- DÉCEMBRE 2022 -
 
     
 


 

Radiographies des nuits des jeunes

Johnny Hallyday chantait à ses débuts “retiens la nuit” une composition de Charles Aznavour. Appelant de tous ses voeux que les nuits magiques ne connaissent plus de fin. Mais qu’en est-il en ce début du XXIème siècle. Pour avoir la radiographie de ce qui se passe maintenant en boîte, allez lire le premier roman de Agnès Mascarou “Laisse tomber la nuit”. Elle n’a certainement pas connu le syndrome de la page blanche, elle qui est organisatrice de soirées festives. En plus qu’elle bonasse dans le secteur de la musique électronique. Elle vampirise l’âme de la narratrice qui fait la boum avec ses potes. L’univers d’aujourd’hui, à la différence d’avant, est moins genré. On s’y perd dans les identifications sexuelles, la drag régnant en maîtresse des lieux. Mais le décor a beau changer, les sentiments humains demeurent. Un beau début pour une novice en littérature. Ça promet.
Laisse tomber la nuit Agnès Mascarou. Hors d’atteinte 299p.   www.horsdatteinte.org

 


 

Point final de la trilogie “Tricheurs d’élite”

Louise Gauthier avec la sortie du tome trois qui clôt la trilogie Tricheurs d’élite va combler les lecteurs qui piaffaient d’impatience de savoir comment allait se terminer cette saga de science-fiction qui tutoie l’excellence. Intitulé “Genèse” on tente de montrer que la force d’un petit nombre peut souvent venir à bout de forces maléfiques beaucoup plus immenses. Tout est une question de volonté. Et ici l’inspecteur Marcus Lehman et son cénacle vont mettre au jour les exactions commises par l’Intelligentsia avec à sa tête le mal faite femme, Ozie Lehman. On ne vous en dévoile pas la conclusion pour ne pas que vous boudiez votre plaisir, mais dans le genre de l’anticipation c’est une réussite totale.
Tricheurs d’élite T. 3 Genèse. Louise Gauthier. Goélette éditions 537p.  www.goelette.ca

 




 

Le coin de la poésie

De beaux recueils concluent cette année agitée comme jamais sur la planète. Et dieu sait que nous avons besoin de nous évader de ce monde en transition. Et Jean Cocteau, le prince des poètes,  plus que quiconque savait l’utilité des poètes en la matière. Il y a d’abord François Baril Pelletier qui se fend d’un texte sublime Dans la lumière de la traverse. Neuvième opus en littérature, le communiqué de presse qui accompagne la sortie de l’opuscule on apprend qu’avec cette démarche, il a voulu se libérer d’un poids qui l’oppresse. Ça rejoint ce que nous disons plus haut. Extrait “Écoute du silence donné dans cent gestes silence saccagé des fresques”. C’est publié chez l’Interligne.

Ailleurs, c’est aux éditions David avec un titre qui nous interloque SH:LAM (le médecin) de Joseph A. Dandurand. L’auteur, originaire de la Colombie-Britannique, appartient à la Première Nation Kwantien. Il a une double casquette de directeur, cellule du Kwantien Cultural Centre et celle de directeur artistique de la Vancouver Poetry House. Traduit brillamment par Éric Charlebois, ça raconte l’histoire d’un membre de la communauté Kwantien, qui est doté du don de guérison. L’exemple même de l’adage qui veuille que le cordonnier est mal chaussé, lui qui soigne les autres est un junkie à l’héroïne et hante le miteux quartier Downtown Eastside à Vancouver. Est-il nécessaire d’ajouter qu’il y a du rentre dedans dans ces strophes. Extrait “Si le soleil était ravagé par le feu et que tous les animaux dormaient et que tous les humains étaient partis pour l’été, tout ce qui resterait sur cette terre serait les esprits et moi”.

Peut-être le nom d’Amanda Gorman ne vous dit pas grand chose. Si on vous dit que c’est cette très jeune afro-américaine qui a été sollicitée pour réciter un poème lors de la cérémonie d’investiture du président Jose Biden, alors vous reviendra certainement en mémoire cette créatrice emportée dont la prestation a été très remarquée. La voici avec un beau recueil chez Fayard Donnez-nous le nom de ce que nous portons. Déjà dans le titre on voit que le ton est donné, celui de l’exhortation à un monde meilleur. Extrait le coeur, creusé de chagrin l’esprit assimilé à la souffrance. Néanmoins nous sommes sortis de ce plan blafard, Mème si nous étions libres d’y rester.” C’est un texte fleuve qui ne peut pas rester indifférent. Cette poétesse a lâché son cellulaire et a regardé autour d’elle sur l’état du monde.

 


 

Sur l’union orageuse entre Whitney Houston et Bobby Brown

Au moment où sort sur les écrans une biopic sur Whitney Houston voilà que paraît en librairie une biographie de la star au destin tragique signée Mark Bego qui nous a donné une biographie d’Elton John. Sa dernière ponte est surtout axée sur la liaison orageuse entre la chanteuse et son conjoint. De ce point de vue là, vous savez tout ce qu’il y a à savoir. Mais là où le bât blesse, c’est que le biographe fait totalement l’impasse sur le lesbianisme ou mieux, la bisexualité de la vedette. Et pourtant Brown confirme la bisexualité de sa défunte compagne dans son autobiographie, alors qu’ailleurs c’est l’ex-assistante de Whitney, Robyn Crawford qui vient de lancer un livre “My song” dans lequel elle narre la relation amoureuse qu’elle a eu avec elle, et qui considère que l’union avec Brown aurait servi de paravent pour cacher l’orientation sexuelle de cette artiste à la voix surdimensionnée. Mais pour l’heure, si vous voulez en connaître un rayon sur les hauts et les bas de ce qui fut sa vi de couple officielle, c’est tout indiqué.
Whitney Houston Une vie fabuleuse et tragique. Mark Bego. Les éditeurs réunis 330p.     www.lesediteursreunis.com

 


 

Dans les abîmes de la conscience humaine

C’est ainsi que se conclut la quatrième de couverture de La maison sans souvenirs de Donato Carrisi. Qui met en scène un hypnotiseur, Pietro Gerber, qui exerce à Florence. Sa disposition particulière le met en présence de situations criminelles pour lesquelles il aura recours à son don pour élucider celles-ci.  Il y a bien un crime mystérieux qui inaugure ce qui deviendra une multiplication de meurtres à glacer le sang. Vite il faut se mettre en quête d’un ou des coupables. Lui-même, comme vous le verrez, mettra sa vien en péril, de même qu’un adolescent qui va le suivre dans son enquête. Au passage, cet ado avait admis être l’auteur d’un de ces homicides. Mais qu’en est-il vraiment ? Il y a dans la manière du romancier, une construction qui n’est pas sans rappeler Agatha Christie. Car il y a bien des pistes à explorer. On a beaucoup aimé cette maîtrise du polar. Une belle évasion en ce monde trouble.
La maison sans souvenirs Donato Carrisi. Calmann-Lévy 364p.    www.calmann-levy.fr

 


 

De caïd à acteur, une traversée de vie hors du commun

En parcourant L’éducation d’un malfrat de Edward Bunker il nous vient à l’esprit cette réflexion toute récente du nouveau chef de police de la Ville de Montréal qui disait que les gens ne naissent pas bandits, question d’aller chercher en eux la fibre d’humanité qui permettrait une réhabilitation. Car Bunker est un cas, qui est allé méditer sur ses vieux péchés en tôle et ce, durant dix-huit ans. Il devient par la suite acteur et en plus tenté brillamment par l’écriture. Ces souvenirs que nous avons ici, ont la qualité du vivant. C’est comme s’il nous mettait dans la confidence. C’est un des ouvrages à mettre au-dessus de votre prochaine pile d’achats de bouquins. On a adoré. En même temps il rend bien la dualité avec la communauté noire dans le pays.
L’éducation d’un malfrat Edward Bunker. Rivages 621p.  

