade en grand déficit d’altérité. Il présente son projet sous formes de nouvelles qui ont toutes en commun d’être assez déprimantes, mais au final il laisse entrevoir une lumière au bout du tunnel et heureusement ce n’est pas celle d’un train.

Dernières nouvelles du futur. Patrice Franceschi. Grasset 216p.

 

 


Quand la Martinique accéda à son indépendance

C’est un livre de fiction politique fort distrayant que nous sert Miguel Duplan dans L’indépendance des âmes. Il imagine une Martinique devenue indépendante avec tous les soubresauts que ça engendre. Une prise en contrôle qui a succédé à une révolte menée par un mouvement « Pwofitasyon ». A partir de ce fait, l’écrivain élabore les actions et réactions qui en découlent, dont celle d’un béké (colon) qui se sent dépossédé et qui veut reconquérir son dû. Ce qu’il y a à retenir de cette construction politique, c’est de voir comment être indépendant requiert du courage et de la volonté et que vous serez en butte à des réactionnaires. Vous a-t-on dit que c’est un ouvrage majeur en psychologie des êtres ? C’est fait.

L’indépendance des âmes. Miguel Duplan. Mémoire d’encrier 237p.    www.memoiredencrier.com

 

 


Un gay chez les hassidim

Quelle abomination pour une famille hassidim, ces ultra-orthodoxes qui refusent toute fréquentation avec des étrangers. Être homosexuel dans cette culture c’est automatique s’exclure. C’est ce que raconte 160 rue Saint-Viateur Ouest de Magali Sauves mettant en vedette dans ce roman, un officier de la Sûreté du Québec, ex hassidim car gay. Seule sa mère conserve un lien, loin des regards des siens. Et ce protagoniste Mathis Blaustein va devoir enquêter sur le meurtre d’un ingénieur. Et en tentant d’élucider ce crime, il va être confronté à des secrets de famille. Plus qu’une fiction, ce livre a valeur de documentaire. C’est là qu’on voit l’étroitesse d’esprit des hassidim qui ne reconnaissent pas la diversité et l’inclusion. Comme quoi toute religion est merdique et une entrave à l’homme libre.

160 rue Saint-Viateur Ouest. Magali Sauves. Mémoire d’encrier 307p.   www.memoiredencrier.com

 

 


Ce que les cultures antiques se sont empruntés historiquement

A l’heure où la question identitaire est récurrente dans l’actualité, il sera bon d’apprendre qu’il existe une généalogie des cultures et que l’Histoire nous enseigne que la formation d’une civilisation le doit souvent à divers emprunts chez d’autres. C’est le propos du tome 1 d’un essai captivant  Les grands récits occidentaux sous la direction de Jean-Claude Maes et qui a pour thème « Le pilier gréco-romain ». Cette culture gréco-romaine qui nous a tous imprégné, eh bien on apprend qu’elle s’est abreuvée à des sources comme le monde attique et la culture perse.  

Les grands récits occidentaux. Tome 1 Le pilier gréco-romain. Collectif sous la direction de Jean-Claude Maes. Liber 191p.    www.editionsliber.com

 

 


Pour identifier nos plantes sauvages

Elles poussent abondamment ces plantes sauvages au Québec, mais nous peinons à les identifier. Et pourtant c’est d’une utilité, car certaines sont toxiques au toucher. Le cypripède acaule ou la sarracénie pourpre ça vous dit quelque chose ? Non. Alors vous êtes le candidat parfait pour vous procurer ce petit guide coécrit par MM. Jean-Marc Lord et André Pelletier. Pour chacune des 50 plantes une fiche signalétique bien détaillée.

Plantes sauvages du Québec. Jean-Marc Lord et André Pelletier. Broquet  www.broquet.qc.ca

 

 


Une nouvelliste d’exception

Caroline Thérien nous arrive avec un petit recueil de nouvelles sous le titre de Ce que l’avenir ne dira pas. Comme tous ceux qui donnent dans ce genre littéraire, il faut une première disposition qui ne relève pas directement du talent d’écrivain, à savoir le sens aigu de l’observation. Et pas seulement des apparences mais dans le tréfonds des âmes. Ce à quoi parvient avec maestria la jeune femme qui dès sa première nouvelle Darjeeling nous garde bien près d’elle jusqu’à la dernière.  Un nom à retenir que viendra sans doute couronner une distinction. Distributeurs de prix regardez de ce côté-ci.

