- NOVEMBRE 2021 -
 
 



 


Le coin de la poésie

Aux éditions David, deux arrivages qui nous transportent au-delà du réel. Janet Rogers débarque avec Tant que brille le soleil. C’est une poétesse slameuse autochtone. Pas étonnant qu’elle soit sensible à la nature qui l’environne. Il y a aussi beaucoup de revendications dans ces colonnes, parfois coups de poing. Extrait “à tirer de toutes nos forces à maintenir notre mode de vie face à face avec l’autorité gardant notre intégrité où étais-tu donc”.  En même temps, si d’autres auteurs et essayistes essaient de répandre la richesse de la spiritualité autochtone, ici c’est la question identitaire qui domine. Il fallait que cette parole là, soit entendue.

Et dans la collection Haïku, voici le recueil de Clodeth Côté qui s’intitule Le vent dans les brindilles. Le communiqué accompagnant sa sortie fait beaucoup référence à la couleur. Et il est vrai que ces petites touches à l’orientale en recèlent beaucoup. Extrait “giboulée de mars l’ombrage des arbres s’estompe regard furtif le flamboyant cardinal déjà reparti”.

Et cette fois une grande surprise, d’autant qu’elle figure dans la collection “du monde entier” chez Gallimard où on ne retrouve que très rarement de la poésie. Il s’agit de Laura Kasischke qui nous présente Où sont-ils maintenant ? L’écrivaine, américaine, nous livre une poésie assez spéciale car il y a beaucoup d’éléments du plat quotidien, qui est aux antipodes des strophes poétiques qui nous font décoller de notre planète.  C’est même d’un réalisme assez singulier dans le domaine poétique. Qu’on en juge par cet extrait révélateur “Mais, un jour, un père a verrouillé les portes et a dit à sa famille, Fini de laisser nos amis et nos voisins nous rendre visite”. On croit voir assister à la naissance d’un genre, la lucidité qui fait sa grande entrée en poésie”.  Un angle sidérant qui fascine. On ne sort pas de cette lecture indemne.

 

 

 

 


Un autre thriller en territoire vénitien

Donna Leon ressortissante du New Jersey est citoyenne de la Cité des Doges depuis trois décennies. Et cette auteure qui tutoie les best-sellers à la caractéristique de situer toutes ses intrigues à Venise. Qui est encore le décor de En aux dangereuses qui met encore une fois en vedette son détective fétiche le commissaire Brunetti. Pour ce tome elle a pris ses inspirations dans la veine écologiste. En effet, car il est question des eaux fragiles de la région. D’entrée de jeu c’est une femme à l’heure de son denrier soupir que va rencontrer l’inspecteur à l’hospice où elle séjourne. Devant le limier et sa comparse Claudia Griffoni, la dame prétend que son mari a été victime d’un meurtre, alors que la the officielle est qu’il a perdu la vie au cours d’un accident de moto. Le défunt bossait pour une compagnie dont le mandat était de s’assurer de la qualité des eaux locales. Mais il y avait une autre réalité que les enquêteurs vont découvrir, celle là beaucoup plus terrible. Brunetti avait promis de résoudre l’affaire et il va faire tout en son pouvoir pour élucider le tout. La romancière, décidément, n’a pas épuisé le filon vénitien.

En eaux dangereuses Donna Leon. Calmann Levy 339p.   
www.calmann-levy.fr

 

 

 


La génération climat, des portraits éclairants

Parfois il y a lieu de désespérer du monde, mais des évolutions se font quand même dans l’humanité qui donne à espérer, comme ces jeunes qui ne veulent plus travailler comme des esclaves et qui sont en mode revanchards, l’émergence de la diversité sexuelle et aussi la préoccupation climatique, la bicyclette contre le gros char. Et à ce propos voici un ouvrage éclairant de Yann Perreau qui a rassemblé des portraits de jeunes militants écologiques, venant de divers horizons. Et Greta Thunberg y a une place prépondérante, faisant figure de grande prêtresse de la préservation de la planète. Ça commence avec une personne décrypte comment se vit ce combat de sensibilisation.  C’est un livre qui est ravissant car même si on démonise parfois les réseaux sociaux ils sont des outils efficaces pour répandre les messages. A preuve et plus près de nous, le premier ministre François Legault a senti le besoin de s’afficher sur Tik Tok pour s’adresser aux jeunes et moins jeunes. Et d’autres politiciens ont emboîté le pas de par le monde. A lire, car ces jeunes préparent le futur.

Ça commence avec une personne Yann Perreau. Denoël 354p.    Denoel.fr

 

 

 


Deux peurs en altitude

Hors gel de Emmanuelle Salasc nous offre deux peurs pour le prix d’une. C’est que le roman s’appuie sur deux peurs. D’abord c’en est un d’anticipation puisque nous sommes en 2056 dans une vallée en altitude. La première peur est qu’une poche d’eau potentiellement dévastatrice et retenue dans un glacier, un jour ne vienne submerger la localité. Puis le personnage de Clémence hantée par cette perspective mais qui a plein de bibittes dans la tête. Au point d’exaspérer sa soeur Julie.  Car tant que Clémence est ses fantômes était comme disparue du décor depuis des années, ça pouvait aller. Mais cette deuxième peur du livre, c’est celle qui habite Julie à la perspective de revoir surgir l’autre. D’autant que Clémence réapparaît pour lui demander de la protéger du cataclysme annoncé et de bien d’autres frayeurs anticipés. Hors gel est comme un huis clos montagnard assez éprouvant. Vous allez adorer nous en sommes assurés. Car il y a de l’anxiogène à la pelle.

Hors gel Emmanuelle Salasc.  P.O.L.   408p.     www.pol-editeur.com

  

 

 

 


Pour étoffer discographie sur le rock n’roll

Christophe Brault en véritable érudit de la musique populaire nous fait cadeau de Rock n’roll où en disquaire émérite il nous établit sa liste des incontournables qu’il faut posséder sur ses rayonnages si ont veut vraiment représenter ce segment de l’histoire musical qui nous a donné tant de noms glorieux, ne serait-ce que Elvis Presley. Ce rock si reconnaissable en tant que résultant de la fusion du style afro-américain avec le country des blancs. Si tous les grands noms du panthéon du genre si trouvent, on va à la découverte de perles moins connues comme cet album, “Bear family” de Duane Eddy. Ce guitariste relégué un peu dans l’ombre a été un pionnier en la matière et prolifique pour le nombre de microsillons lancés dans un laps de temps assez court.  Même si le rock n’roll vous indiffère, on prendra quand même plaisir à en apprendre sur les vies de ces artistes, car l’auteur nous gâte avec ces anecdotes à profusion.

Rock n’roll Christophe Brault. Le mot et le reste 306p.   

 

 

 


Concernant la pratique des carnets personnels chez Simone Weil

Tasnîm Tirkawi s’est penchée sur la pratique des carnets personnels concernant la philosophe Simone Weil. Lorsque celle-ci dut s’exiler de Marseille en raison des lois anti-juives du régime de Vichy, elle laissa 11 de ces carnets en consignation chez le philosophe Gustave Thibon qui n’y vit que du génie. Cette manière de consigner des pensées est dans la foulée d’une longue tradition historique que l’essayiste raconte en première partie de La pensée sur la plage L’expérience du carnet chez Simone Weil. Qu’elle fait suivre d’une étude du contenu de ces carnets. Peut-être que cette méthode de travail en inspirera d’autres.

La pensée sur la plage L’expérience du carnet chez Simone Weil Tasnîm Tirkawi. Les Presses de l’Université Laval 102p.      www.pulaval.com

 

 

 


La méchanceté par écrit

Sigmund Freud ne s’y est pas trompé quand il a affirmé que l’humain est intrinsèquement violent. Et ça se voit de même dans l’écriture où la littérature a bien traduite cette disposition. Un essai en collectif sous la direction de Marie-Hélène Larochelle Méchancetés” rapporte les expressions protéiformes de la méchanceté dans la littérature du XVIIème siècle à nos jours. Un florilège d’études par de remarquables contributions qui démontre noir sur blanc à quel point l’homo sapiens s’est bien servi de l’écriture pour manger une tranche de son prochain.

Méchancetés Collectif sous la direction de Marie-Hélène Larochelle. Presses de l’Université Laval  224p.     www.pulaval.com

 

 

 


Une rare vision populaire de la Révolution française

Au cours de cette remarquable série web intitulé “Le précepteur” qui a pour mission de vulgariser la philosophie, l’animateur rappela dans une séquence, que le véritable pouvoir appartient au peuple, et que les autorités d’un pays donné, le redoute plus que tout et mettent tout en oeuvre pour enrayer toute révolution. On ne peut mieux que d’acquiescer à la lecture de la réédition de La grande révolution du russe Pierre Kropotkine qui le fit paraître la toute première fois en 1909. Un aristocrate très de gauche, ce qui en fait une bibitte rare qui a dû s’exiler de la Russie tsariste. La particularité de son travail est de donner essentiellement la voix ou la voie, c’est selon,  à un angle de vue populaire de la Révolution française. Ce qui est remarquable, c’est qu’en raison des moyens de communication plutôt limités en comparaison des outils de recherches dont nous disposons aujourd’hui, il a réussi en son temps à rassembler suffisamment de notes pour forger ce petit pavé qui jette un éclairage novateur sur la conduite de cette révolution qui pavera le chemin des droits de l’homme. L’ouvrage fondateur est renforcé par la préface de Gérard Filoche et des notes critiques d’Arno Lafaye-Moses. Pour les amateurs d’histoire c’est à mettre au-dessus de votre prochaine liste de livres à acheter.

La grande révolution Pierre Kropotkine. Atlande 774p.    www.Atlande.eu

 

 

 


Brassens le génie des mots

Hélas Brassens, cette sorte d’ours qui ne l’était pas totalement, est hélas disparu trop tôt. On aurait dû lui réserver un siège sous la Coupole tellement il a magnifié les mots de la langue française. Pour commémorer le centième anniversaire de sa naissance, les éditions Atlande rééditent ce travail de moine de Jean-Louis Garitte Mais où sont les mots d’antan ?” qui est un abécédaire de mots choisis à travers 200 cent chansons du poète chantant. Quand on pense que cet autodidacte avait une connaissance phénoménale concernant la richesse de la langue de Molière et qu’il a puisé dans celle-ci avec le bonheur d’un amateur de sucreries dans une bonbonnière. L’auteur à qui nous devons toute reconnaissance nous gratifie de magnifiques renvois d’un mot à l’autre, véritable étourdissement jouissif. Si vous étiez déjà fan de Brassens, vous allez ici à la rencontre de ce pourquoi il était si singulier dans le panorama de la chanson populaire française. Des esprits chagrins diront que personne n’est irremplaçable, qu’ils aillent au diable. Le vocabulaire choisi du sétois est un sérieux démenti à cet adage de con, dernier mot dont Brassens usait souvent.

Brassens Mais où vont les mots d’antan ? Dictionnaire. Jean-Louis Garitte. Atlande 800p.      www.Atlande.eu

 

 

 


Bilan de vie pour un quatuor d’amis

Il est très rare que nous recensons des ouvrages sur le théâtre car celui-ci a le mérite d’être vu et non lu. C’est par la bouche des comédiens que les répliques prennent toute leur saveur. Mais nous faisons une exception pour Nous nous sommes tant aimés de Simon Boulerice. Parce que nous sommes subjugués par cet auteur si prolifique dont on se demande s’il prend le temps de dormir . Car il se multiplie dans  bien des aspects de la vie littéraire tout en trouvant le temps de chroniquer dans les médias. Sa pièce réunit quatre amis qui se revoit trente ans après la fin de leurs études secondaires. Question de s’introspecter mutuellement et de voir comment chacun a cheminé. C’est comme un exercice de style qui a des allures de bilan de vie. Ce qui rend la pièce attractive c’est la perception différente des valeurs des uns et des autres dont la différence et la procréation.

