- SEPTEMBRE 2025 -
 
     
 


 

La plus belle ville du monde

C’est Milan Kundera qui l’affirmait, parlant de Prague peut-être par chauvinisme, lui le tchèque pourtant pas né dans la capitale. Mais il est vrai que la ville a des ressources historiques patrimoniales renversantes. Pour la raison qu’elle n’a pas connu les ravages des deux guerres et que l’on peut marcher dans des rues à l’identique de ce qu’a connu Mozart de passage. Qui possède aussi le plus grand château au monde (non, ce n’est pas Versailles). Comme guide nous vous recommandons Hélène Leclerc qui nous présente son Prague en v.o. Avec souvent des textes en tchèque et leur traduction française. Tout ce qu’il faut connaître si trouve, surtout ses charmants cafés. Et le format poche se garde bien avec soi lors des randonnées pédestres.
Prague en v.o. Hélène Leclerc. Atlande 312p.    

 


 

Un protagoniste autiste qui cartonne

Étrange d’imaginer qu’un auteur comme Fred Ferry qu’on ne songerait même pas à venir sur les plateaux de télé et radio, fait un tabac avec sa production. Il approche de tirages voisinant le demi million d’exemplaires. A lire Captain Lafayette on sait pourquoi. Il capitalise sur un goût inné du public pour la fiction, l’autre monde. On ignore la différence LGBT mais on se passionne pour des entités d’autres galaxies. Son “héros” est un autiste, et Ferry en a adopté un, Asperger. Il sait de quoi ça retourne. Ce sont sept soldats bien terriens, dont l’autiste en question qui se voient confrontés à une série d’épreuves. Le romancier a de l’imagination à revendre et sait trouver les mots justes pour bien décrire les environnements qui se succinct sous nos yeu, et il y en a beaucoup. Amateurs de fiction, vous êtes ici comme dans une bonbonnière.
Captain Lafayette “Les sept soldats du temps”. Éditions Baudelaire 224p.  

 


 

Une psychologue partage un récit qui incorpore la synesthésie

La quoi ? synesthésie qui un trouble neurologique où les perceptions s’entrecroisent et qui s’affichent là où ça ne devrait pas être. Lady Gaga serait entre autres atteinte de cette singularité. La psychologue Yasmine Clair nous présente un récit Synesthésie qui fait entrer en scène cette disposition particulière des sensations. Comme c’est forcément à la première personne, il y a une proximité plaisante avec le lecteur. Et puis ensuite, que quelqu’un s’offre à nous en transparence est une belle générosité. La dame écrit fichtrement bien, au point d’être une classe de maître en langue française. Le défaut ? Trop court. Vite un autre opus.
Synesthésie Yasmine Clair. Éditions Baudelaire 315p.   

 


 

Mais où Patricia Cornwell puise t-elle toute son imagination ?

Patricia Cornwell, l’auteure aux cent ving millions de lecteurs ne cesse de nous étonner. Mais qu’est-ce qu’elle en trouve des idées pour fair rebondir de livre en livres son personnage fétiche de l’enquêtrice Kay Scarpetta qi décidément à un certain karma. Voyez vous-même. Elle apprend qu’on a découvert le corps d’une ancienne de ses flammes, un astrophysicien. On comprend qu’elle soit remuée, mais pas qu’elle, car son entourage immédiat à commencer pas sa propre nièce sombre dans un certain complotisme extra-terrestre et même les autorités s’abandonnent à toutes les hypothèses. Et puis il y a toujours un marqueur pour démarrer l’enquête. Ici, assez troublant. Décidément on est captifs et on en redemande avec cette Identité inconnue qui est assuré d’un accueil de son large lectorat.
Identité inconnue Patricia Cornwell. JC Lattès 380p.    www.editions-jclattes.fr

 


 

Le droit face à la laïcité et au multiculturalisme

Il est curieux l’homo sapiens. Qui se passionne pour les extra-terrestres mais difficilement capable de vivre avec l’étranger. En plus que lorsque l’on sait que la violence est dans son ADN, joyeux cocktail explosif. C’est pourquoi le législateur a mis des balises afin que le droit soit le garde-fou du vivre ensemble. Et puis vous avez deux chercheuses et professeures de droit, l’une québécoise Christelle Landheer-Cieslak l’autre française Mathilde Philip qui collaborent ensemble depuis deux décennies sur ces questions. Elles signent un essai éclairant Laïcité versus multiculturalisme ? Le défi qui se pose est le suivant comment reconnaître et faire respecter le caractère pluriel de la société en même temps qu’assurer la paix sociale ? Vaste sujet qui continue d’alimenter l’actualité.
Laïcité versus multiculturalisme ? Christelle Landheer-Cieslak et Mathilde Philip. Presses de l’Université Laval 226p.    www.pulaval.com

 


 

Senghor démocrate et paradoxalement paternaliste autoritaire

Léopold Sédar Senghor père de l’indépendance sénégalaise et académicien français, était garant de la démocratie, mais excusez cette définition anglo-saxonne, border line, sur la la direction à prendre pour les communications qu’il adressait eu peuple. Il était a contrario paternaliste et autoritaire. Pour comprendre la pensée de cette homme statufié de son vivant, il faut lire l’essai que consacre l’universitaire Bocar Niang qui fait un grand bond en arrière, dans les années trente puis un saut vers le post-colonialisme, en se servant du Sénégal comme exemple. Ce qui donne L’histoire de la propagande et de la censure au Sénégal sous la colonisation et la présidence de Senghor. C’est peut-être un sujet pointu pour nous occidentaux qui ne nous sentons pas trop concerné par l’Afrique. Mais à l’heure de la montée actuelle des populismes, il est bon d’aller voir ce qui s’est fait ailleurs quand le pouvoir en place contrôlait l’information comme dans ce pays qui fait l’objet du livre.
L’histoire de la propagande et de la censure au Sénégal sous la colonisation et la présidence de Senghor Bocar Niang. Presses de l’Université Laval 227p.   www.pulaval.com

 




 

En format poche l’Histoire du Canada, des hommes jaunes et de la conquête de la liberté

H.V. Nelles est une sacrée pointure comme historien, lui, qui a remporté par deux fois le distingué Prix Sir John A.-Macdonald attribué par la Société historique du Canada à titre au meilleur livre d’histoire. C’est pourquoi, que, alors que plusieurs livres d’histoires du pays sont sujets à controverses selon la posture politique envisagé, son ouvrage Une brève histoire du Canada à le mérite de s’en tenir aux faits, tant du côté des Premières Nations jusqu’à notre époque contemporaine. Que nous recommandons tout particulièrement aux nouveaux arrivants afin qu’ils sachent très bien où ils ont posé leurs valises. C’est dans la collection Biblio chez Fides.
Du côté de la Suisse nous arrive toujours de belles surprises aux éditions Florides helvètes. Tel Les hommes jaunes de Urs Widmer. Un ouvrage qui narre les tribulations de deux auteurs spécialisés en science-fiction qui débarquent à Bâle avec l’ambition que leur littérature change le monde. Mais a contrario, ce n’est pas l’univers qui va être transformé, mais leur propre vie avec des faits bizarres qui surviennent dont le moindre, l’arrivée d’extraterrestres. L’auteur qui est une figure de la suisse germanophone vaut le détour car il a un sens de l’humour qui ne manquera pas de faire du bien au lecteur, dut-il faire dans le gros trait.

Et toujours chez ce même éditeur Florides helvètes, c’est la réédition de Sang lié de David Bosc un récit métaphysique sur la quête de sa liberté. S’écarter des formatages sociaux pour enfin prendre en main le volant de sa vie. L’expérience personnelle est toujours une fréquentation recommandée, car elle nous interpelle forcément. Nous vous recommandons fortement sa lecture à placer au-dessus de votre prochaine pile d’achats de livres. 

 


 

États des lieux de la vie culturelle en région

Il y a des esprits chagrins qui désespèrent de l’état de notre culture ou de la culture tout court à travers le pays. En parcourant l’essai percutant La culture en région sous la direction de Julie Bérubé et Jonathan Paquette on se dit que c’est peut-être par ignorance qu’il se réalisent des expériences culturelles innovantes qui n’ont pas trouvé suffisamment d’écho. Faut dire que les “merdias” n’aident pas la cause, eux qui confondent les “védettes” avec la culture! Et Radio-Canada qui ne donne pas l’exemple, le scandale par excellence. Bref, cessons de gémir et prenons connaissance dans ces pages de réalisations fantastiques qui démontrent hors de tout doute que lorsque l’on veut, on peut. C’est certains que les communautés régionales à proximité des villes phares souffrent d’un manque de moyens, vu que les grands centres accaparent souvent tous les budgets locaux. Mais on verra que l’antidote est de ne ne surtout pas se croiser les bras. Chapeau à ce travail de bénédictin qui est un ouvrage d’espoir.
La culture en région Collectif sous la de Julie Bérubé et Jonathan Paquette. JFD éditions 359p.     www.editionsjfd.com

 


 

Boucar Diouf lanceur d’alerte au sujet de l’ère numérique

Notre cher Boucar Diouf qui porte la double casquette de scientifique et d’humoriste, est inquiet à propos de ce qu’il voit autour de lui, cette civilisation hyper-connectée, pour qui l’autre n’existe plus sinon virtuellement. Il a cru bon de signaler où cette dérive collective va nous mener, rien de moins que dans le monde, au moyen du livre. Ainsi arrive sur nos rayonnages Déconnecter avec comme sous-titre “Pour se rebrancher aux racines de notre humanité”. Le biologiste explique en quoi les créateurs du web exploite à fond notre désir de plaisir et qu’avec des applications bien choisies on peut faire couler la dopamine à fond dans le cerveau, créant une addiction. Et entraînant aussi une paresse cervicale qui aura, et on le voit déjà un peu, des conséquences sur l’attention notamment. Au final il exhorte à mesurer l’emploi que nous faisons de ces bidules et d’aller prendre un bol d’air dans la nature, genre enlacer un arbre. Sinon, il nous aura prévenu. Nous sommes de toutes façons entrer dans une sorte d’ère de barbarie dont on ne voit pas l’issue avant des décennies, car bonjour l’Intelligence artificielle à qui l’homo sapiens remet de faire le job à sa place.
Déconnecter Pour se rebranchez aux racines de notre humanité. Boucar Diouf 177p.    www.editionslapresse.ca