 


 

Un projet ambitieux, l’histoire de notre humanité

Il y a des intellectuels qui n’ont pas froid aux yeux et capables de relever de véritables défis d’érudition. C’est le cas de Anne Lehoërff qui a pris sur elle de raconter notre humanité, depuis les premiers pas de l’homme sur cette terre voici 40 mille ans jusqu’à 52 avant notre ère. Cela donne De Néanderthal à Vercingétorix. Elle centre son récit sur le continent Européen. Le défi pour les anthropologues et ethnologues c’est que nous n’avons pas d’écriture comme repère. La grotte Chauvet est le plus vieil exemple de communication mais en mode figuratif. C’est un texte dense contenu dans un petit ouvrage qui a le mérite d’être à la portée du plus grand nombre. Elle détaille sur le quotidien des êtres de ces époques qui devaient construire avec les moyens mis à leur disposition. Comme de la manière dont on transportait de gros blocs de pierres, pas nécessairement en chariots.Il fallait faire preuve d’ingéniosité. On sort de cette lecture plus intelligent que lorsqu’on y est entré, ce qui est le plus beau compliment à réserver à un auteur.
Préhistoires d’Europe Anne Lehoërff. Belin 601p.   www.belin-editeur.com

 


 

Un kidnapping qui ne passe pas 

Si vous avez aimé “Déroute” le précédent ouvrage de Roland Lapointe qui narre les tribulations de son “héros” Vincent qui a frayé avec le Milieu à titre d’ex-policier, et qui va faire la rencontre de Cassandre, la pire ou la meilleure chose qu’il ait faite, c’est selon, vous continuerez d’être captivé avec la suite Dérapage. Car le mec va apprendre que sa dulcinée a été kidnappée. Ouh là, là. il y aura du sport au menu, car le gars est prêt à tout, vraiment tout pour arracher sa belle aux ravisseurs. Même de trucider. C’est vous dire. La beauté du style de Lapointe c’est qu’il parvient à vampiriser la peau de son personnage et lui donner de la chair et de l’esprit. C’est un excellent thriller. Avis aux scénaristes en panne de sujets pour le grand écran. Ici dans ces pages c’est tout un buffet qui vous attend. Lâchez la réédition du énième remake de Maria Chapdelaine et attardez-vous à Vincent, une sacrée pointure. En attendant, faites-vous vos propres images.
Dérapage Roland Lapointe. Éditions Michel Quintin 232p.   www.editionsmichelquitin.ca

 


 

Les périls occultes à l’ère 2.0

Les réseaux sociaux font la part belle à toutes sortes de gourous, chacun proclamant avoir trouvé le chemin de Vérité et souhaitant en faire partager la recette, moyennant souvent un déboursé. De tout temps, l’Église catholique a alerté l’opinion publique sur ces dérives spirituelles. Mais avec l’ère numérique, c’est un tsunami de pratiques alternatives qui sont proposées au commun. Le père Jean-Christophe Thibaut prêtre du diocèse de Metz en Meurthe et Moselle a consacré les deux dernières décennies à décrypter ces théories pour débusquer les malveillantes. Cela donne un essai éclairant Les nouveaux visages de l’ésotérisme. De la Renaissance, berceau de l’ésotérisme moderne jusqu’au New Age, il brosse un grand cours d’histoire du domaine. Ça se lit avec enchantement et nous invite à faire preuve de prudence et de ne pas tout gober comme du comptant.
Les nouveaux visages de l’ésotérisme Jean-Christophe Thibault. Novalis 334p.      www.novalis.ca

 


 

Une “indic” de la SQ dans un club échangiste

Le regretté Charles Aznavour avait dit un jour que pour toute création, il fallait accrocher avec une bonne histoire. Eh bien en voici une, écrite par l’auteure un peu mystérieuse Sylvie G. dont on voit pourtant la jolie photo en quatrième de couverture de Les échangistes et qui ne se présente pourtant qu’avec une seule lettre pour patronyme. C’est une enquêteuse en cybercriminalité, qui dans le cadre de son travail de traçage de la criminalité sur le web, va mettre le grappin sur une manipulatrice ingénieuse. Profitant des dispositions de cette dernière pour prendre la peau de divers personnages, elle va la mettre à contribution sur une affaire de meurtre. Et pour cela, en compagnie d’un “compagnon” forgé pour l’enquête, l’as de la dissimulation, va infiltrer un club d’échangistes. Car la veuve du défunt dont les circonstances du décès sont nébuleuses, avait admis aux limiers que le couple qu’elle formait avec son mari était assidu d’un club échangiste. Avec moins d’ingrédients que cela, on fait souvent recette. Imaginez avec un tel menu! Comme divertissement, difficile à battre.
Les échangistes Sylvie G. Les éditeurs réunis 379p.    www.lesediteursreunis.com

 


 

Un voyage initiatique chez les Hommes bleus

Il était une fois un homme en quête d’Absolu qui vagabonda d’un continent à l’autre, sans pouvoir étancher sa soif de Vérité. Il décida donc de se rendre en plein désert, au royaume des Hommes bleus, les Touaregs qui savent composer avec la rudesse de l’environnement. Et là, il trouvera ce qu’il cherche. Et son intégration est si réussie qu’il participera localement à des joutes oratoires. En somme, voici le sujet de Voyageur chez les Hommes bleus de Noël Laflamme. Si vous êtes en recherche d’exotisme, vous serez servi à souhait. En même temps qu’un roman initiatique, on apprend une foule de choses sur les us et coutumes de ces gens. Ce qui suppose une très bonne recherche préalable de l’auteur. Maintenant le protagoniste a-t-il trouvé sa réponse à ses questions existentielles ? A vous de le découvrir.
Voyageur chez les Hommes bleus Noël Laflamme. La Plume d’Or  208p.     www.editionslpd.com

 


 

Deux cas vécus qui méritent le détour

Les éditions du Château d’encre débarquent avec deux témoignages dans deux horizons divers, celui du désir sexuel et de son marchandage et l’autre sur l’interruption de grossesse. D’abord Mélodie Nelson qui un peu comme la regrettée Nelly Arcan a été escorte, s’ajoute à quoi desd activités à titre de téléphoniste érotique, webcam girl et serveuse sexy. Elle rend compte de ces activités dans La mécanique des désirs. Mallarmé disait en son temps que la chair était triste. L’est-elle à ce point. Si on veut connaître l’état des lieux, vaut mieux en référer à quelqu’un qui comme elle a été en première ligne. Elle ne se fend pas d’un traité sur l’érotisme mais donne le tempo de ce qui agite l’homo sapiens. Si vous voulez en connaître un rien, surtout mesdames, sur ce qui habite les désirs de vos congénères c’est à lire en tout premier. Elle ne masque rien des fantasmes qui saisissent les hommes, parfois un peu honteux de leur trop plein d’imagination qu’ils inhibent dans l’alcool.