Nous nous sommes tant aimés Simon Boulerice. Les éditions de ta mère 175p.

 

 

 


Les confidences de Biz

Dans ce monde malade et encore pire avec la pandémie où la connerie triomphe, bombant le torse, voilà que débarque Biz oui, celui du groupe Loco Locass qui est aussi pédagogue à la ville et qui se passionne pour Louis-Ferdinand Céline. Son bébé se nomme L’horizon des événements. Nous prévenons les âmes sensibles de son contenu car la première page s’ouvre sur une séance de masturbation dont il justifie le côté utilitaire et qui nous ramène la chose à une pulsion dont il est difficile d’échapper quand on est homme. Comment décrire la facture de ces chapitres, sinon comme autant de confidences à un ami dont il est en confiance. Qu’il parle de l’enseignement tel qu’il se pratique, de l’identité nationale, du rapport aux itinérants et quoi encore, nous devons saluer chez lui une qualité rare, l’authenticité. Il est tout sauf dans la rectitude sociale. Avec lui un chat se nomme un chat. De façon récurrente il revient sur Céline (pas la Dion pour les incultes) dont il voue une admiration manifeste. Peut-être trouve t’il chez cet écrivain cette même authenticité qu’il incarne lui-même. En tout cas, si vous voulez passer un bon moment, son impertinence est une bouffée d’oxygène dans cet actuel climat anxiogène.

L’horizon des événements Biz. Leméac 219p.   

 

 

 


Un roman canadien inspiré par un explorateur britannique

Il faudrait être féru en toponymie pour savoir que la petite ville de Cartwright au Labrador a été nommé en souvenir de George Cartwright (1739-1819) un militaire et explorateur britannique qui après avoir bourlinguer jusqu’en Inde viendra s’installer au Canada et plus précisément au Labrador en 1787 afin de susciter un développement commercial. Et on dit de lui qu’il avait un grand respect pour les peuples autochtones. Il en ramènera même à Londres. C’est là que l’on se rencontre que le Canada vit deux solitudes culturelles, car si nous n’avions pas John Steffler qui se rappellerait de son nom ? Steffler est d’abord un poète qui a eu l’insigne honneur de devenir poète officiel du Parlement du Canada de 2006 à 2008. Pour L’après-vie de George Cartwright ravive son passage terrestre en mêlant faits biographiques et expression à la première personne, alors que le romancier investit son personnage. Ce qui est intéressant c’est sa description de sa vie au Labrador. Il va même s’amouracher d’une fille du pays et ça ne se terminera pas comme il l’a souhaité. Une vie romancée basée sur des faits et qui est chargée de dynamisme.

L’après-vie de George Cartwright John Steffler. Leméac 319p.   

 

 

 


A l’ère du courant woke et d’une droitisation de la gauche

Les universités qui sont d’ordinaire des foyers de débats, sont hypothéqués à l’actuelle par ce courant de rectitude radicale venant des États-Unis, le woke et en même temps une droitisation de la gauche. Bref, en débattant on fait bien attention car on marche sur des oeufs. C’est pourquoi l’arrivée de Identité, “race”, liberté d’expression un travail en collectif sous la direction de Rachad Antonius et Normand Baillargeon tombe à point nommé. On passe en revue des thèmes très d’actualité dont un passage sur le racialisme qui vaut le détour. Pour savoir ce qui agite nos lieux de haut savoir, allez lire de ce côté-là pour ne rien rater de ce qui anime la pensée actuelle.

Identité, “race”, liberté d’expression Perspectives critiques sur certains débats qui fracturent la gauche. Collectif sous la direction de Rachad Antonius et Normand Baillargeon.  Les Presses de l’Université Laval 384p.       www.pulaval.com

 

 

 


A la rencontre d’Angélique Gilbert

Rares étaient les québécoises de la fin du XIXème siècle et du début du XXème qui s’adonnaient à l’écriture.  Pour une raison bien évidente, la majorité ne savait ni lire ni écrire. D’où le caractère exceptionnel du journal d’ Angélique Gilbert qui a tenu un magasin général à Baie-Saint-Paul avec huit enfants sur les bras, sur les treize qu’elle a eu et qui sont décédés. A travers un agenda démentiel, elle trouva le moyen de coucher dans son journal son quotidien et celui de sa communauté. Elle a 42 ans quand elle s’y met, en 1924. C’est son arrière-petit-fils Jean-François Gingras qui héritera de cet incunable dont les pages ont été remises à la Société d’histoire de Charlevoix. Il nous fait partager ce qui se dégage des sujets abordés dans le journal de son aïeule. On assiste aux préoccupations de nos ancêtres. La région, rien de nouveau sous le soleil, a été souvent l’objet de nombreuses inondations dévastatrices. La vie était à la dure et il fallait être fait fort pour passer à travers moult épreuves, surtout comme elle, lorsque son mari quitta ce monde, la laissant avec toute une marmaille. Le descendant donne des extraits qui sont très émouvants. Quelle époque!

Journal d’Angélique Gilbert 1924 à 1942. Une commerçante dans la tourmente. Par Jean-François Gilbert. Éditions Charlevoix 202p.     www.shistoirecharlevoix.com

  

 

 

 


Sur l’intégration et l’exode massif des canadiens-français aux USA

Au Québec, en raison de la croissance démographique et la difficulté, d’avoir accès à des terres cultivables. ce sont 400 mille des nôtres qui prirent le chemin de l’exil vers les États-Unis! Qui s’établirent dans sept états. Comment furent-ils accueillis et comment s’intègrent-ils à la vie politique et publique de leur pays d’accueil ? Voilà le thème exploité dans un essai passionnant et c’est un euphémisme Tout nous serait possible une histoire des Franco-Américains 1874-1945 de Patrick Lacroix. Un travail d’érudition en quelque sorte mais qui a la qualité d’être accessible au plus grand nombre. C’est toute une épopée qui défile sous nos yeux. Les WASP nous regardaient avec suspicion, nous les catholiques soumis au régime des prêtres et qui avaient encore des attaches avec le pays d’origine. Avec le dynamisme de ces émigrés, on se demande qu’aurait été l’avenir du Québec s’ils avaient eu la possibilité de demeurer dans la Belle Province?

Tout nous serait possible Une histoire politique des Franco-Américains 1874-1945. Patrick Lacroix. Les Presses de l’Université Laval 253p.        www.pulaval.com

 

 

 


 Le livre indispensable pour qui veut organiser un événement

Lyne Branchaud excusez le jeu de mots facile est véritablement branché pour tout ce qui concerne l’organisation d’un événement, petit ou grand et même virtuel. Elle a dans un premier temps bossé pour de grandes organisations avant de fonder sa propre entreprise dans l’événementiel. Sans compter qu’elle dispense son savoir, notamment au Collège Lasalle et le lancement d’entreprise au Centre de formation professionnelle des Riverains. Comme elle n’est pas avare de ses connaissances elle les partage dans ce qui est un guide indispensable L’organisation d’un événement. Ce qui est remarquable, c’est que fort de son expérience sur le terrain, elle n’a négligé aucun détail, aussi infime soit-il pour que tout conduise à la réussite.  Elle ne s’embarrasse d’aucune théorie fumeuse, rien que du pratique. Intéressant pour ceux qui s’ennuient à l’école et qui veulent passer tout de suite aux choses pratiques.

L’organisation d’un événement Guide pratique Lyne Branchaud. Les Presses de l’Université du Québec 314p.         www.puq.ca

 

 

 


La montagne est le personnage principal

On raconte que la maison d’édition Gallimard avait convié des blogueurs à la rencontre de Jean-Christophe Rufin question que ce dernier leur partage tout ce qui lui trottait par la tête en rapport avec son dernier roman Les flammes de Pierre car le décor est planté et majestueux, le massif du Mont-Blanc. Autour duquel vont graviter des êtres un peu bobo, tel que Rémy le guide toujours sur la surveillance de son frère qui ne se gêne pas pour lui balancer des remarques. Il y a Laure la banquière parisienne pour laquelle Rémy va en pincer un peu beaucoup. Certaines critiques ont souligné le côté superficiel de la démarche. Mais c’est bien de cela qu’il s’agit, des privilégiés aux centres d’intérêts un peu futile. Comme on en rencontre à Courchevel et Chamonix. Rufin voulait faire quelque chose sur la montagne qui en fait est le personnage principal. Nous on est ravi de ce qu’on a trouvé dans ces chapitres.

Les flammes de Pierre Jean-Christophe Rufin. Gallimard 346p.

 

 

 


Quatre étrange sujet de Joe Hill

Joe Hill à qui l’on doit “Cornes” qui s’est retrouvé au grand écran et tant de best-sellers, a, croyons-nous, trouvé le moyen de dérouter son lectorat. Voyez vous-même.Drôle de temps est l’assemblage de quatre histoires plutôt qu’une, qui nous amènent chacune dans des univers différents les unes des autres. Comme quatre grandes nouvelles très structurées. Une première “Instantané” un ado bollé qui est traqué par un esprit malin doté d’un Polaroid capable d’effacer les souvenirs...Avouez que ça ne manque pas de sel. Deuxième histoire “Chargé” met en scène un agent de sécurité qui de héros pour avoir stoppé une fusillade de masse verra sa santé mentale grandement hypothéquée.  Troisième “Là-haut” un gars qui saute en parachute et qui tenez-vous bien, va atterrir sur un nuage durci. Attendez de voir ce qui l’attend. Enfin “Pluie” qui a pour décor montagnard Boulder dans le Colorado alors qu’il pleut des aiguilles de cristal mortelle. Une intempérie qui ne se contentera pas de cette seule localité. Avec une seule de ces aventures, on serait largement content. Mais non, un quatuor de faits ahurissants qui vont nous garder bien captifs.

Drôle de temps Joe Hill. JC Lattès 478p.      www.editions-jclattes.fr

 

 

 


Un trouble-fête concernant les sombres pronostics écologiques

La Cop 26 a entériné que si on continue de vivre comme on le fait, nous courons tout droit vers la catastrophe. Et nombre d’organismes, d’ONG brandissent un cataclysme annoncé et incontournable. Eh bien si à l’écoute de ces prophètes de malheur vous êtes entrés dans une phase anxiogène, il vous faut lire alors Apocalypse zéro de Michael Shellenberger et préfacé par Pascal Bruckner. Sans minimiser les dangers qui menacent notre planète, il est loin de cautionner le discours écologique ambiant, bien au contraire. Dans son essai qui a la couleur d’un brûlot, il s’en prend même aux militants écologistes radicaux, qui loin d’aider l’état de la biosphère risque plutôt de lui nuire...Sans faire dans le jovialisme il nous explique par le menu pourquoi cette fin du monde brandie par tant d’autres n’est pas pour demain. Une lecture qui fait OUF!