Ce que l’avenir ne dira pas. Caroline Thérien. Lévesque éditeur 121p.    www.levesqueediteur.com

 

 


Lueurs vertes au Québec

Récemment, un observateur de la scène québécoise s’indignait de ce que les journalistes, particulièrement ceux de la télé s’enferment à nous montrer que le pire de la condition humaine, jamais rien de positif. De quoi contribuer à sombrer dans le désespoir. Si vous êtes déjà atteint de nihilisme, voici un livre de délivrance en ce sens qu’il rapporte des actes et des personnes dont on n’entend hélas que peut parler. Ça s’intitule Demain le Québec qui recense des actions établies dans le but de laisser aux générations suivantes un Québec meilleur. Comme cette Sylvie Rochette Rochette du Regroupement Partage qui s’est battue contre l’inertie paralysante de notre fonction publique, afin de pouvoir nourrir les nôtres à partir de terres cultivables dans l’Ouest de l’île de Montréal. Et il y en a d’autres initiatives toutes aussi inspirantes les unes que les autres. Ces jolies histoires sont rapportées par Diego Creimer, Louise Hénault-Éthier, Karel Mayrand et Julie Roy.

Demain le Québec. Des initiatives inspirantes pour un monde plus vert et plus juste. Les éditions La Presse 217p.     www.editionslapresse.ca

 

 

 


Recueil fantastique de nouvelles aéronautiques

Nous ne cachons plus notre considération pour la maison d’édition JPO qui dans son créneau des ouvrages sur la guerre et ce qui l’entoure, produit des ouvrages dignes de roman pour reprendre le cliché bien connu. C’est qu’on n’en trouve pas d’autres pour qualifier ce qui est proposé comme lectures dans leur catalogue. Car la guerre exalte le pire comme le meilleur de l’homme. Quel beau terreau pour générer des récits enlevants. Tel ce tome 2 de Pilotes en guerre de Noël Carle. Vous avez là quinze histoires très différentes les unes des autres mais qui ont en commun de nous tenir captifs à chaque page. Jugez vous-même avec cette étude psychologique de ce qui pouvait bien germer dans la tête des pilotes kamikaze japonais.

Pilotes en guerre. Tome 2 Noël Carle. JPO 174p.      www.editions-jpo.com

 

 


Un voyage au cœur de l’alimentation des québécois

C’est un livre indéfinissable que L’ADN de l’alimentation québécoise coécrit par Jean Soulard l’ancien chef exécutif du Château Frontenac et maintenant consultant et chef invité et Benoît Lamarche chercheur en nutrition. Car il tient du livre de recettes, de considérations sur nos mœurs alimentaires, de même que sur un aspect encyclopédique des aliments que nous consommons. Bref, un ensemble intéressant que nous garderons à portée de main car il sera difficile de tout retenir d’un coup, tant ça fourmille d’informations. On y reviendra pour le consulter bien des fois encore. La démarche est intéressante car en fin de compte, le lecteur saura vraiment ce qu’il fait avec l’acte de manger à la mode de chez nous.

L’ADN de l’alimentation québécoise. Jean Soulard et Benoît Lamarche. Les éditions La Presse 315p.       www.editionslapresse.ca

 

 


L’aveuglement volontaire concernant la souveraineté

Serge Cantin professeur retraité de philosophie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il a l’indépendance du Québec tatoué sur le cœur. Mais homme habitué à jongler avec la raison, il se rend à cette évidence, la souveraineté du Québec est irréalisable. Et pour achever de nous convaincre, il écrit cet opuscule La souveraineté dans l’impasse. Disciple de Fernand Dumont qu’il cite abondamment, c’est un être pragmatique qui s’adresse à nous et qui nous livre des arguments raisonnés comme plaidoyer à sa conclusion. Et damné anglicisation insidieuse et qui lui fait miroiter les plus sombres perspectives. Si vous aimez le Québec, à lire absolument.

La souveraineté dans l’impasse. Serge Cantin. Presses de l’Université Laval coll. « A propos » 255p.    www.pulaval.com

 

 


Une analyse sévère sur la diplomatie exercée par Justin Trudeau

Ce qu’il y a de bien avec Jocelyn Coulon c’est que chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, qui a été un sherpa de Justin Trudeau en matière d’affaires internationales (2014-2015) et conseiller politique du ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion en 2016-2017 à la droiture de critiquer ceux qui lui ont passé des mandats. Son éthique intellectuelle lui commandait de critiquer ouvertement comme il le fait dans son essai Un selfie avec Justin Trudeau où il décortique les agissements de notre gouvernement à l’international et où dans le cas de Justin son masque devient son visage et où il n’apparait plus nécessairement comme le champion du monde libre. Éclairant au possible.