 


 

D’aimable châtelain à tyranneau

Une désarmée des morts est un titre intrigant. Son auteur Jean-Michel Devésa aura eu le mérite dans un premier temps d’attiser la curiosité. Et si on a le “malheur” de lire la première ligne c’est l’addiction. Car il dispose d’un riche vocabulaire qu’il utilise non de façon ostentatoire, mais dont chaque mot plus précis qu’un autre, veut dire, ce qu’il veut bien dire. Ainsi au premier paragraphe c’est l’arriération du mode de vie en milieu campagnard. Le protagoniste prénommé Maurice reprend les affaires familiales viticoles en compagnie de sa mère. Un accident de chasse lui fera perdre l’usage d’une jambe. Et cela aura des répercussions sur son tempérament. Car lui qui était de bon aloi, va se transformer en tyranneau. En plus voulant en découdre avec l’emprise maternelle, il va mettre dans sa vie une prostituée bordelaise qu’il finira amener au domaine avec l’espérance de jours meilleurs. Hélas il n’avait consulté son astrologie, car c’est bien les malheurs qui vont frapper à sa porte. Un extraordinaire roman basé sur une histoire simple, magnifié par l’usage de la langue belle qu’est la langue française.
Une désarmée de morts Jean-Michel Devésa. Le temps des cerises 141p.

 


 

2008 l’annus horribilis de la finance mondiale

Le “pape” sur Youtube Pierre Jovanovic multiplie sans doute les facéties, mais le contenu dépasse largement l’apparence du contenant. Car ce qu’il livre comme information est tout ce qu’il y a de plus véridique, dossiers à l’appui. Et peut-être parce qu’il dit trop de vérités, on aura sans doute tendance chez les intellos à focaliser sur l’image, lui il s’en moque certainement car il persiste et signe, avec le plus grand sérieux 2008 la fameuse année où tout l’édifice financier mondial menace de s’effondrer. Et c’est abominable le chantage qui a été exercé par ces sordides banques auprès des gouvernements, le premier, américain en disant grosso modo, où vous nous aidez où tout fout le camp. Et on se souviendra que le président Obama est allé puiser dans les impôts des travailleurs pour sauver la faillite annoncée. Et Jovanovic de montrer cette flagrante contradiction parmi les institutions financières qui font signer à l’épargnant la liste interminable de leurs conditions pour se rassurer alors qu’en quelques minutes elles peuvent se permettre de perdre des centaines de millions. Le mot dégoûtant est ici un euphémisme.
2008 Pierre Jovanovic. Le jardin des Livres 300p.    www.lejardindeslivres.com

 


 

Un témoin important dans un crime, qui pourtant espérait le meilleur

Claude Lemay qui s’est fait une niche dans le roman policier persiste et signe avec Factum l’abnégation. Qui met en scène comme dans un film le personnage de Émile Ducharme qui a fait du temps en prison et qui retrouvant la liberté aspire à des jours meilleurs. Mais son destin en a décidé autrement où le voilà maintenant témoin important dans le cadre du meurtre d’une femme. L’enquêtrice Sandrine Tremblay de la SQ est toujours de connivence avec le retraité Robert Fréchette. Ce tandem va tenter d’élucider cette affaire criminelle de haut niveau pour eux car la victime était bien connue dans son milieu. Lemay encore une fois sait placer un sujet, un verbe et son complément à la bonne place. Ceux qui le connaissent déjà sont en terrain de connaissance, aux autres l’occasion de découvrir une des bonnes plumes (ou clavier?) de la francophonie.
Factum l’abnégation Claude Lemay. Éditions de l’Apothéose 164p.    www.leseditionsdelapotheose.com

 


 

Des p’tits nouveaux au catalogue de la BQ

Un petit bonhomme calculateur, tel devrait-on simplifier l’histoire qui attend le lecteur de Le compte est bon de Daniel Godin. Histoire d’un gamin adapté qui interprète à peu près tout ce qu’il trouve et voit sous forme numérique. Et le premier chapitre est pour lui, la signification du mot zéro. C’est une habile manière de construire en littérature avec cette façon originale de faire. En même temps c’est une époque qu’il décrit avec des habitudes bien de chez nous, ingurgiter un Seven-Up, prendre un gratteux et tenter le hasard. Un livre dont le qualificatif le plus approprié est, charmant.

Autre opus chez la Bibliothèque Québécoise ce sont Les racine secondaires de Vincent Fortier. Qui entremêle des décors différents, à gauche, l’Alaska, à droite les bars gais de Montréal faisant l’objet de descentes au temps du maire Drapeau. Un exercice de style du genre grand écart, va sans dire. Car il oppose deux climats, celui vaste, impressionnant, froid va sans sire, de l’Alaska, et les “paillettes” de l’éclosion de la mouvance gay à Montréal. Une lecture incontournable. Et avec rien qu’un lectorat potentiellement gay, le romancier est assuré de tutoyer le best-seller.

 


 

L’image dans l’histoire, les arts et les sociétés

Comment utiliser l’image en recherche ? Voici les réflexions amenées par ce thème dans un essai en collectif sous la direction de Isabelle Perreault professeur titulaire en criminologie à l’Université d’Ottawa et Dahlia Namian sociologue et professeur titulaire à la même université. Comme le sujet est pointu, nous allons, question de ne pas s’écarter des intentions, vous donner ici la quatrième de lecture. Les approches visuelles en sciences humaines et sociales connaissent, depuis les dernières années, une popularité croissante : photographie, bande dessinée, documentaires, films ethnographiques, cartographies, dessins, archives visuelles, sans compter les nombreuses possibilités offertes par les technologies numériques. Pourtant, malgré cet intérêt croissant, la reconnaissance de ces approches se fait encore rare au sein de la recherche francophone.

Cet ouvrage collectif, qui réunit des chercheuses et des chercheurs et des artistes multidisciplinaires, se penche sur les possibilités de questionnement et de recherche inédites qu’ouvre le champ visuel. Les approches visuelles invitent à se « raconter autrement », selon la formule de John Berger. Elles permettent de rendre visible l’invisible aux limites du pouvoir des mots, en attirant le regard sur l’expérience sensible de vies minuscules, fragiles, ignorées, muettes, évanescentes ou devenues cendres.

Alors que la multiplication des images et des créations visuelles est caractéristique de notre époque numérisée, leurs usages et les réflexions qui s’en dégagent témoignent de la persistance et de l’entêtement à comprendre le monde social, avec ses bouleversements, ses contraintes et ses possibilités. S’obstiner à témoigner, rendre compte, interpréter, se réapproprier voire même brouiller les genres par le visuel témoigne, au-delà des mots, de notre fragilité ontologique salutaire : ce que nous savons et voyons n’est jamais fixé une fois pour toute.
Fragments d’images Entre histoire (s), arts et sociétés. Collectif. Les Presses de l’Université d’Ottawa 362p.      www.presses.uOttawa.ca

 


 

Un rare intérêt pour une saga romanesque

D’ordinaire nous ne nous attachons jamais à des compte-rendu de sagas romanesque car parfois on s’y perd avec des intrigues qui se multiplient à l’infini. Mais on a changé de cap pour celle que constitue Les héritiers de la Calder Wood de Marylène Pion dont sort le tome 3 “Les noces de papier”. Nous sommes en 1903. Rappelons qu’à cette époque les femmes n’ont aucune identification juridique. Le législateur les considèrent comme infantiles. C’est dans ce contexte que, courageusement Florence quitte le foyer conjugal. Pendant ce temps, monsieur fait fructifier certes ses affaires, mais il ressent cruellement le vide laissé par celle qu’il aime malgré tout, mais si cela a été maladroitement. Il se met dès lors en quête de réparer les ports cassés. Une belle histoire romanesque comme semble les aimer présentement les québécois qui ont fait confiance en fidélisant les ouvrages de la romancière, qui sait narrer avec brio une histoire.
Les héritiers de la Calder Wood Tome 3 Les noces de papier. Les éditeurs réunis 346p.   

 


 

Un roman-poème autour du mythe de la virginité de Marie mère de Jésus

Un auteur à qui nous recommandons de ne pas aller se balader dans les états bibliques de nos voisins du Sud de la frontière est Michel Laverdière qui s’attaquer au mythe de la virginité de Marie, concept étriqué conçu par Origène (185-253) un des pères de l’exégèse biblique, qui pour rien au monde aurait voulu que soit connue le véritable contexte de la naissance de Jésus, qui aurait été alors, avec la réalité, un bâtard! Notre auteur que nous connaissons pour ne pas s’attacher à des sujets faciles, base sa vérité à partir des rumeurs qui couraient alors un soldat romain répondant au nom de Julius Pantera, qui serait le véritable géniteur du Fils de Dieu. Oh sacrilège! aux yeux des intégristes. Mais comme toute vérité est bonne à dire, selon ce vieil adage, il est impératif d’aller lire ce son de cloche. Qui semble beaucoup plus crédible que les sornettes véhiculées depuis tant de siècles par la Sainte apostolique Église catholique. En plus, le niveau d’écriture investi dans ces pages, tutoie l’excellence et fait figure de classe de maître.
La bergère et le soldat Un amour qui allait changer l’histoire du monde. Michel Laverdière 120p.    www.editionsoctave.com

 


 

Un court opuscule qui en dit long sur la vie dans la rue

Un de notre rédaction en a poussé une bonne l’autre jour “Tu sais pourquoi les patrons n’aiment pas les sans-abris, parce qu’ils ne peuvent pas les mettre dehors”. Eh bien parlant de ces derniers nous attirons avec insistance votre attention sur cette novella de Jules Faulkner Leroux au titre percutant La rue dévore. Est-ce un récit ? Ça n’est pas précisé. Mais c’est raconté à la première personne. Dans cette petite plaquette on suit un être qui a fait du droit, mais que ça n’excite plus. Il en pince pour le monde de la rue, avec lequel il va partager des jours et des nuits. C’est une belle radiographie de ce qui se passe réellement dans ce microcosme qui a ses règles propres. Et nous permet d’avoir un autre regard.
La rue dévore Jules Faulkner Leroux. L’Interligne 67p.  