Apocalypse zéro Michael Shellenberger. L’Artilleur 524p.    www.editionsartilleur.fr

 

 

 


Will Smith se livre sans ambages

Inévitablement quand vous êtes afro-américain attendez-vous à vivre une vie infernale chez nos voisins du Sud qui ne sont pas mieux que des nazis, une petite gêne en plus. C’est la réflexion qui nous est venue à l’esprit en clôturant la le lecture de Will sorte d’autobiographie mêlé de livre conseil de l’acteur et musicien Will Smith. Une figure respectée à Hollywood. Mais qu’est-ce qu’il en a bavé, tant dans sa jeunesse que plus tard, artiste consacré. Un milieu familial baignant dans la violence où le père n’est pas avare de balancer des coups, alcoolique de surcroît, une soeurette morte d’une overdose.  Pour le petit gars de Philadelphie ça démarre mal. On traîne son enfance dit-on ? Voyez ce qui arrivera au rappeur au moment où sa “gloire” n’est pas partagée par ses proches de la même manière. Il y aura des dissensions, on parle de fractures. Comment recoller les morceaux quand dans le milieu black, avoir de l’ambition est faire le jeu des blancs. On verra que le milieu afro-américain est tout sauf homogène. Pour livrer son témoignage percutant il s’est joint la collaboration de Mark Manson. En même temps, même si la toile de fond est sombre, Smith n’est pas amer et capitalise sur l’espoir.

Will par Will Smith. Avec la collaboration de Mark Manson. Michel Lafon 456p.   

 

 

 


Delacourt exorcise ses démons

Qui a dit que l’on traînait toujours son enfance ? C’est en tout cas ce que vit Grégoire Delacourt qui cinquante ans après avoir été abusé, par un prêtre et dans sa famille, en porte encore les stigmates dans son esprit qu’il tente d’exorciser avec L’enfant réparé un récit qui est dans la continuité de “Mon père” publié il y a trois ans dans lequel il racontait l’abus par un prêtre que son père va vouloir découdre dans une rencontre clash. Il y a encore de la douleur, la cicatrice à l’âme étant toujours là. Avec tous ceux qui ont été abusés, Delacourt est assuré d’office d’un large lectorat. Et qui nous rappelle qu’il faut à tout prix préserver l’enfance.

L’enfant réparé Grégoire Delacourt. Grasset 228p.

 

 

 


Chroniques du p’tit Québec

Que ce soit dans le secteur commercial ou dans bien d’autres domaines, on vous dira que la prospérité est limitée du fait qu’il n’y a pas assez de population locale, ni assez de touristes. Et quand on y pense pour la Belle Province, citez deux grandes villes et on vous nommera tout de go Montréal et Québec. Et c’est il y a peu que la ville de Québec est sortie de son aspect provincial, capitale des petits et grands fonctionnaires, depuis la fusion avec les municipalités avoisinantes. Et surtout avec un maire omniprésent et omnipotent, Régis Labeaume qui a vu “big” pour sa Vieille Capitale (il ne faut plus dire ça). Pourquoi ce préambule ? c’est en marge de la sortie de Ils mangent dans leurs chars de Simon-Pierre Beaudet avec pour sous-titre, “chroniques du troisième lien & de la fin du monde.” C’est que le mec est un gars du coin qui vous livre avec causticité la température du grand Québec et de Lévis. Il évoque avec sarcasme les radios poubelles, les petites mentalités bien ancrées. Au moment où la gauche se droitise et que la rectitude de la pensée gagne du terrain, que c’est jouissif de lire ce trouble-fête. C’est une lecture tonifiante qu’il faut faire absolument.

Ils mangent dans leurs chars Simon-Pierre Beaudet. Moult éditions 242p.

 

 

 


Un couple béatifié en voie de sainteté

Que les temps ont changé! Auparavant, pour prétendre à une béatification, voire à une sainteté, il fallait soit être un clerc, un catholique martyr et quoi encore d’exigeant et d’exceptionnel. Eh bien voilà que Jean-Paul II a marqué le coup durant son pontificat en béatifiant le couple formé par Luigi et Maria Beltrame-Quattrocchi. Au simple fait qu’ils ont formé un couple exemplaire mettant la Foi dans leur vie quotidienne. Ce qui leur a permis d’être en couple un demi siècle donnant un exemple d’édification. En même temps, le pape lançait le message que la voie de la sainteté prenait désormais divers sentiers. En quoi ce couple fut-il réellement exceptionnel ? Pour cela une biographie fondatrice paraît sous la plume d’un prêtre du diocèse de Vannes, Antoine De Roeck qui retrace le parcours de cet homme et cette femme pétris de bonté dans cette Italie du début du siècle dernier. Ils se marient en 1905. Bien que cette alliance de deux être nobles par le coeur est dans un contexte autre, cette lecture peut-être inspirante pour des couples de maintenant qui cherchent à donner le meilleur à leur union.

Luigi & Maria Beltrame-Quattrocchi Itinéraire spirituel d’un couple. Antoine De Roeck.  Artège 304p.      www.editionsartege.fr

 

 

 


Le concierge de l’évêché qui avait tant à dire

De plus les historiens se tournent vers ce qu’on appelle la petite histoire, celle des obscurs et des sans grades, voire appelés parfois les anonymes (quelle horreur) pour circonscrire au mieux une époque donnée. Même en France, une maison d’édition a lancé une toute nouvelle collection constituée uniquement par des journaux d’ancêtres qui reposaient dans des greniers. Robert Major qui a eu une longue carrière universitaire s’est intéressé aux propos d’un monsieur Terrien, concierge dans un évêché du Témiscamingue. Un homme aux abords grognon qui au contact de l’auteur distillera ses commentaires que ce dernier va tenter de reproduire dans cette petite plaquette fort instructrice Témiscamingue. C’était hier, mais parfois on se croirait au XIXème siècle tellement c’était arriéré. Le concierge en voyait des choses défiler sous ses yeux. Et c’est tout le mérite de ce jeune homme alors à son service d’avoir recueilli mentaleent ses propos et de les traduire pour la prospérité.  Des gens de Dieu entre autres qui avec une définition assez large de l’éloignement des choses matérielles, roulaient à bord de rutilantes voitures...Nostalgie quand tu nous tiens. Merci M. Major de nous faire connaître ce conteur.

Témiscamingue Robert Major. Les Presses de l’Université d’Ottawa 119p.     www.presses.uottawa.ca

 

 

 

 


La vengeance comme justification du terrorisme

Il existe une abondante littérature sur le terrorisme, ses acteurs et ses méfaits. Mais on a un peu beaucoup négligé le motif de la vengeance, justifiée ou non. Car les terroristes ont souvent avancé qu’ils ne faisaient souvent que remettre la monnaie de la pièce. La politologue rempli ce vide avec un essai lumineux sur le thème de la vengeance Terrorisme: les affres de la vengeance. Elle aborde différents angles de la vengeance qui prend des teintes diverses au gré des causes, nobles ou non. La question est là à laquelle l’essayiste tente de répondre “ A-t-on le droit de se faire justice soi-même ?”. Ceux et celles qui se passionnent par la question du terrorisme qui a changé la donne de l’échiquier mondial vont trouver là des angles touchant à la moralité, l’éthique. Prenons seulement le cas des violences faites aux femmes en temps de guerre. La solution se trouve dans l’écoute aux autres. Voeux pieux?

Terrorisme: les affres de la vengeance Aux sources liminaires de la violence. Myriam Benraad. Le Cavalier Bleu 22ep.     www.lecavalierbleu.com

 

 

 


Mohammed Ben Salmane ce calife sanguinaire

Il a commandé l’assassinat du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi , il multiplie les coups bas. Son nom Mohammed Ben Salmane prince héritier de l’Arabie saoudite qui fait les quatre cent coups. Et les grandes puissances qui continuent à frayer avec lui. Comme le montre la couverture de la biographie qui lui est consacrée le montrant avec Emmanuel Macron qui semble faire des courbettes au potentat. En effet, nous avons le bonheur de ce portrait cosigné par deux grands reporters au Wall Street Journal Bradley Hope & Justin Scheek. En même temps que l’on assiste à la montée de ce prince aux mains tachées de sang, c’est un décryptage du mode de fonctionnement de la cour royale de la “pure” et dure Arabie saoudite.  En même temps, on assiste à l’évolution des rapports avec ce régime de fer et les États-Unis. La donne a passablement changé depuis que ce dernier pays est devenu le premier producteur de pétrole au monde.,,Pour ceux qui s’intéresse au Proche-Orient, à la géopolitique et qui sont curieux du personnage de Ben Salmane, vous êtes en affaire avec ce livre enquête de référence.

Du pétrole et du sang Mohammed Ben Salmane. Bradley Hope & Justin Scheck. Le jardin des Livres 343p.       www.lejardindeslivres.fr

 

 

 


Le cinquième tome des Cinq saisons de l’Avenir est arrivé

Nous vous signalons, amateurs de sagas policières que le cinquième tome des Cinq saisons de l’Avenir de Michel Bélil vient d’arriver en librairie. Intitulé La Folle saison nous allons très exceptionnellement nous contenter l’argument figurant en quatrième de couverture pour la raison que, comme pour les auteurs du genre fantasy ce n’est pas une ou deux, mais plusieurs histoires qui s’entrecroisent qui rendent la recension assez laborieuse. Mais retenez que dans le genre thriller ça fait partie des incontournables.

“Au milieu d’un brouillard qui rend fou, le corps d’un bébé du ghetto, âgé de quelques jours à peine, est retrouvé dans un fossé, non loin d’un cheval ailé, ce qui n’est pas rien. L’adjointe N’guyen se charge seule de l’enquête en l’absence d’O’Bom. En parallèle, une histoire sordide d’il y a 40 ans, soit celle d’un double meurtre suivi d’un incendie et d’une agression sur une ado, vient brouiller l’enquête en cours. Et c’est sans compter sur une taupe qui, depuis des années, court-circuite la force de frappe des corps policiers des cités-États de l’amicale : L’Avenir, L’Hériotte, Odanak et la capitale de l’Ouest.”.

Les cinq saisons de l’Avenir Tome 5 La Folle saison. Éditions de l’Apothéose 323p.  www.leseditionsdelapotheose.com

 

 

 


Pour que Marc Séguin laisse une trace de son présent

Être consacré de son vivant, n’est-ce pas une sorte de Panthéon qui laisse rêveur pour tout artiste. Eh bien l’artiste visuel et écrivain Marc Séguin a franchi cette étape. Mieux encore, ses oeuvres se retrouvent dans des musées, le nirvana! Ceux qui ont entendu parler de lui ou qui le connaissent bien, seront enchantés d’apprendre que Fides s’ajoute à la litanie des institutions qui lui rendent hommage avec la parution d’un livre d’art. La maison d’édition n’a pas lésiné sur les moyens pour offrir un écrin somptueux sur ce créateur à la curiosité insatiable. L’atelier de Marc Séguin sur des photographies de Caroline Perron et Maude Chauvin est l’occasion pour lui de partager opinions, sensations et quoi encore. Car le gars brille autant par la plume que le pinceau. Ce qu’on aime chez lui côté plume c’est la belle liberté d’expression qu’il possède. Il le dit d’entrée de jeu dans le communiqué de presse qui accompagne cette sortie, que ce n’est pas par démarche égocentrique qu’il se livre ainsi mais par souci métaphysique de se dire qu’un jour il a fait partie du présent.  Encore une fois, de la belle édition. A la hauteur de son sujet.