Un selfie avec Justin Trudeau. Jocelyn Coulon. Québec Amérique 252p.     www.quebec-ameique.com

 

 


Cuba vue de l’intérieur

Au point de départ il y a Frédérick Lavoie qui est un globe-trotter et polyglotte qui aime bien s’imprégner des cultures en vivant un certain temps dans le pays qui l’intéresse comme ce fut le cas en Russie pour comprendre les russes. Ce sera la même chose pour Cuba. Un jour, il a été intrigué par le fait que circule au pays de Fidel une traduction de 1984 de George Orwell. Comment se pouvait-il que dans cette dictature éclairée circule un ouvrage dénonçant l’emprise de Big Brother ? Le mieux serait de se rendre là bas. Ce qui nous donne dans Avant l’après un reportage à chaud du quotidien des cubains. Et c’est une lecture que nous recommandons hautement quand on sait l’attachement des québécois pour Cuba comme destination privilégiée des vacances. C’est par la rencontre humaine que l’on connaît encore mieux une civilisation. Et à ce chapitre, ce séjour en terre cubaine nous fournit une livraison exceptionnelle de renseignements.

Avant l’après. Frédérick Lavoie. La Peuplade 427p.      www.lapeuplade.com

 

 


Une épidémie qui provoqua une danse folle à Strasbourg

Il fallait voir l’autre jour le grand Jean Teulé sur le plateau de Vivement dimanche, raconter à Michel Drucker l’argument de son dernier opus Entrez dans la danse inspiré par un fait troublant de l’Histoire de France, particulièrement à Strasbourg où la capitale alsacienne en 1519 sera frappée d’une terrible épidémie. Avec pour conséquence que des mères incapables de subvenir au besoin de leurs nourrissons les jetaient en bas des ponts, quand elles ne les dévoraient pas, oui du cannibalisme dans la douce France. Et surtout, est-ce par dépit ou pour conjurer le funeste sort, on se mit à danser comme des cinglés, des automates, sans s’arrêter. En historien doublé d’un talent d’immense conteur, l’auteur s’investit dans la peau des personnages confrontés à une telle abomination. C’est une histoire délirante qui est d’autant plus troublante qu’elle s’est réellement passée. Si vous êtes un fan de Teulé vous ne l’apprécierez que davantage, aux autres une très belle occasion d’entrer dans son monde.

Entrez dans la danse. Jean Teulé Julliard 153p.     www.julliard.fr

 

 

 


Poésie/ relation père fils

Après avoir terminé la lecture édifiante du recueil Le combat du siècle de Stéphane Picher on se disait que le dicton « c’est dans les petits pots qu’on trouve les meilleurs onguents » est d’une éternelle vérité. Car dans soixante-dix pages, le poète aborde un thème inexploité dans notre littérature, le rapport du fils au père. Surtout que dans ce Québec matriarcal le mâle est effacé. S’il a été abondamment question de la relation conflictuelle mère fille, quand est-il du fils avec son paternel ? Tout est dit dans une économie de mots, mais coups de poings. Pas besoin d’en exprimer davantage. Tous ceux qui ont un contentieux avec leur géniteur y trouveront leur compte. Ou si ce n’est pas en mode conflit, au moins ceux dont la communication est difficile seront en terrain de connaissance. Comme quoi ici, la poésie peut jouer un rôle psychanalytique.

Le combat du siècle. Stéphane Picher. Les éditions du passage 70p.    

 

 


Dans les pas de Rimbaud quand il était à Paris

Nouvel opus dans la collection estimée « Le Paris de… » aux éditions Alexandrines. Cette fois c’est Le Paris de Rimbaud par Jean-Luc Steinmetz. D’abord soulignons que l’auteur est un spécialiste du poète maudit puisqu’il a supervisé entre autres l’édition complète de ses œuvres chez Garnier-Flammarion. Débarqué en provenance de Charleville sa ville natale, il veut vivre pleinement. On comprendra qu’il est totalement désargenté et vivra d’expédients. Passons la relation bien connue avec Verlaine, incontournable dans ces pages, il va côtoyer une galerie de personnages. Ce petit livre comme les autres qui composent cette série, nous donne invariablement le goût de refaire la trajectoire emprunté et de vivre la Ville Lumière autrement que par ses cartes postales.

