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Il était l’architecte préféré de Mgr. Bourget
Quand on déambule boulevard René-Lévesque, on ne peut qu’être admiratif devant la cathédrale Marie-Reine-du-Monde à l’intersection de la rue Metcalfe. Qui reproduit à l’échelle la basilique Saint-Pierre de Rome. Le signataire de la version montréalaise est l’architecte Victor Bourgeau le chouchou de l’archevêque de Montréal, Mgr. Ignace Bourget, qui ne voyait jamais petit. Le prélat qui ne lésinait sur rien pour parvenir à ses fins, l’envoya à la Cité du Vatican pour prendre les mesures nécessaires. Louise Legault nous offre une biographie de référence sur Bourgeau qui se déploya dans diverses églises et immeubles religieux. On prend connaissance du contexte de travail dans lequel ce maître qui contribua au surnom de Montréal ville aux cent clochers, bossait. Il a même complété sur les tours de l’église Notre-Dame de Montréal, le travail de l’architecte John Ostell. Il était temps que cette vie édifiante, excusez le jeu de mots facile, soit connue du grand public. On imagine le travail de recherche préliminaire qui a été nécessaire avant d’écrire la première ligne.
Victor Bourgeau Louise Legault. Les éditions GID 256p. www.leseditionsgid.com |
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Une auteure proche de vous, comme une amie
Ce qu’il y a de bien de chroniquer les livres, ce sont les surprises que le facteur ou la messagerie nous font parvenir. Ainsi ce dernier arrivage Je mets mes rêves sur la table de Martina Chumova. C’est un style qui est en équilibre entre le journal et la nouvelle. Quoi qu’ici, dans ces pages, l’écrivaine se livre au lecteur comme le ferait une amie intime. Comme c’est à la première personne, on se sent immédiatement concerné. Et la fille sait comme nulle autre jouer de sa faculté de lucidité chronique. Vous vous reconnaîtrez à travers certains de ses états d’âme. Un nom à suivre assurément. Vite un autre bouquin.
Je mets mes rêves sur la table Martina Chumova. Le Cheval d’août 130p. |
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L’expérience vraie d’une communauté d’autistes
Les autistes c’est un monde que l’on n’a pas fini d’explorer, tant ceux qui sont connus comme tels ne forment pas un bloc monolithique. En tout cas, historiquement ils ont fasciné un Fernand Deligny qui a formé une communauté dans les Cévennes avec des moments de vie extraordinaire, va sans dire, avec cette clientèle hors norme qui composait ce groupe conçu pour eux. Jacques Lin et sa compagne ont passé un demi siècle auprès des autistes. Il ne pouvait pas manquer de décrire le travail, l’apostolat serait le mot le plus approprié, que fut celui d’un Deligny. C’est un témoignage qui donne La vie de radeau. Sujet plus humain que ça…
La vie de radeau Jacques Lin. Éditions Le mot et le reste 208p. |
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Quand Henry D. Thoreau s’extasiait sur les couleurs d’automne
Le temps nous manquant, nous aurions été curieux de savoir si Henry D. Thoreau a mis le pied au Québec pour admirer, comme tant d’européens de nos jours, le changement de couleurs de nos forêts quand vient l’automne. Lui, désigne les forêts américaines. Il était fan de ce changement de teinte. Au point qu’il a envisagé en 1853 d’en faire un livre, qui ne verra le jour qu’après sa mort Teintes d’automne que réédite les éditions Le mot et le reste dans une traduction de Nicole Mallet. Jamais l’homme de plume a été au plus près de la description de ces modifications du paysage dont il ne se lassait jamais. Il a à tout le moins donné une conférence sur ce thème. Car l’individu au plus près de la nature nous dit-il, échappe ainsi aux vicissitudes de l’existence et ramène à l’essentiel. Un bel ouvrage très à propos pour qui cherche une thérapie peu coûteuse pour échapper à ce monde fou.