 


 

Un roman sur la jeunesse de l’ère numérique

Notre époque si marquée depuis une quinzaine d’années par la civilisation numérique, qu’il fallait bien que la littérature s’empare du phénomène. En voici un titre qui est très en phase avec ce que nous vivons, à savoir chez les jeunes et aussi moins jeunes, de l’addiction aux jeux vidéos. Jacky de Anthony Passeron est un marqueur. Le titre le doit au père d’un paire de jumeaux qui n’ont d’autres ressources que de passer des heures assis devant les écrans. Ce paternel qui fuira le foyer familial. Et vous avez un deux pour un, le rapport aux pères d’une part et l’explication de tant de fascination pour ces jeux électroniques. Est-ce qu’il y a une part d’auto-fiction avec cette histoire ? Des indices semblent le laisser croire. En tout cas, le ton à la première personne qui assure une proximité avec le lecteur. Une belle surprise pour la rentrée.
Jacky Anthony Passeron. Grasset 204p.    

 


 

Une journaliste qui dans sa vie, ne se laisse jamais subir

L’actualité nous abreuve des faits et gestes de célébrités dont le fait du jour est de oser en bikini pour affoler la Toile. Faisant de l’ombre à d’authentiques personnes qui mériteraient davantage d’attention par leur courage et aussi leur volonté inébranlable de tenir le volant de leur vie. C’est le cas de la journaliste Françoise Simpère qui a un parcours de scribe long comme le bras. Et qui nous arrive avec sa vie, toute sur mesure, condensée dans un livre à lecture OBLIGATOIRE intitulé Vous êtes courageuse…pour une femme! C’est l’incarnation d’une femme libre, poly-amoureuse déclarée qui n’a ni dieu, ni maître selon les mots de Léo Ferré. Si vous manquez de confiance en vous et avez peur de tout en ce bas monde, allez lire ces pages qui respirent la véritable liberté que doit se donner tout être humain, libre et égal en droit comme l’écrit la charte des droits et libertés.
Vous êtes courageuse …pour une femme!  Françoise Simpère. Tabou 430p.    www.tabou-editions.com

 


 

Une pièce de théâtre autour du meurtre d’un adolescent

A la ville, Louis-Philippe Roy est un abonné aux séries style “True crime”. On peut le comprendre, tant ces productions nous rappellent que l’homme est un loup pour l’homme. Et que les monstres nous paraissent tellement ordinaires. Il a écrit cette pièce de théâtre Durant des années fondé sur une histoire de meurtre d’un adolescent en 1999 dans un village au milieu de l’Outaouais. Et dans cette dramaturgie, il en profite aussi pour faire le procès des médias, que nous maintenant à Culturehebdo surnommons “merdias”. Comme pour toute production semblable, qui mérite d’être dite pour en apprécier la teneur, on vous laisse le soin de prendre acte de certaines répliques percutantes. C’est une pièce en phase avec notre époque. Ici une journaliste revient deux décennies plus tard sur cette affaire.
Durant des années Louis-Philippe Roy. L’Interligne 165p.    www.interligne.ca

 


 

Le retour à soi à travers la nature

Voici un roman que notre cher animateur et scientifique Boucar Diouf prendrait plaisir à lire, car celui qui est aussi humoriste vient de lancer un vibrant plaidoyer dans son dernier ouvrage pour la déconnexion du numérique et le retour à la nature. Or la dernière ponte de Andrée Christensen n’en dit pas moins dans Une forêt dans la voix. Le personnage central Ariane Delmage provient d’un milieu équilibré favorisant les arts, notamment la musique. Mais ce qui n’empêche pas que toute famille a son secret. Il lui en sera révélé un. A partir de quoi cette dernière va vouloir se reconnecter avec elle-même et ne trouvera pas meilleur moyen que de se brancher sur la nature. Ce qui nous donne de très belles pages et le goût de suivre ses traces. La nature serait-elle finalement l’antidote pour décrocher de la folie numérique qui fait fi de toute altérité ?
Une forêt dans la voix Andrée Christensen. Éditions David 328p.   
www.editionsdavid.com

 


 

Une lecture qui rend son lecteur plus intelligent à la sortie

Il y a de ces livres qu’on tentera en vain de cataloguer. Et c’est le cas de Danser dans la cabane bleue de Philippe Haeck. En bas duquel titre, il est écrit “notes”. En fait la démarche de l’auteur tel qu’on croit la comprendre, est de nous éclairer sur le sens de la vie,, à travers des citations de lectures qui l’ont interpelé. Et des citations il y en a à la pelle. Et de forts éclairantes. En même temps, ça devient un guide de lectures à faire, car il y a beaucoup d’auteur(e)s cité(e)s que l’on ne connaît, et qui, de par les extraits qu’on en donne, suggère pleins d’explorations. Et on voit que Haeck ne lit pas pour avoir une tête bien remplie, mais surtout une tête bien faite. Et au final, le lecteur sort de cette lecture plus intelligent qu’il n’y est entré.
Danser dans la cabane bleue Philippe Hack. Les éditions Sémaphore 242p.      www.editionssemaphore.qc.ca

 


 

Le vivant qui ne se laisse pas enfermer par les humains

Voilà le postulat de trois chercheurs Krystel Wanneau, Éric Fabri et Virgine Arantes dans un essai en collectif qu’il supervise ayant pour titre Rendre le vivant politique. Comme l’essai est d’une grande rigueur, on se contentera de faire suivre ici de la quatrième de couverture afin de respecter l’intention des collaborateurs.
“Présent dans toute politique environnementale et pourtant s'en distinguant précisément parce qu'il n'est pas ce qui nous entoure mais ce qui existe pour et par lui-même, le vivant ne se laisse pas enfermer par les humains - pas si facilement, dirait-on avec nuance - et c'est cet acte de résistance qui le rend politique. Dans un monde entré dans l'ère anthropocène, où il serait facile d'adopter des politiques environnementales centrées sur l'humain, l'enjeu de ce livre est d'interroger la portée ontologique de l'agentivité, de l'hybridité et des lieux du vivant de deux manières : à travers la théorie et des cas concrets de politiques du vivant.. Les contributions emmènent les lecteurs dans un voyage où les imaginaires du vivant se construisent ou sont à construire. Faisant dialoguer philosophie et sciences sociales, l'ouvrage s'inscrit dans le tournant du vivant et entend y apporter des leçons tirées des terrains de recherche et des réflexions critiques.”  La plaquette se conclue par une bibliographie exhaustive pour qui veut prolonger sa curiosité au sujet de l’environnement.
Rendre le vivant politique Collectif. Éditions de l’Université de Bruxelles 126p.   www.editions-ulb.be

 




 

Une bonbonnière chez Graph Zeppelin pour amateurs de BD fiction

Décidément chez l’éditeur Graph Zeppelin on a mis le paquet pour gâter les fervents de BD de fiction. Quatre beaux titres nous arrivent et on ne sait plus où donner des yeux, car le visuel ici est tellement attractif. Commençons par Le Puritain (au passage tous ces titres font intervenir entre autres ce grand créateur El Torres. On fait connaissance avec une jeune fille prénommée Constance qui aime faire peur à son entourage avec des histoires de sorciers dont un, Solomon Kane. Et lui livrant un jour de quoi se nourrir la jeune femme connaîtra ce qui doit son nom au titre. Rien de moins qu’enlevant. Avec comme cocréateurs Jaime Infante et Manoli Martinez.

El Torres est seul cette fois en compagnie de Joe Bocardo dans Phantasmagoria. Grand retour en arrière à Londres de l’ère victorienne. Tout ça en raison d’un rituel maléfique qui invoque le pire et qui va faire surgir une entité épouvantable. On compte sur deux sorciers qui se détestent, eux qui sont capables de venir à bout de la monstrueuse chose. Mais ils devront en découdre d’abord entre eux.

Sang barbare toujours chez Graph Zeppelin signé par le brillant trio de bédéistes que forment El Torres, Jose Bocardo et Manoli Martinez. Au royaume d’Aquilonnie, le prince héritier voit arriver le moment où il devra prendre la relève de son père le roi Conan. Mais dans quel état d’esprit psychologique se trouve t-il, lui qui est en conflit ouvert avec son paternel ? C’est un lourd héritage qu’il doit assumer, entre la violence sourde et l’apaisement au profit de ses commettants. Beaucoup de belles images pour appuyer un scénario qui ne connaît pas de répit.

Ils se sont mis à deux El Torres toujours et Jaime Martinez pour concocter Rituel romain qui se déroule dans les arcanes du Saint-Siège.Tout démarre avec le meurtre d’un cardinal. Avouons que ce n’est pas courant. On va faire appel à l’exorciste du Vatican. Car le mal s’est manifesté et il faut le contrer. Il faut agir promptement car qui sait si ce mal n’a pas pour agenda d’éradiquer l’Église catholique ? Toutes les histoires entourant le Vatican  fascinent d’emblée, mais ici on atteint un zénith du genre. Quel beau film cela ferait. Avis aux scénaristes du septième art atteint du syndrome de la page blanche.