Le Paris de Rimbaud. Jean-Luc Steinmetz. Éditions Alexandrines 122p.   www.alexandrines.fr

 

 


Norvégien adopté à la recherche de sa mère

C’est une histoire de retrouvailles comme l’animatrice Claire Lamarche nous a habitués. Mais ici c’est du gros calibre émotionnel avec cette Natalia Z. de Chantal Garand qui est inspiré de faits authentiques. L’histoire qui remonte à juin 1945 a pour cadre la Norvège. Une femme accouche d’un garçon qu’elle abandonne aussitôt né. Six décennies vont se succéder et le poupon devenu un homme est en quête de sa mère biologique qui, on l’apprendra, a trouvé refuge au Québec. Et comme le souligne le communiqué de presse qui accompagne la sortie du livre, lui veut tout savoir alors qu’elle veut tout oublier. Ces deux là ne sont pas du tout au même diapason. Soulignons au passage que l’écrivaine connaît bien la culture de ce pays nordique puisque la ressortissante québécoise vit dans ce pays où elle travaille à l’intégration de réfugiés. Par son thème, ces pages sont denses au plan émotionnel. De quel côté que l’on se trouve, mère ou enfant, on peut comprendre les motivations de l’un et de l’autre. Quand à l’issue on vous laisse la découvrir pour ne pas bouder votre plaisir de lire, car ça aussi c’est fort chez dame Garand, la force de l’écriture.

Natalia Z. Chantal Garand. Annika Parance éditeur 319p.    www.apediteur.com

 

 

 


Quand votre petit ami lycéen est en réalité un monstre

Si vous êtes fada de manga, en voici un dernier qui ne manque pas de sel. En effet Gleipnir de Sun Takeda narre les tribulations d’une jeune fille qui se rend compte que son petit lycéen d’ami de cœur, a la propriété de se transformer en monstre, avec des pouvoirs qui viennent également. C’est assez déroutant. Vous allez voir comment ces deux là vont devoir composer avec cette vie un peu singulière.

Gleipnir. Sun Takeda. Kana

 

 


Des regards sur Mai 68

Il y a cinquante ans déjà, survenait Mai 68 en France. En marge de cette commémoration, diverses manifestations se tiendront et on suppose une pléthore d’ouvrages sur le thème paraîtront. En voici un qui ne manque pas de piquant Joure de mai de Jean-Baptiste Harang qui pour nous mettre dans l’ambiance de cette agitation, nous gratifie de courts textes qui disent tout. Ça nous replonge immédiatement dans le climat survolté qui prévalait alors. Et pour quoi au final ? D’entrée de jeu il y a une citation assez lucide de Georges Wolinski « Nous avons fait Mai 68 pour ne pas devenir ce que nous sommes devenus ».  Le ton est donné.

Jours de mai. Jean-Baptiste Harang. Verdier 107p.    www.editionsverdier.fr

 

 


La vie d’une femme cougar

Geneviève Gagné qui enseigne les arts plastiques au niveau secondaire dans la Vallée de la Matapédia, sait aussi mettre de la couleur dans ses textes. Surtout avec un personnage aussi colorée que celle de son 4ème ouvrage de type littéraire Cougar. Qui nous fait voir une quadragénaire, mère célibataire avec la responsabilité de deux ados sur les bras. Déjà que ça vous gruge de l’énergie. Eh bien, mue par un souci de vengeance, elle va se mettre à enfiler les jeunes hommes c’est le cas de le dire, excusez le jeu de mots facile, à la queue leu, leu. Mais ce sont en partant des histoires sans issue. Cette collectionneuse de jeune chair fraîche masculine sera tôt ou tard confrontée à de grands questionnements existentiels sur la viabilité de ces aventures sans lendemain. C’est écrit avec passion où le sujet, le verbe et son complément se trouvent à la bonne place. Et puis, avouez que les faits et gestes d’une cougar ça ne manque pas de piquant.