L’atelier Marc Séguin. Fides 302p.      www.groupefides.com

 

 

 


De quoi faire rêver les pou

En horticulture de luxe il a été souvent question des jardins à l’anglaise ou les parcs à la française. Le Québec n’est pas en reste en matière d’aménagement paysager. C’est ce que l’on se dit en voyant les belles images qui reproduisent les Jardins privés du Québec dont paraît le tome 2. Les textes et les photographies sont l’oeuvre de Perry Mastrovito un adorateur de notre patrimoine. D’abord on a été ébahi et c’est un euphémisme par tout le travail préliminaire que l’auteur a dû entreprendre pour repérer ces trésors. Il s’est promené de Lanaudière, à la région Chaudière-Appalachees  en passant par les Cantons-de-l’Est et Portneuf. Autant dire qu’il a quadrillé la province de Québec pour capter dans sa lentille des joyaux. On dit qu’une image vaut mille mots, ça n’a jamais été aussi vrai. Chapeau à l’éditeur pour la présentation graphique de ce travail de maître. 40 jardins et 300 photos plus tard, on a tous les goût de sortir la truelle et de s’y mettre.

Jardins privés du Québec Vol. 2 Perry Mastrovito. Broquet 160p.   www.broquet.qc.ca

 

 

 


Le coin de la BD

Sur ce qui semble être une série, car on parle du tome 1 “Le Manoir de Lady Heme” vous avez les tribulations d’Amelia Woods une ravissante jeune anglaise du début du XXème siècle. Sur la couverture on la voit avec, ce qui est peu dire, de beaux grands yeux, mais énigmatiques, comme on peu tout ce qui lui arrive. A cette orpheline de mère dont le deuil est difficile et qui se rendra compte qu’elle est dotée de pouvoirs. Un jour elle se rendra en visite au Manoir de Lady Heme afin d’y chercher un peu de stabilité émotive. Elle qui est capable de par ses dons de lire chez les autres, est comme on dit un cordonnier mal chaussé, car elle n’a pas vu venir ce qu’il l’attend avec des secrets de famille. Tout ça à la sauce anglaise, ça donne une BD attrayante.  Nous devons ce petit bijou fruit de la collaboration du duo Carole Breteau et Morgane Lafille.

Amelia Woods Tome 1 Le Manoir de Lady Heme. Carole Breteau et Morgane Lafille. Vents d’Ouest 56p.     www.glenat.com

 

 

 


Le coin santé physique et psychique

Disons tout de go, beaucoup de parents ne trouvent plus la méthode pour bien encadrer leur progéniture. Elle est loin l’étape de la fessée, qui peut vous conduire maintenant à un dossier criminel. Ensuite, les experts nous disent que des parents, ce ne sont pas des amis, qu’ils doivent prendre de la hauteur pour asseoir leur autorité. Alors que faire ?  Voici un petit guide qui va vous mettre en piste Pour nos enfants, la discipline à travers la bienveillance de Christel Leblanc. C’est une éducatrice spécialisée de formation. Son petit bouquin d’une grande utilité, est le résultat de quinze années d’expérience. Une parentalité positive. Voilà le sentier sur lequel elle veut amener les mères et les pères de l’ère numérique.

Pour nos enfants, la discipline à travers la bienveillance  Christel Leblanc. Les Presses de l’Université Laval 103p.       www.pulaval.com

 

 

 


Les messages des fables

L’autre jour à la rédaction, un de nos collaborateurs s’indignait, que l’on humanise les animaux domestiques et en faisait porter la responsabilité à Walt Disney. Il fut arrêté dans son élan par un de nos collègues qui fit remarquer fort à propos que les coupables étaient surtout Ésope et La Fontaine . Mais la fable à laquelle succède souvent une morale est davantage que la représentation animale. Et pour en connaître davantage sur ce merveilleux monde de l’esprit, allez lire ce qu’en dit Pierre Jourde, longtemps professeur de littérature à l’université et chroniqueur culturel au magazine l’Obs. Il nous fait découvrir des fables de diverses époques, dont beaucoup ont des connotations sexuelles manifestes. La Potiche a peur en rouge est un condensé de l’esprit français dans ce qu’il a de plus sublime. Les amateurs de bons mots se retrouveront ici comme dans une bonbonnière. C’est une véritable récréation pour nos méninges. Son florilège est précédé d’une courte mais fouillée présentation de ce qu’est la fable dans tous ses états.

La Potiche a peur en rouge Pierre Jourde. Wombat 131p.    

 

 

 


Une pierre maléfique dans les mains d’un écrivain polyvalent

Mario Pelletier à la plume polyvalente. Rédacteur dans des cabinets ministériels, il a mis son talent au service d’un Pierre Elliot Trudeau comme pour René Lévesque! Sa virtuosité en écriture lui réussit tout aussi bien dans le domaine de la littérature où  on l’a vu s’épanouir dans différents genres. Il débarque avec La pierre de Satan, une pierre mystérieuse et maléfique dont la quête démarrera étonnamment en lien avec les fameux attentats du 11 septembre aux États-Unis. Le protagoniste de l’histoire Loïc Bolduc dont les recherches historiques vont lui faire découvrir un pionnier du Québec qui participera par la suite à la guerre de Sécession. C’est un polar un peu indéfinissable car il recèle une part de fantastique. Cette camée qui était dissimulée dans une tombe comporte une large part de mystère. Et qui suscitera, comme on le verra au fil des pages, bien des convoitises. On dira ce que l’on veut de l’écrivain, mais il a une sacrée imagination servie par une plume, ou un clavier, c’est selon, est assez alerte. On ne s’ennuie pas une seconde, d’autant que la saga entourant cette pierre précieuse s’étire sur trois siècles.

La pierre de Satan Mario Pelletier. Les heures bleues 469p.    www.heuresbleues.ca

 

 

 


Un déchirement sentimental qui se lit en quinze minutes!

Pour preuve que nous vivons à un rythme trépidant, voici une petite plaquette narrant les interrogations amoureuses d’une femme partagée entre deux êtres et qui se lit en quinze minutes comme se fait fort de nous le rappeler le communiqué de presse accompagnant la sortie de Le nid-cage de Chantal Bertrand sur des illustrations de Sylvie Cotton. Est-ce de la poésie en prose ? Difficile de poser une étiquette sur cette démarche littéraire. On retiendra l’ambivalence des sentiments qui peuple ce texte éclair. Qui prouve que l’on peut dire beaucoup en peu de mots. A quelque part ça tient de l’exploit car trop peu d’écrivains font preuve d’autant d’économie de moyens pour parvenir à dire la même chose.

Le nid-cage Chantal Bertrand illustrations Sylvie Cotton. Éditions Heures bleues coll. Hors chemins.    www.heuresbleues.ca

 

 

 


Destins de femmes

C’est un bel exercice de style auquel nous convie Lise Gauvin dont on a pu lire les critiques au Devoir et qui a récolté moult distinctions dont la médaille de vermeil du Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre. Ça vous en jette tout plein et en même temps c’est une sacrée responsabilité car il faut toujours tutoyer l’excellence.  Qu’elle ne s’inquiète pas, sa dernière ponte Et toi, comment vas-tu ? la maintient au niveau. Un roman qui met en scène une femme qui assiste aux derniers jours de sa maman qui devra sous peu retrouver son Créateur, car elle a refusé l’acharnement thérapeutique. Les textes sont alternés en le vouvoiement qu’elle adresse à sa génitrice lorsque nous sommes en temps réel, qui marque une distance en quelque sorte, avec une remontée de la lignée de cette dernière jusqu’en Nouvelle-France. La beauté de la chose c’est l’emploi d’une langue exquise qui nous fait rappeler à quel point le français est riche de mots et magnifié, quand bien servi par une auteure comme Lise Gauvin. Ce texte est aussi un tribut à nos femmes fortes qui ont colonisé la Belle Province.

Et toi, comment vas-tu ? Lise Gauvin. Leméac 139p. 

 

 

 


Un roman fort centré sur la maladie mentale

On ne s’en rend pas trop compte, mais de plus en plus de romans québécois ont pour décor l’hôpital. Comme l’institution mange la moitié du budget de la province de Québec, il va de soi que celà concerne de même bon nombre des nôtres. Pour des maladies physiques ou psychiques comme c’est le cas du personnage de Ruissellements de Francis Rose qui doit composer avec un atavisme de carences en santé mentale, une tare génétique héritée par la lignée paternelle. Pas facile de vivre dans ces conditions. Et c’est tout le mérite de l’écrivain d’aborder cette question au moment où on a admis qu’au Québec les soins en santé mentale sont le parent pauvre du système médical. Ce qui sauve notre homme dans ces pages, c’est sa capacité de création. Est-ce que parce que l’écrivain est le fils de la réalisatrice et actrice Micheline Lanctôt, il a sans doute bénéficié d’un grand sens de l’image qui se reflète dans toutes ses descriptions du réel ou de l’imaginaire. C’est son deuxième roman et ça promet pour le futur. Et puisqu’on a évoqué le septième art, ces ruissellements pourraient faire un très beau film au grand écran. Avis aux scénaristes en panne d’inspiration.

Ruissellements Francis Rose. Leméac 259p. 

 

 

 


Des conseils pour ne pas végéter dans la croissance de votre entreprise

Un nombre de plus en plus grand de québécois aspirent à devenir leur propre patron et ne plus être à la merci d’un boss qu’il soit petit ou grand. Noble aspiration mais qui comporte son lot d’exigences. Encore faut-il les identifier. Car beaucoup de novices en démarrage d’entreprises désespèrent de faire du sur-place. Vincent Fournier, coach aguerri en la matière qui nous a donné déjà “Arrêtez de vendre, laissez vos clients vous acheter” persiste et signe avec un autre titre de même nature Propulsez vos affaires qui a le mérite de toujours coller au gros bon sens.  Des trucs du métier pour éviter de s’enliser ou de trop s’entêter sur un aspect plutôt que de mettre ses efforts ailleurs. 

Propulsez vos affaires Vincent Fournier. Béliveau éditeur 282p.     www.beliveauediteur.com

 

 

 


Les anonymes s’expriment

A notre rédaction il y a une expression que nous détestons souverainement, c’est d’identifier les gens qui composent la majorité silencieuse d’anonymes. Comme cette fois où alors de funérailles nationales en France, le présentateur dira ceci “en présence de célébrités et de milliers d’anonymes”. Il y a là quelque chose d’élitiste et de condescendant. Pourquoi ce préambule ? C’est à l’occasion de la publication de C’est à ton tour d’écrire une sélection de textes reçus à l’invitation du site www.cesatontourdecrire.com né au début de la pandémie. Denyse Monté et Hélène Turmel ont reçu des bijoux de textes dont elles nous gratifient et qui font la démonstration que la grandeur de l’humain, tient non pas à la reconnaissance publique, mais à la hauteur de ses sentiments. En sous-titre de l’ouvrage on a mis “écrits de gens ordinaires en période extraordinaire”, alors qu’il aurait fallu écrire “écrits de gens extraordinaires en période ordinaire”. Bref, ce qui importe c’est que ces textes très touchants soient portés à notre connaissance. Chacun d’entre nous avons sinon une, mais des histoires à raconter.