Si les femmes désirent légitimement être maîtresses de leur corps, ce n’est pas qu’elles anticipent d’avorter en série au nom de la liberté. L’interruption de grossesse est un geste lourd à endosser. Pour en avoir le coeur net, nous vous recommandons Avortée de Pauline Harmange qui en sait quelque chose puisqu’elle est passée par là. C’est une féministe engagée qui s’est illustrée par le passé avec un livre au titre provocateur “Moi les hommes je les déteste” qui lui a valu à l’époque une tonne de réactions. Elle dit que ce livre a été l’exercice le plus difficile de sa vie. Elle a fait la paix avec l’homme, puisque avec le conjoint de sa vie elle n’écarte pas l’idée d’avoir un enfant pour de bon. Elle décrit très bien la question qui tenaille les femmes, celle de l’horloge biologique et considère l’avortement comme un choix politique. Plusieurs lectrices se sentiront interpellées par cette écriture coup de poing et transparente.


 


 

Un joyeux délire inspiré par la Main

François Bellemarre quand il déambule sur le boulevard Saint-Laurent, ne voit pas la célèbre artère qui scinde le centre-ville en deux de la même manière. Il se remémore les riches heures de ce qui était la Main avec ses filles à bon marché, ses cabarets et ses tripots. Tellement qu’il en fait un livre attrayant La renaissance de l’Interlope qui est un mêle-tout, entremêlant des faits d’histoire forts intéressants que l’on peut lire en bas de page, des sortes de nouvelles avec pour chacune des personnages qui vont même jusqu’à l’anticipation car il nous fait un saut dans le temps jusqu’en 2029. A sa manière, il redonne vie à ses vieux édifices chargés de tout un passé. On est parfois dérouté par les sentiers qu’il prend, mais c’est la liberté du créateur de se jouer avec les réels événements. Mais au final, il nous donne le goût d’arpenter le secteur et le regarder d’un autre oeil, à des époques que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et où le verbe s’amuser avait le dessus sur les vicissitudes de l’existence.
La renaissance de l’Interlope François Bellemarre. Les éditions Sémaphore 204p.    www.editionssempahore.qc.ca

 


 

Un engagement qui évite de désespérer du monde

A l’ère numérique avec tous ces zombies que l’on croise, le regard scotchés sur leur téléphone intelligent, ignorant tout autour d’eux, on aurait raison de désespérer de ce monde qui n’aura aucun souvenir, faute d’avoir vécu en mode vrai. Mais voilà qu’un essai amène de la lumière dans cet obscurantisme ambiant. Il a pour titre Le courage de renoncer que signe Jean-Philippe Decka. Qui rapporte ce phénomène social, à savoir que des jeunes renoncent à des carrières prestigieuses pour militer pour des causes auxquels ils croient, comme la sauvegarde de la planète. Qui veulent donner du sens à leur vie. Lui-même étant un exemple, qui diplôme HEC en main, aurait pu se diriger naturellement vers des start-up payantes mais qui a plutôt choisi d’animer un podcast Ozé dans lequel il invite des jeunes à témoigner d’une orientation semblable. Ils se servent du web à bon escient. Ce livre est en même temps une radiographie des ravages que commettent industries et individus au nom de la rentabilité à tout prix. Comme l’histoire nous enseigne que les révolutions majeures sont souvent nées à partir de groupuscules, rien n’interdit de rêver après cette lecture.
Le courage de renoncer Le difficile chemin des élites pour bifurquer vers un monde durable. Payot 236p.      www.payot-rivages.fr

 


 

Quand les écrivaines de jadis étaient reléguées dans l’ombre

A Culturehebdo nous avons pris partie de ne jamais utiliser le mot autrice pour désigner ce qui doit être simplement des écrivaines. Pire, on a lu il y a peu le mot “écrivaineuses” C’est assez. Mais bon, on ne peut quand pas passer sous silence La revanche des autrices de Julien Marsay agrégé de Lettres modernes et qui enseigne dans un lycée au nord de Paris. D’emblée on ne peut pas l’étiqueter de féministe radical. Le titre choisi est un peu étonnant quand on sait que le Prix Nobel de littérature a été attribué à Annie Ernaux. Quelle visibilité planétaire! Mais hélas ce ne fut pas toujours le cas et la démarche de l’auteur qui se fait ici historien de la littérature du passé, est de montrer que a été le sort d’écrivaines formidables qui ont payé cher d’avoir du talent dans un monde nettement favorables aux hommes en littérature, particulièrement au XIXème siècle. Vous ferez connaissance avec des femmes de lettres dont vous ignoriez certainement le nom telles Claire de Duras, ou Julie Gautier. C’est une oeuvre de réhabilitation qui rend enfin justice à leur amour des lettres.

La revanche des autrices Julien Marsay. Payot 269p.    www.payot-rivages.fr

 


 

Apprendre les dinosaures aux tout-petits

Du côté des ouvrages didactiques destinés aux jeunes têtes, on ne peut passer sous silence dans la collection “Cherche, trouve et compte jusqu’à 10” chez Lito ce titre consacré aux dinosaures. Les dinosaures conçu par Federica Iossa a été élaboré pour les très jeunes enfants qui ne sont pas encore tout à fait capables de lire de façon autonome. D’où l’importance accordée dans ces pages cartonnées, à l’illustration. En même temps, on veut inculquer à ces lecteurs de pouvoir calculer jusqu’au chiffre dix. Donc pour chaque thème, on se limite à dix sujets.
Les dinosaures Federica Iossa. Éditions Lito

 


 

Sur la coexistence des baleines noires et des pêcheurs

On observe dans nos eaux québécoises, la présence accrue de baleines noires. Dont l’existence demeure fragilisée. Surtout que ces cétacés doivent composer et vice versa, avec l’activité des pêcheurs. Comme ces derniers sont au premier chef, préoccupés par la qualité de leur environnement qui est leur gagne-pain, comment harmoniser leurs activités commerciales en coexistence avec ces grands mammifères. Un essai fouillé paraît qui expose les enjeux du domaine. Pêcheurs et baleines en Gaspésie est une recherche en collectif sous la direction de Lyne Morissette, Danielle Maltais et Jean Côté. Ceux qui s’intéressent à ces animaux fabuleux, les écologistes de tout poils, et les acteurs de l’industrie de la pêche, prendront plaisir à parcourir les dernières données en la matière.
Pêcheurs et baleines en Gaspésie Collectif. Les Presses de l’Université du Québec 162p.     www.puq.ca

