- MAI 2022 -
 
     
 


 


Une apologie du castor dans la culture autochtone

Dans une mixité se situant entre la nouvelle et l’essai l’auteure Leanne Betasamosake Simpson issue de la Première nation anishinaabeg nous arrive avec quatre histoires qui mettent en vedette le castor et aussi une analogie entre la force de cet animal et la bataille que mène les autochtones pour la préservation de leurs territoires.  Si jamais cet animal insistant n’a jamais été au coeur de vos préoccupations, à cette lecture vous comprendrez à quel point il joue un rôle capital pour la préservation de l’écosystème. Et c’est informatif en diable. On apprend qu’en des temps anciens, pour la seule région de Mikinaakong on comptait, tenez vous bien entre 60 et 400 millions de castors! Après lecture, c’est avec un infini respect que vous comprendrez ce mammifère.
Une brève histoire des barricades Leanne Betasamosake Simpson. Mémoire d’encrier 110p.      www.memoiredencrier.com

 


 


Une héroïne des droits civiques dans la communauté afro-américaine

Au rang des femmes admirables il faut ranger Harriett Taubman (1820-1913) cette femme noire américaine qui connut l’esclavage et qui contribua à l’évasion de centaines d’esclaves qui purent, grâce à elle, recouvrer la liberté dans les états américians du nord, voire au Canada. Et elle le fit au péril de sa vie. Elle-même évadée, sa tête fut mise à prix, et les autorités raciales des états sudistes avaient imaginé les pires tourments pour elle avant de l’exécuter. On la surnommait la Moïse noire.  Grâce à Sarah H. Bradford on a la reproduction du témoignage de cette championne de l’abolitionnisme. L’occasion de revoir la condescendance et la brutalité des maîtres de l’époque qui s’arrogeaient le droit de vie et de mort. Vous étiez fouetté à la moindre peccadille et même quand vous ne faisiez rien. Seulement pour la jouissance sadique de celui qui vous avait acheté. On est prévenu d’avance, le récit est un peu décousu, mais le contenu l’emporte sur la forme. Pour prendre acte de l’importance de cette personnalité hors du commun le gouvernement américain a institué depuis 1990 le Harriet Tubman Day chaque 10 mars. Un beau portrait à découvrir.
Harriet Tubman Mémoires. Payot 217p.     www.payot-rivages.fr

 


 


A la découverte de la culture néerlandaise

Avec l’allègement des mesures sanitaires, les voyages en avion reprennent de l’activité. A preuve les demandes de passeports en hausse. Et beaucoup auront le goût de renouer avec l’Europe. Pourquoi pas les Pays-Bas et la Belgique ? Qui ont en commun du moins pour la partie flamande de la Belgique d’avoir en commun avec la Hollande, le néerlandais comme langue. Comme guide pour ces deux pays rien de tel que ce Fabuleux Pays-Bas et Belgique qui sort aux éditions Ulysse. Ils se sont mis à quatre Claude-Hervé Bazin, Louise Gaboury, Claude-Victor Langlois et François-Xavier Robert pour colliger une mine de renseignements afin d’établir vos circuits. On débute avec des notions d’histoire, forts utiles au vu du déficit de la culture générale dans nos maisons d’enseignement. On apprend entre autres choses que le vélo emblématique à Amsterdam a dû prendre sa place, car il y avait auparavant un flot envahissant d’automobiles! Et pour ce qui est de la Belgique un pays tout jeune au plan historique, divisé entre les cultures flamande et wallonne. Et les belges, davantage que les français, nous ressemblent par ce désir de pacification à tout prix. Ils sont zen avant l’heure. Grâce à ce guide fouillé et dont c’est la première édition, une belle occasion d’aller à leur rencontre. Du beau travail.
Fabuleux Pays-Bas et Belgique Collectif. Ulysse 270p.    www.guidesulysse.com

 


 


Le genre fantastique dans la littérature québécoise

Parent du romantisme, le style fantastique a eu ses lettres de noblesse dans notre littérature québécoise. Et pour preuve cette anthologie Treize contes fantastiques québécois avec un dossier d’accompagnement exhaustif cosigné par Claude Gonthier et Bernard Meney. Et s’il y a un style littéraire qui autorise le déploiement de toute l’imagination humaine c’est bien celui-là. Pour chacune des histoires rapportées vous avez leur mise en contexte. Une belle opportunité de faire connaissance avec ce qu’ont écrit entre autres les Philippe Aubert de Gaspé et Pamphile Lemay. C’est didactique et en même temps la porte d’entrée pour qui veut prolonger ce plaisir en allant aux sources. Cet ouvrage devrait figurer impérativement au programme scolaire de français du niveau scolaire.  De quoi combler une lacune et de vérifier à quel point on savait manier la plume.
Treize contes fantastiques québécois Anthologie. XYZ 296p.     www.editionsxyz.com

 


 

Un valeureux communard engagé contre la domination bourgeoise

A voir la condition ouvrière actuelle en France notamment, où même un salaire ne permet pas de vivre, à peine survivre, il y a le risque de voir ressurgir en plus de force, soit les Gilets jaunes ou une nouvelle Commune d’une rare violence. Jacques Attali a prophétisé une prochaine révolution. On connaît cet aphorisme qui veut que quiconque ignore l’Histoire est appelé à la revivre. C’est pourquoi il ne serait pas mauvais d’aller à la rencontre de Clovis Hugues provençal d’origine qui fut une figure de proue de la sanglante Commune de Paris et qui deviendra député à l’Assemblée Nationale. L’homme honnête que chercha en vain Diogène dans l’Antiquité. Ce Clovis était aussi poète et sera le chantre officiel des communards. Grâce à Pierre Sebban professeur d’histoire au lycée Bergson à Paris, on voit revivre ce valeureux engagé contre les inégalités sociales qu’incarnait la bourgeoisie.  Un homme rare, droit dans ses bottes et qui hélas est un peu passé sous silence, l’establishment, même aujourd’hui, n’est pas trop enclin à le mettre en lumière, car trop dérangeant. En même temps que la figure de ce personnage hors catégorie, c’est tout une époque qui défile sous nos yeux. Et le pire c’est que les enjeux demeurent les mêmes au XXIème siècle.
Clovis Hugues Serge Sebban. Le Temps des Cerises 202p.   

 


 

Le texte du dernier opus théâtral de Michel Tremblay

Toute l’intelligentsia théâtrale du Québec s’est pointée au Théâtre du Nouveau Monde pour la première de la dernière pièce de Michel Tremblay qui a pour titre Cher Tchekhov qui est un regard sur les sensibilités artistiques. L’histoire se déroule lors d’un souper de l’Action de Grâces. Et à l’occasion de ces agapes surgira comme invité un critique qui ne s’était pas gêné pour mettre en pièce l’auteur dramatique, hôte de ce souper. Et les flèches vont assurément voler très bas.  Règlement de comptes certes mais aussi le moment de faire des réflexions sur la grandeur de l’art et ceux qui font profession de la servir.
Cher Tchekhov Michel Tremblay. Leméac 87p.    