C’est à ton tour d’écrire Collectif. Béliveau éditeur 230p.     www.beliveauediteur.com

 

 

 


Un drame à élucider au Nouveau-Brunswick

C’est assez peu fréquent que la maison d’édition Béliveau, plus axée sur les ouvrages de croissance spirituelle ou en spiritualité, nous offre un roman. Il fallait donc vous souligner la chose, d’autant que Guiding Light de Patrice Bédard est de très bonne facture dans le genre thriller. Le titre l’emprunte à ce village du Nouveau-Brunswick alors qu’un homme et une femme Isaac et Martha vont trouver la mort dans ce qui sera considéré par les autorités comme un crime passionnel. Il va se passer par la suite plusieurs années, jusqu’à ce que débarque un écrivain vivant le syndrome de la page blanche, qui cherche un sujet pour nourrir un prochain opus. Sa voiture tombant en panne, il sera forcé de loger dans une auberge de Guiding Light. C’est là qu’il sera mis au contact de ce crime sordide pour lequel il n’aura de cesse de faire remonter le temps et d’élucider cette affaire. Ce polar contient tous les ingrédients qui font la réussite du genre. Aux amateurs de littérature policière vous allez être captivés de bout en bout. Et petite originalité typographique, de longs passages sont rédigés en caractères de machine à écrire de jadis.

Guiding Light Patrice Bédard. Béliveau éditeur 480p.    www.editionsbeliveau.com

 

 

 


Notre héritage de primate

Il y en a, fort nombreux, qui s’intéressent à la généalogie, d’autres à notre évolution. Ces derniers seront ravis d’apprendre la sortie dans la collection “Les 27” aux éditions Les heures bleues de 27 caractéristiques humaines façonnées par l’évolution de l’anthropologue Michelle Drapeau qui est professeure titulaire au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal. Cette scientifique de haute volée a le grand mérite de rendre succinct la longue évolution de l’homo sapiens, parfoius avec un détour par le règne animal. Une petite plaquette riche en densité. On voit comment la morphologie de l’humain a progressé au fil des siècles et des nécessités. Et l’éditeur a honoré ce beau travail d’une riche iconographie qui alimente mieux que tout la présentation.  Cet ouvrage de vulgarisation devrait impérativement se retrouver au programme du ministère de l’éducation ou à tout le moins dans les bibliothèques de toutes nos écoles pour combler le vide abyssal en matière de culture générale.

27 caractéristiques humaines façonnées par l’évolution Michelle Drapeau. Les heures bleues.    www.heuresbleues.com

 

 

 


Le Napoléon de l’Orient

Notre attention a tellement été centrée sur l’Occident que nous en sommes arrivés à ignorer que le Proche-Orient par exemple est doté d’une histoire fabuleuse. Et qui nous rappelle que nous sommes des nains côté connaissance de ce qui se passe en dehors de notre propre civilisation. C’est la réflexion qui nous vient à l’esprit en prenant connaissance de la vie de Méhémet Ali d’Égypte considéré comme le Napoléon de l’Orient et dont les exploits sont ravivés par Caroline Kurhan. Cette historienne ne pouvait être que sensibilisée à cette autre grande histoire  du monde puisque durant quinze ans elle a vécu en Égypte tandis qu’elle était à la tête du département Patrimoine culturel de l’Université Senghor d’Alexandrie. Elle a eu par la suite d’autres mandats de même importance toujours dans sa spécialisation orientale. On lui doit une biographie remarquée de l’ex roi déchu d’Égypte, Farouk. C’est à un historien français Ernest Gouin que l’on doit l’épithète de Napoléon de l’Orient accolé à la figure de Méhémet Ali, arrivé en Égypte après Napoléon à la tête d’un contingent ottman. Il sera au pouvoir dès 1805 et fondera une dynastie qui ne prendra fin qu’en...1952.  Tout comme Napoléon, ce Méhémet sera un grand réformateur. Il sera un grand admirateur de Napoléon et fera bon accueil à la culture française. Une grande figure à découvrir racontée avec un rare brio. De l’histoire vivante comme on en voudrait dans nos salles de classe.

Méhémet Ali d’Égypte Caroline Kurhan. Maisonneuve & Larose nouvelles éditions /Hémisphères 233p.    www.hemisphereseditions.com

 

 

 


Sur la disparition d’enfant et la maternité

Elle n’y est pas allée de main morte cette Brenda Navarro pour son premier roman Maisons vides. Cette novice en littérature d’origine mexicaine est toutefois très impliquée pour faire connaître les femmes écrivaines de son pays. En effet, elle exploite deux thèmes très forts dans la vie, la disparition d’enfant, sans doute une des douleurs les plus extrêmes pour une mère, et aussi en contrepartie le désir de maternité, si fort chez les femmes, consentie ou sous pression. L’histoire se déroule à Mexico et oppose deux personnages, une qui voit son enfant enlevée avec les terreurs que celà suppose et de l’autre celle qui a enlevé cet enfant avec des conséquences non négligeables sur sa psyché. L’auteure a le mérite d’avoir vampirisé ce qui se passe dans la tête de ces deux femmes. Une des belles surprises de la rentrée. Cette Navarro est à suivre.

Maisons vides Brenda Navarro. Mémoire d’encrier 183p.   

 

 

 


Un des plus grands pollueur auquel nous ne pensons jamais

Quand il est question de désastre écologique, les classiques des catastrophes reviennent en boucle: fonte des glaces, le surgissement de bactéries mortelles enfouies dans le pergélisol sibérien, l’émission de méthane, déversements de produits chimiques, pesticides et quoi encore. Mais jamais nous vient en tête un des pollueurs parmi les plus grands, et très discret en apparence, nous avons nommé le monde du numérique. Et pour donner la mesure de ce fléau insidieux, il est impératif de lire L’enfer numérique de Guillaume Pitron, un journaliste et réalisateur de documentaires qui s’intéresse depuis longtemps à la pollution engendrée par notre merveilleux monde numérique. On n’a pas idée à quel point nos joujoux électroniques et numériques contribuent à détruire la planète. Et l’essayiste de nous faire voir en quoi ces entrepôts gigantesques qui abritent les serveurs informatiques dégagent leur large part de C02 dans l’atmosphère. Et que dire des batteries. Bref, notre addiction au numérique fait que nous fonçons droit dans le mur. Très documenté, l’auteur est un fabuleux sonneur d’alerte. Après lecture, on ne pourra plus dire qu’on n’a pas été prévenu. Et on ne regardera plus notre dépendance de la même manière.

L’enfer numérique Guillaume Pitron. Les liens qui libèrent 344p.   

 

 

 


Alain Stanké n’a pas perdu une once d’émerveillement

A 87 ans, Alain Stanké est dans l’antichambre d’être nonagénaire. Et il n’a pas perdu une once d’émerveillement. Même qu’il en a plusieurs. A preuve ces Émerveillements au pluriel où il consacre l’entièreté de ses chapitres a des êtres qui n’ont pas nécessairement connu la notoriété, mais qui ont connu des vies extraordinaires. Sans doute comme nous à la rédaction, il doit honnir le qualificatif d’anonymes que l’on colle à ceux qui n’ont pas eu la reconnaissance sociale. C’est un florilège d’anecdotes qu’il nous livre et qui nous laisse parfois pantois. Comme ce juge qu’il ne nomme que par son prénom, aujourd’hui décédé qui a eu une vie hors du commun, devant frotter les parquets à cinq ans dans un pensionnat, couchant après coup dans une sorte de cabane à chien dans un fond de cour avec des journaux en guise de couverture et qui va atteindre à la magistrature! Et tout ça grâce au mérite de l’amour de la connaissance qui viendra tout simplement par hasard, trouvaille d’un livre dans une poubelle, et qui sera le déclencheur de tout. Et il y a quantité d’autres belles histoires qui nous montre que dans l’adversité, à quel point le rire est salvateur. Et l’auteur lui-même, quelle vie! Il y aurait des dizaines de tomes pour recenser tout ce qu’il a entrepris dans le monde de l’édition seulement et qui lui a valu des rencontres mémorables avec des notoriétés de la planète. Mais ce n’est pas ça qui a impressionné le plus Stanké. Ce sont de petites gens, dont on ne s’intéresserait peut-être pas et qui ont beaucoup à raconter. Ce livre les retire de l’ombre.

Émerveillements Alain Stanké. Les éditions La Presse 251p.    www.lapresse.ca

 

 

 


Coup d’État au Guatemala en 1954, le regard de Vargas Llosa

Ceux qui aiment l’Histoire quand elle est basée sur des complots vont se délecter des Temps sauvages. Pas ceux de Joseph Kessel mais de Vargas Llosa qui revoit à sa manière le coup d’État fomenté par la CIA et qui contribua en 1954 au renversement en place du président guatémaltèque pourtant légitimité, Jacobo Arbenz. Une sale histoire comme il ne peut s’en faire que lorsque les États-Unis se déclarent plus blanc que blanc à cette époque et qui tiennent à renverser ce qui menace à leurs yeux leurs intérêts. Rappelons que dans ces années-là, c’est la guerre impitoyable menée contre le communisme. Llosa rappelle qui furent les acteurs de ce mélodrame politique. C’est une histoire un peu “romancée” au sens où l’auteur s’autorise à placer des dialogues dans la bouche des conspirateurs. C’est une façon de rendre l’Histoire vivante et qui nous donne le goût d’aller fouiller davantage sur ce qui s’est passé. Pour accoucher de cette passionnante aventure politique, notre historien d’un moment a fait précéder sa rédaction par une recherche fouillée, notamment dans les journaux du temps. 

Temps sauvages Vargas Llosa. Gallimard 383p.

 

 

 


Introduction aux rituels spirituels autochtones

Le pays a beaucoup à se faire pardonner face aux Premières Nations qu’historiquement on a exploité, voire conduit à un traitement culturellement génocidaire et pas que. Il y a en ce moment un mouvement que l’on souhaite permanent d’intérêt pour ces cultures des peuples premiers. Et la parution en français de Blair Stonechild s’inscrit dans cette mouvance. L’auteur est un Cri-Saulteaux de la Première Nation de Muscowpetung. Il est professeur d’études autochtones à l’Université des Premières Nations du Canada. Éminemment respecté au sein de ces communautés il a hérité du titre de “celui qui garde le savoir”. Et à ce titre il lui est redevable d’une mission de transmission. C’est un livre fondateur qui ouvre les pans de toute une spiritualité dont il faut bien l’avouer nous n’en connaissons rien, sinon les rituels danses autour d’un feu que nous reproduisions enfant par procédé imitatif.  Quand on termine ce livre on se rend compte non seulement de l’immense richesse de leurs valeurs mais aussi à quel point il était odieux de la part des institutions chrétiennes avec l’aval du fédéral de vouloir “civiliser” ces sauvages. Oui, vraiment nous avons beaucoup à nous faire pardonner. Et comme la connaissance est un rempart contre la peur, cet ouvrage didactique va contribuer à mieux réaliser le vivre ensemble.

Celui qui cherche à savoir S’ouvrir à la spiritualité autochtone. Blair Stonechild. Hashtag 418p.      www.editionshashtag.com

 

 

 


Le cours 101 pour performer au foot

Les Dé-Managers est un collectif d’auteurs formé de journalistes et entraîneurs qui sont spécialisés dans toutes les arcanes du foot. Quatre d’entre eux Raphaël Cosmidis, Philippe Gargov, Christophe Kuchly et Julien Momont présentent Comment gagner un match de foot ? C’est presque une Bible pour tout ce qui touche au recrutement, préparation, stratégies diverses. Comme il est dit, rien dans le domaine n’est laissé au hasard. Ne serait-ce que l’étude des matchs en vidéo qui repasse tout un match à étudier en profondeur. C’est à notre connaissance le premier ouvrage à nous ouvrir ainsi les coulisses de ce sport qui gagne de plus en plus d’adeptes au Québec.

