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La pauvre culture qui prend le bord
Rappelez-vous aux premières heures de la pandémie, le gouvernement Macron ordonnait la fermeture de tous les commerces non essentiels, et celà comprenait les librairies. A la suite de cette annonce, et c’est tout à l’honneur des français, du moins d’une grange forte, il eut un tollé qui força le gouvernement à faire marche arrière et à laisser les librairies ouvertes. Mais celà montrait à quel point en haut lieu la culture et la connaissance ne faisaient pas figure de priorité. C’est que lorsque l’on sait que l’on a moins peur, et un peuple qui n’a pas peur…fait peur. Et on voit que la première chasse à l’homme de dictatures naissantes est la traque des intellectuels. Tout ceci pour signaler la parution d’un sonneur d’alerte journaliste au Figaro et à Valeurs actuelles Jean-Luc Jeener qui signe un brûlot Pour en finir avec la culture. Le constat est assez affligeant notamment l’enseignement de la culture générale dans les écoles qui s’efface graduellement. A lire sans faute.
Pour en finir avec la culture Jean-Luc Jeener. Atlande 167p. www.Atlande.eu |
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Un Le Pen à connaître, électricien au service des humbles ouvriers
Si au Québec nous avons eu un Michel Chartrand syndicaliste légendaire qui prit fait et cause pour la classe ouvrière, dans l’Hexagone il y a eu dans les années trente un Julien Le Pen humble électricien de son état, qui avait son journal Le Peuple, dans lequel il n’a cessé de défendre la condition laborieuse. Au passage, ce patronyme bien connu n’a rien à voir avec la dynastie politicienne que l’on connaît. Grâce à Sylvain Boulouque on a un collage de plusieurs textes percutants de Le Pen, qui si on ne savait pas l’année de leur production, sont hélas encore d’une terrible actualité. Dans un des chapitres il déplore qu’outre la crise financière (n’oublions pas le contexte du Krach de 1929) s’ajoute la vie chère des biens de consommation. Ce Boulouque à qui nous devons par ailleurs un portrait de Le Pen intitulé “Julien Le Pen, un lutteur syndicaliste et libertaire”. Et quand on voit les ressortissants des Grandes écoles lever le nez sur le prolétariat pour cause de faute d’études, on se console en se disant qu’un homme de la trempe de Le Pen avait pour lui la connaissance, davantage supérieure aux études qui n’ont de mérite que de résulter d’un forcing conduisant au diplôme, mais aucune culture générale à la clé. Ce Le Pen est à découvrir.
Le Pen Le Peuple introduit et édité par Sylvain Boulouque. Atlande 216p. www.Atlande.eu |
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Ce qui fait que Paris est la Ville Lumière
Lorsque le communiqué des éditions du Septentrion nous est parvenu nous annonçant la parution de Paris moments phares et symboles de Éric Dussault on s’est demandé ce qu’un énième livre sur la capitale française n’aurait pas quelque chose de redondant. Et quand nous l’avons eu sur la main, on a compris que l’auteur qui est historien, a voulu faire oeuvre utile sans doute pour suppléer à l’absence de culture générale dans la population. Ce qu’il a fait, c’est de saisir des moments phares de l’histoire de la ville à partir du XIXème siècle. Que ce soit les expositions universelles qui ont marqué leur époque, dont celle qui a vu l’érection de la Tour Eiffel, puis la période Saint-Germain-des-Prés. Pour quelqu’un qui reconnaît avoir des carences en la matière c’est la meilleure préparation qui soit pour qui veut entreprendre un voyage là-bas. Et en plus, ce qui ne gâche rien, l’auteur est un bon conteur. C’est une lecture qui nous laisse rêveur et qui nous rappelle en quoi Paris se distingue des autres villes du monde. Paris sera toujours Paris comme le chantait Maurice Chevalier.
Paris moments phares et symboles de Éric Dussault. Septentrion 205p. www.septentrion.qc.ca |
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Un roman troublant sur un mal de la mémoire inquiétant
Tout a été écrit dites-vous ? En connaissez-vous qui porte sur la prosopagnosie qui est un trouble de la mémoire qui fait en sorte que la personne qui en est affligée, ne parvient plus à distinguer les visages, parfois même le sien. Avec de la chance, les personnes proches, la famille échappent aux manifestations de cette pathologie. Tout ceci pour vous mentionner la sortie de ce qui complète le triptyque d’André Lamontagne “Dans la mémoire de Québec” intitulé Les visages. Étrange coïncidence de parler de la force des visages alors que les gouvernements, nous les veulent masquer de moitié. Bref c’est une autre histoire sordide qui fera bien l’objet d’un roman. Pour revenir au sujet qui nous occupe, c’est Olivier Dumais, le personnage central atteint de cette maladie rare va sans dire. Une maladie qui aura raison même de sa carrière de journaliste à Vancouver. Il va revenir à Québec la ville où il a vu le jour afin de conserver dans sa tête divers visages. L’occasion aussi d’en connaître davantage sur son paternel. Quand on lit un si beau texte on se dit qu’il n’y a jamais assez de livres.