 


 


Le conte néo-zélandais le plus traduit dans le monde

Witi Ihimaera est un touche à tout des arts qui enseigne à l’Université d’Auckland. Il est surtout connu pour avoir écrit le conte néo-zélandais le plus traduit dans le monde La baleine tatouée qui a été porté au grand écran sous le titre de Paie, l’élue d’un peuple nouveau. En réalité, ce sont deux histoires qui chevauchent dans ces pages hautes en imagination. Dans un premier temps vous avez une baleine qui déplore l’absence d’un homme qui la chevauchait jadis. En même temps et sur un mode plus réaliste vous avez Kahu, une jeune fille qui a pour arrière-grand-père un chef Maori qui si elle avait été un mâle assurerait son autorité.  Mais l’aïeul ne veut en aucune façon voir une fille lui succéder. Nous ne vous dirons pas ce qu’il arrivera de la déploraison du cétacé ni comment le chef de clan agira en fin de compte devant l’obstination de sa petite-fille, de peur de bouder votre plaisir. C’est un beau conte qui mêle mythologie et réalité contemporaine.  Nous avons pris beaucoup de plaisir à cette lecture tout en exotisme.
La baleine tatouée Witi Ihimaera. Au vent des îles 157p. 

 

 


 


L’archipel d’Hawaï, des nouvelles qui font éclater l’image d’Épinal

Si vous avez pour toutes connaissances d’Hawaï, la télésérie Hawaï 5,0 et les cartes postales s’y rattachant, vous avez tout faut. Derrière ces images d’Épinal, il y a là la vie avec son cortège d’humains avec tout ce que cela comporte. Ajoutez un zeste de conflits entre tradition et modernité et vous avez là quelque chose qui se rapproche de la réalité locale. Si vous voulez voir de quoi il retourne, il faut lire ces six nouvelles magistrales de Kristiana Kahakauwila qui donnent le la de ce qui se passe là-bas de nos jours. Le talent du genre nouvelliste est d’être fin observateur. Et l’écrivaine en possède toutes les qualités. La violence fait son oeuvre dans ces décors paradisiaques. Fera t-on reproche à quelqu’un qui déboulonne les statues et qui empêche de la sorte les désillusions ? Bref, après lecture vous ne verrez  plus Hawaï de la même manière.  Car il y a la belle nature, mais aussi ceux qui la peuple, le plus grand prédateur terrestre….l’homme.
39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie Kristiana Kahakauwila. Au vent des îles 220p.    

 


 


Un petit bijou de littérature coquine

En ce monde où la pandémie a comme dirait voulu faire table rase de tous les plaisirs, quel bonheur de laisser aller son imaginaire flotter à la lecture d’un joya de coquinerie littéraire, comme c’est le cas avec Sensualité Sauvage de Eve de Candaulie une auteure fétiche des éditions tabou. Qui n’a pas froid aux yeux. Rappelons une de ces dernières pontes “Une indécente liberté” où on voyait en couverture une femme nue de profil affichant son désir de sexualité. La conjugaison parfaite du mythe de la maman et de la putain. Comme toujours, sa littérature est inspirée de sa propre vie de libertine. Et elle ne s’effarouche pas de multiplier les partenaires au gré de sa fantaisie. En plus qu’elle est naturiste. On voudrait tous rencontrer pareille femme. A défaut d’avoir Eve chez soi, on a le loisir de la lire et d’enflammer ses neurones.
Sensualité Sauvage Eve de Candaulie. Tabou 220p.     www.tabou-editions.com

 


 


Trois pièces de théâtre d’Herménégilde Chiasson

Avec Antonine Maillet et Viola Léger Herménégilde Chiasson est au Panthéon des représentants artistiques de la culture acadienne. Il touche à tout ce qui, artistiquement parlant, assure la diffusion de sa culture patrimoniale. Les éditions Prise de parole nous offrent trois de ses pièces de théâtre L’exil d’Alexa, La vie est un rêve et Aliénor. Dans le cas des pièces de théâtre, il nous est difficile de rendre compte d’une recension appropriée, puisque les meilleurs messagers en sont les comédiens qui se mettront en bouche les répliques. Cependant on peut sans l’ombre d’un doute, qualifier ces échanges de grande vivacité, qui témoignent du conflit qui habite les acadiens qui en même temps qu’ils veulent préserver les traditions, doivent tout de même composer avec le monde contemporain. C’est un ouvrage qui devrait intéresser les directeurs de théâtre et metteurs en scène en quête de textes forts. Rappelons que l’auteur qui a cumulé tous les honneurs possibles a été lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick de 2001 à 2009.
L’exil d’Alexa, La vie est un rêve, Aliénor. Théâtre. Herménégilde Chiasson. Prise de parole 368p.    www.prisedeparole.ca

 


 


Un vibrant plaidoyer pour favoriser la lecture chez l’enfant

A défaut de cours de culture générale dans la majorité des établissements scolaires, surtout au Québec, le meilleur rempart demeure la transmission parentale de l’amour du livre. La meilleure preuve est un de nos co-éditeurs qui a eu un rapport difficile avec sa mère mais à qui il est tout de même redevable de lui avoir inculqué l’amour du livre. De sorte qu’à l’âge précoce de 4 ans et demi il savait lire et écrire couramment! Eh bien le pédopsychiatre marseillais Patrick Ben Soussan n’en dit pas moins qui livre un vibrant plaidoyer de l’encouragement de la lecture chez l’enfant. Lui à qui on doit également “Ma bibliothèque idéale pour les tout-petits”. Dans Les livres et les enfants d’abord! il nous dit en quoi le livre agit plus que positivement dans le développement du jeune. Il invite le parent à lire des contes qui stimulent l’imaginaire. Faire aimer le livre c’est offrir à l’enfant le meilleur ami à vie.
Les livres et les enfants d’abord! Patrick Ben Soussan. Érès 157p.     www.editions-eres.com

 


 


Sur le rapport trouble avec Dieu

Voici un ouvrage sur Dieu qui intéressera nous vous l’assurons, même les plus réfractaires aux préoccupations divines. Il s’agit de Dieu n’est pas un chic type du théologien américain Ulrich L. Lehner professeur à l’Université Notre-Dame dans l’Indiana. D’abord le titre est accrocheur. Et si on a le malheur, plutôt le bonheur, de fourrer notre nez dans ces pages, il y a là une source de réflexions extraordinaires sur notre rapport au Créateur. Vous comprendrez comment certains utilisent Dieu comme quelqu’un qui lave plus blanc que blanc, même le pire, d’autres qui s’en éloignent totalement indifférents. Et combien d’autres font un usage multiple de ce lien avec celui dont on disait dans le petit catéchisme d’autrefois qu’il est à l’origine de toutes choses visibles et invisibles. Nous vous garantissons que les idées que contient ce bouquin vous interpelleront assurément. Et on appréciera le style d’une grande légèreté qui met à notre disposition des notions qui pourraient être de doctes théories.
Dieu n’est pas un chic type Ulrich L. Lehner. Artège 187p.    www.editionsartege.fr

 


 