Comment gagner un match de foot ? Collectif. Solar éditions 520p. www.solar.fr

 

 

 


La suite de la saga sur Mussolini

On piaffait d’impatience de lire la suite de la saga sur le règne de Benito Mussolini. Le premier tome s’est écoulé à un demi-million d’exemplaires, un exploit pour un livre d’histoire. Ici, l’auteur qui se fait historien, Scurati étant à la ville prof de littérature et chroniqueur au Corriere della Sera, a mis une légère touche romanesque pour dynamiser le récit. Mais tout le travail est basé sur une rigoureuse recherche d’archives. Et il n’en manque pas concernant Le Duce qui s’estimait irremplaçable rien de moins. Le deuxième tome s’attarde sur les années 1925 à 1933 qui comprend les fameux Accords du Latran en 1929 qui va laisser un héritage permanent de l’épopée mussolinienne, à sa voir la création de l’État du Vatican. Si ce travail a suscité une vive adhésion de la part d’un large lectorat c’est en raison de la vivacité du récit. De l’histoire vivante comme on en trouve si peu chez nos profs d’histoire. Et puis Mussolini était si charismatique, lui à qui on a prêté dix mille conquêtes féminines qu’il possédait à la hussarde dans son bureau entre deux audiences. Bien des italiens charmés par la veine populiste sont nostalgiques de sa personne.

M l’homme de la providence Antonio Scurati. Les Arènes 660p.   www.arenes.fr

 

 

 


Nos animaux communiquent avec nous

Il lui a fallu trente ans pour que Shaïna Lebeau révèle son lourd secret. C’est qu’elle savait depuis toutes ces années que les animaux domestiques et autres ont une forme de communication avec les humains et vice versa si on veut leur répondre. Elle avait peur tout ce temps d’être moquée par les sceptiques. Elle a donc décidé de lâcher le morceau et de nous entretenir de ses expériences inouïes avec les bêtes. Le grand Boris Cyrulnik a d’ailleurs figuré que les animaux pouvaient avoir des pensées mais ne pas savoir les communiquer. Eh bien dame Lebeau brise le plafond de verre et détaille dans Les animaux, ces messagers au grand coeur par quels moyens se fixe un “langage” à tout le moins une communication. Et ce qui est stupéfiant c’est que cette communication humaine avec le règne animal comprend celui avec les animaux sauvages. Il y a entre autres anecdotes celle d’un bourdon à qui l’auteure a intimé l’ordre de pouvoir finir son assiette avant qu’il ne puisse se servir...Vous ne serez pas au bout de vos surprises.

Les animaux, ces messagers au grand coeur Shaïna Lebeau. Le Souffle d’Or  297p.     www.souffledor.fr

 

 

 


Le Caire derrière les cartes postales

Un voyageur aguerri attestera qu’on ne connaît vraiment un pays qu’en dehors des circuits touristiques. Et ce n’est certainement pas Pierrine Poget qui démentira l’énoncé, elle qui nous arrive avec Warda s’en va Carnets du Caire. C’est une espèce de journal du séjour qu’elle a entrepris au Caire. Et le nom de Warda sera celui que lui attribuera comme un hommage un guide de la région. Un baptême forcé à ses yeux. C’est une curieuse qui veut voir le plus possible de choses en un laps de temps assez court. Elle s’intéresse à l’antiquité égyptienne et ira même se glisser dans un tombeau par un étroit tunnel. Elle fait part de ses découvertes par une correspondance. Si elle voulait nous donner le goût de s’y aventurer à notre tour c’est réussi, car elle sait mettre la couleur qu’il faut pour nous enchanter. A quand le premier avion ?

Warda s’en va Carnets du Caire Pierrine Poget. Éditions La Baconnière 115p.    www.editions-baconniere.ch

 

 

 


A l’intérieur des camps d’entraînement de boxe thaï

Abbas sait de quoi il parle en matière de boxe d’une part, sport qu’il adule, mais aussi particulièrement de boxe thaï dont il s’est fait un ardent promoteur dans l’Hexagone. Et de surcroît il a beaucoup séjourné en Thaïlande la Mecque de la boxe qui atteint le niveau de sport national. Il a choisi d’écrire un  roman. Cinq rounds à Bangkok est le voyage initiatique qu’accomplit Greg qui s’amène dans la capitale thaïlandaise pour la première fois. Il va faire la découverte du milieu local de la boxe, comment les pratiquants s’entraînent. Ils voient se déployer ces corps glabres, musclés qui font preuve de rudesse en même temps que d’adresse.  Ça nous rappelle un épisode de la série Emmanuelle où on voyait se type de combattants. Amateurs d’exotisme vous êtes servis.

Cinq rounds à Bangkok Abbas. Budo éditions 159p.   www.budo.fr

 

 

 


Comme de penser à voix haute

Le Charles Dantzig nouveau, cuvée 2021 nous arrive sous la forme de soliloques jetées sur papier qui ont pris pour titre Théories de théories. Le titre en soi évoque une sorte de non sens. Mais bon, là n’est pas dans le contenant mais dans le contenu. Ce n’est pas un roman. Ce sont des pensées qu’il met par écrit. Et comme il est intelligent, sa curiosité est infinie. Il commence d’ailleurs par des considérations sur le vêtement, la cravate par exemple, et comment cet accessoire est interprété que l’on soit américain ou italien. De la vie gay, du pétainisme qui trahit, et mille autres réflexions qui lui passe par la tête. La beauté de l’exercice c’est qu’il nous met dans la confidence. Et nous de nous mesurer à l’état de sa pensée. C’est le livre d’un ami. Et on sent qu’il a pris plaisir à ce partage.

Théories de théories Charles Dantzig. Grasset 406p. 

 

 

 


Il était une fois 89,3 FM

Si vous ne le savez pas encore 89,3 FM est l’indicatif sur la bande de la station de radio CISM de l’Université de Montréal. On y fait du bénévolat certes, mais c’est aussi un fabuleux laboratoire d’idées, parce que quand on ne te paie pas, au moins, qu’on te laisse créer en paix. Et les directions de programmation qui se sont succédées ont laissé de la latitude à leur animateurs. C’est cette saga que décrit avec beaucoup de tendresse Alexandre Fontaine Rousseau qui a déjà consacré douze années en poste sur les trente années d’existence de la station. Il est strictement défendu de boire en studio est un recueil d’anecdotes, pour beaucoup désopilantes. Car quand on est jeune, que de folies. Et pour certains ça été le tremplin vers une carrière professionnelle. Rousseau est un excellent conteur. Et il nous met dans l’ambiance fofolle qui prévaut dans ce genre de radio très à gauche et c’est un euphémisme.

Il est strictement défendu de boire en studio Alexandre Fontaine Rousseau. Les éditions de ta mère 236p.      www.tamere.org

 

 

 


Gucci, du rêve et des larmes

 La marque Gucci est un des fleurons du groupe de luxe Kering propriété du milliardaire et collectionneur éclairé d’art contemporain François-Henri Pinault. Une entreprise qui a une histoire illustre remontant à 1921. Si cet emblème fait rêver avec tout ce que ça comporte d’images d’Épinal de la bella vita à l’italienne, la saga familiale comprend son lot de drames, notamment l’assassinat d’un descendant, Maurizio, un meurtre téléguidé par son ex-femme. Et ce dernier qui vivait de manière ostentatoire était en réalité couvert de dettes, vivant au-dessus de ses moyens et capitalisant sur des rentrées d’argent provenant de ventes futures qui ne venaient pas à terme. C’est une partie de cette histoire qui est racontée par Sara Gay Borden dans House of Gucci dont s’est emparé le réalisateur Ridley Scott pour le porter au grand écran avec en vedette Lady Gaga. On pourrait sous-titrer cet ouvrage “La misère des riches” tant l’importance de paraître fait malheur. Pour nous pauvres lecteurs, on se consolera de notre condition.  L’auteure a entrepris des recherches fouillées pour la rédaction de ce livre, allant même jusqu’à correspondre avec l’ex épouse meurtrière en cellule pour obtenir plus de détails.

House of Gucci Sara Gay Forden. Harper Collins 387p.    www.harpercollins.fr

 

 

 


Un garçon doté d’un don particulier

La force de Stephen King vient du fait qu’il n’est jamais confronté au syndrome de la page blanche. Son imaginaire est sans limite. Et il le prouve encore une fois avec son dernier opus Après. Qui narre les tribulations d’un jeune garçon, Jamie Conklin. Il est doté d’une faculté rare, celle de pouvoir entrer en communication avec les morts. On peut comprendre que pour mettre à l’abri son fils de possibles moqueries,  sa mère a tout intérêt à ce que cette disposition demeure cachée.  Quoique elle recourra au service de fiston dans le cas d’un de ses auteurs décédé, elle qui est à la ville agente littéraire. Mais voilà où le génie de King éclate. Il arrivera qu’un jour Tia, la maman, qui s’était ouverte du don de Jamie à une amie policière, sera contactée par cette dernière au moment où un terroriste mort lui avait disposé des bombes un peu partout dans la Grosse Pomme. Il faut bien assurer la sécurité des citoyens. L’agente va demander si le garçon pourrait intervenir auprès du terroriste afin de connaître la localisation des engins explosifs. Vous allez voir que rendre service peut vous mettre dans des états non souhaités. On ne vous en dit pas plus. Comment se déprendre d’une âme démoniaque ? Tel est le centre du suspense. Ici le romancier tutoie l’excellence.

Après Stephen King. Albin Michel 330p.   

 

 

 


Du blablabla à l’action en environnement

Quelle étrange coïncidence, au moment où Sa Majesté la reine Elizabeth sort de sa réserve depuis  1952 pour condamner les gouvernants qui parlent d’écologie et qui ne font rien, puis Greta Thunberg qui les accusent à son tour de faire que du blablabla sans résultats, voilà que paraît un essai majeur de Louis Guay qui a été professeur titulaire de sociologie et membre de l’Institut en environnement d, développement et société à l’Université Laval qui a pour titre Les enjeux sociaux de l’environnement. Ou comment passer à l’action sous un angle sociologique. Il analyse toutes les possibilités qui s’offrent à qui veut prendre la pollution à bras le corps. Bien qu’il revienne sur des constats connus, son ouvrage a le mérite de cibler des champs d’intervention pour préserver de la sorte de notre planète.

Les enjeux sociaux de l’environnement Louis Guay. Les Presses de l’Université Laval 475p.     www.pulaval.com

 

 





 


Le coin de la BD

La vie conjugale réussie de Catana Chetwynd fait ce point son bonheur qu’elle partage ses recettes de la vie à deux sur son blogue. Et mieux encore, elle se sert de la BD comme véhicule de transmission de ses beaux messages. Ça donne Câlins aux éditions Monsieur Pop Corn. D’attendrissants dessins qui magnifient la vie à deux. En même temps c’est l’illustration que les rapports hommes femmes car c’est de cela dont il s’agit ici, sont du domaine du possible, tant ces deux genres sont comme des planètes si opposées. On pense à la chanson de Guy Béart “Qu’on est bien” dans laquelle il vantait les charmes de se trouver dans les bras d’une personne du sexe opposé.