Cougar. Geneviève Gangé. Les éditions de l’Apothéose 238p.    www.leseditionsdelapotheose.com

 

 


L’ascension décryptée de Vladimir Poutine

C’est un euphémisme que de rappeler à quel point l’occident déteste le président de la Russie Vladimir Poutine et qui donne son titre à l’essai de Nina Bachkatov, « L’homme que l’occident aime haïr ». Journaliste correspondante à Moscou, elle a traversé de long en large ce pays grand comme un continent.  Pou nous elle analyse ce leader et le mouvement qu’il enclenche, le poutinisme. Elle fait remarquer que le credo de l’homme fort du Kremlin est la construction de l’identitaire russe. Qui pourrait se résumer par ceci « Je suis russe et ça me suffit ». Pour quelqu’un qui n’est pas familier avec le fonctionnement de ce pouvoir qui est assis entre démocratie et autoritarisme et qui veut en connaître les ficelles, c’est un formidable outil didactique de politique russe.

Poutine. L’homme que l’occident aime haïr. Éditions Jourdan 199p.    www.editionsjourdan.com

 

 


Amour et politique ne font pas bon ménage

Comment concilier l’amour d’une femme pour un homme quand la conviction politiques de la première est tout le contraire de celle du second pour qui de surcroît le cœur bat la chamade ? C’est le thème d’Un état d’urgence de Mathieu Bermann. Car si la femme du roman épouse l’inclusion et l’ouverture, l’autre annonce que son choix dans l’urne penchera du côté du Front National. A partir de ce différent idéologique, le romancier de talent bâtit des confrontations dont nous lecteurs apprécions la qualité des échanges. Ce livre à valeur de documentaire car il doit y avoir beaucoup de couples dans l’Hexagone confrontés à ce genre de situation. Compromis ou éclatement ?

Un état d’urgence. Mathieu Bermann. P.O.L. 164p.    www.pol-editeur.com

 

 


Mot à mot, découvrir autrement le Québec

Normand Cazelais a exprimé maintes fois son amour de la Belle Province. L’an dernier il nous offrait un ouvrage de grande qualité « Montréal ma ville » en marge des célébrations des fêtes du 375ème anniversaire de fondation de la ville. Cette fois il embrasse plus largement la province toute entière avec son Dictionnaire géographique du Québec. La démarche est simple. Il procède par sa sélection de mots en abécédaire où pour chacun il donne des exemples concrets puisés à même notre géographie. Ainsi, pour le mot esker il nous indique là où on en trouve le plus chez nous, en l’occurrence en Abitibi-Témiscamingue et ainsi de suite. Cela donne un formidable cours simplifié de géographie pratique et en plus, de nous inciter à partir à la découverte de nos étendues.

Dictionnaire géographique du Québec. Normand Cazelais. Fides 150p.    www.groupefides.com

 



 


Le coin de la BD   

C’est un florilège de titres de toute beauté qui attend l’amateur de BD cette semaine. A commencer par une saga en deux tomes Ira Dei du scénariste Vincent Brugeas et du dessinateur Ronan Toulhouat. Nous sommes transportés dans la Méditerranée du XIème siècle. Particulièrement le cas de la Sicile qui connut des invasions successives et qui étrangement, a peu fait l’objet de thèmes sur ce sujet en bande dessinée. Songez que cette île a connu la présence des grecs, des carthaginois, des romains, des byzantins et des arabes. Nous assistons à la rencontre d’Harald, un guerrier qui veut s’emparer de la ville de Taomine et qui impuissant à réaliser son but, s’associe à un chef mercenaire, Tancrède. Une relation torride où personne ne se fait de cadeau. Du sang et des sueurs sont au menu. Le tome 1 à pour titre « L’or des caïds ».

Chez Dupuis, sortie de Le triomphe de Zorglub. C’esr rien de moins qu’une autre aventure du duo Spirou et Fantasio. Imaginez l’affaire, le septième art veut adapter leurs tribulations, et Fantasio se soumet à un casting pour son propre rôle et il est recalé pour cause d’âgisme! De son côté Spirou voit bien sur le plateau quelqu’un qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau mais au contraire de lui, une personnalité affadie. Puis il y a Seccotine, son double devant la caméra doit se soumettre à des scènes déshabillées! Décidément tout n’est pas conforme à la réalité des personnages. Voyez ce qu’ils vont faire pour éradiquer le désastre annoncé.