Une comédienne un peu beaucoup excessive

Avec Mistassini Marjorie Armstrong signe son premier roman. Et c’est réussi en même temps que émouvant d’accueillir une nouvelle femme de lettres. Son personnage central, Margot, est une comédienne qui a l’habitude de travestir la réalité, dont la sienne. Et à l’occasion d’une excursion en canot-camping sur la rivière Mistassini, elle sera confrontée à sa réelle personnalité. Car rien de tel que les voyages pour connaître vraiment quelqu’un. D’autant que dans ces situations, le maquillage, au propre comme au figuré, est malvenu. Et puis on se dit à cette lecture que l’on connaît vraiment quelqu’un demain, mais surtout le surlendemain. Retenons la limpidité des phrases, le bon emploi du sujet, son verbe et son complément. Et au-delà, une bonne histoire, c’est l’essentiel. A ceux qui décernent des prix, notamment pour un premier roman, allez regarder du côté de ce roman. Il est méritant de tout.
Mistassini Marjorie Armstrong. XYZ 191p.    www.editionsxyz.com

 


 


Tout ce qu’il y a à savoir sur nos rapport aux animaux

Qu’est-ce qu’on n’a pas dit sur l’animal ? Que le chien est le meilleur ami de l’homme, que le cheval sa plus belle conquête, etc. Les rapports aux animaux sont parfois complexes. Par exemple des femmes esseulées ont remplacé le compagnonnage humain par celui d’un animal de compagnie, ou bien cette femme qui ne veut pas d’enfant, qui rejette même toute idée de maternité, mais qui paradoxalement entretient avec sa chienne un rapport comme si c’était sa fille. Un de nos co-éditeurs est horripilé par l’humanisation que l’on a fait de nos animaux domestiques, rejetant la faute à Walt Disney. Cette détestation de l’animal maison vient de ce que son père accordait plus de temps au chien qu’à ses enfants. Et que dire de certaines cultures, comme dans les pays arabes, où un chien ne pénètre jamais dans une maison, considéré comme un animal impur. Tout ce préambule pour vous inviter à lire Face aux animaux de Laurent Bègue-Shankland, professeur de psychologie à l’Université de Grenoble-Alpes et directeur de la Maison des sciences de l’homme-Alpes. Il nous met au fait de toutes les récentes études sur le lien entre homo sapiens et nos bêtes.
Face aux animaux Laurent Bègue-Shankland. Odile Jacob 337p.    www.odilejacob.fr

 


 


Sexe et pouvoir font bon ménage, parfois mais pas toujours…

François Mitterrand n’était pas à proprement parler un canon, mais il exerça un magnétisme érotique chez nombre de femmes. Le pouvoir envoûte. Et l’Histoire regorge d’intrigantes et d’intrigants qui ont fait du plumard un lieu de promotion. Le journaliste du Monde  Jean-Michel Normand le sait bien qui consacre  un ouvrage sur ce thème Sexe et pouvoir. Il a glané des moments à travers le temps, s’arrêtant sur des êtres qui avaient compris à quel point le sexe peut-être payant ou fatal. On passe de Mussolini à la duchesse de Windsor. Ce sont des textes qui ont servi à une série estivale. L’occasion de remplir sa culture générale et d’aller plus loin si la curiosité est mise à contribution. Et comme le dit le sous-titre, nombre de liaisons ont modifié le cours de l’histoire.
Sexe et pouvoir Jean-Michel Normand. Michel Lafon 188p.    www.michel-lafon.com

 


 


Une solitude salutaire

Cascouia de Mélanie Minier raconte l’histoire d’une femme qui a eu la douleur de perdre, enfant, son paternel dans des circonstances non élucidées. Qui traîne un mal de vivre qu’elle va tenter de réparer en s’isolant dans le chalet familial qui a goûté aux affres du temps, vu qu’il était abandonné de surcroît. Il se trouve dans la baie de Cascouia au Saguenay. Maintenant Sarah est trentenaire et cherche des réponses. Au fil des pages viendront se greffer des êtres qui vont lui apporter une certaine paix de l’âme. C’est un texte fort qui nous fait penser au roman de Jocelyne Saucier “Il pleuvait des oiseaux” transposé magnifiquement au grand écran par Louise Archambault. Dernière prestation artistique de Andrée Lachapelle qui fait penser un peu à cette Sarah, elle aussi ayant choisi de se réfugier dans la nature. Et qui reprendra vie au contact des autres. Tout cela pour vous dire la joie qu’on a pris à lire ces pages sur la vulnérabilité humaine.

Cascouia Mélanie Minier. Leméac 170p.    
 


 


Comment les religions interfèrent sur l’écologie

Un de nos co-éditeurs rappelle souvent que le problème des transformations climatiques vient essentiellement de la surpopulation et que, au rythme des fertilités sans cesse croissante, poussées par les religions, nous courons carrément à notre asphyxie, voire notre disparition.  Il n’a pas tout à fait tort. Mais pour explorer le sujet plus profondément sur la corrélation entre les religions et l’écologie, on publie un essai éclairant Parle à la terre et elle t’instruira un collectif sous la direction de Cory Andrew Labrecque. D’entrée de jeu, on précise que l’on ne fait que gratter la surface du paysage religieux. En même temps, nous avons un tour d’horizon des différentes religions et leur sensibilité à la nature.
Parle à la terre et elle t’instruira Les religions et l’écologie. Collectif sous la direction de Cory Andrew Labrecque. Presses de l’Université Laval 184p.    www.pulaval.com

 


 


La première escroquerie bancaire de l’ère moderne

De nos jours, ce sont les fraudes informatiques qui sont la nouvelle criminalité financière. On ne voit plus de hold-up à main armé dans les succursales bancaires. D’abord elles n’ont presque plus de liquidités sur place et vous avez de bonnes chances de vous faire tirer à peine quelques pas fait à l’extérieur. Aujourd’hui ce sont des bandits à cravate qui ont pris le relais et avec plus de gains à la clé. Mais l’idée de faire le système ne date pas d’hier comme nous le rappelle Olivier Cabiro dans L’affaire de la banque Glyn une histoire vraie datant de la fin des années 1830 où un groupuscule de mal intentionnés en devenir et venant d’horizon divers, avait conçu d’escroquer à l’échelle internationale, avec excusez du peu, de pouvoir frauduleusement mettre le grappin sur l’équivalent de nos jours de 800 millions d’euros. Une saga avec des retentissements aux quatre coins de l’Europe et même ailleurs comme en Californie, Moldavie et le Maghreb.
L’auteur possède bien son sujet par la connaissance du milieu, ayant été fondé de pouvoirs d’une banque d’affaires. En plus c’est si rocambolesque que ça prenait son talent de conteur pour nous faire revivre le fantasme de ces malfrats. On saluera au passage la documentation qu’il a fallu compulser pour saisir tous les contours de cette affaire.
L’affaire de la banque Glyn Olivier Cabiro. Vendémiaire 386p.     www.editions-vendemiaire.com

 


 


Heureux qui comme Ulysse…

Pour premier roman, Denis Bachand, professeur émérite au Département de communication de l’Université d’Ottawa, a choisi de prendre la peau d’un homme prénommé Philippe qui va faire table rase de sa vie présente pour entreprendre un périple de longue haleine, la route des Indes. Et ce n’est pas un voyage de cartes postales loin de là, encore moins de forfaits tout compris. Il y va avec le budget restreint dont il dispose et qui lui fera quelquefois défaut. Ce qui importe pour lui, c’est la dimension humaine de ces séjours. Est-ce qu’il pourra vérifier que les voyages forment la jeunesse ? En tout cas c’est assez éreintant par moments. L’appel de la route porte bien son titre et le novice du domaine des lettres se tire très bien d’affaires en vampirisant l’âme de son personnage central ainsi que les autres qui graviteront autour de lui.  Ce premier opus tutoie l’excellence.
L’appel de la route Denis Bachand. L’Interligne 210p.     www.interligne.ca