 











 

Le coin de la BD

Toute une cuvée cette semaine pour les bédéphiles avec des sorties incroyables.
D’abord chez Urban comics c’est l’épisode “Cité mourante” de la saga Dark City avec notre héros Batman. Notre légendaire figure justicière est de retour à Gotham, lui que l’on n’avait pas vui dans les parages depuis belle lurette. Il ne chômera pas bien longtemps car des individus s’arrogent aussi la fonction de justicier, mais avec des agendas pas très honnêtes. Faites confiance à Batman pour maintenir l’ordre.

Chez Dargaud signé Homs c’est Le diable et Coral. Pour résumer, ce pourrait prendre le titre de Entre Lucifer et Hitler. En effet nous remontons à 1938 à Prague où Coral une jeune fille, a des dispositions bien particulières, car elle seule, a à ses côtés le diable, qu’elle reconnaît très bien et qui exerce sur elle une sorte de chantage. Comment s’en débarrasser. En plus, elle la juive, est confrontée avec un autre démon le chef nazi. Que d’aventures au menu.

Chez Lombard de Grande-Battista retrouvons Les nageuses de minuit. C’est l’histoire d’une enseignante qui vit une certaine solitude à New York et qui a le sentiment de ne pas avoir tenu le volant de sa vie. Un jour elle pénètre à la piscine municipale et aperçoit des nageuses synchronisées. Pour elle qui ne sait pas nager, c’est comme un chemin de Damas. Une belle aventure de type croissance personnelle qui en inspirera plus d’un(e).

Toujours chez Lombard, une atoute autre ambiance avec le bédéiste vedette Christian Galli le tome 2 intitulé “Métamorphose” de la saga Didi. Nous sommes dans une histoire purement fantastique d’animaux mutants, de grenouilles emprisonnées dans une grotte à l’eau noir, de sauveteurs animaliers, et l’empêchement à ce qu’un homme devienne le plus puissant du coin. Beaucoup d’ingrédients comme on peut le constater. Mais l’auteur a le talent d’imbriquer tout ces scénarios sans nous perdre.

 

Dur, dur la vie d’artiste ? Ça dépend pour qui. En tout cas, les filles et les gars de La vie d’artiste lancé chez l’éditeur Tabou qui n’a pas froid aux yeux, n’ont pas l’air de la trouver très difficile. Fabio Jacomelli met le paquet, et ses scènes de nus dans le milieu du casting sont d’un hyperréalisme croustillant. Si vous demeurez de marbre en voyant le résultat, dites-vous que vous êtes perdu pour l’érotisme à jamais. On a adoré.

Chez GRaph Zeppelin Cristin Wendt débarque avec ce qui semble une série puisque avec Message il est question du tome 1 “Chargement”. Avec une thématique plus que jamais d’actualité puisqu’il est question ici d’intelligence artificielle. En effet vous retrouvez Kiem qui veut solutionner le dérèglement climatique au moyen de cette technologie d’avant-garde. Et que dit l’IA, que c’est l’homme le problème. Et on va se mettre à le traquer, vous aurez compris, le supprimer. Avarus va se porter à la sauvegarde des terriens. Il va recevoir un mystérieux message qui donne son nom au titre. Nous sommes dans l’anticipation pure, mais quand on sait que des auteurs de science-fiction ont été des visionnaires, cette perspective évoquée ici fait un peu peur.

 


 

Monsieur vélo raconte sa route verte

Nous sommes dans un monde tellement mortifère, que tout semble aller mal. Au point de ne plus voir les belles choses autour de soi. Parmi celles-ci que compte la Belle Province, il y a La route verte une trajectoire unique sur la planète qui s’étend à travers plus de 5000 kilomètres à travers le Québec. Parmi les propagandistes de ce projet Jean-Francois Pronovost dont on ne compte plus les implications au service de la petite reine comme on surnomme parfois la bicyclette. A travers un agenda sans doute démentiel, toujours au service du vélo Monsieur vélo a trouvé le temps de revenir en arrière et de raconter la genèse et la concrétisation de ce parcours singulier qui permet de découvrir des décors champêtres comme ce n’est pas permis. Comme rien ne se fait sans efforts, il détaille ce qu’il a fallu faire pour accoucher de la chose. Les amateurs de vélo, après cette lecture, lui seront encore plus redevables.
La route verte Jean-François Pronovost. Les éditions La Presse 221p.  www.editionslapresse.ca

 


 

A la recherche du père, source d’un road trip

Tout romancier atteint du syndrome de la page blanche, devrait prendre exemple sur Mélanie Minier qui dans Bâtard n’a eu qu’à s’alimenter sur une vie toute croche. Et dieu sait que ça ne manque pas, tant on fait des enfants pour les mauvaises raisons. Au point de se demander quand cessera t-on de procréer tant l’homo sapiens déçoit, lui et sa descendance. Dans cet opus de haute volée, on fait la connaissance de Jo, enfant de la balle qui a fait de la tôle. Il a été abandonné par son père et sa mère. Pour l’instant c’est le géniteur qui le taraude. Avec un compagnon d’infortune il file droit en direction de la Caroline du Sud où il croit que l’auteur de ses jours s’est exilé. Durant le trajet la romancière qui a bien vampirisé les pensées du personnage nous fait défiler celles-ci tout le temps de la route. Un excellent travail de psychologie. Juste avec les poqués de ce bas monde dans notre Belle Province, il y a de quoi lui assurer un sacré lectorat qui va se sentir interpelé.
Bâtard Mélanie Minier. Druide 248p.   www.editionsdruide.com

 




 

Le coin de la poésie

Aux éditions Les herbes rouges, à découvrir, la sensibilité exquise de Alessandra Naccarato dans un recueil au titre intriguant Réorigine des espèces. Si on ne savait pas l’avance que l’éditeur se spécialise en poésie, on croirait avoir affaire à un essai anthropologique. Comment définir cette démarche qui mêle les préoccupations climatiques aussi assaisonnée d’un zeste de mythologie. Extrait “Le problème c’est que mes mains contiennent peu d’eau, le problème c’est que l’eau s’échappe de mes mains, le problème c’est que je veux que le poisson vive”. Ceux qui en sont rendu à vouloir se connecter avec la nature pour sortir de la tourmente numérique, ont ici un havre spirituel.

Ailleurs aux éditions Mémoire d’encrier c’est le grand patron de cette maison d’édition Rodney Saint-Éloi que nous avons apprécié et salué ici dans nos colonnes comme un grand romancier, qui se fait ici poète avec Fais du feu. Qui nous tend la main pour qu’il n’y ait plus de clivages entre les races. Un cri d’amour avec des strophes appropriées et superbes. Extrait éclairant “Il n’y aura plus de noir il n’y aura plus de blanc il n’y aura plus de couleurs nous serons face à face à même la peau à même le coeur à même le sang”.

 


 

Un pédagogue tente le tout pour le tout pour sauver l’école

Nous à Culturehebdo sommes d’avis qu’il n’y a plus rien à faire avec l’école, qu’elle soit publique ou privée, tant il est impossible de contenir dans une classe de vingt à trente élèves avec chacun sa biorythmie, que l’on tente de formater avec des programmes déconnectés de la vie réelle. Ainsi on n’enseigne nullement la sexualité et surtout pas l’orientation sexuelle, aucun cours sur l’initiation au droit et à la finance et rien sur les lois du travail. Aucune culture générale au programme, au diable l’Antiquité grecque et romaine, le Troisième Reich, le surréalisme en peinture, etc. De véritables usines à cancre qui terminent leur secondaire avec un français horrible et qui ne savent pas quoi faire dans la vie. En plus ce sont des lieux d’intimidation, véritable fléau qui touche un élève sur trois au Québec. Et discrimination ultime, la première pour un jeune dans sa vie, c’est qu’il est évalué au mérite de ses notes. A 30% dans une matière t’es un nul. C’est la raison pour laquelle on a tellement essayé de programmes en éducation qui sont tous rentrés dans le mur. Ce long préambule pour rapporter honnêtement la méthode de Ugo Cavenaghi qui débarque avec Osons une école entrepreneuriale. Il a échafaudé 10 recommandations qui ont fonctionné dans son cas, lui qui est à la tête du plus grand collège privé au Québec, le Collège Sainte-Anne. Nous nous devions par honnêteté intellectuelle, laisser la place à une vision personnelle. Qui sait offre t-il peut-être le moins pire des systèmes ?
Osons une école entrepreneuriale Ugo Cavenaghi. Éditions Château d’encre 107p.     www.editionschateaudencre.ca

 


 

Stopper notre passivité réinventer l’innovation

Jean-Sébastien Girard est à la ville concepteur en communication et marketing. Il arrive avec un premier essai L’illusion créative du XXIème siècle. Il n’appartient pas à ce courant mortifère qui veuille que tout soit condamné, que c’est la fin d’un tas de choses. En introduction il fait un rapide survol de la marche du monde, où au vu de l’Histoire, nous sommes dans un continuum, quoique il faut bien le reconnaître que l’adage “plus ça change plus c’est pareil” car l’arrivée du numérique et ses conséquences sur les liens humains, est vraiment de l’inédit dans l’histoire de l’humanité qui annonce l’ère de l’inhumanité. Bon, dans ce décor bordélique, comment l’innovation peut-elle trouver à éclore. Il y a va de ses propositions qu’il synthétise en fin d’ouvrage. Écoutons ce qu’il a à dire car au final, il nous veut du bien. On serait bien fou d’ignorer son message.
L’illusion créative du XXIème siècle  Jean-Sébastien Girard. Éditions du Château d’encre 144p.     www.editionschateaudencre.ca

 


 