 


 

Des lectures pour les inconditionnels de la mer

Latitude Mer est d’abord un magazine qui collige toutes sortes d’articles ayant un dénominateur commun, la mer. Ce peut-être, des textes d’auteurs d’aujourd’hui comme des écrivains du passé. En plus, les éditions de Équateurs dont on ne cesse de vanter la qualité éditoriale, ont eu l’excellente idée de publier des ouvrages portant le même titre que l’illustré et qui regroupent comme pour le magazine, des textes venant de tous les horizons. Saluons d’abord le beau travail d’édition qui nous livre au final un formidable écrin qui honore la qualité des textes qu’on y trouve. Même Guy de Maupassant est du nombre. Et ces textes nous promènent partout. De l’exotisme à chaque page. Et en éditorial, on ne se cache pas pour exhorter après cette période de confinement pandémique, qu’il est temps d’aller humer l’air salin à pleins poumons.
Latitude Mer Collectif. Éditions des Équateurs 238p.   

 


 

La rétrospective comique de l’année 2002 d’André-Philippe Côté

Récemment on vous décrivait la rétrospective de l’illustre Chapleau aux éditions La Presse. Un incontournable pour qui aime mettre de la dérision sur l’agitation du monde. Son collègue au Soleil André-Philippe Côté n’est jamais en reste avec son traditionnel De tous les…Côté. Qui à son tour fait la part belle à François Legault à qui il fait la part belle sur la couverture en…monarque avec le petit Éric Duhaime à ses pieds! Ça donne le ton. On s’amuse énormément. Et pour tous ceux qui déclenchent des rires, nous saluons leurs auteurs comme des bienfaiteurs de l’humanité. Il y a une caricature qui nous a fait énormément marrer, c’est quelqu’un qui est désespéré de tout et qui vient chercher de l’espoir au bureau de recrutement du Parti Libéral du Québec. On ne peut être plus mordant envers cette formation politique moribonde.
De tous les…Côté 2022 André-Philippe Côté. Éditions La Presse 151p.   www.editionslapresse.ca

 


 

Il était une fois le Fort de Chambly

Les cours d’histoire se raréfiant dans nos écoles qui sont devenues hélas des usines à cancres, il faut aller chercher à s’abreuver ailleurs si on veut en connaître de notre histoire. Et dieu sait qu’elle est riche. Regardez simplement cette histoire du Fort de Chambly tel que raconté par Martin Chaput. Cet historien a une particularité, c’est qu’il en pince pour l’architecture militaire. Avec ce qui fait l’objet de son ouvrage, il est au comble, car cette construction avait précisément pour vocation de nous défendre. Appuyé par une intéressante iconographie, il devient le professeur d’histoire regretté que nous aurions aimé avoir en classe. Il ne se limite pas à nous livrer des dates, mais des faits narrés avec brio. Qui nous donne le goût d’aller au fort et de le regarder différemment. Pour ceux qui souhaiteraient approfondir la chose, il nous gratifie en fin d’ouvrage d’une intéressante bibliographie de référence.
Fort de Chambly Vision à travers les âges. Martin Chaput. Éditions La Plume d’Or 150p.     www.editionslpd.com

 


 

Des chinois et des nouvelles route de la soie

La propagande américaine a beau faire de diaboliser tout ce qui vient de Chine, il n’en reste pas moins que cette dernière a un plan de combat économique ambitieux. Et qui passe par la réalisation de ce qu’on a baptisé les nouvelles routes de la soie. Un exemple entre autres. Alors que le continent africain a toujours été pris de haut par les gouvernements occidentaux, ne les jugeant que comme dans un esprit condescendant, et en faisant une poubelle du monde, les chinois ont plutôt fait le choix d’y investir massivement et de se l’approprier à leur façon. Et voilà qu’ailleurs on s’en inquiète soudainement. Pour voir de quoi cela retourne, nous vous invitons à vous procurer A la croisée des nouvelles routes de la soie un collectif sous la direction de Frédéric Lasserre, Éric Mottet et Barthélémy Courmont. Excusez ce jeu de mots facile, mais en terminant cet essai on ne peut que se demander qui à la fin rira jaune.
A la croisée des nouvelles de la soie. Collectif. Presses de l’Université du Québec 252 p.     www.puq.ca

 


 

Un pavé sur le discernement

On ne cesse de nous mettre en garde contre la désinformation véhiculée sur les réseaux sociaux et plus en général sur le web. Mais comment l’être humain peut-il séparer le bon grain de l’ivraie en matière d’information, surtout que nous sommes bombardés d’infos de part et d’autre ? Nos facultés cognitives sont mises à rude épreuve. Un chercheur en sciences cognitives nous a bien observé, tel un entomologiste le ferait avec les fourmis. Il a pour nom Hugo Mercier. Il a regardé de près comment les informations nous parviennent et comment notre cerveau officie comme une gare de triage. Parfois avec succès, parfois totalement submergé et incapable de juger de ce qui est bon pour nousw dans toute cette masse. Pas né de la dernière pluie est un essai fondateur qui nous permet de mieux anticiper la nouvelle.
Pas né de la dernière pluie Hugo Mercier. Humensciences 446p. www.humensciences.com

 


 

Filles mère dans les années soixante-dix

C’était hier, quand vous tombiez enceinte à l’époque de l’Église toute puissante, le fruit de vos amours devenait instantanément celui du péché, et valait mieux aller porter le béné à la crèche plutôt que de devoir subir l’opprobre d’une société inhumaine (avis aux passéistes qui prétendent que c’était mieux ailleurs). Et puis le Pape Pie XII qui s’y connaissait en gynécologie, se montrait farouchement contre l’allégement des souffrances de l’accouchement, prétetant que c’était le lots de la femme d’enfanter dans la douleur. Et puis que pouvait faire une femme engrossée alors qu’elle n’avait aucun statut juridique. On sait que la pilule aura libéré par la suite la femme de cette épée de Damoclès. Et que les québécoises devront énormément à une Claire Kirkland-Casgrain. Pourquoi ce préambule ? Pour annoncer la sortie de Céline G…ou l’histoire de tant d’autres troisième roman de Lise Tapp qui narre la situation d’une femme qui tombe enceinte dans les années soixante-dix, et dont le géniteur fuira bien entendu ses responsabilités. Quelle est la donne au cours de cette décade ? Elle plante le décor, certainement moins contraignant, mais quand même semé d’embûches. Un roman certes mais qui a quasi valeur de documentaire. Du très beau travail.
Céline G…ou l’histoire de tant d’autres  Lise Tapp.  La Grande Marée 586p.    www.lagrandemaree.ca

 




 

Le coin des arts martiaux

Trois ouvrages retiennent notre attention aux éditions Budo. Pour commencer de Areski Ouzrout c’est Mon karaté personnalisé. Un titre intrigant alors qu’on est porté à imaginer un certain formatage de l’enseignement qui ne connaîtrait pas de singularité. L’auteur est adepte de cet art martial depuis plus de 46 ans. Il est aussi responsable de l’École des cadres au sein de la Fédération française de karaté. A preuve de certaines transgressions dans cet art, l’auteur nous livre un petit cours d’histoire de l’évolution de l’enseignement du karaté, au moment où des disciples faisaient évoluer autrement ce qu’ils avaient reçu de leurs maîtres. Dans ces pages, il n’y a aucune technique d’enseignée, seulement des postures psychologiques à prendre.