 


 


Se nourrir comme le faisait les autochtones

Il est dit volontiers que la nature offre une pharmacie vivante tout autour de nous, tout comme elle est aussi un garde-manger. Pour peu que l’on sache comment identifier ce qui est comestible. Grâce à Roger Phillips vous serez un incollable en la matière, car il nous gratifie d’un guide fondateur La cuisine des champs et des forêts au Québec. Bien sûr les champignons, les bons, figurent dans la nomenclature, qui dominent dans ces pages,  mais aussi les morilles, les chanterelles ou l’asclépiade. Non seulement il répertorie ce qui est bon pour les fins palais, mais il nous offre en prime de délicieuses recettes dont toute résistance est vaine comme ces fausses cornes d’abondance sautées à la chinoise. Au moment où la facture d’épicerie ne cesse de gonfler, c’est un ouvrage d’utilité publique qui est mis à notre portée.
La cuisine des champs et des forêts au Québec Roger Phillips. Broquet 238p.   www.broquet.qc.ca

 


 


Un roman poignant qui s’ajoute à la mémoire collective de la Shoah

L’Holocauste a nourri une littérature abondante pour que jamais ne s’efface de nos mémoires ce qui s’est passé avec les nazis. N’oublions pas l’adage qui veut que quiconque ignore l’Histoire est condamné à la revivre. Qui aurait cru la résurgence d’une guerre classique en Ukraine comme il s’en est passé durant la Seconde guerre mondiale, ou bien les autorités chinoises qui confinent des villes de plusieurs millions de d’habitants et malheur à ceux qui se révoltent de cet autoritarisme pandémique, on vous envoie dans des camps. C’est pour cela que la lecture de Vois tout ce qu’il te reste de Monique Polak est impérative. L’auteure s’est inspirée de ce qui est arrivé à sa mère et des membres de sa famille qui vivaient en Hollande et qui ont été déportés au sinistre camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Au passage pour l’anecdote, la maman, Celien,  a été compagne de classe d’Anne Frank. Une histoire aux allures de récit, qui reprend à travers des personnages, les affres qu’ont connu les Polak. Au-delà de la belle qualité littéraire, c’est ici le contenu qui l’emporte. Un devoir de mémoire à saluer.
Vois tout ce qu’il te reste Monique Polak. Septentrion 256p.     www.septentrion.qc.ca

 


 


Le triomphe de la volonté

Trop souvent on désespère du genre humain avec ses faiblesses qui nous insupportent, dont la plus grave, l’ignorance. Mais il suffit parfois d’une lecture pour vous redonner confiance en la nature humaine, quand elle nous offre ce qu’elle a de meilleur. Et c’est dans ce sens que nous vous recommandons hautement, excusez le jeu de mots facile vu que nous sommes dans l’Himalaya, le récit de Orianne Aymard qui n’est pas au départ une alpiniste, à prendre en compte, et qui ambitionne de gravir le Lhotse, quatrième sommet du monde (8516m.) Un double défi car auparavant elle fut victime d’un grave accident cérébral et on ne lui donnait guère de chance de réaliser son rêve. N’écoutant que sa ténacité, la jeune femme parviendra à son but. Un véritable exploit qui montre hors de tout doute que la volonté peut tout. En même temps que l’exploit en soi c’est toute la confrontation avec une culture tibétaine qui est intéressante. Elle fait en même temps oeuvre d’anthropologue comme ce rituel d’initiation au froid, question de raffermir le corps et la pensée. En mal d’exotisme vous êtes ici dans une bonbonnière. Et en passant elle a décroché un doctorat en sciences des religions à l’Université du Québec à Montréal, ce qui n’est pas rien.
Sous l’oeil de la Déesse Orianne Aymard. Éditions du Mont-Blanc 247p.

 


 


Même le minimalisme a de l’importance au Japon

Les japonais ont à peu près tout sacralisé chez eux. Ils portent un infini respect à chaque chose qui passe entre leurs mains. A preuve le wazakka qui est un objet fabriqué à la main et auquel l’artisan va en faire un objet utile au quotidien. Ce peut-être un éventail, une boîte à lunch, l’art du papier washi aussi résistant…que le cuir. C’est un univers de création fascinant que nous invite à découvrir Rinko Kimino dans Wazakka. L’éditeur n’a pas lésiné sur la présentation graphique de ces beaux objets simples et ravissants à la fois.  Vous avez là, la conjugaison parfaite de la beauté et de la perfection. Car ici nous ne sommes pas dans le consumérisme des objets avec obsolescence programmée. Au Japon on crée dans la durée.
Wazakka Rinko Kimino. Le Prunier/Sully 191p.    www.editions-sully.com

 


 


Il était une fois un québécois sur un méchant road trip

Horizon vertical de Yves Séguin était la lecture à ne pas faire au plus fort de la pandémie avec son lot de confinement et de couvre-feux. Car ici, l’auteur qui a participé à la rédaction de quelques guides Ulysse, nous parle d’espace, de grand air, une véritable célébration de la liberté, loin des contraintes du métro, boulot, dodo. Cet escaladeur passionné qui trouve ici son bonheur sur bien des sites de villégiatures américains a trouvé une sorte de ton qui fait du lecteur, tel une sorte de confident. On prend énormément de plaisir à”l’entendre” jurer quand ça ne fait pas son affaire. Une vraie simplicité à la québécoise qui trouve les expressions justes qui conviennent pour dire son fion. Et puis si vous partagez comme lui ce goût de l’évasion, c’est le livre tout désigné. Et si d’office vous commencez à ne plus gober ces limitations sanitaires, alors là c’est une invitation à se sauver.
Horizon vertical Yves Séguin. Les heures bleues 302p.   

 


 


Interviews imaginaires sur la nécessité de l’art

Michel Laverdière que nous avons bien connu au temps des disques ATMA dont il a été le fondateur et ami de Paul McCartney. C’est la zénitude incarné, toujours en quête de sens. C’est oublier qu’il a été formé aux Beaux-Arts et que ce goût de l’art visuel ne l’a jamais quitté. A preuve ce merveilleux collage de déclarations de grosses pointures du domaine qui fait interviewer les uns avec les autres. Ça donne Art et temps, l’art et l’immortalité.  Il provoque des rencontres avec des artistes ou individus, dont leur vie est étroitement liée à la création artistique. Alors qu’est-ce qu’ils en pensent de leurs engagements ? Il fait intervenir une centaine “d’invités” et colle des réponses que ceux-ci ont faites au cours de leur carrière. L’exercice est très distrayant en même temps que didactique. Et comme la culture générale est au degré zéro dans nos écoles, pour quelqu’un qui veut s’initier à la sensibilité aux beaux-arts. Ce genre d’ouvrage, qui rend son lecteur encore plus intelligent à la sortie que lorsqu’il y est entré.
Art et temps, l’art et l’immortalité Michel Laverdière. La Grenouillère 92p.  www.delagrenouillere.com

 


 


Un éloge du rap magnifié par ses coups

Thomas Morfin est rédacteur en chef de l’actualité africaine à l’Agence France-Presse. En plus c’est un accro au rap et il ressentait la nécessité de se porter à sa défense, peut-être contre ceux qui ne considèrent pas encore que c’est de la musique. Alors que pour lui, ce qu’il retient ce sont des coups. Le mot coup qui revient de multiples fois dans ces pages. Car le volet revendicateur est celui qui majoritairement trouve grâce à ses yeux. Le rap les coups est certes une petite plaquette mais qui vaut davantage par son contenu que par son contenant. On appréciera qu’il a pour le rap une sorte de Foi qui déplace les montagnes. Pour celui qui n’aurait pas encore une juste appréciation de cette musique noire des rues contemporaine, c’est une belle initiation.
Le rap les coups  Thomas Morfin. Le mot et le reste 107p.   