Il était une fois ses guerres

Sylvain Desjardins a été au service des nouvelles de Radio-Canada sur une longue période de quarante décennies. Ce journaliste aujourd’hui retraité, revient sur son domaine de prédilection, correspondant de guerre. Il a couvert des conflits dans une dizaine de conflits de par le monde. On ne peut pas avoir de sujets à connotation plus humaine que lorsque la survie est en jeu. On a vu à Gaza le nombre de journalistes qui ont payé de leur vie, de s’être trouvé à un endroit au mauvais moment, où trop près de la ligne de front. Mes zones de guerre est une lecture dont on sort en se disant que malgré les espoirs de paix, qui deviennent ridicules, tant la violence est dans l’ADN et qu’il ne s’en départira jamais. C’est madame la conjointe qui doit être heureuse d’avoir son homme à la maison dans un quel morceau. Pour le reste c’est une lecture édifiante.
Mes zones de guerre Sylvain Desjardins. Les éditions La Presse 246p.    www.editionslapresse.ca

 


 

Accoler l’étiquette de crise, révélateur d’une société mortifère

L’autre jour au cours d’une entrevue accordée au sanctuaire de Lourdes, le cardinal corse Bustillo déplorait que nous sommes en ce moment prisonnier d’un état d’esprit mortifère, qui nous fait dire que tout, mais vraiment tout va mal. En plus, des médias et observateurs se font forts d’accoler le mot crise à toutes les sauces. Comme si quelque chose surgissait soudainement. C’est une remise en cause de cette perception erronée à quoi s’attelle l’essai Migration et racialisation en temps de “crise” avec comme sous-titre “la fabrique des crises et ses effets” un collectif fort à propos sous la direction de Leila Benhajoudja, Christina Clark-Kazak et Stéphanie Garneau. Les pendules sont remises à l’heure et ce qu’on qualifie de crise spontanées découle souvent de préalables qu’il était possible de voir venir.
Migration et racialisation en temps de “crise” Collectif. Les Presses de l’Université d’Ottawa 190p.     www.presses.uOttawa.ca

 


 

Apprendre les bases du karaté Shotokan

Avec le niveau de violence en hausse que l’on constate dans le monde, de connaître des notions de base en self défense n’est pas un luxe. Voici que sort en librairie J’apprends mes katas de Christian Courtonne. Ce kinésithérapeute est ceinture noire et professeur de karaté depuis 1974. Pas étonnant que ce soit un français qui livre cet enseignement, car la France a été historiquement la dauphine du savoir japonais en la matière. Abondamment illustré va sans dire par Axel Pérignon tous les mouvements sont décrits avec précision, avec des vignettes expliquant l’utilité de telle ou telle posture. Comme guide dans le genre, difficile de faire mieux.
J’apprends mes katas Christian Courtonne. Éditions Dudo 142p.    www.budo.fr

 


 

Biographie de la virilité chez Yukio Mishima

L’écrivain japonais Yukio Mishima s’est donné la mort en se transperçant le ventre avec un sabre, geste de virilité ultime. A l’heure d’une résurgence de cette virilité lié à la montée des populismes et la glorification du mâle alpha en réaction violente au mouvement MeToo, Jacques Bourque a senti la nécessité que l’on publie sa thèse de doctorat qui donne en librairie Le corps guerrier chez Yukio Mishima avec pour sous-titre “La quête d’une identité virile”. Mishima qui était homosexuel dans une société répressive comme celle nippone, devait se tourmenter à vouloir conserver toutes les apparences de la virilité. Et on sait bien que parmi les homophobes les plus virulent se cachent un drame d’une homosexualité refoulée.
Le corps guerrier chez Yukio Mishima Jacques Bourque. Éditions Vérone 294p.    

 


 

Faire prospérer les vignobles au lendemain de la 1ère Grande guerre

Marie Cavaillé-Fernow a une double sensibilité, française et allemande, puisque cette doctorante en histoire et diplômée en sciences politiques, se partage entre Gaillac en France et Stuttgart en Allemagne. Comme Gaillac est estampillé sur son coeur, elle a voulu rendre compte du défi rencontré par deux hommes en 1919, qui vont vouloir faire revivre chacun un vignoble. Ils ne se voient pas faire autre chose. Ces deux personnages du roman Les vignes de la paix dont le premier tome s’intitule “Recommencer 1919-1926) a presque la tournure d’un documentaire. Ce qu’ils ont vécu ces deux-là, a été le lot de plusieurs auprès de terres négligées en raison du conflit mondial. L’auteure nous fait partager les appréhensions, les espoirs et surtout le quotidien de ces gens qui n’avaient pas froid aux yeux, en dépit des défis aux allures insurmontables. Et on n’a pas parlé ici de dame nature et ses caprices.

Les vignes de la paix Première partie “Recommencer 1919-1926” Marie Cavaillé-Fernow. Éditions Vérone 442p.  

 


 

La force des proches qui active la guérison

Les friands de cas vécu seront ici dans une bonbonnière avec l’histoire de Michèle Plomer qui aurait pu connaître une fin tragique et qui se raconte dans De métal et d’amour. Le métal c’est la voiture dans laquelle elle se trouvait lors d’un accident et qui a failli à deux doigts d’en faire une paraplégique, et d’amour, car du fait qu’elle était bien entourée, elle a puisé en eux la force de se battre. Et le mot est faible, car elle a été tout de même été cinq mois à l’hôpital, le corps en miette. Il est écrit roman, on ne comprend pas trop pourquoi puisque c’est un récit, au plus une auto-fiction. Mais l’étiquette importe peu. Ce qui compte ici c’est le témoignage. Nous avons fait lire le tout à une proche de notre rédaction qui est passée par les mêmes épreuves, six mois immobilisée à l’hosto avec tous les viscères remués, entre autres choses, et elle a dit que dame Plomer décrit très bien les divers états d’âme qui nous traversent en cours d’épreuve.
De métal et d’amour Michèle Plomer. Druide 275p.     www.editionsdruide.com

 


 

Se rappeler Lucien Francoeur

Lucien Francoeur a quitté ce monde l’an dernier, et l’annonce de sa disparition en a laissé plus d’un très triste, pour la raison que c’était un des derniers vestiges d’authenticité, maintenant que le mensonge a gagné des galons et est devenu le ciment de la société. La maison d’édition Les Écrits des Forges a eu l’excellente idée de rééditer pour une troisième fois son recueil Exit pour Nomades. C’est de la poésie déjantée, rock, comme le gars l’était lui-même. Extrait “Le désert est dans un désordre américain, le désert est dans un désordre deleuzien une Cadillac antique ride sur ses pneus: Le Char d’Hermès”. Le désordre américain, n’est-il pas prémonitoire quel que peu prémonitoire ?
Exit pour Nomades Lucien Francoeur. Les Écrits des Forges 158p.    www.ecritsdesforges.com

 


 

Quand des nouvellistes dynamisent notre Histoire

Voici une démarche inusitée sous la direction littéraire de Richard Migneault, qui outre sa contribution, a demandé douze auteurs de devenir nouvelliste d’un fait historique concernant l’Histoire du Québec. Les faits sont là, seul le ton change avec un zeste de je ne sais quoi qui donne beaucoup d’intérêt à la connaissance entre autres du comte de Frontenac, et de moins connu connu comme Herbert Holt, magnat multimillionnaires et de triste mémoire capitaliste dans états d’âme, et la designer de mode Gaby Bernier. C’est un exercice de style distrayant et qui est d’utilité publique, alors que nos écoles connaissent un vide abyssal en matière de culture générale, maintenant réduit à produire des classes de cancres, ces pauvres jeunes sacrifiées dont un l’autre jour ignorait candidement où se trouvait Joliette…
Passés composés Collectif sous la direction de Richard Migneault. Éditions Druide 309p.    www.editionsdruide.com

 


 

Prospectives à l’ère des villes intelligentes

Il est dit que l’Intelligence artificielle qui fait tant parler d’elle comme le remplacement de l’homme, n’en serait qu’à ses balbutiements. Tout le monde l’incorpore à sa sauce. Tel font les urbanistes qui imaginent les villes de demain. Ainsi cet essai Les villes intelligentes: le mirage numérique ? sous la direction des Marie-Hélène Parizeau, Jennifer Mei Sze Ang et Soheil Kash jette un regard cette fois philosophique. Que deviendront les humains de ces villes, eux déjà en grand déficit d’altérité ? Allez voir pour la peine. Ce sont des angles vues parmi lesquels annonciateurs de ce qui nous attendra réellement.
Les villes intelligentes: le mirage numérique ? Collectif. Les Presses de l’Université Laval 413  www.pulaval.com

 


 

Explications sur la vague suicidaire en milieu autochtone québécois

Tous ceux qui sont allé dans le Grand nord du Québec en ont rapporté des souvenirs très tristes, tant la déprime gagne ces communautés si éloignées de tout et exploitées historiquement comme on sait. Depuis le début de ce millénaire, on assiste à une vague de suicide qui inquiète au plus haut point. Tellement que le psychologue Michel Tousignant a voulu faire un état des lieux à partir d’une sélection de localités et de Premières Nations. Avec pour appui, beaucoup d’exemples de vies gâchées. C’est une radiographie navrante qui devrait alerter les pouvoirs publics qui se contentent trops souvent de petites visites éclairs, question de rapporter des clichés, montrant que la chose est préoccupante. Qui comme on sait est une expression diplomatique pour signifier que l’on s’en fout. L’auteur jette aussi un regard comparatif sur le suicide tel que vécu en milieu québécois où le palmarès n’est pas glorieux. On a déjà lu que chaque jour, trois québécois s’enlèvent la vie…
Éclosions et séries de suicides chez les Premières Nations et en milieu québécois Michel Tousignant. Presses de l’Université Laval 268p.   www.pulaval.com

 


 

Historiettes croustillantes made in Beauce

L’ex-correspondant parlementaire de Radio-Canada et maintenant joyeux retraité Daniel Lessard réussit très bien son virage post société d’État puisqu’il se consacre totalement à l’écriture avec un succès à la clé. Il persiste et signe avec une nouvelle ponte jouissive basée sur des anecdotes, des traits de familles, des notifications historiques, toutes centrées sur la Beauce, son coin de pays. Et il ne manque pas d’anecdotes savoureuses pour remplir ces pages. Le titre Nérée, Gélatine et autres histoires du pays de Beauce que complète “Le dernier secret de Maggie”. Autant Lessard a été un brillant communicateur radio-canadien de la grande cuvée, autant il est sur papier un conteur fabuleux. Qui nous permet de revoir notre passé car il a bien mis sur lui notre devise “Je me souviens”.
Nérée, Gélatine Daniel Lessard. Éditions Pierre Tisseyre 266p.  