Les visages André Lamontagne Éditions David 183p. www.editionsdavid.com |
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A la rencontre de Françoise David
Autrefois quand la culture ne se confondait pas avec la variété, la télévision de Radio-Canada diffusait maints émissions d’affaires publiques du plus grand sérieux où nous avions l’occasion d’entendre des débats de la plus haute intelligence ou des entrevues en têtes-à-tête comme le Sel de la Semaine et Propos et confidences. Quand est arrivé le canal 10 avec Cré Basile, on a vite déserté la télé d’État qui pour rapatrier son auditoire perdu s’est mise à faire comme son nouveau concurrent. Pour vous dire que pour aller vers la connaissance intelligente des choses, on doit maintenant se reporter sur de bons livres comme ces propos de Françoise David recueillis Lisa-Marie Gervais Du coeur au combat Françoise David en cinq temps. La cofondatrice de Québec solidaire et ex- présidente de la Fédération des femmes du Québec revient sur son parcours de militante. C’est une rare pure du domaine public qui a eu une trajectoire sans tache. Et la formule employée ici, très dynamique, garde son lecteur en haleine jusqu’au bout.
Du coeur au combat Françoise David en cinq temps propos recueillis par Lisa-Marie Gervais Atelier 10 127p. www.atelier10.ca
Repères pour illustration: |
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Un historique de la consommation au Québec
C’est un travail de haute volée qui nous est permis d’apprécier avec cet essai Revisiter le consumérisme au Québec qui est un regard jeté sur nos habitudes de consommation dans la Belle Province au cours des dernières décennies et comment le législateur a accompagné le citoyen. Le spectre de l’étude est large allant de l’endettement des jeunes, de la fraude, du consentement à l’achat. Bref, cette étude exhaustive fera date. En quinze chapitres tout y passe dont, et non le moindre sujet, la protection du consommateur qui a évolué véritablement dans l’intérêt du portefeuille du grand public. Nous devons ce travail intellectuel remarquable à la supervision éclairée des Claudine Ouellet, Bernard Korai, Laurence Godin et Ann-Marie Gosselin.
Revisiter le consumérisme au Québec Collectif Les Presses de l’Université Laval 422p. www.pulaval.com |
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Le coin de la BD
Pour commencer, deux arrivages chez Dargaud. Du duo Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain c’est Le monde sans fin. Tout débute à l’été de 2018 alors que Blain roule en voiture et que sa douce durant le trajet lui fait lecture d’un article sur le réchauffement climatique. Et parmi les malheur annoncé on indiquait que pas plus tard qu’en 2050 Paris pourrait enregistrer une température aussi élevée que 50 degrés celsius. Ça été comme un électrochoc pour le bédéiste qui s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. D’où cette association avec Jancovici. Il y a bien des façons de faire une prise de conscience de ce qui nous attend. La BD peut faire oeuvre utile compte tenu du large lectorat qu’elle rejoint. Les coauteurs sont devenus comme des sonneurs d’alerte. La question récurrente, est-il déjà trop tard ou peut-on encore intervenir pour inverser la funeste tendance ?
Et dans un tout autre contexte, cette fois de Enrico Marini c’est un combiné de tomes 1 et 2 coiffé sous le titre Noir Burlesque. C’est une histoire faite de passion surdimensionnée. Jugez-vous même. Vous avez une artiste du burlesque, nous sommes à New York dans les années 50 qui revient à son appartement après la fin de son spectacle. Et qui l’attend qui a pris place dans un fauteuil ? Slick, une petite frappe qui a été jadis son amant et qui doit de l’argent à un boss de la mafia que doit justement prendre pour époux la jolie dame. Que va t’il se passer ? Le gangster a essayé en vain de se refaire avec un casse qui a foiré. Vous avez là des ingrédients de choix, servis par un maître de la BD qui déploie ici le zénith de son talent.