Chez Glénat tome 3 de la saga Les géants des Lylian, Drouin, Russo et Lorien. Intitulé Bora et Leap c’est le prolongement des aventures inimaginables de ces six jeunes dont un fauteuil roulant qui seront au contact de créatures plus grandes que nature. Et comme l’écologie est dans l’air du temps, il  est fait question.  Et grâce à Kyma, on verra que les deux protagonistes qui donnent leur nom à ce tome, ont la faculté de pouvoir saisir le langage des pierres. Plus fantastique que ça…

Enfin, un grand classique de la BD italienne des années 80, Rebecca que lance l’éditeur Mosquito. C’est une création marquante du duo formé par Anna Brandolini et Renato Queirolo. Cette histoire fut d’abord publiée dans les pages du magazine Linus. Ça raconte les déboires d’une gitane des Grisons, Rebecca Ciora qui va faire la rencontre d’un poète désoeuvré que poursuit les autorités. Nous sommes en 1492 année de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, mais surtout à l’âge d’or du Quattrocento. C’est une formidable initiative de l’éditeur de nous donner ce beau cadeau, qui a fait école dans la BD.  Il est question de vols de bijoux, d’Inquisition, de justiciers tortionnaires. Bref beaucoup d’éléments pour nous garder en haleine.

 

 

 


Le coin de la poésie

Aux éditions du Noroît nous sommes gâtés avec deux recueils dont ce premier venant d’une pointure de la poésie québécoise, nous avons nommé Paul Chanel Malenfant dont nous ne rapporterons  pas ici la liste des reconnaissances qui ont salué son travail. Chambres d’échos, un livre touffu alimenté par des impressions du quotidien, de nombreux flashbacks. Un extrait ici qui a des réminiscences d’un Émile Nelligan “Je vous salue encore une fois mes grandes soeurs aux chuchotis de femmes murmurant entre vous à l’oreille des choses de la vie des mystères de linges saignant entre les cuisses des bourgeons des tétons des framboisiers sauvages”. Du grand art qui serait une sorte de synthèse de ses poésies antérieures.  Et si celui-ci est au zénith de son talent et de sa carrière, voici que nous arrive une novice, du moins côté recueil, car elle a déjà signé dans passablement de revues. Son nom ? Vanessa Courville avec un premier opus Les miraculeuses qui s’attache au ventre de la femme. D’entrée de jeu il y a beaucoup à dire sur la matrice. Ce peut-être un fameux terreau pour puiser des poèmes. Et cette jeune trentenaire aux allures de camée victorienne, du moins pour sa photo officielle, nous livre de merveilleux passages, des métaphores à profusion qui nous en jettent tout plein. Extrait qui en dit plus que tout “avec ses seules mains loyales elle hisse hors de ta poitrine la grande étendue rosifiée de l’aube”.  Et petit conseil, pour apprécier à plein ces strophes, de les déclamer à voix haute. Elles prennent encore plus d’ampleur.

 

 

 


Un pavé fondateur pour vulgariser la psychologie de tous les jours

Il y a pléthore d’ouvrages sur la psychologie, allant de livres à vocation populaire jusqu’à d’hermétiques traités compris que par un aréopage formé en la matière. Mais pour qui veut assimiler les fondements de la psychologie sur un mode accessible, nous ne voyons pas d’autre suggestion à vous faire que de vous procurer La psychologie au quotidien un pavé sous la direction de Simon Grondin qui a appelé pour sa réalisation une trentaine de professeurs actifs ou retraités issus de l’École de de psychologie de l’Université Laval. Et chacun a bien compris la commande car on s’en est tenu à vulgariser toutes les notions entourant cette discipline. Ça va de la posture mentale zen, aux troubles du sommeil et quoi encore. On a véritablement fait le tour du sujet. C’est un livre de consultation que l’on voudra conserver à portée de main pour y référer au besoin. Chaque pathologie est expliquée ainsi que les traitements appropriés. Tous ceux et celles qui, par ailleurs, sont tentés de devenir psychologues ont un livre inspirant à consulter.

La psychologie au quotidien Collectif sous la supervision de Simon Grondin. Les Presses de l’Université Laval 802p.    www.pulaval.com

 

 

 


Collision d’existence

Dans le communiqué accompagnant la sortie du roman Arides de Mickaël Carlier il est écrit une expression chargée de messages “collision de ces existences”. Quel beau terme qui définit tellement le choc de la rencontre d’êtres dissemblables. C’est le cas de cet homme, Dan, qui va retrouver son fils qu’il l’avait abandonné dans son enfance. Ce qui lui a rappelé son rapport douloureux avec son propre père. On voit à quel point la lignée mâle de ce côté-ci de la clôture connaît des ratés. On dit que l’homme exprime peu ses sentiments. C’est le mérite de l’écrivain d’investir la sentimentalité masculine avec ses côtés abrupts. Nous conseillons fortement cette lecture à un lectorat féminin curieux de connaître ce qui peut se passer dans la tête d’un homme qui sera en quête de son passé.  C’est un livre fort à mettre au-dessus de votre prochaine liste d’achats.

Arides Mickaël Carlier. Annika Parance éditeur 299p.  www.apediteur.com

 

 

 


Prospectives écologiques et économiques pour un futur à nos portes

L’animateur et journaliste économique de Radio-Canada Gérald Fillion et François Delorme enseignant au Département de sciences économiques de l’Université de Sherbrooke et consultant, ont senti le besoin de sonner l’alarme sur des réalités qu’on ne veut pas souvent entendre mais que si on les ignorent, auront de terribles répercussions sur notre vie quotidienne. Et dans ces cas d’espèces, que ce soit en écologie et en économie, autant dire que le futur est à nos portes. La question que le duo pose est celle-ci “Quelle planète voulons-nous léguer à nos enfants ?” Ils passent donc en revue ce qui est et qui ne tient plus la route. C’est un ouvrage qui va en interpeller plus d’un parce que beaucoup de chapitres portent un titre sous forme de questionnements. Grand mérite à ces deux comparses pour nous avoir évité des tableaux statistiques qui égarent souvent le lecteur, surtout lorsqu’il est question d’économie. Des constats simples à la portée de tous. Car effectivement la balle est dans notre camp et c’est ce qu’ils ne cessent de rappeler à coeur de pages.

L’heure des choix Gérald Fillion et François Delorme. Édito 264p.    www.editionsedito.com

 

 

 


 Sur la notion de genre dans la pratique journalistique

Elles sont trois Béatrice Damian-Gaillard, Sandy Montanola et Eugénie Saitta toutes provenant de l’Université de Rennes et chercheuses au laboratoire Arènes. Qui ont décidé d’explorer comment le genre modifiait le rapport dans le travail des journalistes. Y a-t-il de la disparité entre les genres dans cette profession ? Un territoire d’investigation qui avait été trop peu explorée. Le fossé est maintenant comblé avec cet essai abondamment documenté sur ce que vivent les femmes et les hommes dans les salles de rédaction. Leurs regards se sont promenés partout dans le monde que ce soit au Canada ou en Israël pour ne nommer que ces pays. Pour ce qui est du Canada, elles observent que les femmes sont moins mariées et ont moins d’enfants que leurs homologues masculins. Elles montrent un machisme mâle journalistique dans les domaines du sport et de la politique et comment leurs collègues femmes ripostent. Bref, pour ceux que la communication intéresse et notamment le vécu dans la presse, c’est un ouvrage incontournable. Avis à celles qui veulent embrasser la carrière, elles seront prévenues des enjeux qui les attendent.

Genre et journalisme Béatrice Damian-Gaillard, Sandy Montanola et Eugénie Saitta. de boeck supérieur 249p.   www.deboecksuperieur.com

 

 

 


Couvre-t’-on trop ce qui se passe à la Maison-Blanche ?

Le règne de Donald Trump a été l’occasion chez nous d’un envahissement médiatique comme on en a rarement connu, chaque faits et gestes de ce fou furieux ont été rapportés systématiquement et ça continue encore. Comme le faisait remarquer un de co-éditeurs “les gens s’ennuient tellement et ils ont une occasion en or de se distraire avec ce bouffon”. Karine Prémont professeure de politique américaine à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et directrice adjointe de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM et Marie-Ève Carignan professeure spécialisée en information, journalisme et communication publique au Département de communication de l’Université de Sherbrooke se sont posées la question à savoir si celà servait l’intérêt des québécois de leur offrir autant de faits et gestes venant du Bureau Ovale ? Ce qui donne un travail de recherche de grand intérêt forgé sur de multiples rencontres avec des gens des médias du Québec La Maison-Blanche vue du Québec. En même temps ça été une réflexion nécessaire sur nos rapports avec ce géant du sud de la frontière. Les passionnés de politique américaine et internationale prendront un vif plaisir à parcourir ces pages éclairantes.

La Maison-Blanche vue du Québec Karine Prémont et Marie-Ève Carignan. Les éditions La Presse 230p.      www.editionslapresse.ca

 

 

 


De quoi tuer le temps

Nos gouvernants, n’aidant pas pour cause de pandémie, ont littéralement tué la vie nocturne. Alors cela veut dire quoi ? Qu’on ne peut plus prendre de plaisir en société ? C’est ignorer les éditions Goélette qui éditent une panoplie de livres ludiques à consulter seul ou à partager en groupe. C’est le cas de la série Quiz Randolph avec un dernier s’ajoute Défi Linkto qui rassemble des questions de connaissance générale dans moult domaines et qui peuvent nourrir des quiz à faire à la maison, de quoi réunir les membres de la famille ou des potes et nourrir ainsi la convivialité. Vous pouvez vous confronter seul, mais c’est tellement plaisant de manger une bonne tranche de son prochain en les acculant à la défaite.

Quiz Randolph Défi Linkto. Les éditions Goélette 128p.     www.boutiquegoelette.com

 

 



 


Chapleau et Côté s’en donnent à coeur joie

En novembre vous avez deux rituels incontournables, le coquelicot du jour du Souvenir et la parution de la revue de l’année par les caricaturistes Chapleau à La Presse et André-Philippe Côté au Soleil. Évidemment que la pandémie occupe le terrain. Commençons par Chapleau 2021. En voyant la couverture où un François Legault croyons-nous admoneste les fidèles du haut la chaire, celà nous ramène à la comédienne Pol Pelletier renommée pour sa capacité infinie d’indignation, qui disait que pour ce qui était des hommes au Québec nous avions deux seules catégories, les curés et les bûcherons. De quoi méditer. Notre premier ministre a bien pris la relève des soutanes, autorisant ou pas de chanter, de danser des slows et de rester assis dans les bars. Nous en sommes là. En ouvrant l’album, un personnage nous prévient que la seule façon de se sortir de cette pandémie dont certains pour quels motifs souhaitent qu’elle perdure, nous recommande de rire, seule tonique contre la bêtise. En fin d’ouvrage, il rend hommage à deux figures marquantes de la société québécoise, l’ex ministre Claude Castonguay et l’anthropologue Serge Bouchard. Encore là, l’illustre caricaturiste se signale par une précision du dessin qui force l’admiration.  Aux éditions La Presse. Et chez le même éditeur De tous les Côté 2021. La férocité est bien de mise chez le caricaturiste de Québec. Lui aussi devait tenir compte de la pandémie. A croire même qu’il en a été particulièrement affecté car il va à fond de charge..Une caricature donne le ton qui nous a fait hurler de rire à la rédaction. C’est un petit bonhomme qui rentre de classe et à qui son pềre demande ce qu’il a appris à l’école et le garçonnet de répondre “que j’ai la Covid-19!” Oui comme le recommandait d’entrée de jeu le mec de l’album Chapleau, il faut en rire. Voici deux revues de l’année issues de bienfaiteurs de l’humanité car ils nous sauvent de la déprime.