Maintenant chapeau bas à Rémi Mollet qui, référence absolue en taekwondo a d’abord entrepris des études de lettres classiques qu’il a enseigné. En marge de son amour des lettres il s’est investi tout autant dans son amour de cet art martial coréen arrachant au passage le titre d’instructeur de l’année de sa science par la Hall of Fame de Floride. Il nous laisse en héritage un gros oeuvre en deux tomes L’encyclopédie du taekwondo. Dans le premier tome il est question de l’ABC, des techniques fondamentales, une comparaison des moyens de self-défense, traditionnelle et moderne. Avec  le tome deux on monte d’un cran puisqu’il est enseigné les Poom-Sè (formes) de la Fédération mondiale de Taekwondo, notions incontournables à acquérir pour monter en grade. Au total ce sont mille pages qui vous attend avec une riche illustration faite de 4000 photos. On reste pantois devant le travail que tout cela a nécessité.

 


 

La Ville de Québec avant et après

Deux collègues du quotidien Le Soleil Patrice Laroche et Jean-Simon Gagné ont eu cette excellente idée de montrer par l’image l’évolution ou non de certains coins de la Vieille Capitale. Ça donne un album que l’on ne se lasse pas de regarder. Ils ont sélectionné dans un premier temps des photos anciennes, puis sont allé photographier le même endroit de nos jours. Il y a des secteurs qui ont été totalement défigurés, comme ces belles maisons victoriennes de la Grande-Allée, pour faire place entre autres au Complexe H surnommé le calorifère, exemple du “style” infâme sous Robert Bourassa. Des immeubles administratifs sans âme. Ailleurs on a des surprises, comme la cote d’Abraham dont on voit une photo de 1930 et une autre prise au même endroit il y a quelques années, pratiquement aucune modification. Nos aïeux seraient en pays de connaissance. Beau devoir de mémoire.
Québec d’hier à aujourd’hui Patrice Laroche et Jean-Simon Gagné. Éditions Septentrion/Le Soleil 162p.   www.septentrion.qc.ca

 


 

Le coin des petits bolés

Aux éditions Tigre & cie des auteurs ont pris sur eux de livrer les premiers rudiments de ce qu’ont été les inventions au fil du temps et ceux des premières notes de musique et des instruments. Ce sont deux ouvrages distincts dans la collection estimée “Il était une fois”. Celui nommé Il était une fois les inventions est le fruit de la collaboration entre James Carter et Margaux Carpentier tandis que celui intitulé Il était une fois la musique revoit James Carter mais cette fois en compagnie de Valerio Vidali. Ces ouvrages à la fois ludiques et didactiques sont destinés à un auditoire allant jusqu’à 4 ans.

 


 

Le Graal a ici pour nom le Livre d’Hénoch

Tout ce qui gravite à la seule évocation des Templiers suscite encore un engouement qui ne se dément pas. A preuve les aventures du franc-maçon Antoine Marcas créé par le duo Éric Giacometti et Jacques Ravenne se sont écoulées à…trois millions d’exemplaires. Et avec la sortie de Le royaume perdu la tendance va se maintenir. Cette fois, le héros part à la recherche d’un manuscrit rare,le Livre d’Hénoch. Qui est dans le collimateur de start-up qui ont pour ce document des attentions bien bizarres. Et ce n’est pas d’hier que cette traque est en marche. Déjà en 1229 et dans le décor fabuleux de la Terre Sainte de sacrés pointures ont tenté de mettre le grappin dessus: l’empereur allemand Frédéric II, l’ordre des teutoniques, et nous y voilà les preux chevaliers Templiers. Vous avez là les ingrédients du parfait thriller historique. Si vous êtes déjà des mordus de ce tandem d’écrivains, vous demeurerez conquis.
Giacometti Ravenne Le royaume perdu. JC Lattès 436p.   www.editions.jclattes.fr

 


 

Le Québec en plan aérien

Mario Faubert avait un objectif ambitieux, photographier le Québec tout entier en plan aérien. Aviateur-photographe depuis des lustres, et opérateur de drone, il a été à bonne école avec notamment le célèbre Yann Arthus-Bertrand. Son projet a finalement abouti avec un superbe album qui fera la fierté du catalogue de l’éditeur Sylvain Harvey. Le Québec vu d’en haut nous offre un moment privilégié de contempler les vastes horizons de la Belle Province qui fascinent tant les européens. L’éditeur avec un matériau de choix, a offert un très bel écrin pour accueillir ce travail titanesque. Que de belles images à contempler. On ne se lasse pas de les voir et de les revoir. Et qui nous fait prendre conscience aussi de l’intérêt à protéger notre écosystème.
Le Québec vu d’en haut. Mario Faubert. Éditions Sylvain Harvey 255p.  

 






 

Le coin de la BD (1)

Une belle cuvée en cette fin d’année pour les bédéistes de tout poils. Commençons par S.O.S. fantômes aux éditions Qilinn qui chevauche entre une histoire illustrée et une BD. La toile de fond a pour décor l’école où il se passe pas mal de choses. Et quand ça barde, à qui fait-on appel ? Toujours l’équipe de S.O.S. fantômes. Dont la mission est rien de moins que de sauver le monde. C’est une adaptation du film Ghostbusters (1984) faite par G.M. Berrow. Et celui qui l’a écrit c’est nul autre que l’acteur Dan Aykrod.

Aux éditions Kana, un épisode de la saga Saint Seiya “Les chevaliers du zodiaque” d’après l’oeuvre de Masami Kurumada. C’est au tandem formé par Jérôme Alquié et Arnaud Dollen production franco-belge, que l’on doit de bénéficier des tribulations de ces héros qui semblent sans peurs ni reproches. Au départ, les aventures se présentaient sous forme de manga. On les a adaptés au format BD classique. Et la transition a été remarquablement accueillie de par le monde. En gros, c’est la confrontation entre les Dieux de l’Olympe d’un côté qui veulent contrôler notre bonne vieille planète, un classique, et de l’autre la Déesse Athéna en compagnie de ses chevaliers. L’action ne manque pas.

 

Les deux prochains titres sont lancés chez Dargaud. A commencer par notre célébrissime Garfield de Jim Davis dans Comme un lundi! Ça n’a pas l’air de plaire à notre icône de la BD ce premier jour de la semaine, qui affiche en couverture une mine déconfite. Mais c’est bizarre, on rigole à ses déconvenues. Garfield, l’attachant félin.