Chez Dupuis toujours, le duo Brice Cossu et Olivier Bocquet nous livre FRNCK. Le communiqué de presse annonçant ce troisième tome de la série nous informe qu’il a figuré au top des ventes des séries jeunesse l’an dernier. C’est le personnage de Franck qui se trouve débarqué en pleine préhistoire. Coaché par une tribu d’homo sapiens, il doit tuer un mammouth, mais son ADN de végétarien l’en empêche. Il déclare forfait. Ce n’est que plus tard, alors que la population est décimée par un puissant virus du XXIème siècle, que le seul remède connu est basé à partir du foie de cette bête gigantesque. Et notre Franck s’il veut se rendre utile et sauver ses proches, devra piller sur lui et abattre le pachyderme.

Chez Le Lombard, pas tout à fait un western, Yves Swolfes l’auteur de Lonesome les adore, c’est plutôt une épopée oui de l’Ouest américain, mais centré sur un sujet social l’abolition de l’esclavage qui fait division. Le tome 1 La piste du prêcheur met en vedette un prédicateur trouble, Markham, qui appelle à de bons sentiments, mais dont les gestes trahissent le discours, un journaliste et une prostituée. Et pour théâtre nous avons le Kansas et le Missouri. Ça joue du gun et de la Bible. Vous voyez le genre. Un peu comme aujourd’hui. Ici on est dans l’antichambre de la guerre de Sécession.

 



 


Le coin de la BD (2)

Notre compatriote franco-canadien Mikaël signe chez Dargaud le tome 2 de Giant qui se déroule en 1932 lors de la construction du Rockefeller Center à New York. Une histoire tragique. Giant qui donne son nom au titre, est un irlandais bien bâti qui aura la douleur de voir son confrère Ryan, faire une chute mortelle. Si vous avez déjà vu des documentaires sur cette érection du gratte-ciel comme d’autres à cette époque, on voyait que les ouvriers, immunisés contre le vertige, circulaient souvent sans harnais sur des poutres étroites avec le vide abyssal sous eux. Il y avait souvent des accidents mortels. C’est à Giant que reviendra d’annoncer à Mme Ryan, qui a trois enfants, la triste nouvelle. Mais il se défile. Et au lieu de cela, il prendra la place du mari défunt et entretiendra avec la dame une correspondance, signé de la victime, comme si de rien ne s’était passé. Mais un jour la vérité finira par éclater et vous verrez comment. Une BD passionnante comme tout.

Un domaine qui a été peu exploité dans la BD de même, est celui de la gastronomie. Ce vide est maintenant comblé avec une toute nouvelle série Étoilé issue du talent de trois collaborateurs, Fanny Desmarès, Delphine Lehericey et Luc Brahy. Si on en juge par ce tome 1 Hors d’œuvre c’est tout un menu qui nous attend au fil des parutions chez l’éditeur Dupuis. Et ils ne seront pas confrontés par le syndrome de la page blanche, car le milieu de la cuisine fourmille d’histoires en tout genre qui peut aller jusqu’au crime, s’il en prend l’idée aux créateurs. Seulement avec le personnel qui bosse en restauration dans le monde, ils sont assurés de cartonner. Nous on a beaucoup aimé cette première mouture enlevante.

Jean Dufaux et Guillem March font merveille dans le tome 1 Jude de la série The dream chez Dupuis. Le qualificatif qui convient ici c’est sulfureux, car le protagoniste, Jude, est un travailleur du sexe qui est tel un castor, celui qui fait travailler son engin, énorme. Mais il sait bien qu’il n’est pas viable de passer son existence à livrer des shows érotiques, même dans une boîte haute gamme de Broadway. Ainsi il écarquille les yeux devant la perspective de faire du cinéma. Mais il y a un hic, le passage vers le septième art sera conditionné par l’acceptation des gens du milieu. L’occasion de pénétrer dans un autre monde glauque au plan moral.

Enfin chez Dargaud, c’est Bonneville de Marvano ayant pour titre comme tome 1 « Quatre zéro sept ». On a rendez-vous dans l’Utah, dans ce bled perdu nommé Bonneville Salt Flats. C’est là qu’on lieu les légendaires épreuves de vitesse des bolides, filant comme on l’a déjà vu à 630 kilomètres heures. Précédé d’une solide documentation, le créateur fait revivre dans ces pages les riches heures de ces fous de vitesse. Cette BD est en réalité un documentaire fascinant, et ici l’adjectif est un euphémisme. Les fans d’automobiles seront en mode jubilatoire.