Et puis un classique chez Dupuis l’aviateur célébrissime Buck Danny un album portant le titre de Origines le pilote à l’aile brisée. C’est le tome 1. Sur un scénario de Yann et au dessin Giuseppe De Luca notre héros apprend d’abord la mort de son père. Ça lui ruine le moral. Il pense tout le temps à ça. En juin 42 son Wildcat est abattu. Il va se retrouver perdu dans le Pacifique, seul à bord d’un pneumatique. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on connaît l’adage, voici qu’un sous-marin japonais remonte à la surface. Comment Buck Danny va-t-il se sortir de cette triple épreuve ? A vous de le découvrir. Est-il utile de rappeler que notre gars est une figure emblématique des plus belles réussites du 9ème art. Il n’est pas mauvais d’aller de temps à autre revoir ses classiques. |
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Un vétéran essayiste nouveau venu dans la nouvelle
Normand Baillargeon n’a plus besoin de présentation, connu depuis longtemps comme une pointure à titre d’essayiste, se consacrant majoritairement à tout ce qui touche à l’éducation. Il s’écarte momentanément de cette voie pour faire cette fois dans la nouvelle, un genre qui a ses exigences et pour laquelle, le novice se tire drôlement bien d’affaires. Car la nouvelle se distingue par cette nécessité de faire sa marque par l’observation des êtres et des âmes. Fins de mondes emprunte son titre aux différents deuils que l’on doit faire ici bas à un moment de nos vies. Une nouvelle l’illustre fort bien qui a pour titre La montre, qui nous fait voir un homme à qui ses filles offrent une montre. Il est obèse et a tenu à perdre du poids et il lui faut marcher. Il calculera donc ses pas un peu de manière obsessive. Ses manies sont bien décrites et c’est là que l’écrivain a passé sa probation pour être décrété pleinement nouvelliste. C’est la littérature québécoise qui en sort gagnante. Notons que beaucoup de ses nouvelles mettent en scène l’univers de l’éducation, un univers qu’il connaît évidemment très bien et qui lui évite certainement le syndrome de la page blanche.
Fins de mondes Normand Baillargeon. Leméac 100p. |
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Le tour de l’île de Montréal de Rodolphe Lasnes…une géopoétique
Félix Leclerc a chanté son Tour de l’île, l’île d’Orléans. Rodolphe Lasnes a choisi d’écrire sur son tour de l’île à lui, l’île de Montréal…à pied. Cinq jours de randonnée pédestre pour compléter un parcours qui totalise 160 kilomètres, ce qui n’est pas rien. Et comme il a publié des guides touristiques, sans doute un vieux réflexe, il a regardé notre grande île avec un peu l’oeil du touriste qui voit tout en neuf. Ça donne un ensemble de courts textes mais d’une grande élévation de réflexions. L’auteur est un ressortissant français qui vit maintenant dans la métropole. A sa manière, il célèbre sa nouvelle terre hospitalière. Il nous donne l’occasion de voir des choses qui, ayant l’habitude d’être collé dessus, nous empêchent de les voir. Il dit de sa démarche que ce serait comme un guide idéal. On le croit sans peine à lire ces belles lignes.
J’habite une île Rodolphe Lasnes Leméac 189p. |
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Une refondation de la conservation de l’environnement
André Desrochers est professeur d’écologie, de conservation et de modélisation statistique à l’Université Laval. Il est détenteur d’un doctorat de l’Université de Cambridge. A l’heure où la littérature touchant à l’écologie est abondante et nécessaire, il apporte une contribution avec un essai Repenser la conservation de l’environnement qui jette un regard nouveau sur l’approche que devraient avoir les politiques. Comme on le mentionne “il propose un regard critique envers l’establishment environnemental et les nombreux jugements de valeur maquillés en science”. Il en veut au climat anxiogène qui est créé en ce moment alors que des indices laissent entrevoir des encouragements. Un ouvrage à peine paru qui va faire référence assurément et guider les gouvernements sur les choix à faire.
Repenser la conservation de l’environnement André Desrochers. Les Presses de l’Université Laval 250p. www.pulaval.com |
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Le duo d’enquêteurs choc Bonneau et Larouche de retour
Ceux qui ont pris plaisir à lire la première enquête du tandem de limiers Bonneau et Larouche, Silence des pélicans, née du talent de leur auteur J.L. Blanchard voient leur patience récompensée, car les voici de retour pour une seconde investigation qui ne manque pas de piquant, car elle se déroule dans un manoir chic. Les os de la méduse nous emmène dans une résidence cossue donc, où on a fait la macabre découverte comme le veut la terminologie policière et journalistique d’un macchabée décharné dans une penderie. Vous avez ce premier élément à élucider. Maintenant, les détectives seront mis au fait devant des indices qui soulèvent des questions. Comme l’auteur est un familier des plateaux de télé et de cinéma, il a ce goût de l’image qu’il traduit bien dans ces chapitres. Comme la première mouture des enquêteurs a trouvé à la fois un bon lectorat et d’excellentes critiques, on peut-être en mesure d’avancer qu’on fera également bon accueil à cette parution. Nous en tout cas on a bien aimé et c’est un euphémisme.