 


 

L’accompagnement de personnes source de réflexion sur la vie

Si vous voyez Jean Dumont s’adonner à son sport le golf, il offre toutes les apparences d’un homme rempli de lui-même, au sens positif du terme. Ce n’est pas qu’il est en déficit d’altérité, au contraire. La meilleure preuve en est Adéodat le personnage principal de son beau roman Le batelier des rives incertaines. Ce type a vécu deux douloureuses épreuves, la mort de sa femme et son fils qui s’est enlevé la vie. Malgré le sort qui s’est acharné sur lui, il trouve la force d’accompagner des gens diminués qui doivent suivre des traitements contre le cancer. Et ce “penser aux autres” qu’on a si densément servi durant l’actuelle “pandémie” lui aura été bénéfique pour se comprendre lui-même et surmonter sa propre douleur. Un court roman où tout est dit en si peu de pages. L’humanité transpire à chaque page.
Le batelier des rives incertaines Jean Dumont. Éditions David 189p.     www.editionsdavid.com

 


 


Grand-maman gagne un pactole aux machines à sous. Lisez la suite

Julien Sandrel fraie continuellement avec les best-sellers. Son roman “La chambre des merveilles” a récolté des merveilles et s’est vu porter au grand écran. Et il n’a pas fait moins par la suite, récoltant d’autres succès littéraires. Et cela risque encore de se reproduire avec sa dernière livraison Merci, Grazie, Thank you. Car sa force s’appuie sur une bonne histoire. Et celle-ci vaut le détour. Il était une fois une grand-maman accro aux machines à sous qui va soudainement remporter le jackpot. Plus d’une personne satisferait d’abord ses propres désirs. Ce n’est pas le cas de Gina qui s’est mise en tête de redonner à ceux qui l’ont aidé dans le passé. Un mouvement de grand retour d’ascenseur. Et dans cette mission qu’elle s’est donnée, elle va se rendre à New York. Chloé sa petite-fille qui ignore tout de la bonne fortune de son aïeule va se mettre à la recherche de la disparue. Elle va se rendre dans la Grosse pomme en compagnie de la meilleure amie de grand-mère qui est une gaffeuse sans nom. Autant d’ingrédients qui font recette.
Merci, Grazie, Thank you Julien Sandrel. Calmann-Lévy 359p.    www.calmann-levy.fr

 


 


Nouvelliste pour première entrée en littérature

Au risque de nous répéter on a souvent rapporté dans ces colonnes à quel point aux éditions Sémaphore on avait le goût certain pour dénicher des écrivains de talent. Et la sortie de Bizarreries du banal de Éric C. Plamondon ne viendra pas contredire cette observation. Car pour son entrée dans le monde de la fiction, l’amoureux de l’écriture qu’il est a choisi le genre de la nouvelle. Périlleux car c’est comme du Mozart, facile en apparence mais où les erreurs se détectent très vite. Eh bien là, sans avoir le génie du maître de Salzbourg, il regorge d’habiletés littéraires qui pourraient lui offrir des lendemains radieux. Comme dénominateur commun à ces treize nouvelles, un moment dans la vie d’une personne qui peut tout faire basculer. Dans la nouvelle L’invitée, il vampirise même l’âme d’une femme. Puis comme il est demandé au nouvelliste, novice comme rompu de faire preuve d’une constante faculté d’observation, cela ne lui manque pas. Nous faisons même le pari que Plamondon doit être atteint de lucidité chronique pour en connaître autant de la nature humaine. A suivre.
Bizarreries du banal Éric C. Plamondon. Les éditions Sémaphore 190p.     www.editionssemaphore.qc.ca

 


 


Une biographie de référence sur Roger Federer

Alors que les tennismen ou tenniswomen réalisent des exploits à longueur d’année, il est curieux que ne paraissent pas davantage de biographies à leur sujet. Comme s’ils n’intéressaient que pour leur performance. C’est pourquoi nous devons saluer l’arrivée de la biographie de Roger Federer par Christopher Clarey correspondant depuis trois décennies du New York Times et de l’International Herald Tribune. Federer le maître du jeu reprend par le menu les débuts jusqu’à son ascension. Federer incarne dans son milieu sportif, de la classe incarnée. Par un soupçon de prétention et un altruisme que l’on vante à l’infini.  Bien que le biographe ait rencontré son sujet à de multiples reprises, c’est une biographie de type non officielle dont il nous fait cadeau. Les amateurs de tennis, et dieu sait s’il y en a au Québec, vont savourer cette lecture. Et même les autres plus indifférents au sport en soi mais qui cherchent des figures inspirantes. C’est un sportif hors norme qui est désormais non seulement maître du jeu mais aussi de son destin. Il n’a plus besoin de s’éparpiller en tournois divers.  Il a créé une fondation, fort de sa fortune colossale, pour venir en aide à des projets en pays sous-développés. Ce qui donne de la valeur ajoutée à cette pointure.
Federer le maître du jeu Christopher Clarey. Flammarion Québec 590p.   www.flammarion.qc.ca

 


 


Une biographie inspirante sur Martin Luther King

Gilles Vandal professeur émérite de l’Université de Sherbrooke a entrepris la réalisation de brillantes biographies dans la collection “Smart leader” aux éditions Mardaga. Dans nos colonnes nous avons fait la recension de son excellent travail sur Anouar el-Sadate. Cette fois il débarque avec une vie de Martin Luther King figure éminente de la lutte pour les droits civiques des afros-américains et excusez ce jeu de mots facile, la bête noire du grand patron du FBI  J. Edgar Hoover. Comment devient-on à la manière de King un leader charismatique, qui parvint à contenir les siens d’user de la violence et de mettre de l’avant des manifestations pacifiques à la manière d’un Gandhi ? Et comme ce dernier, triste similitude, fut assassiné. Le biographe confronté sans doute a une masse de documentation énorme a ce talent de nous rapporter que l’essentiel de ce parcours hors norme.
Martin Luther King Un leadership en faveur des droits civiques. Gilles Vandal. Mardaga 312p.      www.editionsmardaga.com

 


 