Teintes d’automne Henry D. Thoreau. Le mot et le reste 122p. |
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Des scénarios apocalyptiques de la fin de l’univers
L’astrophysicienne Katie Mack est titulaire de la Chaire Hawking à l’Institut Périmètre au Canada. Notre concitoyenne s’attache à l’étude de la matière noire. Jouant un peu aux cartomanciennes, elle est partisane, que tout comme il y a eu un Big Bang du commencement du cosmos, il y aura une fin. Oui, comment va-t-elle se manifester ? Elle a donc mis de l’avant cinq scénarios possibles qu’elle détaille dans Comment tout finira. Ceux qui s’intéressent au sujet vont jubiler devant ces possibilités qui relèvent toutes du gigantesque, va sans dire lorsqu’il est question des galaxies.
Comment tout finira Katie Mack. Quanto 270p. www.editionsquanto.com |
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Un marseillais et son abécédaire des révolté(e)s
Cette série des Humanitatis Elementi de Michéa Jacobi ne fera pas certes la manchette au JT de 20h. de France 2, mais ça le devrait. Car Insurgé(e)s est le onzième tome de cette collection en forme d’abécédaire qui rassemble des portraits d’individus, hommes et femmes qui, au cours de l’Histoire se sont rebellé(e)s contre un système donné Par exemple on trouvera la figure de Georg Esler qui a failli tuer Hitler dans un attentat dont le Führer a échappé de justesse. Le gars en paiera de sa vie, lui qui avoua spontanément être l’auteur de l’attentat. Ces personnages ont en commun une volonté à toute épreuve et qui peuvent nous servir de modèles, car le courage en ce moment fait largement défaut pour cause de manque de confiance en soi. Eux en avaient à revendre.
Insurgé(e)s Michéa Jacobi. Éditions La Bibliothèque 118p. |
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Sur le premier ancêtre des Ouimet au Québec
Les amateurs de tout ce qui touche à l’histoire du Québec ou à la généalogie, vont prendre un immense plaisir à découvrir la vie de Jean Ouimet, l’ancêtre de tous les Ouimet dans la Belle Province. Seul au monde, il va quitter la France à bord d’un navire où se trouve également Mgr. de Laval, rien de moins. Ce dernier seigneur de l’Île d’Orléans entre autres choses, sera le lieu d’établissement de notre colon qui sera un homme prospère. L’auteure de cette vie incroyable est Gabrielle Ouimet qui a migré à plusieurs endroits, d’abord de l’Ontario, puis à Fermont dans le Grand nord québécois puis pour atterrir en Acadie. Cette enseignante de formation n’a eu de cesse de promouvoir le français et d’aider les immigrants dans cette langue. Dans son rôle d’historienne, elle fait merveille car on suppose à la lecture une intense recherche préliminaire. Dont profite le lecteur, car la dame se double d’une excellente conteuse.
Une autre vie en Nouvelle-France Gabrielle Ouimet. La Grande Marée 208p. www.lagrandemaree.ca |
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Des empereurs romains qui se la jouaient en simplicité
L’histoire de l’antiquité romaine regorge de faits à savoir, dont certains sont proprement renversants. Saviez-vous par exemple, que les empereurs romains gagnaient en charisme quand il se la jouaient simple. Ils n’étaient pas tenus de se pavaner dans des vêtements luxueux. Et au contraire, une fois la notoriété élevée, ces monarques qui se faisaient républicains à leur façon par leur proximité avec le peuple, pouvaient connaître des phases descendantes. C’est de tout cela dont nous entretient passionnément Pascal Montlahuc, maître de conférences à l’Université Paris Cité. C’est toute une galerie de personnages qui défile sous nos yeux. Avec des empereurs dont on voit la limite de leur patience quand ils devaient sévir, en dépit de leur accessibilité.