Les os de la méduse Fides 374p. www.groupefides.com |
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Un premier procès livresque de la gestion de la pandémie
Habituellement pour tout ce qui touche à la santé on aurait rangé cette présente recension dans notre section estimée “Le coin santé physique et psychique”. Mais comme le livre est d’une telle importance, que nous avons voulu l’isoler du reste pour lui donner toute la place. Voici pourquoi. Il est assuré que cette pandémie de la Covid-19 cache de lourds squelettes dans le placard. Et même si elle n’est pas terminée et qu’elle est entretenue soigneusement pour maintenir le climat de peur, des enquêteurs du monde journalistique commencent déjà à faire l’autopsie de la gestion. Comme ici en France où Marc Payet du quotidien Le Parisien signe un dossier coup de poing sur ce qui s’est passé au Ministère de la santé en France. Où il a pris le temps de consigner tel un moine, toutes les incohérences. Et comment le corps médical a commis des entorses à l’éthique. C’est un brûlot troublant qui ne peut que nous faire poser d’autres questions qui sont pour le moment encore sans réponse. Le ministère des bras cassés est le premier à ouvrir les hostilités contre le mensonge public.
Le ministère des bras cassés Marc Payet. Albin Michel 204p. |
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Historiettes de propriétaires de chiens conquis par leur animal
Autant vous le dire d’entrée de jeu, ceux qui en ont contre l’humanisation des animaux peuvent passer leur chemin, car les quatre personnes sollicitées pour Histoires qui ont du chien, Josée Bournival, Billy Robinson, Ariane Arpin-Delorme et Joanie Godin ont pour leur chien un attachement qui pose question. Sacré Walt Disney à qui revient la faute. Bien qu’en même temps on comprend l’attendrissement qui est le leur devant des mimiques canines pour lesquelles on fond littéralement. Si vous partagez ce niveau d’intérêt pour votre canidé, vous aimerez ces quatre récits. Le chien est le meilleur ami de l’homme selon le vieil adage. Ce devrait être pourtant un autre être humain….
Histoires qui ont du chien Collectif Goélette 200p. www.goelette.ca
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Le charme de l’Italie du nord
Dans la collection “Explorez” des guides Ulysse, c’est une invitation à la beauté qui vous est faite par la découverte de la Florence et la Toscane. On n’a qu’à évoquer Pise, Sienne et Florence pour qu’il nous vienne à l’esprit des effluves de beauté. Prenez le fameux Chianti, ce doux nectar qui nous vient de la région. Ce petit guide mis à jour, livre les endroits d’hébergement et de restaurations. En fin d’ouvrage comme pour Florence, vous avez un rapide rappel des bonnes adresses. Celle qui a conçu le manuel Jennifer Doré Dallas a vraiment retenu ce qui pouvait faire du voyage quelque chose de mémorable. Maintenant que les restrictions de voyage s’assouplissent, peut-être serait-il opportun de regarder vers l’Italie du nord.