Dargaud encore, cette fois dans un tout autre univers avec Les mondes d’Arven du quatuor constitué de Bertorello, Scotto, Stoffel et Fernandez. Qui racontent le vécu d’une adolescente prénommée Blandine. Elle est Auvergnate et bien de son temps, car imaginez qu’elle a créé un jeu vidéo. De plus, elle est préoccupée par le sort du monde. Mais avec le web il y a parfois des aspects qui nous échappent. Et c’est ce qui va lui arriver. Des rencontres qui n’étaient pas prévues au programme. Ce tome prometteur, annonce une saga puisqu’il est question de no. 1.

Aux éditions Dupuis une autre aventure du renommé Marsupilami de Flix L’animal de Humboldt”. Qui rappelle qu’en 1802 le naturaliste Alexander von Humboldt a sillonné la jungle sud-américaine pour tomber face à face avec cet étrange mammifère, le Marsupilami. Amateur d’exotisme vous allez être servi sur un plateau d’argent.

Chez l’éditeur Tabou qui fait lui dans la “bande” dessinée on nous offre un trésor du patrimoine de la BD coquine avec Eros & Thanatos de Raulos Caceres un maître du genre. C’est un assemblage de recueils trouvés ça et là chez des collectionneurs privés. Les illustrations sont du pur classicisme, en noir et blanc. Et si une image vaut mille mots, que dire de celles-ci où les femmes sont grandes offertes à vos regards, messieurs et mesdames. C’est un beau joyau pour une bibliothèque érotique. Et quand c’est signé Caceres on a l’assurance de ne jamais s’ennuyer.

 









 

Le coin de la BD (2)

Un combattant qui dispose d’une interface virtuelle qui lui confère des pouvoirs de combat incroyables face face à des monstres sortis de portails temporels, voici le programme qui vous attend avec Solo Leveling dont le tome 7 paraît création du duo Chugong et Dubu. Vous aimez déjà sur les jeux électroniques les batailles rangées ? Eh bien en voici le format BD qui vous captiveront. C’est publié chez KBooks.

Maintenant de quoi nous surprendre, un Superman gay! Oui vous avez bien lu. Il s’appelle Jon Kent et a un petit ami. C’est le fils de Jon Kent et comme son paternel s’est donné pour mission de protéger la Terre. Et il ratisse large notre sauveteur, apaisant des monstres marins jusqu’à se faire le défenseur de la veuve et de l’orphelin. Superman son of Kal -El Tome 2 est scénarisé par Tom Taylor et dessiné superbement par John Timms. C’est édité chez Urban comics.

Aux éditions Les Arènes c’est une page sombre de l’histoire de l’humanité qui est présentée avec La disparition de Josef Mengele. Ce médecin horrible a été le bourreau d’Auschwitz. C’était souvent lui que l’on voyait sur la gare de triage du sinistre camp d’extermination, sélectionnant à droite et à gauche ceux et celles qui allaient “vivre” ou mourir immédiatement dans les chambres à gaz. Mais surtout pratiquant sans anesthésie de terrifiantes expériences sur des malheureux hurlant de douleurs. Cet monstre issu d’une famille allemande très riche, a pu trouver paisiblement la mort en Amérique du Sud en 1979. Ce parcours est très bien narré par Olivier Guez et Matz-Jörg Mailliet.

Achdé et Jul ont conjugué une énième fois leur talent pour nous contacter une autre aventure de l’homme qui tire plus rapidement que son ombre, le bien nommé Lucky Luke. Dans L’arche de Rantanplan on fait connaissance dans un premier temps avec Ovide Byrde qui a imaginé un havre de paix pour les animaux. Avec une telle prédisposition on ne peut que le féliciter pour sa bonne âme. Eh bien non, puisque à partir où Rantanplan va découvrir un filon d’or dans le coin, Byrde va se métamorphoser en petit potentat, mettant à sa merci les autochtones. Curieux, n’est-ce pas ? Chez Lucky comics.

Chez Le Lombard d’autres icônes de la BD les Schtroumpfs rappliquent dans un autre volet Les Schtroumpfs et les enfants perdus coscénarisé par Thierry Culiford et Alain Jost. Cette fois c’est un couple qui prennent en charge des orphelins de l’assistance publique qu’ils maltraitent. La chose parvint au Grand Schtroumpfs qui pour arracher ces infortunés à leurs satyres va plonger dans l’organisation du trafic de sel. Quel rapport direz-vous ? Allez lire cette BD qui ne manque pas de piquant. Avec les Schtroumpfs ont est toujours en affaires. Et ça se termine bien entendu en happy end.

Tarzan le saviez-vous, a eu un fils Korak pour lequel Edgar Rice Burrough a imaginé plein de rebondissements comme pour son réputé père. Le duo Russ Manning et Gaylord Dubois ont transposé le tout en BD avec moult péripéties. C’est chez Graph Zeppelin. Korak n’est pas eul, il est toujours en compagnie du grand singe, Pahkut. Dans cet album vous n’avez pas une, mais dix historiettes toutes aussi enlevantes les unes comme les autres.

Enfin, pour clôturer ces magnifiques parutions, c’est Jean-Yves Dardel qui s’amène avec le Désert vert chez Mosquito. Avec une cette fois une préoccupation écologique. En effet, protéger la Terre de la désertification galopante. Pour cela on aura recours à une machine à voyager dans le temps, qui ne remonte pas dans le passé, mais qui projette dans le futur. Un album d’anticipation qui nous tient en haleine. D’autant que le sujet, même s’il se présente comme futuriste dans ces pages, est d’une récurrente actualité.

 


 

L’annuel de l’automobile 2023 débarque!

Par le passé nous avions écrit combien nous étions redevables à l’Annuel de l’automobile pour nous avoir sauvé la mise quand venait le temps à Noël d’offrir à papa son cadeau dont on ne connaissait jamais les goûts personnels, tellement il parlait peu. Mais dès qu’il avait son édition de l’Annuel dans les mains, ses yeux brillaient de reconnaissance. Nous venions encore une fois de faire mouche. Aux paps de jadis s’ajoutent maintenant les femmes qui composent, à moins de faire erreur, la moitié des acheteurs d’automobiles au pays. Mais même pour une personne qui ne possède pas d’autos, le simple fait de mettre à jour ses connaissances vaut le détour. Par exemple, la grande nouveauté de cette édition est la section consacrée aux véhicules électriques. Fort instructive des tendances dans le secteur. Ensuite vous avez des encadrés instructifs, comme l’avenir des concessionnaires automobiles tel que le raconte le directeur général de Cadillac. En plus il y a en exclusivité la liste détaillée des voitures d’occasion, les frais annuels en carburant, la cote verte sur la consommation des moteurs les moins gourmands et comme toujours une deuxième opinion sur tel ou tel modèle. Chapeau bas à Benoît Charette, Éric Lefrançois et Carl Nadeau ainsi que l’équipe de leurs collaborateurs pour cette somme impressionnante de travail qui radiographie mieux que quiconque l’industrie automobile.
L’annuel de l’automobile 2023 Collectif. Les éditions La Presse 704p.   www.lapresse.ca