L’Église de France aux prises avec de graves problèmes

Déjà que l’Église de France devait composer avec une raréfaction des fidèles au culte dominical, le peu de renouvellement des vocations dans les séminaires et les affaires de pédophilie, voici selon le dicton qui se vérifie qu’un malheur ne vient jamais seul que s’ajoute des incendies criminels et des profanations des temples. Le journaliste Marc Eynaud s’en attriste qui tente des explications à cette détestation de l’Église de France. Il signe donc un pamphlet doublé d’une enquête Qui en veut aux catholiques ? Concernant les profanations, loin d’être le fait de musulmans animé par une quelconque fatwa, il conclut que ce sont des gestes infâmes menés par des malades mentaux. En même temps, il tente une radiographie de ce qui ne va pas. Il termine sur l’attitude des politiques à ce chapitre. On a toujours désigné la France comme la fille aînée de l’Église. Eh bien la fille souffre énormément. Voilà le constat.
Qui en veut aux catholiques ? Marc Eynaud. Artège 224p.    www.editionsartege.fr

 


 


Une fiction sur l’écologie

Les tenants complotistes d’un ordre mondial, avéré ou non, prendront beaucoup de plaisir à parcourir Les lois écologiques de Aurélien Pointel qui nous transporte en 2030 alors que le monde est sous la coupe de l’UNELSO un organisme qui veille à la création des Lois écologiques pour contrecarrer le réchauffement climatique. Et c’est un canadien Richard Palermo, chef du Parti Vert, vainqueur des élections canadiennes qui se retrouve à la tête de cette entité, gardien de l’équilibre écologique planétaire. Il va croiser le chemin de Gabrielle qui peste contre la conduite des affaires du monde. Ils doivent faire face au mécontentement de ces fameuses lois écologiques qui ne sont pas du goût de tous. Une anticipation qui devrait plaire aux amateurs du genre, d’autant que son thème est d’une terrible actualité.
Les lois écologiques Aurélien Pointel. Les éditions de l’Apothéose 365p.    www.leseditionsdelapotheose.com

 




 


Trois livres sur la pandémie

A la rédaction on a beaucoup capitalisé sur le fait qu’en bout de parcours de la pandémie de la Covid-19 allait voir fleurir une pléthore d’ouvrage qui va mettre les pendules à l’heure sur la réalité de ce virus, pas plus important qu’une grippe pour les uns, et véritable fléau mortel pour les autres. Voici trois livres sur ce thème. D’abord aux Presses de l’Université du Québec un ouvrage en collectif sous la direction de Robert Bernier, Stéphane Paquin et François Audet Gouverner en temps de pandémie” avec pour sous-titre L’État québécois face à la crise. Partant du fait que cette crise va peut-être perdurer dans le temps, les auteurs proposent des solutions qui sortent de l’improvisation, fort de l’expérience vécue. Un remaniement de la main-d’oeuvre doit s’opérer et faciliter notamment la venue d’une immigration avec de la formation dans les soins, reconnaissant de fait leurs diplômes.
Puis aux éditions JFD un autre collectif sous la direction de Maia Morel, Réal Bergeron et Louis-Paul Willis présente Penser la Covid-19 et penser le monde. Le livre est divisé en quatre sections: Penser, Communiquer, Travailler et Vivre. L’idée de cet essai est née immédiatement avec le début de cette pandémie en mars 2020. Les concepteurs de cette étude de haute volée ont récolté soixante-et-onze propositions en provenance de dix-huit pays. Car il faudra bien tirer des leçons de ce que nous vivons et être en mesure de pouvoir faire face au futur. Car les participants n’en font pas mystère, ce satané virus aura bien changé la face du monde.
Enfin dans la collection A propos des Presses de l’Université Laval c’est Le grand confinement de Jean-François Caron. Qui aborde ce qui a été la maîtrise des pouvoirs occidentaux sur les populations, jouer avec la peur de la mort. Cette mortalité qui demeure toujours un tabou et évacuée jusqu’alors du quotidien.  C’est une des premières analyses qui paraissent sur les leçons à tirer de ce que nous vivons, et surtout ce confinement si critiqué.

 


 

Dans l’Himalaya à la recherche du petit frère disparu

Au-delà de Tsaparang de Bruno Gallet réuni deux personnes qui autrement que pour ce qui est la raison de leur association, n’ont rien en commun. D’un côté Olympe, une fille qui ne s’en laisse pas imposer et qui plutôt en impose aux autres et Zacharie un guide de montagne. La jeune femme est à la recherche de son petit frère disparu en Himalaya. De surcroît, elle a perdu ses parents au Népal. Toute l’histoire est centrée sur les réactions de l’un et de l’autre au fil de cette traversée, parfois très ardue.  Et mademoiselle sait très bien dans ces moments-là, exprimer son mécontentement.  Le talent de l’écrivain réside dans l’opposition des caractères, servi par des dialogues savoureux. Ensuite parviendra-t-elle à son but ? On ne vous en dit pas plus pour ne pas bouder votre plaisir. Un excellent roman noir, d’autant que l’homme de lettres possède bien son sujet étant lui-même guide en haute montagne.
Au-delà de Tsaparang Bruno Gallet. Éditions du Mont-Blanc 324p.    www.leseditionsdumontblanc.com

 


 


Connaître les Rolling Stones en un temps record

A ceux qui sont en décalage de leur civilisation et qui voudraient savoir en quoi les Rolling Stones ont ceci d’exceptionnel, alors un seul guide s’impose c’est Hot Stuff de Milan Dargent. Le mec est un inconditionnel du grand groupe rock et s’est mis en tête de faire comprendre la dynamique de l’ensemble au plus grand nombre. En 18 leçons il se fait vulgarisateur pour que le commun des mortels connaisse l’essentiel de ce qu’il faut savoir à leur sujet. Exercice réussi. Et bien qu’il adule les Stones, il a assez de distance pour nous apprendre des ratés dans l’histoire de la formation. S’il voulait partager sa passion, c’est réussi et nous donne le goût après coup de faire tourner leur musique.

Hot Stuff Milan Dargent. Le mot et le reste 134p.  
 


 


Un meurtre non élucidé avec des coupables désignés dans la précipitation

Si en matière d’affaires criminelles vous aimez ce qu’on qualifie de “cold case” vous allez être servi par cette affaire d’un garde-chasse, Louis Boistard, abattu de quatre balles dans une forêt à l’ouest de l’Indre. C’était en décembre 1946. Très rapidement la police procédera à l’arrestation de Raymond Mis et Gabriel Thiennot. Et après trois procès, ils seront condamnés aux travaux forcés et seront graciés en 1954. Mais un ancien commissaire de police Jean-Louis Vincent rouvre le dossier et mène sa propre enquête. Il est heureux au passage que l’actuel Garde des Sceaux Dupond-Moretti se soit saisi de l’affaire pour la réactiver. L’ancien flic donc nous remet en mémoire les faits dans Affaire Mis et Thiennot la contre-enquête. On vous fait cadeau de sa conclusion pour ne pas gâcher votre plaisir. Mais c’est un événement criminel qui nous rappelle la justification du refus de la peine de mort, car trop d’innocents ont été sacrifiés pour le bénéfice d’une justice expéditive.
Affaire Mis et Thiennot Jean-Louis Vincent. Vendémiaire 431p.    www.editions-vendemiaire.com

 


 


Le coin des arts martiaux

Deux ouvrages chez l’éditeur Budo qui ont comme dénominateur commun, l’art du combat en corps à corps. Le premier, Krav Maga féminin va plaire énormément à une clientèle féminine qui a peur de déambuler parfois dans certains quartiers. Et aussi comme la santé mentale (la pandémie n’aidant pas) est en déficit croissant, on aimerait bien pouvoir posséder l’ABC de la self-défense. Ils sont trois à avoir contacté cette initiation, Darren Levine, Ryan Hoover et Kelly Campbell. Le cours est intégral mais en suivant la méthodologie du niveau par niveau. On ne tente pas de faire de vous un Bruce Lee de la vie urbaine, mais comment se dépêtrer lors d’une agression. Et d’entrée de jeu on détaille sur les endroits du corps à protéger en premier lieu. Ne pas exposer les parties vulnérables. Chaque mouvement fait l’objet d’une photo.