Florence et Toscane Ulysse 221p. www.guidesulysse.com |
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Les clés de Squid game à portée de main
Le Squid game est ce jeu virtuel du web qui a dépassé en utilisateurs, majoritairement des jeunes tout ce que vous pouvez imaginer. Ce sont des milliards de visites. Pourtant, ce jeu en épisode aurait pu terminer sa vie utile comme bien d’autres. Bien non, on trouve continuellement des actions à exploiter. Park Minjoon nous permet de comprendre la fascination de ce jeu pourtant doté d’une bonne dose de violence contrebalancer par un soupçon d’humour. C’est le défoulement de l’heure. Il a rédigé une sorte de guide Entrez dans le Squid game où il reprend chacun des épisodes en leur donnant de la valeur ajoutée. Et les plus vieux qui se demandent en quoi le jeu fait-il tant d’accros chez les plus jeunes, ce livre permettra d’être moins ignorant en la matière et de rattraper le temps perdu,
Entrez dans le Squid game Park Minjoon. Michel Lafon 162p. www.michel-lafon.com |
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Le nouveau roi du polar fait mouche avec son troisième opus
Alexis Laipsker a arraché au passage le prix du lauréat des nouvelles voix du polar et il l’a bien mérité. Car ce journaliste au Point et familier des plateaux de télé et studios de radio est de plus, un adepte du poker. A ces talents, il a ajouté l’écriture du genre polar pour lequel il s’est vite attiré une cohorte de lecteurs fidèles. Pour sa troisième ponte Les poupées il entremêle deux histoires qui vont peut-être se confondre, on ne vous en dit pas plus pour ne pas bouder votre plaisir. D’un côté la découverte dans une chapelle, rien de moins qu’un charnier. Et de l’autre une jeune femme qui pratique la voyance dans un bled forestier est l’objet de phénomènes étranges, inexpliqués. Le commissaire Venturi, mis sur l’affaire, homme impatient s’il en est, va quand même devoir prendre le temps de s’arrêter à l’affaire. Il va s’adjoindre les services d’une psy profileuse. Bref, vous avez là de quoi vous tenir occupée de bonnes heures avant de connaître le dénouement.
Les poupées Alexis Laipsker. Michel Lafon 398p. www.michel-lafon.com |
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La petite Lou en a marre des règles de vie dans sa tribu des êtres lunaires
Elle est mignonne comme tout, cette jeune fille qui se prénomme Lou. Pour son malheur, elle fait partie d’un groupe humain bien spécial, une sorte de tribu nommée les êtres lunaires. Ces personnes sont dotées de pouvoirs spéciaux. Hélas, leur culture est imprégnée d’une bonne dose de violence. Ce à quoi s’oppose Lou. Lorsqu’on lui demandera de trucider un rebelle, la coupe est pleine. C’est son loup apprivoisé, avec qui elle va fuguer. Elle n’a pas le choix car son père ne fera pas de quartier, il la tuera carrément, lui qui n’a pas hésité à la frapper et la jeter au fond d’un puits. Que va-t-il maintenant lui arriver ? Voilà la trame de Lou et le pouvoir de la lune de Laetitia Lajoinie un roman jeunesse qui a mérité à son auteure le prix du nouvel auteur jeunesse de l’éditeur Michel Lafon.
Lou et le pouvoir de la lune Laetitia Lajoinie. Michel Lafon 316p. www.michel-lafon.com |
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Le roman qui a fait mouche en Italie
Comme le marché du film américain est un dominant impérialiste, on ne connaît plus trop ce qui se fait côté cinéma ailleurs dans le monde. Ainsi le nom de Ferzan Ozpetek cinéaste turco-italien ne vous dira pas grand chose et c’est normal. La chance de voir un de ses films au réseau TVA est aussi rare que de gagner à la Loto. Et pourtant il est à découvrir. Non seulement pour le volet cinoche, mais c’est aussi un écrivain méritant qui réussit à gagner 400 mille lecteurs pour son troisième roman Comme un souffle. Nous sommes à Rome et un couple décide d’en inviter deux autres à leur appartement. Et tout a leur préparatifs voici que l’on sonne à la porte. Se pointe une femme répondant au nom de Elsa Corti, venue d’Istanbul, qui leur dit qu’elle a déjà vécu dans cet appartement et demande la permission de le revoir. Elle a aussi entre les mains une pile de lettres dont le contenu, vous le verrez, va remuer tous les gens présents, couples amis compris. Une histoire encore de gros secrets. C’est fou comme l’absence de vérité fait surgir de grandes histoires. Il y a peut-être des chances que l’écrivain se serve de son livre pour le porter au grand écran. C’est en tout cas une sacrée histoire enlevante.
Comme un souffle Ferzan Ozpetek. Michel Lafon 232p. www.michel-lafon.com |
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Dans les coulisses de la vie parlementaire à Ottawa
Gilbert Lavoie a été un journaliste qui a successivement été à La Presse, au Droit et au Soleil, dans les deux derniers quotidiens à titre de rédacteur en chef. Avec un intérim comme attaché de presse de Brian Mulroney. Auparavant il avait été correspondant parlementaire de La Presse sous le règne de Pierre-Elliott Trudeau. Il a donc vu la vie parlementaire des deux côtés de la clôture. Comme correspondant il était au fait des politiques et des politiciens. Comme attaché de presse au bureau du premier ministre, il voyait vivre la lourde machine des fonctionnaires et des apparatchiks du pouvoir. Ce qu’il y a de formidable à cette lecture, c’est la franchise de l’auteur qui n’a plus rien à perdre, ne se reconnaissant plus dans le monde des médias tel qu’il se pratique de nos jours, inféodé au marché publicitaire. Par exemple, il nomme carrément un journaliste du groupe Sun d’imbécile. Dévoile une lettre confidentielle à André Desmarais dans laquelle il l’accusait de ne pas prendre en considération les pensions de vieillesse des quotidiens régionaux du Groupe Gesca qu’il avait vendu. Il ne se gêne pas pour qualifier cet homme d’affaires de sans coeur. L’ouvrage est aussi un tribut à Brian Mulroney qui a toute son estime, un homme attentif au plus petit, s’informant même de l’état de santé de ses adversaires, si injustement maltraité par la presse canadienne anglo-saxonne. Vous verrez comment se vit le pouvoir au quotidien. Une radiographie éblouissante.