 


 

Un gros pavé de Dan Brown chargé de mystère

Dan Brown qui restera dans l’histoire de la littérature populaire comme le signataire du Da Vinci code, a compris que l’un des ingrédients qui fait recette est de mêler du parapsychologique, de la mythologie, de la philosophie, tout ça mis dans un malaxeur, et au sortir vous avez une brique avec dix pistes à suivre si ce n’est pas davantage. C’est le cas de sa dernière livraison Le secret des secrets qui a pour décor la ville de Prague où est en visite un professeur de symbologie (la sciences des symboles) qui vient participer à un seminar sur la noétique (allez au dictionnaire comme nous). La conférence est donnée par une amie Katherine Solomon. Il sera question de la conscience humaine, un des objets de la science précitée. Arrive un homicide, ça ne devait pas manquer avec Brown, et l’hôtesse qui disparaît comme par enchantement. En plus, comme un malheur ne vient jamais seul, elle qui s’apprêtait à publier son savoir, voit son manuscrit piraté. Vous aviez dans le Da Vinci code, une société secrète, ici en voici une autre avec un agenda mal intentionné. Assez de stock pour garder captif son lecteur.

Le secret des secrets Dan Brown. JC Lattès 632p.    www.editions-jclattes.fr

 


 

Léonard de Vinci et Van Gogh expliquée aux touts-petits

Madeleine Fortier est une femme orchestre et conférencière. Elle s’est donnée comme mission terrestre d’allumer les gens. Et pas que les adultes. Elle a à coeur de voir au développement de la curiosité chez les jeunes têtes. C’est ainsi qu’elle nous offre deux albums didactiques Découvre Léonard de Vinci et Découvre Vincent Van Gogh deux pointures de l’art visuel. Ce ne sont pas des livres qui se limitent à l’aspect biographique. C’est éminemment didactique et fait pour garder en éveil l’imagination du petit, l’amener à faire des associations spontanées etc. Dans le genre c’est fantastique. Et ces livres devraient impérativement se retrouver dans nos salles de classes, car parti comme c’est là, avec une telle nullité et vide du côté de la culture générale, on est entrain de faire des écoles des usines de cancres. En plus qu’on écrit maintenant au son, et très tenté par la culture anglaise. Quel gâchis! Vite chers parents,allez vous procurer ces deux titres, car le plus cadeau à faire à un jeune est de nourrir la connaissance. C’est un vice impuni comme disait jadis l’écrivain Valery Larbaud. C’est aux éditions Rêveries.

 

 


 

L’intimidation et ses séquelles

L’intimidation dans nos écoles au Québec, est un véritable fléau. Un élève sur trois est frappé par cette malédiction sociale où l’homme se venge de sa naissance sur tout ce qu’il trouve autour de lui. De quoi coucher des pages et des pages d’histoires à son propos. Philippe G. Hébert en fait le sujet de son roman Violences sous-titré “Ce qu’il restera de toi”. Le protagoniste est demandé comme témoin dans une de ces histoires de violences. Qui réveillera en lui des réactions qu’il aurait préféré ne pas revivre. Hélas un procès, et c’est sa raison d’être et de faire remonter le tout à la surface. Excellent exercice de retour en soi et ceux qui sont passé par là, fort nombreux, pourront à eux seuls constituer un grand lectorat.
Violences Philippe G. Hébert. Éditions de la francophonie 135p.     www.editionsfrancophonie.com

 


 

Le coin de la poésie

Nous à Culturehebdo avons un faible en poésie pour tout ce qui ressemble à un coup de poing. Pour compenser l’absence de rébellion dans nos sociétés. Pour vous dire que nous avons dans nos mains l’équivalent d’une véritable “pâtisserie” du genre avec Sirventes poésie au gaz lacrymogène de la poétesse Anne Archet. Que dire sinon qu cette dernière en a gros sur le coeur, un peu comme nous tous sans doute, et qui ne se gêne pas pour déverser son trop plein. Cela donne des passages aussi savoureux que celui-ci, extrait “Doc refuser de travailler quand vous êtes seul(e) refusez de travailler quand vous êtes en groupe refusez de travailler au grand jour ou en cachette”. Et ce n’est rien à côté de ce qui suit. Elle dénonce tous les mensonges de la terre, les perfidies humaines. L’homme n’en sort pas grandi. Vous pouvez imaginer ce qu’elle pense des institutions. Et au passage concernant le mot sirventès, c’était un style satyrique employé naguère par les troubadours.
Sirventès poésie au gaz lacrymogène Anne Archet. Moult éditions 158p.   www.moulteditions.com

 


 

Quatre immigrants, quatre sensibilités, un Québec

La question des flux migratoires est d’une terrible actualité et ce n’est pas près de finir. C’est même l’enjeu des décennies à venir. Le concept que la terre est à tout le monde est en marche. Mais une fois que ces migrants débarquent chez nous, comment vivent-ils leur nouvel environnement ?  C’est le thème qu’aborde Lamara Papitashvili dans Une terre quatre visages. Ce sont quatre jeunes venus d’horizons aussi divers que le Liban, le Vietnam, le Congo et la Grèce. Ils ont tous leur pays d’origine tatoués sur le coeur, mais en même temps ils veulent vivre leur rêve américain en somme. Quoique aujourd’hui cela ne veut plus dire grand chose au vu de ce qui se passe au sud de notre frontière avec ce dictateur en herbe nommé Trump. L’auteure réussit à investir l’âme et l’esprit de chacun de ses personnages avec un immense talent.
Une terre quatre visages Lamara Papitashvili. Éditions David 150p.   www.editionsdavid.com

 


 

L’infini cosmos à la porté de tous

Le cosmos c’est fascinant. Quand on pense que l’étoile la plus proche de nous est à des millions d’années lumières. Et que les derniers satellites surpuissants nous laissent figurer des galaxies qui se multiplient à l’infini. Sans être un Stephen Hawking, il est possible de s’imprégner de quelques notions fondamentales. C’est pourquoi nous vous recommandons hautement Aux frontières du cosmos une histoire de l’astrophysique en cinq révolutions de Ersilia Vaudo. C’est une astrophysicienne qui travaille depuis trente ans à l’Agence spatiale européenne (ESA) comme tête chercheuse de talents. Le sien est d’être capable de vulgariser des notions hermétiques pour les mettre à la portée de tous. En fin de lecture notre fascination pour ce qui est au-dessus de nous se multiplie.
Aux frontières du cosmos Ersilia Vaudo. Quanto 158p.   www.editionsquanto.com

 


 

Des fantômes sur l’île d’Anticosti ?

On savait l’île d’Anticosti fascinante à plus d’un titre. Voilà qu’en plus il se terrerait des fantômes ? Eh oui c’est le point de départ d’une histoire fabuleuse de Claudine Paquet Les fantômes d’Anticosti” qui narre les tribulations d’un jeune homme Émile et sa cousine Romane. Leur famille ont décidé à leur grande joie de se rendre sur l’île de toutes les découvertes. Un ami photographe chargera les deux jeunes gens d’une mission en vue d’une exposition d’arts visuels à venir. On connaissait de réputation un de ces fantômes, celui du sorcier Gamache. Mais brrr!!! il y en aurait un deuxième. C’est une lecture rafraîchissante qui ferait le bonheur du grand écran catégorie film pour la jeunesse. Avis aux scénaristes en panne d’inspiration et de réalisateurs aussi.
Les fantômes d’Anticosti Claudine Paquet. Éditions David 287p.    www.editionsdavid.com

 


 

Une érudite du français et ancien et moderne de même que l’anglais

L’ouvrage le plus surprenant de cette rentrée est Garage de Ginette Goguen que l’on présente en quatrième de couverture comme “une proclamatrice du vocabulaire”. C’est une enseignante qui dans cet ouvrage renversant d’érudition, nous fait voir l’évolution du français et de l’anglaise à travers les âges avec parfois des emprunts à droite et à gauche. C’est vraiment un bouquin de haute volée qui en apprendra tellement sur la vie des mots. Assurément que l’on sort de cette lecture plus intelligent que l’on est entré.
Garage Ginette Goguen. Éditions de la francophonie 304p.    www.editionsfrancophonie.com

 


 

Un j’me voyais déjà à la sauce  acadienne

Pour son quatrième roman l’auteure acadienne Carolle Arsenault a choisi de nous faire partager le roman d’une chanteuse d’origine acadienne, Winnifred Richard, qui se nourrit de rêves de chanter d’une part et de faire ses preuves à Montréal. Un peu comme pour le titre de la chanson d’Aznavour elle se voyait déjà. Le show-business est une jungle féroce. Et alors qu’il y a tant de talents vocaux au Québec qui ont convergé vers la métropole montréalaise, ressent-on la nécessité de voir du côté de ce qui arrive du Nouveau-Brunswick ? C’est un très beau livre sur l’ambition mais aussi que la révélation finale dans tout ça, c’est que, comme le titre d’une autre belle chanson tu trouvera la paix dans ton coeur et pas ailleurs. Tout artiste en devenir aurait intérêt à parcourir ces pages d’un grand réalisme.
Comme dansent les ours Carolle Arsenault. Les éditions de la francophonie 289p.    www.editionsfrancophonie.com

 


 