Prince et citoyen Essai sur le charisme de l’empereur romain d’Auguste à Sévère Alexandre. Pascal Montlahuc. Presses de l’Université Laval 363p.
www.pulaval.com |
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C’était Nijinski le dieu de la danse
Vaslav Nijinski a été le génie de la danse classique au début du XXème siècle. Il faudra attendre Noureev pour atteindre à nouveau ce statut et encore. Comme la mémoire est une faculté qui oublie, c’est à un véritable devoir de mémoire que nous convie Perrine Le Querrec qui nous offre une biographie succincte qui vaut le détour et qui a pour titre Soudain Nijinski. Cet être qui aux Ballets Russes scandalisera avec sa chorégraphie étoritque dans l’Après-midi d’un faune où il mimait la pénétration. Oh! là, là. La biographe nous le montre de son ascension à sa chute en psychiatrie. Ce livre devrait figurer dans les salles de cours comme complément à une culture générale déficiente.
Soudain Nijinski Perrie Le Querrec. Éditions la Contre-Allée 160p. www.lacontreallee.com |
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Le ténébreux cold case entourant la mort de l’ingénieur Gerald Bull
C’est le journaliste radio-canadien Normand Lester, qui le premier,nous fit connaître la vie et l’étrange fin de l’ingénieur canadien Gerald Bull assassiné mystérieusement. Il restera pour l’histoire, l’inventeur d’un fameux canon. Mille choses ont été dites à son propos, agent du Mossad, de la CIA ou du M16. Chose certaine, il était un sujet d’intérêt. Marie-Paule Villeneuve revient sur cet important fait divers. Avec brio elle raconte qui était cet homme brillant et convoité. Elle qualifie son ouvrage Qui a tué Gerald Bull? de roman. Ce n’est pas un roman, mais plutôt une vie de roman. Car tout ce qui est rapporté dans ces pages relève, on le voit bien, d’une recherche approfondie. Pour ceux qui aiment les histoires d’espionnage, vous êtes en terrain conquis.
Qui a tué Gerald Bull ? Marie-Paule Villeneuve. Goélette 211p. www.goelette.ca |
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Le terroir, lieu fécond pour les révolutions sociales
Samuel Grzybowski a une longue fiche de contributions comme activiste et entrepreneur social. Il a les régions tatouées sur le coeur. Et il se fait fort de rappeler que les terroirs sont des lieux de force. Et pour preuve encore de son engagement envers le social de base, il publie ce qu’on eut classer comme un manifeste Les terroirs et la gauche. A lire sans faute si vous désespérez amèrement de la classe politique. Il nous rappelle que dans l’histoire, ce sont des régions de qui, sont parti des mouvements importants de contestations qui ont fait la petite et la grande histoire de l’Hexagone. C’est un enseignement d’espoir qu’il nous partage. Nous gratifiant généreusement du mode d’emploi à gauche, bien entendu.
Les terroirs et la gauche Samuel Grzybowski. Éditions du Faubourg 222p. www.editionsdufaubourg.fr |
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Une écrivaine qui peine à joindre les deux bouts
Marie-Sissi Labrèche demeure dans les mémoires comme celle qui a accouché de Borderline porté au grand écran. Elle s’est laissé désirer et l’attente en a valu la peine car Un roman au four est punché comme on s’attend d’elle. Un roman qui met en scène une mère de famille, écrivaine, avec un mari qui bosse comme un fou pour que le croûton ne vienne pas à manquer. Elle, de son côté, accepte des petits contrats d’écriture merdique et toujours sous-payés. Voilà, le décor est planté. Ça se lit avec bonheur. Et c’est écrit d’un seul souffle avec absence de paragraphes. On sent que l’écrivaine s’est en même temps offerte une cure de défoulement. Tous ceux qui font profession d’écrire dans ce très petit Québec prendront un plaisir particulier. Les autres découvriront ce qu’il faut en baver pour vivre de son clavier. Et ne nous faites pas attendre trop longtemps madame Labrèche.
Un roman au four Marie-Sissi Labrèche. Leméac 153p. |
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