Dans la cour des grands Gilbert Lavoie. Septentrion 201p. www.septentrion.qc.ca |
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Itinéraires d’un alpiniste hors du commun
Retenez ce nom car c’est celui d’un phénomène. Il s’appelle Nimsdai Purja. Ce népalais qui est arrivé à l’alpinisme comme une vocation tardive a commis un exploit hors du commun, à savoir d’avoir gravi les 14 sommets les plus hauts du monde en moins de sept mois!. Et autre tour de force, il a escaladé le fameux K2 en saison hivernale tenez-vous bien, et sans l’aide d’oxygène. On pourrait imaginer ce type comme une sorte de mâle alpha, machiste à souhait. Eh bien non, il rend même hommage à sa maman qui demeure sa source d’inspiration et à qui il consacre une photo dans les pages de ses souvenirs Au-delà du possible 14 sommets avec pour sous-titre “Ma vie dans la zone de la mort” qui annonce tout un programme. Ce qu’il y a de merveilleux avec la maison d’édition du Mont-Blanc qui accueille cet ouvrage, c’est que bien qu’ayant choisi une ligne éditoriale consacrée essentiellement à la montagne et ses dérivés, c’est toute une dimension humaine qui sous-tend qui va intéresser même ceux que l’alpinisme au premier plan n’accrochera pas. Il y a une photo saisissante où au sommet d’une de ces terrifiantes montagnes, notre gars est…au-dessus des nuages. A lire sans faute, sinon vous passez à côté de quelque chose.
Au-delà du possible 14 sommets Nimsdai Purja. Éditions du Mont-Blanc 343p. www.leseditionsdumontgblanc.com |
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Suivons le guide vers le cosmos
Sébastien Carassou est un jeune astrophysicien qui tout comme tout, et fort jeune, regardait le ciel se demandant de quoi est fait l’univers si grandiose. Il en a même fait son gagne-pain et offre des conférences tout comme il anime sa chaîne YouTube “Le Sense of Wonder” qui attire des dizaines de milliers de curieux. Poursuivant son travail de vulgarisation, il signe un bouquin qui, s’il n’a pas la prétention de livrer toutes les réponses donnent des informations de premier plan. Il explore les hypothèses de la création du monde, la structure de l’ADN, en quoi la station spatiale internationale est un peu plus pour l’avancée des connaissances cosmiques, etc. C’est un conteur de premier plan qui réussit à mettre à notre portée des notions complexes. Après lecture vous ne regarderez sans doute plus le ciel de la même façon.
Le cosmos et nous Sébastien Carassou. Équateurs 284p. www.editionsdesequateurs.fr |
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Deux petits contes mignons pour jeunes têtes imaginatives
Les parents trop addicts à leur esclavage numériques ont abandonné depuis belle lurette de lire des contes à leurs enfants. Et c’est un tort. Car tous les pédopsychiatres vous le diront, il n’y a rien de tel que les contes pour enflammer l’imagination enfantine. Et si vous désirez vous y mettre chers géniteurs soucieux de la bonne éducation de votre progéniture, voici justement deux belles propositions dans la collection “Une histoire et Oli” chez Michel Lafon en partenariat avec France Inter. Le premier, de Julien Blanc-Gras et Damien Catala “La vie secrète de Doudou Lapin” raconte genre “il était une fois” un charmant petit lapereau qui a chuté de la poche dans laquelle il se trouvait alors que son gentil maître Arthur pédalait à vélo. On est la nuit. Par chance l’infortuné animal va tomber sur une Doudou Lapine qui va le mener sur des chemins joyeux.