Un tribut à son mari journaliste

Le journaliste Michel Doucet a été près d’un demi siècle l’observateur de la société au Nouveau-Brunswick et a signé à ce titre la majorité de ses grands articles dans l’Acadie Nouvelle. Il nous a quitté il y a deux ans. Le merveilleux, c’est que cette grande plume, ou grand clavier c’est selon, était un pur autodidacte du domaine. Un sacré pied de nez à ceux qui ne voient le journalisme qu’à travers souvent une pénible formation académique et universitaire. Le gars était doué d’un sens particulier. Et d’une grande curiosité, qui est, on le sait, la source même de l’intelligence. Son épouse Marjorie Pedneault lui rend un tribut fantastique en sélectionnant ses meilleurs papiers précédé de sa biographie. Elle même a connu de près ce milieu pour en avoir été une des actrices durant quatre décennies. Même si les articles touchent l’actualité provinciale, il en reste pas moins que l’universel est souvent au coeur d’un seul lieu. Ce livre était un devoir de mémoire. Salut le journaliste!
Un besoin d’amour Biographie et recueil d’éditoriaux du journaliste Michel Doucet. Éditions de la francophonie 691p.  www.editionsfrancophonie.com

 


 

Tension entre le moi et la musique classique

Un artiste classique, aussi attaché qu’il est à rendre telle que le veut la partition, n’en est pas moins un être de de chair et d’esprit. Et le jeu va se ressentir d’après ce que ressentira l’interprète. C’est pas moins que ce que veut nous dire Marjorie D. Lafond avec ce roman historique La violoniste de la rue Saint-Louis qui nous fait découvrir Angélique, douée d’un talent manifeste pour le violon. Qui aura un rapport conflictuel jusqu’à un certain point à l’occasion de la rencontre avec un jeune homme violoniste, mais trop sûr à ses yeux de son talent. En plus qu’elle a ses propres ambitions et que dans sa famille ce n’est pas de tout repos. Comment trouver son équilibre dans tout ça ? Voilà l’enjeu de cet excellent roman que nous avions apprécié dans “La petite librairie de Gaspé” sans parler de sa trilogie qui a cartonné “Monsieur Addams”. Elle tutoie ici l’excellence.

La violoniste de la rue Saint-Louis Marjorie D. Lafond. Les éditeurs réunis 341p.    

 


 

L’enfance qui nous suit toujours

A la ville il est chirurgien orthopédique à Edmundston. Son nom Philippe Perkins. C’est un déraciné car il a passé les trente premières années de sa vie dans le quartier Limoilou de Québec où il n’a conservé que de bons souvenirs. Au point de faire un retour en arrière par écrit et ça donne Ozanam le nom de la rue où il a vécu et qui donne son nom au titre. Nous plongeons dans la plus pure nostalgie. C’est une toute petite plaquette qui vaut pas contre pour sa densité émotionnelle. Ceux qui ne connaissent pas le coin auront certainement, après lecture, le goût de s’y rendre. Assurément.
Ozanam Philippe Perkins. Les éditions de la francophonie 62p.   www.editionsfrancophonie.com

 


 

Le changement climatique à la portée de tous

Voici un ouvrage que ne lira jamais Donald Trump qui a encore déclaré parmi ses nombreuses licornes, que le changement climatique était une pure arnaque. Dommage que son cerveau réducteur ne peut pas être à la portée du formidable essai en collectif Le changement climatique sous la direction de Augustin Fragnière, Jacopo, Grazioli, Samuel Jaccard, Christophe Randin et Philippe Thalmann. Ces contributeurs se sont donné comme but dans cet ouvrage de mettre à la portée du plus grand nombre, les différentes manifestations de ces perturbations de l’écosystème. Et comme c’est une sujet récurrent dans l’actualité, ils se sont dits qu’il fallait une sorte de guide pour comprendre les conséquences de ces bouleversements dont on en mesure les effets, ne serait-ce que ces désastreuses inondations qui ont sinistré la moitié de la France ou encore ces tsunamis dévastateurs en Asie.
Le changement climatique Collectif. Éditions EPFL Press 198p.  www.epflpress.org

 


 

Une expérience inédite en immersion planétaire

Ugo Monticone est un conférencier couru de la série des Grands Explorateurs. Et les années n’ont pas entamé une once de son émerveillement, bien au contraire. En compagnie de l’illustrateur Simon Dupuis et avec l’appui innovante de la technologie, ils nous présentent un projet absolument novateur dans le monde du livre (re) connexions humaines. En leur compagnie et grâce à des lunettes 3D fournies dans l’album, on nous invite à un parcours nourri avec des histoires enlevantes glanées un peu partout aux quatre coins de monde. De quoi captiver petits et grands. On saluera ici l’éditeur Sylvain Harvey d’avoir épaulé ce projet qui aurait fait peur à beaucoup d’autres, tant la technique est quel que peu exigeante, mais quels effets au final!
(re) connexions humaines Ugo Monticone et illustrateur Simon Dupuis. Éditions Sylvain Harvey 143p.   

 




 

Trois opus pour les jeunes têtes aux éditions de la francophonie

C’est l’heure où jamais d’inculquer à ces jeunes têtes des notions que seuls parfois les contes parviennent à identifier. Aux éditions de la francophonie Ginette Letendre nous offre deux contes L’histoire de Minus la chèvre prématurée et L’histoire de Minuit la chatte dont le frère nouveau-né est mort. Tous les pédo-psychiatres vous le diront, que la lecture des contes favorisent plus que jamais l’imaginaire et en même temps permet à ces jeunes auditoires de distinguer les valeurs morales du bien et du mal. Ces deux historiettes sont charmantes comme tout. C’est aux éditions de la francophonie.

Aux mêmes éditions de la francophonie et dans un tout autre registre, un premier pas vers l’enseignement culinaire avec Tarte à la lime de Priscilla Turcotte c’est un conte à colorier avec des recettes à réaliser sous la supervision éclairée bien sûr d’un adulte. Ludique et instructif à la fois. De quoi inculquer des notions tellement utiles pour la vie adulte. 

 


 

Une lecture de la plus grande écrivaine du Québec

Nous qui détestons les classifications à la rédaction, on se fait provocateur en désignant Gabrielle Boulianne-Tremblay comme la plus grande écrivaine du Québec. C’est notre façon assez simple de démontrer sur quelle marche du podium nous classons cette écrivaine qui est toute à fait éblouissante avec son dernier roman La fille de la foudre. Pourquoi ? C’est que derrière cette histoire d’une fille qui aime picoler plus qu’il n’en faut pour geler son mal être, et qui s’accrochera à l’amour comme rédemption, on constate la grande culture de cette auteure qui profite de cette belle disposition pour aligner des phrases merveilleuses. C’est si accrocheur que l’on peut considérer ce texte fort en émotions comme une classe de maître d’écriture. On ne vous en dit pas plus, allez en librairie de ce pas et sautez sur le titre, sans quoi on vous l’assure vous passez à côté de quelque chose d’intense pour qui aime les lettres.
La fille de la foudre Gabrielle Boulianne-Tremblay. Éditions marchand de feuilles 307p.   

 


 

Ce qu’est la gauche au parti démocrate américain

D’abord elle s’incarne à travers la figure emblématique de Bernie Sanders le représentant du parti démocrate du Vermont au Congrès, depuis 1991. Qui est aujourd’hui un homme usée à force de combats mais qui poursuit inlassablement sa lutte contre les dérives autocratiques de Donald Trump. Ivan Bruneau maître de conférences à l’Université Lyon-2 nous présente cette gauche dans son essai Au pays de Bernie Sanders. C’est hélas un portrait de cette autre Amérique totalement relayée dans l’ombre par le trop gros ensoleillement venant de l’actuel locataire de la Maison Blanche. L’auteur nous emmène dans les profondeurs de cette droite made in U.S.A pour nous faire voir comment s’active le courant de pensée, pourquoi ce contre-pouvoir ne donne pas davantage sa mesure. Ouvrage qui nous montre qu’il ne faut pas mettre tous les américains dans le même panier. Rassurez-vous, il y a encore des poches d’intelligence chez nos voisins du sud de la frontière.
Au pays de Bernie Sanders Ivan Bruneau. Éditions EHESS 248p.  

 


 

La joie comme désobéissance

Quelle jolie proposition! Qui est contenue dans la correspondance que se sont livré Anaïs Barbeau-Lavalette et Steve Gagnon rassemblée dans Architectures de la joie. Ce titre est à rebours du discours ambiant mortifère qui veuille que tout va mal. C’est d’ailleurs ce qu’en disait pas moins le cardinal Corse Bustillo lors d’une récente entrevue sur le podcast Legend à la télévision française. Oui, comme c’est déprimant ce Québec et avec raison pour beaucoup de motifs. Surtout avec un gouvernement du Québec qui ne cesse de piger dans la caisse pour vivre la belle vie, alors que le petit peuple peine à regarder le prix d’une tomate. Mais est-ce à dire qu’il faut déprimer pour autant. Nos correspondants nous donnent à puiser de quoi s’ensoleiller un peu le cervelet. Chacun a sa petite recette maison. Qui sait, allez vous dans cette lecture édifiante, de quoi continuer à cheminer dans ce monde avec le moins de dommages possibles.
Architectures de la joie Anaïs-Barbeau Lavalette et Steve Gagnon. Éditions marchand de feuilles 437p.   