Il y a donc une parenté avec le livre suivant de Brice Amiot Wing Chun Kung Fu”. On dit de cette formation qu’elle est de type doux-dur. Avec donc une gradation dans la force de frappe. En même temps, l’auteur rappelle le volet spirituel qui entoure cette pratique. Puis on passe aux exercices qui visent pour beaucoup au renforcement des membres. Puis une analyse des genres de frappes, des mains, du coude, etc. Et comme pour l’ouvrage précédent une iconographie abondante pour montrer ce qu’il faut faire. En sommes nous recommandons de se procurer les deux titres qui se complètent admirablement. De nos jours, nous ne sommes jamais assez protégés.

 






 


Le coin de la BD (1)

Akira Himekawa poursuit avec sa saga  manga médiévale Zelda avec un chapitre qui a pour titre Twilight Princess. Link, le personnage central qui doit se mesurer au méchant Ganon, vit depuis plus d’un an dans un charmant petit village. Et c’est l’harmonie totale avec les gens du coin. Sauf qu’il a un squelette dans le placard dont il ne voudrait pas qu’il soit porté à la connaissance du milieu d’adoption. Comment se débarrasser de ce cauchemar ? Dans ce volet on voit bien qu’au delà des batailles habituelles avec adversaires à la clé, c’est un combat intérieur qu’il doit mener. Aux éditions Soleil manga.

Aux éditions Urban comics, voici que débarque ce qui annonce une série puisque voici le tome 1 de Harley Quinn “Bienvenue à la maison”. du tandem Stephanie Phillips et Riley Rossmo. Quinn, c’est l’ancien bras droit du Joker dans Batman. La voici, en psychiatre, qui revient justement à Gotham City.  Comme elle en avait beaucoup à se faire pardonner, elle change de camp et va se rallier à Batman. Mais cette nouvelle acquisition comme justicière se verra faire de l’ombre par un autre défenseur de la loi et l’ordre. Comment va-t-elle composer avec ce survenant ?

Chez Lombard un autre titre majeur Cosplay issu du talent conjugué de Maribel Conejero et Matias Istolainen. Un héros d’un jour comme aimait à le rappeler le regretté David Bowie. L’action se passe à l’occasion du Comic-Kon où annuellement, au cours d’une convention s’amène des fans finis de la BD et accros de leurs personnages. Avec des personnificateurs qui viennent donner vie aux héros.  Sauf que notre ado, protagoniste de l’histoire va devoir faire affaire à des individus qui ne font pas que jouer leurs rôles, on parle bien sûr des méchants….Où! là! là!

Plongée maintenant dans l’épopée du l’Ouest américain au moment de la construction du chemin de fer. C’est, vous l’avez deviné, la série Wild West de Thierry Gloris et notre compatriote Jacques Lamontagne à l’illustration. Le tome 3  “Scalps en série” fait état d’une série de scalps dans la région dont on voudrait bien savoir qui en est l’auteur. Ensuite il y a un cas de meurtre, Wild Bill qui trucide le mari de la terrible Calamity Jane. Cette dernière n’a qu’une idée en tête, venger son défunt époux. Et tout ça arrive presque en même temps. De quoi occuper tout notre petit monde. De l’action en veux-tu en voilà. Aux éditions Dupuis.

Chez Michel Lafon, de quoi augmenter  sa culture générale en faisant connaissance avec la vie du peintre Henri Rousseau surnommé dans l’Histoire de l’art Le Douanier Rousseau. C’est une des grosses pointures de la peinture qui ne l’aura pas eu facile comme le raconte les auteurs de Les frontières du Douanier Rousseau qui a eu maille à partir avec la justice dans une histoire de faux et d’usage de faux. Mathieu Siam et Thibaut Lambert n’ont pas lésiné dans ce travail didactique qui va combler l’absence de culture générale dans nos écoles. Et qui va certainement donner le goût aux lecteurs d’approfondir la vie et le travail de cet artiste que, heureusement, l’Histoire a réhabilité.

 




 


Le coin de la BD (2)

Aux éditions Tabou où les inhibitions sont laissées au vestiaire, deux albums de Cosimo Ferri touchant à la figure mythologique d’Ulysse. Un tome porte le titre de L’amour d’une déesse tandis que l’autre est Prisonnier du destin. Le bédéiste, tout pétri du corpus d’Homère, sait très bien restituer la plastique esthétique de la Grèce ancienne. Nous voyons vivre les riches heures de ce personnage à la force mentale et physique hors du commun. En passant nous avons affaire à une trilogie qui rappellera les grands faits d’armes de l’époque comme le sac de Troie. Le héros est tout en muscles et sa belle Pénélope en de belles rondeurs que l’illustrateur sait magnifier.

Jocelyn Boisvert et Pascal Colpron deux québécois qui unissent leur imaginaire chez l’éditeur Dupuis avec Mort et déterré ou les derniers jours d’un zombie tel que l’indique le sous-titre. C’est abracadabresque mais aussi le propre de la création. Jugez vous-même. C’est d’abord un ado de 13 ans, Yan, mortellement poignardé par un dealer. Et qui une année plus tard, se lève d’entre les morts. C’est maintenant un zombie. Qui s’est donné pour mission de recomposer sa famille éclatée et aussi d’en découdre avec celui qui l’a expédié dans l’autre monde et qui a aussi tué sa bonne amie Alice.  Pas mal d’ingrédients qui occupent son zombie.

 


 


Un barde pastoral pour notre temps

Après ces restrictions pour cause de “pandémie” on sentira inexorablement le goût de renouer avec la nature et de respirer à plein nez le grand air. Mais qui mieux qu’un poète pour nous prendre par la main et nous inviter à la découverte de la nature qui s’anime autour de soi ? Gilles Lacombe est un de ceux-là qui nous fait cadeau d’un beau recueil d’observations naturalistes avec Circé des hirondelles. Extrait “Parfois le lointain souvenir des loutres d’eau douce nous accompagne sinueux dans les landes et les montagnes sentinelles aux seins de vanille aux doigts amphibiens aux échancrures d’hirondelles”.
Circé des hirondelles Gilles Lacombe. L’Interligne 74p.     www.interligne.ca

 






 


Le coin santé physique et psychique (1)  

Le rire. Ce qu’il n’est pas très présent dans nos sociétés en cette ère pandémique. Comme si les gouvernements cherchaient à éteindre chez l’homme cette faculté qui le distingue de l’animal et qui lui permet parfois de surmonter les difficultés du quotidien. On connaît le célèbre traité du seul philosophe qui s’est entièrement consacré à ce thème, nous avons nommé Henri Bergson. Deux potes, liés au monde du théâtre et de la représentation, ont échangé sur ce sujet. Et le fruit de leur réflexion, il nous le partage généreusement dans un livre Le chien de Bergson aux éditions Premier Parallèle. Qui est une belle exhortation à nous moquer du plus de choses possibles. Il en va de notre survie psychique. Aznavour chantait “Que c’est triste Venise” on pourrait paraphraser en ajoutant “Que c’est triste une personne qui ne rit jamais”.