 





 


Le coin santé physique et psychique

Si le monde divinatoire vous tente et notamment le Tarot, voici un coffret d’initiation fort bien préparé par Barbara Moore c’est Le Tarot pour débutants aux éditions AdA. Vous avez bien entendu le jeu de 78 cartes ainsi qu’un livret didactique. Ainsi serez-vous en mesure de recevoir des messages qui vont ébahir vos auditoires.

Aux éditions La Presse le nutritionniste médiatisé Bernard Lavallée fait un peu le tour de la question alimentaire en déboulonnant des mythes au passage. Ça donne N’avalez pas tout ce qu’on vous dit. Car justement il s’en dit des choses sur notre consommation alimentaire. A telle enseigne que comme il le dit, bouffer est devenu une source d’inquiétudes alors que ce devrait être une pure source de plaisir. Et c’est pour réconcilier l’humain avec le bonheur de goûter des choses saines qu’il s’est fendu de cet ouvrage éclairant au possible. Et attention, ce n’est pas un ouvrage de recettes conseils, mais de considérations diverses sur le secteur agro-alimentaire. C’est instructif et vous permettra de faire des choix judicieux sans s’égarer par les lobbyistes qui nous vendent toutes sortes de salades.
Nous avons un collègue à la rédaction qui est horrifié à l’idée de voir des humains faire de l’animal de compagnie quasi un enfant et souvent le bichonner plus et davantage que leur propre progéniture. C’est un fait que parfois ça atteint un certain niveau de déviance. Sandra Friedrich apporte un angle de vu que vous apprécierez au mérite. Elle signe aux éditions du CRAM La relation aux animaux surtout centré sur le rapport au chien. Pour elle, le niveau de qualité d’un lien à l’animal est indicateur d’une société heureuse. Il y a un passage intéressant sur le regard mutuel qui est une communication non verbale d’une grande importance qu’elle décrypte.

Chez Québec Amérique Stéphanie Gauthier nous présente Le moule. C’est un roman qui, si nous l’avons placé dans cette section c’est qu’il a un thème central qui est le développement personnel. Son personnage, Claudia Dumontier, coach de vie, est partisan que le bonheur se trouve dans la conformité, d’être comme tout le monde en somme. En oubliant que dans la vie nous sommes tous différents et surtout pas conçus pour entrer dans un moule. D’ailleurs n’est-il pas étonnant qu’alors que tous les ouvrages de croissance personnel focalise sur le développement du « je » celui met cet enseignement en pratique se fait blâmer par un « mais pour qui se prend-il ? » Pour revenir à l’ouvrage ce n’est pas l’enseignement du « je » qui est le credo de la coach mais le nivellement de sa personnalité pour le mettre au rang des autres. Sauf qu’elle aura sa leçon dans la rencontre avec un marginal qui viendra mettre un peu de désordre dans ses théories. C’est un livre d’un grand intérêt qui interpellera le lecteur en quête de lui-même. 

Pour ne pas porter son passé comme un boulet, nous recommandons ce titre La gratitude qui guérit de Christine Angelard chez Édito. L’auteure, d’origine française mais qui vit au Québec, est médecin à la base. Elle s’est rendue compte avec sa pratique, que bien des maux physiques que les gens éprouvent viennent d’un mal à l’âme qui ne peut être guéris par la médication classique. Par la suite elle s’est tournée vers la libération émotionnelle avec l’application de la tradition hawaïenne du Ho’oponopono, la médecine traditionnelle chinoise et la naturopathie.  On retrouve dans ces pages des études de cas, où la résilience revient de façon récurrence, car on ne peut changer le passé, mais l’avenir, lui, nous appartient.

S’il y a un livre à placer au-dessus de la pile de vos achats ces jours-ci c’est Consommation Inc de Gisèle Kayata Eid chez Fides. Sa grande qualité c’est l’observation. Et elle nous voit bien aller, nous les pauvres homos sapiens à la remorque de la consommation effrénée pour cause d’ennui et mille autres prétextes. Les conclusions qu’elles tirent de nos agissements sont implacables qui se résume à dire qu’on vit très mal et pour les mauvaises raisons. Elle dresse la lite de nos comportements sociétaux qui est un bien triste bilan. Bref, en lisant ces pages, véritable miroir de ce que nous sommes, vous vous rendrez compte à quel point le consumérisme est entrain de nous tuer à petit feu, ou à grande vitesse c’est selon.  

 

 


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