 


 

Sur la violence conjugale dans tous ses états

En fin de lecture de Je suis Pompéi premier roman réussi de Ava Rose Riverin, c’est à se demander si ce n’est pas les relations hétérosexuelles qui sont contre-nature, tant hommes et femmes vivent sur des planètes différentes. Si ce n’était pas du formatage social et de considérations pécuniaires il est parier que jamais vivrait de son côté, une empruntant seulement à l’autre la matière première pour réaliser son désir d’enfant. Ce roman inspiré de la réalité, évoque la violence familiale où une petite fille est confrontée à la violence du père. Qui connaîtra ensuite celle de son compagnon, avec décision de justice épouvantable sur la garde d’enfants. Le talent de l’écrivaine novice dans les lettres est d’avoir bien rendu ce qui se passe dans la tête d’une femme dépassée par la violence ambiante. A-t-on besoin de connaître celà sur Terre ?
Je suis Pompéi Ava Rose Riverin. Éditions Château d’encre 121p.  www.editionschateaudencre.ca

 


 

Une plongée dans l’univers fermé des Jarawas

Il y a quelques mois de cela, le journal de 20h. à France 2 nous avait présenté un reportage étonnant sur les Jarawa, une peuplade perdue au milieu de l’Océan indien hostile à la venue de tout étranger au péril de votre vie. Et les autorités veillent à ce que cette consigne soit respectée. Ne s’aventure quiconque dans ces eaux. Voilà que paraît un roman d’un exotisme poussé puisqu’il s’attache à raconter ce microcosme singulier. Thierry Falise photo journaliste belge est cantonné depuis 30 ans en Thaïlande comme correspondant. Lui aussi était fasciné par le destin des Jarawas. Le roi des autres raconte la passion de Blaise Donetti pour les peuples primitifs. Avec les Jarawas il est servi à souhait. En même temps que ses propres explorations, il décrit l’histoire d’un prisonnier bengali déporté voilà 150 ans dans l’archipel d’Andaman. Ce roman a valeur de documentaire et pour qui aime le large c’est le bonheur. L’ouvrage a valeur de réelle diversion à la grisaille de notre quotidien. Mais ne pensez pas allez voir de près les Jarawas, n’y pensez pas, vous n’êtes toujours pas les bienvenus! Le roman est complété par une bibliographie d’intérêt si jamais vous voulez pousser votre curiosité plus loin.
Le roi des autres Thierry Falise. Éditions Château d’encre 390p.  www.editionschateaudencre.ca

 


 

Deux textes forts aux éditions au Carré

Deux ouvrages nous parviennent aux éditions au Carré. Le premier traite d’une circonstance où l’un des conjoints est atteint d’une maladie dégénérescente et l’autre, quand un prédateur sexuel se présente dans votre famille sous de bonnes auspices mais avec un dessein pervers. Le premier donc s’intitule Un marche incertaine de Cécile Dostie. C’est l’histoire donc d’une femme dont le conjoint reçoit le verdict terrifiant de sclérose en plaques. Ce sujet nous a beaucoup touché, car un membre de notre rédaction a connu un homme dont c’était l’épouse qui vivait ce drame dans sa chair et tout ce que lui, a dû faire, de sacrifices pour alléger l’inexorable destin de sa compagne. Ici c’est la sclérose en plaques dont il est question , mais ce pourrait être n’importe quelle maladie invalidante. Le texte est poignant, donc réussi.inondations

L’autre livre est un récit. Celui d’une femme qui a des enfants autistes et qui reçoit un appel d’un aidant potentiel, rompu à ce genre de problématique psychique, mais dont on découvrira plus tard que c’est un pervers sexuel à la recherche de proies. Le bel ami de Marie-Josée Aubin nous fait découvrir la manoeuvre de ce manipulateur sans scrupules, et qui n’est motivé que par ses bas instincts. Que l’on découvrira toujours un peu tard. En somme deux bouquins à mettre au-dessus de la pile de vos prochains achats de livres. Vous ne le regretterez pas.

 


 

Tout savoir sur les inondations au Québec

Le Québec, un peu comme en France et ailleurs sur la planète, n’est pas exempté de la montée des eaux. Avec des dégâts dont on a peine à mesurer l’ampleur, souvent la ruine de la valeur immobilière de votre propriété, surtout si vous êtes dans une zone désignée inondable. Un essai de grande rigueur donne la mesure de ce qu’est cette problématique dont on ne mesure l’étendue, il s’agit d’un collectif sous la direction de Thomas Buffin-Bélanger, Danielle Maltais et Mario Gauthier. Ayant pour titre simplement Les inondations au Québec, c’est tout sauf un livre de chevet. Qui viendra en aide aux victimes qui intentent des recours collectifs, aux avocats de celles-ci et aux spécialistes du monde de l’assurance. Tout ce qu’il faut savoir sur les impacts et le réaménagement du territoire s’y trouve.
Les inondations. Collectif. Les Presses de l’Université du Québec 528p.    www.puq.ca

 


 

La défense de la France en terme de budgets

C’est un sujet pointu, à savoir l’évolution des finances consacrées à la défense de la France à partir de la quatrième République jusqu’à la cinquième. Et évidemment, le rôle qu’a joué le gouvernement du Général De Gaulle à ce chapitre. Le futur empêché de Fabien Cardoni est l’aboutissement d’une recherche approfondie qui nous laisse pantois. Une véritable recherche de haut savoir. L’essayiste est chercheur rattaché au laboratoire Institutions et dynamiques de l’économie et de la société (CNRS-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. On remarquera que côté escadrille de Mirages, c’est trop peu pour une nation comme celle de l’Hexagone, et comment la nucléarisation à marche forcée à changer la donne. Et comment les armées sont frustrées des politiques budgétaires trop consacrées au social. Un ouvrage fondateur.
Le futur empêché Une histoire financière de la défense en France (1945-1974). Fabien Cardoni. Éditions de la Sorbonne 269p.   www.editionsdelasorbonne.fr

 


 

Quand les évêques de France au Moyen-Âge ne l’avaient pas facile

Voici un pur produit de l’érudition, quand la fine fleur intellectuelle de France planche sur un sujet donné. Et nous donnons comme exemple ce magnifique cours d’histoire sur les relations entre l’épiscopat de France et les communautés religieuses au Moyen-Âge. Évêques et communautés religieuses dans la France médiévale est une somme qui force l’admiration, sous la direction éclairée de Noëlle Deflou-Leca et Anne Massoni. Un parcours qui va de l’époque carolingienne jusqu’au début du seizième siècle, on assiste aux combats que mènent les uns et les autres pour des parcelles de territoire ou pour la simple reconnaissance de juridiction. Par exemple que telle procession passe par une cathédrale en fin de parcours plutôt que l’abbaye voisine. On imagine les collaborateurs penchés sur de vieux grimoires dont ils dégagent les enjeux. C’est, permettez le jeu de mots facile ici, un véritable travail de moine, pour reprendre le cliché bien connu. Ce travail de grande voltige de la pensée, nous éclaire sur l’évolution de la France au fil des siècles.
Évêques et communautés religieuses dans la France médiévale sous la direction de Noëlle Deflou-Leca et Anne Massoni. Éditions de la Sorbonne 414p.    www.editionsdelasorbonne.fr

 





 

Le coin  santé physique et psychique (1)

Ce qui fait une femme ou plutôt le rapport de celle-ci avec son corps. C’est tout l’enjeu d’un essai rigoureux qui paraît aux Presses de l’Université du Québec rédigé en collectif sous la direction de Florence Vinit et Christian Thiboutot et qui a pour titre habiter le monde au féminin. En effet qui n’a pas entendu des comparaisons de genre style “frapper comme une fille, courir comme une fille”. Déjà des disparités dans l’appréciation des unes et des et des autres. Le sous-titre donne le la “entre récits et phénoménologie”.