En littérature psychologique on s’étonnera que la jalousie n’ait pas été davantage exploitée. Et dieu sait ce que l’humanité compte de gens envieux ou jaloux. Cela se voit au travail à l’occasion de nominations, ou bien sur un plan personnel quand on se met à épier son conjoint. Mais plus encore, si c’est un travers de la psyché cela l’est tout autant comme obstacle à la vie spirituelle comme le souligne Catherine Aubin dans son essai Mourir d’envie ou vivre d’amour ? aux éditions Artège. Cette dominicaine est de plus une compatriote, car elle enseigne à Montréal à la faculté de théologie du Collège Universitaire Dominicain. C’est une belle étude à la portée de tous qui met en lumière cette part d’ombre de l’être humain qui ne le grandit pas, bien au contraire. Et certains passages vont immanquablement nous interpeller.

Aux éditions Accarias, c'est La voie ouverte de Elias Amidon directeur spirituel du mouvement “Sufi Way” disciple direct de Hazrat Inayat Khan à qui on doit la pénétration du soufisme en occident au début du XXème siècle. Son traité est un éveil à la présence de la conscience. Ce courant plaira à ceux qui sont en quête de l’Absolu et qui ne veulent nullement entendre parler de religion. Le soufisme à cette particularité qu’il est allé puiser dans plusieurs courants pour en retenir le meilleur. De longs passages sont consacrés aux fixations, ces postures mentales qui font souvent obstacle à l’ouverture d’esprit. L’auteur livre des techniques d’auto-analyse pour savoir comment les éradiquer pour faire place à la lumière intérieure. Le mérite de ce bouquin, c’est qu’il ne se perd pas en théories complexes. La lecture en est tout ce qu’il y a de plus accessible. Pourrait-on se permettre le luxe d’ignorer un livre qui s’est donné pour mission de nous faire du bien ?

Le livre qui suit complète très bien la recension faite ailleurs dans cette colonne de l’ouvrage de Jean-François Caron “Le grand confinement” dans la collection de poche A propos aux Presses de l’Université Laval et qui jette un regard sur l’Occident et la peur de la mort. Celui-ci est publié chez le même éditeur et a pour titre Désarroi devant la mort avec pour sous-titre “A la lumière de l’anthropologie philosophique de Paul Tillich” et signé Réjean Boivin docteur en philosophie. Le thème central concerne tout le débat sur la mort volontaire. Si on n’a pas demandé à vivre, peut-on au moins décider de sa fin ? Là est la question. Pour alimenter son questionnement, il fait intervenir Paul Tillich (1886-1965). Touchant aux soins palliatifs, est-ce que l’humain serait aliéné dans son jugement en raison de son angoisse de la mort. Avec réalisme il adhère à cette idée que la question de l’euthanasie en est une essentiellement religieuse. Un essai fondateur à l’heure ou le choix de vie est un enjeu récurrent dans l’actualité.

 






 


Le coin santé physique et psychique (2)

 

L’être humain est complexe ? A qui le dites-vous ? On croyait en avoir fait le tour, mais voici que dans la lente évolution de l’humanité, après avoir absorbé la réalité de l’homosexualité qui a bousculé la donne sociale, voici maintenant que le sujet tendance de l’heure est celui du genre pour lequel des universités ont même ouvert des facultés d’analyse, surtout du côté anglo-saxon. Mais ailleurs dans le monde, la question du genre est une réalité mieux comprise, comme en Polynésie. L’essayiste Serge Tcherkézoff qui est incollable sur la région nous arrive avec Vous avez dit troisième sexe ? qui est publié à la maison d’édition Au vent des îles. Comme sous-titre qui donne le ton on peut lire “les transgenres polynésiens et le mythe occidental de l’homosexualité”. C’est un livre fouillé qui décortique les perceptions au fil des siècles. Successivement selon les époques et le milieu se succèdent tolérance et mépris. Pour la réalisation de sa recherche il a fait intervenir les études dominantes sur la question, qui offrent divers éclairages. Bref, tout n’est pas noir et blanc. Beaucoup de zones grises au chapitre de l’acceptation. Mais ce livre à peine sorti est une référence pour la compréhension de l’amour qui n’ose dire son nom dans ces décors paradisiaques qui cachent des réalités moins brillantes.

Ailleurs, si vous aimez jouer avec les concepts de la pensée, voici un incontournable qui paraît Le mirage du moi du psychiatre Jean-Marc Mantel aux éditions Accarias. Sous la forme question réponse il explore ce qu’est la conscience, la pensée, la souffrance et un tas d’autres thèmes. C’est une vulgarisation de questions métaphysiques, mais pas simplette au sens que les réponses sont assez fouillées merci. Mais que l’on relit pour en saisir la substance. Les interrogations sont celles que l’on se fait souvent quotidiennement, mais pour lesquelles on n’obtient pas de réponses. La qualité ici du répondant c’est que fort de sa pratique, il a acquis des certitudes. L’homme est nourri de la sagesse entre autres de Krishnamurti. Il se consacre à la sagesse non duelle. Il livre des pistes intéressantes sur la motivation de vivre. Cet ensemble de réflexions en est un d’utilité de vie.

Aux éditions Le lotus & l’éléphant voici un livre inclassable qu’il fait bon d’avoir sous la main, tant il regorge de trucs pour concevoir soi-même des recettes alimentaires ou sanitaires. Il s’agit de Le grimoire de la sorcière moderne de Arin Murphy-Hiscock. C’est un fourre-tout des plus utiles à quoi s’ajoutent des conseils de vie. Cela va de comment venir à bout de la fatigue visuelle, réaliser des croûtons au parmesan comme pour les gaspachos, établir des rituels relaxant de fin de journée, en passant comment se faire des bains de lait à la menthe et à la lavande. Vous voyez que le spectre est très large. De véritables recettes de grands-mères comme on les aiment quand elles nous font du bien.

Le neuropsychiatre bien connu Boris Cyrulnik que l’on a vu sur le plateau de C à vous en France très remué à l’évocation de la guerre en Ukraine, qui lui a rappelé les affres de la Seconde guerre mondiale. Il nous offre Le laboureur et les mangeurs de vent aux éditions Odile Jacob. Il est subtil le scientifique. Il est manifeste que les restrictions de la pandémie de la Covid-19 lui ont été souverainement insupportables. C’est comme écrit entre deux lignes, ou une pensée unique, celle des gouvernements, des pharmaceutiques et du corps médical a menacé la démocratie. Il est abasourdi de voir comment une majorité de gens ont été soumis à ce point, allant, et c’est nous qui faisons l’amalgame, sont allés à “l’abattoir” sans mot dire ou sans maudire. Il appelle de tous ses voeux les gens à réfléchir par eux-mêmes et ne pas hésiter à remettre en question. Quand on voit les horreurs qui se déroulent en ce moment à Shanghai on se rend bien compte que la liberté est une valeur très fragile. Là bas si vous ne vous enfermez pas dans votre appartement c’est la direction du camp qui vous attend….Brrrrr!!!!