Ailleurs c’est Claude Askolovitch et Madeleine Brunelet qui présentent Le petit chevalier. Le chevalier dont il est question ici est, dit-on, pas plus grand qu’une fourmi! Il est tombé raide dingue d’une princesse, qui elle, est promise à un malabar robuste et à l’absence de quotient intellectuel. C’est la présence d’un dragon allié qui va arriver dans le décor pour dénouer l’inextricable. Dans ces deux contes, il y a comme dénominateur commun de belles leçons de vie, indispensables à la formation d’un enfant. A bon entendeur. |
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Des leçons d’économie écologique pour nos gouvernants et leaders d’industrie
Il n’y a pas à chercher de midi à quatorze heures, les dérèglements écologiques n’ont pas surgi tout seul, ils sont le fruit de pratiques industrielles et de laisser-aller gouvernementaux. Sous la direction de Alejandra Zaga Mendez, Jean-François Bissonnette et Jérôme Dupras une équipe pluridisciplinaire de chercheurs ont accouché d’un volume qui est rien de moins qu’un ensemble de propositions pour que se vive une interaction entre l’économie et l’écologie. Une économie écologique pour le Québec est à peine sortie des presses qu’il fait déjà référence. C’est que rien n’a été négligé dans cette étude exhaustive. On appréciera notamment les regards qui sont posés sur l’industrie forestière. Ce magnifique travail de recherche sera d’une grande utilité, surtout pour ceux qui ont à prendre des décisions politiques ou industrielles au vu de la protection du climat.
Une économie écologique pour le Québec . Presses de l’Université du Québec 353p. www.puq.ca |
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L’utilisation de nos données numériques par l’administration publique
On l’a dit et redit, nos données personnelles valent de l’or pour ceux qui sont animés de sombres desseins. Au moment où les administrations publiques ne se lassent jamais de nous demander de plus en plus de codes et d’identifiants qui peuvent facilement être à la merci de hackers. Pierre Desrochers est professeur auxiliaire à l’École des sciences de l’information de l’Université d’Ottawa, chargé d’enseignement à l’École nationale d’administration publique et enseignant associé de de l’Académie du numérique de l’École de la fonction publique du Canada. Et comme si ce n’était pas assez, il est lui-même fonctionnaire au fédéral! S’il en est un qui connaît bien les enjeux de l’utilisation numérique de nos informations personnelles, c’est bien lui qui nous gratifie d’une petite étude en quatre volets Les données administratives publiques dans l’espace numérique. Il brosse le tableau des procédures en place et il y va de recommandations sur ce qu’il y aurait lieu de faire. Est-ce nécessaire de rappeler à quel point c’est une préoccupation récurrente dans l’actualité. Ce petit traité tombe à point nommé.
Les données administratives publiques dans l’espace numérique Pierre Desrochers. Presses de l’Université du Québec 96p. www.puq.ca |
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La famille, l’inépuisable sujet
Pour un romancier en mal d’inspiration ou non, la famille est un terreau inépuisable. Car si on parle de liens du sang dans une fratrie ou avec les géniteurs, l’expérience nous a bien appris qu’on est souvent plus étrangers avec les siens qu’avec des amis que l’on s’est choisi. Tout ça pour vous dire que le cinéaste et écrivain Bernard Émond a puisé dans les bonnes veines car il nous arrive avec Quatre histoires de famille. Qui nous remet en mémoire que dans le cas où vous avez été avec une femme avec laquelle vous ne vous entendez plus, si par malheur vous avez eu des enfants avec elle, tant est que vous souhaitiez vous en débarrasser, elle demeurera toujours la mère de vos enfants et présente dans votre vie jusqu’à la fin. C’est une des leçons que l’on retient d’une de ces histoires. L’auteur qui est un homme d’images, se sert bien de cette faculté pour nous en mettre plein dans ces pages. Il a bien vampirisé l’âme de ses personnages et restitue bien tout ce qui habite leur for intérieur. Ce roman qui a presque valeur de documentaire comme sa spécialité cinématographique, est une des belles surprises printanières.
Quatre histoires de famille Bernard Émond. Leméac 126p. |
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Le coin santé physique et psychique
S’il y a une chose que la société censure c’est bien la colère. Qu’est-ce qu’on a la hantise des débordements! Voyez dans les officines de la fonction publique, on prévient de conserver un échange courtois, que les manifestations hostiles sont prohibées. De même dans les services publics au téléphone, on vous invite à garder le calme, que l’on ne tolère pas les comportements disgracieux. Bref, toute manifestation contraire aux paramètres sociétaux est proscrite. La colère doit s’effacer du paysage. Et curieusement, alors que l’on croirait que la littérature en psychologie a tout abordé des faits et gestes de l’homo sapiens, la colère a été très peu exploité. D’où l’intérêt que lui porte la docteure en philosophie Sophie Galabru dans Le visage de nos colères chez Flammarion. Elle lui consacre des pages édifiantes qui explorent le monde de l’énervement comme jamais.