 


 

Vivre la sensibilité innue

Naomi Fontaine a très bien senti, au vu de l’intérêt pour les cultures des Premières Nations (en espérant que ce ne soit pas qu’un engouement du public) en publiant Eka Ashate ne flanche pas qui rassemble des histoires de la mémoire collective innue. Elle a le talent de rendre ce qu’ont vécu et vivent encore ces gens isolés, mais pire, qui furent discriminés, et c’était encore hier. Des pages d’une grande sensibilité qui nous fait prendre la mesure de la grand injustice que les innus ont subi.
Eka Ashate ne flanche pas Naomi Fontaine. Mémoire d’encrier 176p.    www.memoiredencrier.com

 


 

Jean-François Lisée entre dans la cour des grands biographes

Nous avions entendu autour des nous des commentaires dubitatifs concernant Jean-François Lisée le voyant comme un dilettante, touche à tout de la communication. Mais là il nous en jette plein la gueule, forçant le respect avec son histoire comparée des vies de Pierre Elliott-Trudeau et de René Lévesque qui de leur jeunesse ont eu en commun d’être assez agité avec le désir de sortir du lot. Un Lévesque hyperactif et un Trudeau avec une culture bicéphale où il lui a été toujours déchirant de choisir son camp, francophone ou anglophone ? Lévesque Trudeau leur jeunesse, notre histoire est un pavé où fourmille des anecdotes à la pelle qui nous font demander où Lisée a t-il pu trouver tout ce temps pour cette recherche colossale. Avec cet ouvrage il entre dans le cercle fermé de nos grands biographes. Ensuite non seulement rapporte t-il des faits biographiques, mais il se fait un conteur remarquable. Nous avons attendu avant de vous en faire ce compte-rend car nous voulions prendre le temps de le parcourir. On se dit que nore époque est rachitique en grands hommes comme ce furent ces deux là, peu importe le camp choisi. Ils ont mis leur vie entière dans leur engagement. Et pour Trudeau on apprend des faits qui lui confère une place entre l’engagement pour l’ouvrier et la page du mouvement indépendantiste en devenir.
Lévesque/Trudeau leur jeunesse, notre histoire Jean-François Lisée 629p.  www.laboitealisee.com

 


 

Un des “dragons” se raconte

Les affaires vont bien pour l’entrepreneur Georges Karam celui que vous voyez occuper un des fauteuils de l’émission télé radio-canadienne “Dans l’oeil du dragon”. Il incarne à sa manière “le rêve américain” (c’était avant l’ère Trump bien sûr) lui qui a quitté son Liban natal en guerre pour tenter de faire fortune en Amérique. Il a débarqué au Québec sans une cenne noire en poche et ne se laissant pas freiner par l’adversité, à rouler ses manches et se faire une niche enviable dans les affaires. Récit écrit en collaboration avec Isabelle Naessens Déjouer le destin” pourra servir d’indicateur à ceux qui redoutent de trébucher. Il faut avoir en soi une confiance inébranlable et parfois compter sur l’élément chance, comme ce mentor qu’il décrit, homme admirable, qui va consacrer 50 mille dollars à Karam pour mettre son projet en orbite.

Déjouer le destin Georges Karam. Les éditions La Presse 253p.   www.editionslapresse.ca

 


 

Récit d’une femme volontaire dans un Québec juridiquement hostile

Jusqu’à ce que Claire Kirkland Casgrain, ministre libéral du gouvernement Lesage et première femme en Chambre à Québec, décide d’émanciper juridiquement les femmes, ces dernières n’avaient pas plus de valeur aux yeux du législateur qu’une petite fille irresponsable. C’est dans ce contexte hostile à l’émancipation que Janine Gagnon Corbeil va décider contre toute attente, de prendre sa vie en main. Native d’Amqui, dans un Québec à qui on ne songeait même pas aux femmes d’envisager le stade universitaire (à quoi bon puisqu’on fera le ménage à la maison et s’occuper de la marmaille), elle va devenir une psychologue en renom. C’est son parcours qu’elle raconte dans un récit enlevant qui est un devoir de mémoire, témoignage qu’elle a voulu laisser pour qu’on n’oublie jamais d’où on vient. Mémoires d’une jeune fille rebelle est un titre qui annonce bien la couleur.
Mémoires d’une jeune fille rebelle Janine Gagnon Corbeil. Les 3 Colonnes 272p.     www.lestroiscolonnes.com

 


 

Des mets “comfort food” bonifiés

Une patate frite, une sauce à spaghetti, le poulet barbecue au four, autant de mets simples, sans aucune prétention et qui font tellement bien au moral. Mais ce qu’on ignore, c’est que ces basiques peuvent être relevés en leur conférant de la valeur au goût ajoutée. C’est rien de moins que ce que propose notre cher et réputé chef Ricardo avec Nos 100 recettes (les meilleures). On ne s’étonnera pas qu’il ouvre le bal avec la patate frite. Elle demande ici un peu plus de préparation, mais seulement à voir la photo on salive. Paraît que ceux qui ont eu la bénédiction de poser leurs crocs dans cette merveille n’en sont pas revenus. Ce livre deviendra un pilier de votre bibliothèque de cuisine, à conserver à portée de main en tout temps.
Nos 100 recettes (les meilleures) Ricardo. Les éditions La Presse 220p.   www.editionslapresse.ca

 


 

Un nouveau terme à retenir, terricide

C’est la militante écolo d’origine mapuche Moira Millan à qui l’on doit ce nouveau mot de terricide pour désigner l’acte de violenter la terre et ses ressources. Qui s’inscrit dans la droite ligne du vocabulaire écologique. Si elle est imprégnée par la préservation de nos terres c’est que cette femme originaire d’Amérique du Sud a vu les désastres causés par l’exploitation commerciale éhontée. Elle signe un manifeste Terricide aux éditions des femmes Antoinette Fouque où elle se fait lanceuse d’alerte. S’attache à sa démarche un aspect féministe. Car les femmes doivent être mises à contribution si on ne veut pas laisser aux générations suivantes des terres déforestées avec à la clé une menace pour les espèces.
Terricide Sagesse ancestrale pour un monde alternatif Moira Millan. Éditions des femmes Antoinette Fouque 152p.   www.desfemmes.fr

 




 

Le coin santé physique et psychique (1)

Il s’écrit beaucoup de choses, mais très peu à notre connaissance concernant le cas des bébés morts avant terme. Il est dit, que dans l’ordre des traumatismes psychologiques, la perte d’un enfant figure au sommet ex-aequo avec d’être rejeté par sa famille. Hélène Romano s’attache à toutes les composantes psychologiques entourant la mort de bébé avec des références historiques sur la perception sociale au fil des âges. N’être pas, naître mort aux éditions Fage sort à peine des presses qu’il s’avère un outil de référence.

Tout ce qui touche à l’âme est une question de Foi, de croyance. Qu’on doute de la réalité de l’âme, ne veut pas dire que celle-ci n’existe pas. Francine Bujold en sait quelque chose. Celle qui fut infirmière clinicienne durant plus de quatre décennies s’intéresse aux messages des âmes et a choisi de laisser la parole a des êtres tout pétri d’humanité qui ont été où son confrontés à des faits qui nous amènent dans le cénacle de la spiritualité. Cela donne Capter l’invisible aux éditions de la Francophonie.

Cynthia Robert est une des trop nombreuses victimes de la drogue du viol. A peine âgée de seize ans, et candidement attirée par les garçons, elle en a suivi un chez elle qui s’est montré un véritable loup. Après lui avoir offert sa sordide conconction à boire, il l’a sodomisé à sec à plusieurs reprises avec une violence dans le regard et le propos, à glacer le sang de cette adolescente qui ne savait plus dans quel monde elle se trouvait, étourdie de surcroît par le breuvage. Elle raconte comment elle a cheminé avec sa douleur au propre comme au figuré, un récit poignant dans Partie intimes. C’est sa résilience et son appropriation du pardon qui lui ont fait surmonter cette épreuve. Une véritable victoire comme il est mentionné dans le sous-titre. C’est aux éditions Performance.

 






 

Le coin santé physique et psychique (2)

Bien que tous les L’Oréal de ce monde vous permettre quasi une jeunesse éternelle car vous le valez bien, il n’en reste pas moins que la vieillesse est inéluctable et plus un naufrage comme la désignait le général De Gaulle. Aujourd’hui on peut vivre très vieux et même en bonne santé. C’est le credo d’un excellent ouvrage L’émergence des Super-Vieux du Dr. Jean Drouin et Raymond G. Paquet aux éditions du Dauphin Blanc. Les deux nous gratifient de bonnes recettes, parfois ancestrales pour connaître une vieillesse paisible. Ce livre en aidera beaucoup qui ont une hantise dès qu’ils entendent le mot vieux.

La peur ou sa parente, le stress sont des tueurs. Souvent l’ingrédient toxique qui amène le cancer. Et nos dirigeants le savent très bien qui sont tenté de faire peur pour assurer leur domination. Hermann Goering le numéro 2 du régime nazi, disait avec justesse au procès de Nuremberg, que lorsque vous répandez la peur vous avez l’assurance de pouvoir tout faire avec la population. On l’a fait vu avec la Covid et Trump en profite à plein. D’où la détestation des intellectuels car quelqu’un qui sait, à moins peur. Ce préambule pour signale une lecture antidote à la peur Quand la peur t’empêche d’avancer de Karène Larocque aux éditions De Mortagne. A lire sans faute car hélas les québécois ont une tendance à se faire des peurs inutilement dont surtout de faire des vagues et se défendre.

Aux éditions Les 3 Colonnes Lorraine Duval présente Si les lits pouvaient parler. Ce sont des souvenirs de lits qui s’expriment! C’est bien le droit octroyé aux auteurs d’y aller avec leur imagination. Ici l’écrivaine fait raconter des lits qui en voient on pense bien, toutes sortes d’aventures à l’horizontale va s’en dire. Ce sont des témoignages de toutes sortes car on passe tout de même au plus heures de notre quotidien.

 

Le psychologue clinicien Dr. Jean-Guy Rochefort s’amène avec Blessures psychologiques qu’il décrit comme un guide pour comprendre et soigner les blessures invisibles. Un jour un pédo-psychiatre en renom, disait qu’il fallait mieux laisser un enfant dans un milieu familial où il y avait de la violence verbale plutôt que de l’envoyer en centre d’accueil. Quel con. Comme si se faire traiter de tous les noms à un âge capital de construction du soi, faisait moins de dommages qu’une gifle ou un coup de pied. Le Dr. Rochefort fait bien de qualifier de blessures invisibles que beaucoup traînent jusqu’à leur âge adulte. Un livre essentiel pour ceux que la vie a été tout, sauf un cadeau. Vive la naissance ? C’est aux éditions Béliveau.