 

 



 

La BD plus coquine que jamais

Aux éditions Tabou, deux arrivages qui ne manqueront pas de faire tourner l’oeil aux esprits délurés par la chose. Aux îles Canaries il y a bien un volcan qui ne cesse de rugir et de répandre sa lave, vous avez aussi un ressortissant de Santa Cruz de Tenerife Erich Hartmann qui va provoquer des éruptions dans bien des pantalons avec de septième tome des Orgies barbares. Il nous fait songer à Jacques Brel qui disait avec lucidité que les fantasmes sont plus intéressants que la réalité. Et des fantasmes dans ces pages, les voilà illustrés, mieux-même que ce que vous avez pu les imaginer.  Et diantre, que ces femmes n’ont pas peur de se mouiller au propre comme au figuré. Une hardiesse avec les organes mâles qui nous en jette tout plein.

Puis si vous voulez prolonger votre plaisir d’érotomanes messieurs et dames, allez voir comment Tejlor explore le thème de la soubrette, un classique au chapitre de la fantasmagorie BDSM. Là encore, nous faisons face à un maître qui, excusez le jeu de mots facile, “domine” la situation. Le dessin est alerte au service du message.  Et non seulement l’illustration est championne, mais les dialogues sont très pimentés. Attention de ne pas vous y brûler.

 

 

 


Clôture de la saga des Volponi

Aurélia Gantier a droit à toute notre admiration, car militante pour des causes sérieuses, elle l’est aussi pour la flânerie! Quelle noble cause. Et parce qu’elle est partisane de la zen attitude qu’elle nous gratifie de belles histoires. Comme celle qui prend fin ici du clan des Volponi, ces ressortissants italiens de Tunis qui ont décidé de vivre en France. C’est donc le tome 3 de cette trilogie Les Volponi “Sur la terre et dans les cieux” qui nous fait voir cette tribu qui s’est si bien intégrée aux valeurs de la République qu’elle a un peu sacrifié les traditions de toujours. Nous les voyons vivre ce couple et leurs cinq enfants à Clichy-la-Garenne. Les enfants ont tous des caractères bien trempés. Vous en avez qui sont dans la droiture tandis que d’autres ont pris des moyens parfois tortueux pour atteindre à la belle vie. C’est une étude en même temps de ce qu’est la vie de famille qu’on a parfois un peu trop idéalisée. Mais la beauté de l’exercice avec la romancière c’est qu’elle nous rend les personnages attachants.

Les Volponi Aurélia Gantier. Une heure en été 300p.    www.uhee.fr

 

 

 


Une histoire attendrissante de petit cochon en peluche signée J.K. Rowling

Autant vous prévenir tout de suite, si vous avez tendance à avoir l’oeil humide facilement,  c’est avec réserve que nous vous prévenons, si vous avez l’idée de lire ce beau conte de J.K. Rowling la créatrice célébrissime de Harry Potter qui a pour titre Jack & la grande aventure du cochon de Noël attendrissant au possible. Comme dans tous les contes, il était une fois un garçon qui a un peu grandi, mais qui a toujours eu un attachement sans limite pour son petit cochon en peluche qui a accompagné sa petite enfance. Et pour son malheur l’objet vénéré disparaîtra! Oh malheur! Là on arrive à la nuit de Noël, au moment où Jack et un cochon en peluche de remplacement au caractère affirmé et un peu dérangeant vont vivre une sorte de magie qui n’est propre qu’à Noël. Nul doute que ce conte va s’inscrire dans la tradition des classiques. Nous en tout cas, on a essuyé une larme, autant vous le dire. Comme ça se termine sur un happy end, ça confirme que Noël en vaut la peine.

Jack & la grande aventure du cochon de Noël J.K. Rowling 338p.   

 

 

 


Galerie de personnages en situation de crise

Vous apprendra t-on quelque chose en vous disant que l’humanité est actuellement en situation de crise. Et ce hormis la question de la pandémie qui n’a fait qu’amplifier des maux préexistants. Et s’il y en a un qui le sait, c’est bien le nouvelliste Raphaël Haroche qui est en train de se tailler une place enviable au panthéon des auteurs de ce genre littéraire qui demande à la fois de l’observation du monde et de la virtuosité d’écriture. Quand un texte est court, il faut que l’économie des mots fasse image. En 2017, il avait d’ailleurs été lauréat du Goncourt de la nouvelle pour son recueil “Retourner à la mer”. Avec Éclipse il nous offre une galerie de ce qu’on appelle souvent avec condescendance, des petites gens, ou pire encore, des anonymes. Eh bien, allez à leur rencontre car ces obscurs et sans grades, ô quel autre terme odieux, ont tous une histoire à raconter et l’écrivain se fait leur porte-voix. La nouvelle en soi c’est de la fiction, mais en lisant ces portraits de maux à l’âme, on reconnaîtra quelqu’un, ou soi-même. Haroche a un sens poussé de la formule,  Nous à la rédaction, qui aimons beaucoup la nouvelle, on a été gâtés par cette lecture. Chapeau à ceux qui comme lui font dans la littérature humanitaire.

Une éclipse Raphaël Haroche. Gallimard 190p.  

 

 

 


Se souvenir au pays de “Je me souviens”

Si vous êtes en panne d’imagination en ce qui a trait à offrir à un esprit curieux comme cadeau de Noël, ne vous cassez pas la tête, c’est tout trouvé avec Québec insolite de Sylvain Daignault qui nous sert un album d’historiographie avec moult petits et grands encadrés qui racontent des faits divers, la petite histoire qui fait la grande. Avec une iconographie d’archives exceptionnelle. Un exemple. On sait qu’en 1927 il y a eu cette hécatombe au cinéma Laurier Palace qui fit 77 petites victimes. Eh bien vous avez une photo saisissante des funérailles de 39 d’entre elles avec une photo d’innombrables corbillards devant le parvis de l’église de la Nativité d’Hochelaga. Puis remontant plus loin en 1901, saviez vous que dans cette demeure cossue du 1065 rue Sherbrooke O. au sein du Golden Square Mile, on a assassiné la veuve du magnat du sucre, John James Redpath ainsi que son fils. C’est un autre garçon qui serait à l’origine de ce double crime qui se serait ensuite donné la mort. N’allez pas sur la rue Sherbrooke pour retrouver le lieu du crime, la maison somptueuse a été démolie…Vous ne serez pas au bout de vos surprises. De quoi honorer notre devise provinciale “Je me souviens”.

Québec insolite Sylvain Daignault. Broquet 184p.    www.broquet.qc.ca

 

 

 


Le coin santé physique et psychique (1)

Les quatre titres qui suivent sont publiés aux éditions Béliveau. Commençons par Maryse Audet qui lance Les relations toxiques en amour et en affaires. Elles sont très présentes et surtout amplifiées dans l’univers du travail pour cause de pandémie. L’auteure démonte les mécanismes de manipulation de la personne dotée d’une nature de pervers narcissique. Ça se voit beaucoup dans le monde des affaires et c’est intéressant qu’elle se soit penchée sur ce secteur car on consacre tout de même huit heures par jour au boulot, et d’être confronté à des patrons imbus d’eux-mêmes ce peut-être affligeant.

Ensuite, au tour d’Annabelle Boyer qui invite à une reprogrammation de notre esprit dans Libérez-vous de votre passé et accédez à votre puissance! On a trop entendu dire qu’on traînait notre enfance toute notre vie. Et pourquoi pas la résilience ? Elle revient sur nos blocages et comment s’en débarrasser pour mieux écouter sa petite voix intérieure.
Partout dans le monde les surdoués n’ont jamais été intégrés aux programmes scolaires. Ou bien s’ils sont en classe comme d’autres, leurs capacités sont telles qu’ils s’ennuient souverainement et risquent de devenir des délinquants dans le système. Un de nos co-éditeurs a vécu les affres du genre pour avoir eu le malheur de savoir lire et écrire dès l’âge quatre ans et demi. Ce qu’il s’est emmerdé en classe et il finira par devenir un décrocheur qui fort heureusement a réussi. Olivier Guérin fait partie de ces personnes qui détiennent un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne. Il rédige justement à leur intention Mieux vivre avec la douance. Indispensable aux parents en présence d’enfants précoces. Ce coach délivre des moyens pour mieux encadrer ces êtres d’exception.

Ils se sont mis à deux  Yves Groleau et Martin Prémont pour créer ce roman d’inspiration comme il le présente, ayant pour titre Le cadeau. C’est l’histoire d’un homme, vétéran d’une équipe de hockey où joue à temps partiel Jacques Perrin un quadragénaire qui en arrache un peu dans ce bas monde. Et il s’avérera que le premier agira un peu comme un mentor pour le second avec des conseils judicieux. Qui permettront à l’être affligé de décoller de l’arbre et de voir la forêt. C’est le genre de roman initiatique qui n’a d’autre but que de faire du bien à ses lecteurs. Pourquoi s’en priver ?

 

 



 


Le coin santé physique et psychique (2)

La coach Lyne Laliberté débarque aux éditions Performance avec un témoignage personnel dans Sang dessus dessous avec pour sous-titre “Quand le cancer nous sert”. En résumé, on lui a diagnostiqué un cancer du sang, lymphome de la moelle osseuse. Ce qui touche aux os d’ailleurs est dans l’ordre des cancers, parmi les plus douloureux. Elle qui était débordante de vitalité, la voilà maintenant hypothéquée du côté de sa santé. Elle s’en relève aujourd’hui, mais s’est dite qu’il fallait raconter son parcours pour en inspirer d’autres qui vivent la même situation et qui seraient en proie au découragement. Son cas vécu est un triomphe de la volonté.  L’exemple de ce que les anciens disaient à propos d’avoir le moral.

 

Aux éditions Érès  voici littéralement un livre coup de poing écrit par une urgentiste américaine féministe le Dr. Alyson McGregor avec un brûlot dont le titre est déjà tout un programme Le sexe de la santé et surtout le sous-titre “Notre médecine centrée sur les hommes met en danger la santé des femmes”. C’est curieux, pas plus tard que la semaine dernière, une femme se plaignait dans un quotidien québécois de la violence sexuelle engendrée par les gynécologues mâles. Eh bien cette femme serait intéressée au premier titre à lire cet ouvrage qui nous enseigne que l’enseignement de la médecine a été répandue par et à destination des médecins mâles. Ignorant que la structure anatomique de la femme présente des particularités que la majorité des soignants ignorent. Ainsi apprend-on dans ce livre, les maladies cardiaques ne se présentent pas de la même façon que l’on soit un homme ou une femme. Fort de ce constat, elle donne des tuyaux aux femmes pour mieux gérer la consultation en cabinet, savoir poser les bonnes questions et insister pour obtenir les bonnes réponses. On savait que les deux sexes étaient comme deux planètes, au plan psychique s’entend. Maintenant on sait grâce à cette femme médecin qu’il en va du corps également qui demande une approche spécifique dès lors qu’il s’agit d’une femme.

 

Enfin, la radiologue Cécile Bour signe aux éditions Thierry Souccar Mammo ou pas mammo ? C’est que nous ignorons c’est qu’en matière de surdiagnostic, le dépistage peut-être néfaste pour la femme, et rejoignant notre recension précédente, ce sont des hommes qui fixent passablement les règles du jeu dans le corps médical. C’est pourquoi cette médecin a sentie la nécessité de donner l’heure juste sur le tempo des vérifications mammaires. Le dépistage est, comme elle le souligne, un choix personnel. Avec cette lecture utile, cela facilite la décision à prendre.