Un autre sujet, que l’on n’a jamais vu à notre connaissance dans la littérature en psychologie est la…stupidité. Et dieu sait que ça touche pas mal de monde, tant du côté de ceux qui le sont, stupides, que ceux qui doivent les subir. Et un de nos collègues à la rédaction dit souvent que le Créateur doit les aimer les cons car il en a fait beaucoup!. Bref, Serge Larivée, professeur en psychoéducation à l’Université de Montréal, nous livre ses considérations avec Bienvenue dans l’univers de la stupidité aux éditions JFD. Dans un film dialogué par le célèbre Michel Audiard, on a une réplique culte, émanant si notre souvenir est bon de Bernard Blier “et le pire c’est que les cons ont une opinion et c’est ça qu’on les reconnaît”. Justement, l’essayiste consacré un long passage à l’opinion. Avoir une opinion est-il un marqueur de l’intelligence ? Et puis les QI résistent-ils à l’analyse, le nombre est en déclin depuis 1990, qui coïncide avec l’ère du numérique, le cerveau s’en remettant au bidule techno. Il conclut en appelant de tous ses voeux, la recherche des faits plutôt que de se contenter de rumeurs que l’on ensuite colporter.
Estelle Dossin porte la double casquette de psychologue clinicienne et psychanalyste. C’est une “marieuse”. En effet, elle anime sur la chaîne M6 en France une émission intitulée “Mariés au premier regard”. Par le biais des ondes elle tente de créer des couples au moyen de grilles psychométriques de son cru. A sa prestation médiatique elle ajoute l’écrit avec Réussir en amour c’est possible. Dans ce tout petit livre, elle dit grosso modo que nous sommes les artisans de notre malheur et que si on y met du sien en adoptant une meilleure posture mentale, tout devient possible. Avis aux malchanceux qui n’ont pas été dans la ligne de mire de Cupidon. C’est chez Michel Lafon.
Aux éditions Mardaga, le médecin généraliste Thomas Orban est aussi membre de la Société française d’alcoologie. En compagnie du journaliste de l’actualité médicale Vincent Liévin ils ont écrit à quatre mains Alcool ce qu’on ne vous a jamais dit. Un titre à prime abord intrigant quand on croit que tout a été dit sur cette maladie des émotions et ses ravages. Attention, on ne vous arrive pas ici avec des infos fracassantes. Simplement que le médecin, très tôt, voyait des confrères, boire, et même énormément. Et l’alcoolémie l’a captivé dès les premiers temps. Dans ce livre, il rapporte toutes les nouvelles données scientifiques concernant la dépendance à l’alcool. Et il commence par l’ABC de ce qu’il faut savoir de ce liquide séduisant mais qui peut s’avérer infernal pour peu que nous soyons en perte d’équilibre. Et comme avec l’internet, et la surabondance d’information qu’on y trouve, il y a le risque que l’alcoolique s’y perdre. Les auteurs ne font pas autre chose que de livrer l’heure juste.
L’auteur-compositeur-interprète Christophe Maé avait fait un carton il y a quelques années avec sa chanson “Il est où le bonheur ?” Marianne Chaillan professeure de philosophie à Marseille, se pose la même question. Son credo est que d’espérer le bonheur est la voie royale pour ne jamais l’atteindre. Et que c’est là que la philosophie est un outil précieux pour explorer ce sentiment. Davantage que tous ces livres de croissance personnelle, qui ont l’apparence de faire du bien mais qui n’agissent pas mieux qu’un effet placebo. Où est donc le bonheur ? qu’elle lance aux éditions Équateurs est dans le prolongement de son enseignement. Ouvrage d’autant plus souhaité que les cours de philosophie dans les programmes scolaires se comptent sur les doigts. On forme plutôt des cancres que des être en pleine possession de leurs moyens. A défaut de pouvoir suivre les cours de dame Chaillan, on a la chance de puiser dans les pistes de la connaissance qu’elle nous propose. Et on le sait, qui sait a moins peur. Et l’absence de peur ouvre peut-être la porte à ce qui peut s’apparenter sinon au bonheur, à de multiples instants de joie. Les atteints de lucidité chronique trouveront dans ces chapitres des sources d’espoir. |
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