Chez le même éditeur c’est Délinquance à l’adolescence une autre étude fouillée sous la direction cette fois de Julie Carpentier, Catherine Arseneault et Marc Alain. Nous, à la rédaction nous avons pour avis que la période de turbulence de l’adolescence n’est rien de moins qu’un règlement de compte envers les géniteurs pour une naissance qui n’a pas été souhaitée, inconsciemment ou consciemment par l’ado. Et que si les parents ne gèrent pas bien cette étape cruciale du développement ça peut déraper. Bref, cet essai fouille bien son sujet d’autant qu’avec les années, les méthodes d’interventions auprès des délinquants. Il est loin le temps des écoles de réforme et la strappe appliquée à la moindre occasion.

Voici un livre provocateur en diable, d’abord rien que le titre Comment devenir lesbienne en dix étapes aux éditions Hors d’atteinte, destiné à celles qui veulent s’affranchir du conditionnement à l’hétérosexualité. Son auteure Louise Morel était partie avec un sujet cocasse, mais c’est devenu un peu plus sérieux que prévu.  Et c’est un sujet qui brasse, car on sait bien que l’orientation sexuelle est à géométrie variable chez beaucoup plus de gens que l’on pense. Exemple des hommes qui désinhibés pour cause de boisson, vont faire des avances à d’autres hommes, ce qu’ils ne feraient pas autrement. Mais revenons aux femmes entre elles. Dame Morel dit tout ce qu’il faut savoir de l’intérêt d’être en compagnie charnelle d’autres femmes. Et à parcourir ces pages, nous croyons que toute résistance est vaine, tant elle rend Lesbos attrayante.

Voici un sujet inusité dans le domaine de la psychologie, comme quoi il reste beaucoup à explorer, à savoir la qualité de vie psychique dans l’univers des monarchies. L’ouvrage qui paraît explore une contrée inexplorée Altesses en détresse que signe Thomas Pernette et Virginie Megglé chez Flammarion. Si vous êtes un inconditionnel du magazine Point de vue images du monde, vous vous faites certainement des idées roses sur leur quotidien “idyllique”. Jadis l’impératrice Sissi était malheureuse comme tout, Louis II de Bavière s’est suicidé dans un lac et plus près de nous à regarder Charlène de Monaco qui ne sourit jamais, on peut se poser des questions. Eh bien vous saurez que dans ce microcosme doré le problème c’est que ces personnages cherchent leur identité. Seule exception notable Elizabeth II qui a droit un chapitre sur sa maîtrise psychique exceptionnelle.

 






 

Le coin santé physique et psychique (2)

Le syndrome de l’imposteur aux éditions Mardaga explore ce domaine très particulier de la psyché humaine et que l’on rencontre pour beaucoup chez des gens qui ont atteint un certain niveau de réussite sociale, les artistes par exemple. C’est Kévin Chassangre qui détaille les complexes qui naissent en marge de ce syndrome. Les personnes qui en sont atteintes, se pensent dans l’illégitimité. Comme s’ils avaient “volé” un talent dont ils ne se sentent pas à la hauteur. A la lumière des avancées dans les traitements, il y a des outils dont les professionnels de la santé mentale utilisent pour surmonter cet handicap. Tel est l’objet de ce livre qui n’est pas suffisamment exploité dans la littérature psychologique.

S’il y en a un qui n’a pas froid aux yeux c’est Kodo Nishimura maquilleur de profession, mais aussi….moine bouddhiste et membre éminent de la communauté LGBT! Il en a marre du concept de normalité et il le clame haut et fort dans son livre autobiographique Le moine en talons aiguilles avec pour sous-titre “Oser être soi” aux éditions Guy Trédaniel. Un livre libérateur comme tout. Imaginez ce qu’il lui a fallu de courage dans un Japon conservateur pour exprimer son goût pour le maquillage, les boucles d’oreille et les talons aiguilles. Nous recommandons hautement ce témoignage à tous ceux qui vivent secrètement une vie qu’ils ne peuvent exprimer ouvertement. C’est la rencontre avec un moine très ouvert qui lui a dit qu’il n’y a rien d’incompatible dans le bouddhisme à être gay qui a agit sur lui de manière libératrice.

Côté coexistence des premiers contacts entre les enfants et les arts, on peut dire que les musées ont été un peu à la traîne. Heureusement, cela change et de plus en plus d’éducateurs sentent la nécessité de mettre en relation, dès le plus jeune âge, les tout petits avec l’art visuel. Et ça marche! Un livre témoignage rend compte des expériences qui se font en France à ce chapitre et c’est Les bébés au musée ouvrage aux éditions Érès sous la direction de Sylvie Rayna. Quand on sait que les enfants à ces âges tendres sont comme des éponges, réagissant à tout ce qui se passe autour d’eux, on se demande pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt. Consolons-nous que des progrès notables sont en cours avec des fruits merveilleux. Ça marche! On déplore parfois de l’état du monde, mais un essai comme celui-ci nous permet d’entrevoir de la lumière et à quel point la fréquentation de la culture contribue à la beauté du monde.

L’inflammation est une infection du système qui peut avoir des effets secondaires assez lourds à supporter. Une raison de se prémunir est de bien se nourrir en conséquence. Et c’est à ce que s’est employé Lizzie Streit qui lance son Guide des aliments anti-inflammatoires que peuvent suivre les végétaliens, cétogène, population sans restriction etc. Pour chaque aliment, une fiche signalétique qui livre toutes les informations utiles. C’est publié chez Broquet. A garder précieusement dans sa bibliothèque culinaire pour préparer des plats en prenant en compte les conseils qu’on y trouve.

Tout ce que vous devez savoir sur le chanvre industriel, non psychotrope se trouve dans ce livre bilingue Le chanvre merveille de la nature écrit par Patrick Pelletier.  D’entrée de jeu, il consacre des pages sur la distinction à faire entre le cannabis et le chanvre. Il aborde ensuite les questions botaniques et agronomiques. Parfois un petit cours d’histoire accompagne ces chapitres. Bref, tout ce que vous vouliez savoir à son sujet et que vous n’osiez demander.